On the Beach (album de Neil Young)
On the Beach, paru le sur le label Reprise, est le 5e album studio du chanteur et guitariste américano-canadien Neil Young.
Sortie | |
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Enregistré |
du 30 novembre 1973 au 7 avril 1974 Broken Arrow Ranch, Woodside et Sunset Sound Recorders, Hollywood (Californie) |
Durée | 39:40 |
Genre | rock |
Producteur | Neil Young, David Briggs, Mark Harman et Al Schmitt |
Label | Reprise Records |
Critique |
Albums de Neil Young
Historique
Enregistrement et production
On the Beach fut enregistré entre fin et début en Californie dans les studios Sunset Sound à Hollywood et à Woodside dans le ranch de Neil Young. Il fut produit par Neil Young avec David Briggs (titres 1 et 4), Mark Harman (titres 2, 3 et 5) et Al Schmitt (titres 6, 7 et 8).
Outre les membres de Crazy Horse, Neil Young est accompagné sur certains titres par des membres du Band (Rick Danko et Levon Helm) et ses anciens compagnons de Crosby, Stills, Nash and Young, Graham Nash et David Crosby.
Contenu
En 1973, après les succès de Harvest et de After the Gold Rush, Neil Young vient de finir une tournée épuisante qui verra la publication de son premier album en public, Time Fades Away, et d'enregistrer un album très noir Tonight's the Night que la maison de disques refuse de publier pour ne pas casser son image.
On the Beach, sorti avant, mais enregistré après, n'est pourtant guère plus gai : dévasté, brisant les rêves hippies et les béatitudes de Young. L'album ouvre la porte à la seconde période qui s'achèvera avec Rust Never Sleeps en 1979. Enregistré en grande partie sous l'influence de « honey slides » (un mélange de marijuana et de miel)[1], ce disque peut être considéré comme l'un des plus « torturés » des albums de Neil Young.
Le premier titre Walk On est certainement le moins noir de l'album. Sur un rythme assez entrainant, Neil Young y clôt la mésentente qu'il y eut entre le groupe Lynyrd Skynyrd et lui. Ce titre fera l'objet de l'unique single de l'album et se classa à la 69e place du Billboard Hot 100 le [2].
See the Sky about to Rain date des sessions faites pour préparer l'album Harvest en 1972. Le ton y est plus sombre et la chanson est dominée par l'orgue Wurlitzer joué par Neil Young et la Pedal steel guitar de Ben Keith. Ce titre fut enregistré par les Byrds en 1973 sur leur album éponyme.
Revolution Blues, le premier des trois titres à comporter le mot blues, est inspiré par Charles Manson que Neil rencontra à Topanga lorsqu'il y vivait. Les paroles sont très noires et violentes, la musique est plus rock que blues, emmené par la rythmique du Band. David Crosby y joue de la guitare rythmique.
For the Turnstiles est une chanson plus calme que Neil Young interprète au banjo. Il y partage le chant avec Ben Keith.
Vampire Blues est le seul vrai blues de l'album. Neil Young y règle ses comptes avec le lobby pétrolier.
On the Beach ouvre initialement la face B du vinyle. C'est un morceau au rythme lent où Neil Young exprime toute sa solitude et son désespoir. Ce titre éponyme mêle des accords à la guitare, la basse est particulièrement gonflée, présence de violon, harmonica et du piano Wurlitzer joué par Graham Nash.
Sur Motion Pictures, Neil panse les plaies de sa séparation avec Carrie Snodgress, mère de son premier fils Zeke et pose une image lucide sur la célébrité. Sur les crédits de l'album Motion Pictures est suivi de (For Carrie).
Ambulance Blues qui clôt l'album est une ballade folk mélancolique traversée par le violon aérien de Rusty Kershaw. Neil Young y parle entre autres de son passé à Toronto, du kidnapping de Patty Hearst, et de Richard Nixon. La partie de guitare acoustique est directement inspirée d'une chanson parue sur le premier album de Bert Jansch, Needle Of Death.
La pochette
La pochette est surprenante : couleurs chaudes, plage déserte, parasol et fauteuils, Cadillac Eldorado enfoncée dans le sable, et le Loner[3] qui regarde, seul, vers le large… On y voit aussi la une d'un journal avec le titre « Senator Buckley calls for Nixon to resign » (« le sénateur Buckley demande à Nixon de démissionner »).
RĂ©ception de l'album
À sa sortie, On the Beach dérouta quelque peu les critiques et les fans du Loner. Cet album se classa néanmoins à la 16e place du Billboard 200 aux États-Unis[4] où il sera certifié disque d'or, à la 13e place des charts canadiens[5] et à la 42e place des charts britanniques[6].
Il est cité dans le livre de Robert Dimery Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie.
Titres
- Walk On - 2:40
- See the Sky about to Rain - 5:03
- Revolution Blues - 4:02
- For the Turnstiles - 3:13
- Vampire Blues - 4:11
- On the Beach - 6:59
- Motion Pictures (For Carrie) - 4:20
- Ambulance Blues - 8:57
Compositions de Neil Young.
Musiciens
- Neil Young - guitare, harmonica, piano, banjo, vibraphone et chant (1-2-3-4-5-6-7-8)
- Crazy Horse
- Ralph Molina - batterie, tambour, voix (1-5-6-7-8)
- Billy Talbot - basse (1)
- Autres musiciens
- Ben Keith - guitare, piano, orgue, dobro, tambour (1-2-3-4-5-6-7-8)
- Tim Drummond - basse, percussions (2-5-6)
- Levon Helm - batterie (2-3)
- Joe Yankee - harpe, tambourin Ă©lectrique (2-8)
- David Crosby - guitare (3)
- Rick Danko - basse (3)
- George Whitsell - guitare (5)
- Graham Nash - piano (6)
- Rusty Kershaw - guitare slide (7), violon (8)
Certifications
Pays | Ventes | Certification | Date |
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États-Unis [7] | 500 000 + | Or | 23/09/1974 |
Royaume-Uni[8] | 60 000 + | Argent | 01/08/1976 |
Citation
« C'était un disque plutôt sombre. Et obscur, dur à comprendre. J'ai écrit et enregistré ces morceaux alors que je me séparais de Carrie… J'aime vraiment bien la pochette de ce disque. Revolution blues est consacré à Charles Manson. En 1976, les punks anglais en ont fait un de leurs morceaux fétiches. Sacrée chanson. Je me rappelle l'avoir jouée avec Crosby, Stills et Nash en 74. Figure toi qu'ils étaient terriblement gênés par le texte… Charlie ? Il était génial, c'était un type incroyable. Il était vraiment bon, artistiquement. C'en était effrayant. S'il s'était trouvé un groupe aussi « libre » que lui… Enfin, c'était ça, son problème : personne ne voulait se coller avec lui. D'ailleurs, beaucoup de musiciens connus fréquentaient Manson, même s'ils jurent le contraire aujourd'hui. Merde, pourquoi mentir à ce sujet ? Il avait l'étoffe d'un poète, ce mec. »
— Neil Young, Pleine Lune, Les Inrockuptibles, décembre 1992, interview de Nick Kent.
Notes et références
- trasherswheat.org
- Billboard.com/neil young/walk on consulté le 21 septembre 2012
- Surnom souvent donné à Neil Young par les journalistes.
- allmusic.com/album/awards consulté le 21 septembre 2012
- Collectionscanada.gc.ca/RPM consulté le 21 septembre 2012
- Chartstats.com/Neil Young consulté le 21 septembre 2012
- RIAA Database consulté le 21 septembre 2012
- BPI website consulté le 21 septembre 2012