Oreste Zamor
Oreste Zamor, né en 1861 à Hinche et mort le à Port-au-Prince, est un général et homme politique haïtien qui fut président de la République du au [1].
Oreste Zamor | |
Photographie du président Zamor. | |
Fonctions | |
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Président de la République d'Haïti | |
– (8 mois et 21 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Edmond Polynice |
Successeur | Edmond Polynice |
Secrétaire d'Etat de la Guerre et de la Marine | |
– | |
Président | Cincinnatus Leconte |
Prédécesseur | Horelle Monplaisir |
Successeur | Horacius Limage Philippe |
Biographie | |
Nom de naissance | Emmanuel Oreste Zamor |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Hinche (Haïti) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Port-au-Prince (Haïti) |
Parti politique | Parti national |
Conjoint | Marie Elisabeth Protège Paul Victoire Péralte |
Profession | Militaire |
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Présidents de la République d'Haïti | |
C'est sous sa présidence que débute la Première Guerre mondiale. Opposé à la guerre, et allié par intérêt aux États-Unis et à l'Allemagne, il met en place une politique de neutralité. Réformiste, il fait voter plusieurs lois contre la corruption et dissout certains groupes paramilitaires. Cela provoque la rébellion de la milice des « Cacos ». Contesté par son ancien allié et désormais rival, le général Joseph Davilmar Théodore, et par le révolutionnaire Rosalvo Bobo, il accepta une protection des États-Unis, de retour en , en acceptant un soutien militaire. Mais face à la contestation, Zamor démissionna et quitta le pays. Charles Zamor, son frère, se réfugia successivement aux ambassades de République dominicaine et de France, alors qu'Oreste se mit sous la protection d'un navire marchand. Puis, fermement opposé à Vilbrun Guillaume Sam, il revient à Haïti. Encombrant, il est emprisonné au pénitencier national de Port-au-Prince. Il fut fusillé neuf mois plus tard sous les ordres du président Sam. Sa mort engendre dès le lendemain la révolution de 1915 qui provoque la mort de Guillaume Sam. Le chaos révolutionnaire incite les américains à intervenir, c'est le début de l'occupation américaine.
Carrière politique
Oreste Zamor rejoint l'armée en 1888. Après ses affectations dans les garnisons de Saint-Michel-de-l'Attalaye, Limbé, Les Gonaïves et Dessalines, il devient chef d'une armée de paysans révoltés avec son frère Charles Zamor.
Pendant les troubles de 1912, Oreste Zamor et son frère Charles, tous deux généraux, soutiennent Caimito Ramírez et hébergent ses troupes dans leurs districts. En 1914, les deux frères entrent en rébellion, ce qui entraîne une présidence "courte et extrêmement chaotique" pour le président Michel Oreste.
Douze jours après la démission de Michel Oreste, , Zamor est élu le pour un mandat de sept ans comme président de la république. Son frère Charles Zamor devint ministre de l'Intérieur. Les banques n'accordèrent que peu de crédit aux frères Zamor et ils ne disposèrent donc pas des fonds nécessaires pour payer les soldats.
Son allié, le général Joseph Davilmar Théodore, s'engage dans l'opposition et conteste l'autorité du nouveau président. Pour conserver le pouvoir, Zamor tente d'instaurer l'ordre en réprimant toutes les révoltes. Au même moment, le gouvernement américain a demandé le contrôle américain des douanes en Haïti et du Môle-Saint-Nicolas au gouvernement de Zamor, qui a d'abord exigé la reconnaissance américaine de sa légitimité. Les gouvernements français et allemand se sont opposés aux demandes américaines et le secrétaire d'État William Jennings Bryan a soumis une proposition modifiée (le plan Farnham , impliquant la surveillance des douanes et des finances et du crédit haïtiens) à Charles Zamor[2]. Les frères Zamors ont refusé d'accepter le plan à moins que les États-Unis ne donnent l'impression qu'ils étaient soumis à des pressions militaires pour le faire. Le plan n'a jamais été mis en œuvre et les troubles civils en Haïti ont été renouvelés à l'été 1914[3]. Après quatre mois de combats, Oreste Zamor a été évincé de la présidence et remplacé par Théodore[4].
Révolte et exécution
Entre 1910 et 1911, dans le but de limiter l'influence allemande, le Département d'État apporte son soutien à un consortium d'investisseurs américains, constitué par la National City Bank of New York (aujourd'hui Citibank), pour l'acquisition de la Banque Nationale d'Haïti, unique banque commerciale et trésorerie nationale du pays.
En , Jean Vilbrun Guillaume Sam, élu président, met en place une politique répressive et pro-américaine. En juillet, dans le cadre d'une nouvelle révolte anti-américaine, il fait exécuter plusieurs opposants politiques y compris des civils.
Zamor, qui n'approuve la politique pro-américaine du président, organise un important soulèvement populaire qui menace de renverser le gouvernement. Mais Sam garde le contrôle de la situation et fait exécuter 167 prisonniers politiques, tous issus de riches familles mulâtres ayant une descendance des liens avec la communauté allemande, y compris l'ancien président Zamor qui est fusillé par les soldats du président. Dès lors que le massacre fut connu, le lendemain, les opposants au président s'unissent et Sam est lynché par la foule à Port-au-Prince.
Cette révolte anti-américaine menaçait bien entendu les intérêts économiques américains en Haïti, comme la Haitian American Sugar Company. De plus, un Haïtien anti-américain supporté par les cacos, Rosalvo Bobo, était en passe de succéder à Sam à la tête du pays. Le gouvernement américain décida alors d'agir rapidement afin d'y préserver ses intérêts.
Notes et références
- Jan Lundius and Mats Lundahl, Peasants and Religion: A Socioeconomic Study of Dios Olivorio and the Palma Sola Movement in the Dominican Republic (Routledge, 2000), p. 105, with an additional source on Zamor's presidency in note 320.
- Kaplan, U.S. Imperialism in Latin America, p. 59.
- Kaplan, U.S. Imperialism in Latin America, pp. 59–60.
- Kaplan, U.S. Imperialism in Latin America, p. 61.