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Orgeo

Orgeo (prononcé [ɔʀʒo][1], en wallon Oûrdjô) est une section de la ville belge de Bertrix, située en Région wallonne dans la province de Luxembourg.

Orgeo
Orgeo
Le quartier de l’église
Blason de Orgeo
HĂ©raldique
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Luxembourg Province de Luxembourg
Arrondissement Neufchâteau
Commune Bertrix
Code postal 6880
Zone téléphonique 061
DĂ©mographie
Gentilé Orgeotois(e)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 50′ 03″ nord, 5° 18′ 08″ est
Localisation
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Orgeo

    C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

    Toponymie

    Le plus ancien signalement du village date de 879 et prenait l'orthographe Orjo. De nombreuses variantes du nom Orgeo existent, ont existé ou se rencontrent dans la littérature et les archives : Orgo, Orjo, Oriol, Orjol, Orgou, Ourjout, Orjault, Urio (qui est encore le nom porté par la place où se trouve l'église) et Vrio.

    L'Ă©tymologie exacte reste inconnue[2].

    Composition et territoire

    Le territoire du cœur d'Orgeo est, au moins depuis le XVIIIe siècle, un rectangle formé par les actuelles rue de l'A de l'A (sic), rue Haute, rue du Briga, rue du Bout-d'en-bas (prolongée par la rue sous-l'église), et dont l'église d'Orgeo occupe l'angle nord-est, place d'Urio.

    En outre, les recueils de géographie publiés au XIXe siècle signalent les villages, hameaux, écarts, lieux-dits ou dépendances suivantes : Biourge, Nevraumont, Rossart, les Ferrues[3], et Saupont.

    En 1889, Tindel signale également les hameaux de Welréchaux, Bois du Saupont (distinct de Saupont), Voiries, les Barrières, Lamaye[4] et Outrouge.

    Jean-Jacques Jespers évoque encore Waillimont, Biolette, Bosémont, Fond de Lavau, Fontenelle, Willechauve, Haute Flèche, Huilerie, Jausset, Justice, Larfai, Maison Alexandre, Miaumont, Pré Grand Mère, sous la Rochette et sur la Chapelle - qui sont plutôt des lieux-dits[5].

    En 1977, la fusion des communes intègre Orgeo à Bertrix, avec les villages de Biourge, Nevraumont, Rossart et Saupont. Waillimont est rattaché à Herbeumont.

    GĂ©ographie

    Le seuil de la porte de l'Ă©glise d'Orgeo se trouve Ă  383,64 m d'altitude.

    Hydrologie

    Orgeo est traversé par la Vierre, d'ailleurs exploitée au moins entre 1830 et 1850 par quatre moulins actionnés par l'eau - et bien visibles sur les cartes de Vandermaelen (1850) et la Carte du dépôt de la guerre (1865-1880)[6].

    La Vierre se confond peut-être avec l'Orgeo ou Sanpont qui, en 1845, prenait « sa source dans les bois de Luchy, au nord-est de Bertrix, arrose Orgeo et va se réunir au ruisseau de Grandvoir au-dessous de Saint-Médard »[7].

    En 1851, on signalait Ă©galement l'Aigle, qui prenait sa source au sud-ouest d'Orgeo et se joignait au ruisseau de Muno, affluent de la Semois[8].

    Le Rossart est un affluent de la Vierre qui prend sa source un peu au nord de Rossart.

    La région est arrosée de nombreux ruisseaux.

    GĂ©ographie humaine

    En 1525, Orgeo et Gribomont appartiennent à Herbeumont et comptent 8 ménages[9].

    1821

    873 habitants
    HameauHabitants
    Biourge122
    NĂ©vraumont139
    Orgeo348
    Ferrues7
    Saupont28
    Rossart229

    1838

    934 habitants, 173 maisons particulières, une église et une chapelle, trois moulins à farine et un à tan, mûs par l'eau. On y récolte du seigle, de l'avoine, des pommes de terre et du foin. 72 chevaux, 53 poulains, 590 bêtes à cornes, 317 veaux et 240 porcs.

    1840

    1.023 habitants
    HameauHabitants
    Biourge132
    NĂ©vraumont144
    Orgeo403
    Ferrues25
    Saupont31
    Rossart288

    1846

    Population en 1846 : 1.069 habitants
    HameauMaisons habitées[10]FamillesHommesFemmesTotal (hommes + femmes)
    Orgeo9196241217458
    Biourge29327078148
    Ferrues33101222
    NĂ©vraumont34357673149
    Rossart6366141130294[11]
    Saupont7713121

    1851

    Charles Meerts signale 1082 habitants, 3 moulins à farine et un à tan, mûs par l'eau.

    La carte de Vandermaelen, de la mĂŞme Ă©poque[12], montre trois moulins Ă  eau.

    • le moulin dit de Rossart, au nord de Rossart, visible, mais en ruines[13] ;
    • un moulin proche de l'actuel carrefour entre la rue de MinimprĂ© et la route du bois du Gros (abattu vers 1950) ;
    • le moulin dit du Loup FerĂĽe Ă  la pointe sud du bois de Saupont. L'Atlas des chemins vicinaux le nomme simplement Moulin du loup ; de FerĂĽe dĂ©rive le toponyme Les Ferrues.

    Ils ne sont pas mentionnés sur la carte de Ferraris, mais sont encore présents tels quels sur la Carte du dépôt de la guerre (1865-1880).

    1893

    Population au 1er janvier 1893 : 1.298 habitants
    HameauHabitantsMaisonsFeuxGrangesÉcuries
    Biourge16240352339
    NĂ©vraumont22346452139
    Orgeo52711812080112
    Saupont3098510
    Rossart30075704759
    Welréchaux11100
    Ferrues113303
    Bois du Saupont112212
    Voiries62212
    Les Barrières61101
    Lamaye121112
    Outrouge92200

    Cartographie

    Sélection de cartes anciennes qui font explicitement apparaitre le nom d'Orgeo - parfois déformé.

    • Le duchĂ© de Luxembourg divisĂ© en quartier Wallon, et allemand dans chacun desquels sont divisĂ©z les seigneuries, prevostĂ©s et comtĂ©s, le duchĂ© de Bouillon, le comtĂ© de Namur et le pays entre Sambre et Meuse, Paris, 1690, lire en ligne sur Gallica.
    • Carte de Ferraris, 1770-1778.
    • Auguste Dethien, Chemin de fer de Libramont Ă  la frontière dans la direction de Sedan : Partie comprise entre la station de Bertrix de la ligne d'Athus Ă  la Meuse et cette frontière, 1879, lire en ligne sur Gallica et ses deux annexes : Profil longitudinal, lire en ligne sur Gallica et Annexe Ă  la note descriptive, lire en ligne sur Gallica

    Voir aussi le portail géographique de la Région wallonne, en ligne.

    Histoire

    Comté de Chiny (IXe siècle)

    Le plus ancien signalement d'Orgeo date de 879 ; Orjo relevait alors du comté de Chiny. En 888, le roi Arnulf confirmait au couvent sainte-Marie d'Aix-La-Chapelle ses proprietés à "Urio" (MGH DArn no. 031).

    Gilles de Walcourt est cité comme sire d'Orjo ou d'Ourejoult dans un acte de 1270.

    Orgeo relevait de la loi de Beaumont depuis 1270[14].

    Jacques de Walcourt, fils de Gilles est l'auteur de la famille d'Orjo. Une empreinte de 1294 du sceau de Jean de Rochefort, fils de Jacques, est conservée aux Archives générales du Royaume de Belgique[15].

    En 1364, Arnoul de Rumigny vend le comté de Chiny à Venceslas Ier, duc de Luxembourg ; il en suivra désormais les dévolutions.

    Pays-Bas bourguignons (1441)

    Après la disparition de la famille de Rochefort, l’empereur Maximilien attribua Orgeo à Louis de la Marck en 1494.

    Pays-Bas autrichiens (1718)

    Le 27 janvier 1786, les frères Simon, reconnus coupables de vol avec effraction furent exécutés à Névraumont. Ce sont les derniers suppliciés connus à Orgeo.

    France, département des Forêts (1795-1815)

    Le décret de la Convention du 9 vendémiaire an IV réunit les Pays-Bas autrichiens, la principauté de Liège, la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy et le duché de Bouillon[16] à la France.

    Il prévoit la division de cet ensemble territorial en neuf départements ; parmi ceux-ci, Orgeo relèvera du département des Forêts. Le 15 ventôse an X ()[17], le département des Forêts fut divisé en vingt-huit cantons, dont celui de Neuchâteau comprenant entre autres[18] la commune d'Orgeo.

    Belgique (depuis 1831)

    En 1877, l'ouverture de la ligne de chemin de fer 165 amène les trains à Orgeo.

    Première guerre mondiale

    En 1914, la ligne de train 163A est mise en service et passe Ă©galement Ă  Orgeo[19].

    Après-guerre

    La ligne de train 163A est fermée aux voyageurs en 1959 ; le transport de marchandise se poursuivra jusqu'en 1969. La ligne a été déferrée en 1972.

    Dans la nuit du 22 au 23 août 1976, un incendie ravage l'église d'Orgeo. Elle sera rénovée à l'identique à partir de 1981.

    Le point d'arrêt ferroviaire d'Orgeo est fermé en 1984[20].

    HĂ©raldique

    La famille d’Orjo de Marchovelette, branche des seigneurs d’Orjo, possédait ses propres armoiries.
    Blasonnement : D’or à l’aigle de gueules, membrée et becquée d’azur, chargé sur la poitrine d’un croissant d’argent.
    Source du blasonnement : Jean-Claude Loutsch, Armorial du pays de Luxembourg, Luxembourg, Publications nationales du Ministère des Arts et des Sciences, , p. 627.



    Patrimoine

    • L’église saint Pierre et Paul a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1662, profondĂ©ment rĂ©novĂ©e au XVIIIe siècle et restaurĂ©e dans les annĂ©es 1980[21].
    • On signalait encore en 1851 les ruines d'un château antique[22].

    Références et notes

    Bibliographie

    Ouvrages généraux
    • MĂ©morial administratif du Grand-DuchĂ© de Luxembourg : deuxième semestre de 1821, Luxembourg, 1821 (lire en ligne).
    • Philippe Van der Maelen, Dictionnaire gĂ©ographique, vol. 8, Bruxelles, Ă€ l'Ă©tablissement gĂ©ographique du Luxembourg, 1838 (lire en ligne), p. 120
    • J. M. Havard, Dictionnaire gĂ©ographique (...) des communes, sections de communes et hameaux de Belgique, Bruxelles, 1840 (lire en ligne), p. 258.
    • Belgique. Ministère de l'IntĂ©rieur, Statistique de Belgique. Population : recensement gĂ©nĂ©ral (15 octobre 1846), Bruxelles, 1849, lire en ligne.
    • Charles Meerts, Dictionnaire gĂ©ographique et statistique du Royaume de Belgique, Bruxelles, 1845, en ligne.
    • Orgeo. In : Émile Tandel (dir.), Les communes luxembourgeoises, I.A.L., 1889 (rĂ©Ă©d. 1979), p. 178-195.
    • Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et Ă  Bruxelles, Lannoo, 2005.
    Ouvrages spécialisés
    • Thierry Saint-Mard, « Orgeo - PrĂ©sentation », Villes et villages, sur Carnets de notes, (consultĂ© le ).
    • Groupe QualitĂ© village, Orgeo, 1980 (D/1980/3113/01).
    • Jean-François-Louis Jeantin, Histoire du comtĂ© de Chiny et des pays Haut-Wallons, Paris, Jules Tardieu, Bruxelles, vol.1, 1858 ; vol.2, 1859.
    • Arlette Laret-Kayser, Entre Bar et Luxembourg : le comtĂ© de Chiny des origines Ă  1300, Bruxelles, Ă©ditions du CrĂ©dit Communal, 1986, 273 p., (ISBN 2-87193-007-4).
    • Grob Jacques, VannĂ©rus Jules, DĂ©nombrements des feux des duchĂ© de Luxembourg et comtĂ© de Chiny, tome premier, documents fiscaux de 1306 Ă  1537, Bruxelles, Kiessling et Cie, 1921 (OCLC 733553822), lire en ligne.

    Liens externes

    Notes et références

    1. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 106.
    2. Tindel évoque, sans conviction, les mots latins urire (brûler) et ou origo (être à la source). Ces étymologies sont peu vraisemblables
    3. Parfois noté (et servilement recopié) Ferne, proche typographiquement.
    4. Les habitants les plus anciens de l'époque se souvenaient en outre de l'existence d'un hameau appelé Chernois ou Le Chenois au lieu-dit La Maye, avec une chapelle, à deux kilomètres au nord-ouest de Biourge ; il disparut en raison d'une épidémie. Une rue et une ferme de la Maye (Lamaye, ci-dessus ; coord. 49.8629, 5.3093) en rappellent l'existence.
    5. Certains sont par ailleurs affichés sur cette carte.
    6. Voir ici et ici.
    7. Meerts, 1845, p. 571.
    8. Meerts, p. 6.
    9. Grob et Vannérus, p. 236.
    10. Le total est de 227 maisons, dont 93 ont 2 Ă©tages (voir p. 238 du recensement).
    11. Ce total est faux ou illisible.
    12. Cartes de Vandermaelen (1846-1854), en ligne.
    13. Voir en ligne.
    14. Laurent, Coutumes luxembourgeoises, t. III, p. 5, n° 10.
    15. Empreinte de son sceau aux archives du Royaume, voir en ligne.
    16. Si Bertrix faisait bien partie du duché de Bouillon, Orgeo n'y était pas rattaché.
    17. Arrêté du 15 ventôse an X, portant rédaction des justices de paix du département des Forêts.
    18. Assenois, les Fossés, Hamipré, Léglise, Longlier, Sainte-Marie, Saint-Médard, Melier, Montplainchamp, Neufchâteau, Orgeo, Saint-Pierre, Recogne, Straimont, Tourna, Tronquoy et Warmifontaine .
    19. Guido Hossey, La construction de la ligne 163a Bertrix-Muno (1900-1914), Les cahiers de l'urbanisme, septembre 2002, n° 40-41 (Le patrimoine ferroviaire), Mardaga, 2002 (ISBN 9782870098226), p. 18-22.
    20. https://www.garesbelges.be/orgeo.htm.
    21. Bertrix sur le site des Combles et clochers
    22. Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg, vol. 1-2, 1847-1849, Arlon, 1851, p. 161.
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