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Olkaria

L'Olkaria est une montagne situĂ©e au sud du lac Naivasha dans la vallĂ©e du Grand Rift au Kenya, en Afrique. La zone gĂ©othermiquement active est utilisĂ©e pour produire de l'Ă©nergie Ă©lectrique[1]. Son potentiel est estimĂ© Ă  2 000 MW[2] soit presque le double de la demande de pointe maximale d'Ă©lectricitĂ© quotidienne enregistrĂ©e en 2008/2009 du Kenya[3].

Olkaria
Illustration sous licence libre bienvenue !
GĂ©ographie
Altitude 2 434 m
Massif Vallée du Grand Rift
CoordonnĂ©es 0° 53′ 09″ sud, 36° 16′ 12″ est
Administration
Pays Drapeau du Kenya Kenya
Comté Nakuru
GĂ©ologie
Roches Rhyolite, trachyte, trachy-dacite, basalte
Type Volcan de rift
Activité Actif
Dernière éruption 1770
Code GVP 222090
GĂ©olocalisation sur la carte : Kenya
(Voir situation sur carte : Kenya)
Olkaria

GĂ©ographie

Situation

Le complexe gĂ©othermique et les centrales Ă©lectriques gĂ©othermiques se trouvent près du parc national de Hell's Gate[4]. La zone volcanique de l'Olkaria est situĂ©e Ă  environ 120 km de Nairobi au sud du complexe Ol Doinyo Eburru et au nord du mont Suswa et Ă  l'ouest du stratovolcan Longonot[5]. Le champ volcanique couvre 240 km2[6].

Topographie

La plus grande colline, Olkaria Hill, a un diamètre d'environ km et une altitude de 340 m. Une gorge Ă©troite dont les parois ont des hauteurs avoisinant les 200 m traverse le complexe. Sa formation est le rĂ©sultat du ravinement de l'eau s'Ă©coulant du lac Naivasha quand les niveaux d'eau du lac Ă©taient beaucoup plus Ă©levĂ©s[6].

GĂ©ologie

La surface de l'Olkaria est constituée par un dôme de rhyolite peralcaline (en) et d'un champ de lave. L'endroit contient de nombreux centres d'activité volcanique qui émettent des petites coulées de lave[7]. Il existe au moins quatre-vingts centres d'activité de ce type, principalement des coulées de lave épaisses et des dômes pyroclastiques[5].

La roche d'un forage de 1 000 mètres de profondeur Ă  l'Olkaria a environ 450 000 ans, nĂ©anmoins les Ă©lĂ©ments de surface n'ont pas plus de 20 000 ans[8].

La plus ancienne formation visible est la strate de pantellerite (en) d'Ol Njorowa, composĂ©e de roches pyroclastiques, de coulĂ©es de lave et de bouchons. On pense qu'elle est liĂ©e Ă  une caldeira de 11 kilomètres sur 7,5 kilomètres qui s'est ensuite effondrĂ©e. Elle est indiquĂ©e par des traces de fracture annulaire. Le magma prĂ©sente un large Ă©ventail de compositions reprĂ©sentant les diffĂ©rentes phases qui ont suivi l'effondrement de la caldeira. Bien que la datation ne soit pas prĂ©cise, il semble que les roches les plus anciennes remontent Ă  9 000 ans, tandis que les roches les plus jeunes de la formation d'Olobutot ont entre 130 et 230 ans[9].

L'Olkaria se trouve dans le sous-bassin de Naivasha, connu pour ses sources chaudes, ses terrains chauds et ses fumerolles. Plus au nord, le lac Bogoria est dotĂ© de jets de vapeur et de geysers dont la tempĂ©rature peut atteindre 96 °C[10]. On trouve des fumerolles dans les gorges de Njorowa Ă  l'Olkaria[10]. Dans les rĂ©servoirs souterrains, des tempĂ©ratures de 280 °C ont Ă©tĂ© mesurĂ©es Ă  Eburru et 340 °C Ă  l'Olkaria. Les zones de production gĂ©othermique de l'Olkaria se trouvent Ă  des profondeurs comprises entre 750 et 1 000 m et plus bas, entre 1 100 et 1 300 m sous la surface.

L'eau souterraine du lac Naivasha alimente probablement le réservoir géothermique de l'Olkaria. Cependant, l'absence de tritium dans la vapeur suggère que l'eau mettrait au moins cinquante ans pour parvenir du lac, si celui-ci est bien la source[11].

Exploitation géothermique

Travailleurs de centrales Ă©lectriques Ă  l'Olkaria.
Masaï à Olkaria - certaines communautés ont été déplacées pour les projets de production d'électricité.

La première exploration gĂ©othermique de l'Olkaria a commencĂ© en 1955. Deux puits d'essai infructueux avaient Ă©tĂ© forĂ©s en 1959. Peu de choses ont Ă©tĂ© faites jusqu'en 1967, lorsque 27 puits peu profonds allant jusqu'Ă  61 m ont Ă©tĂ© forĂ©s. Certains ont Ă©mis de la vapeur. Ă€ partir de 1970, la Kenya Power Company (maintenant Kenya Electricity Generating Company, ou KenGen) et le Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement ont commencĂ© Ă  Ă©tudier puis exploiter le potentiel gĂ©othermique. Des puits de production ont Ă©tĂ© forĂ©s et la production commerciale d'Ă©lectricitĂ© a commencĂ© en juillet 1981 avec une usine construite par Mitsubishi Heavy Industries avec un Turbo-gĂ©nĂ©rateur de 15 MW. Un deuxième turbine de 15 MW est entrĂ©e en service en dĂ©cembre 1982 et une troisième en mars 1985, portant la production totale Ă  45 MW dont 3,3 MW sont utilisĂ©s pour alimenter la station elle-mĂŞme. Trente puits de production ont Ă©tĂ© creusĂ©s en 1999, dont 27 productifs, chacun produisant de 1,5 MW Ă  MW. 15 puits sont utilisĂ©s pour alimenter la centrale Olkaria I[12].

Ă€ la suite de la demande croissante d'Ă©lectricitĂ©, une deuxième station, Olkaria II a Ă©tĂ© construite avec une capacitĂ© de production de 105 MW avec 5,2 MW utilisĂ© pour alimenter la station elle-mĂŞme. Elle comprend 3 turbines Mitsubishi chacune capable de gĂ©nĂ©rer 35 MW. La vapeur provient de 22 puits produisant chacun environ 35 tonnes de vapeur/heure.

En 2005, KenGen est propriĂ©taire de Olkaria I (45 MW) et Olkaria II (70 MW)[2]. Une troisième centrale de capacitĂ© de 48 MW Olkaria III, est la propriĂ©tĂ© d'une filiale d'Ormat Technologies[13]. L'usine d'Olkaria III utilise des convertisseurs refroidis par air, cette nouvelle technologie a moins d'impact sur l'environnement de toute Ă©lectricitĂ© produite au Kenya[14]. Le projet sera probablement Ă©ligible aux crĂ©dits carbone dans le cadre du MĂ©canisme de dĂ©veloppement propre du Protocole de Kyoto[13]. En fĂ©vrier 2010, Ormat a annoncĂ© son intention d'augmenter la capacitĂ© de son usine pour la porter Ă  100 MW[15].

En 2005, KenGen prĂ©voyait de construire une quatrième usine[16]. Une Ă©valuation de l'impact environnemental et social a Ă©tĂ© approuvĂ©e par la National Environmental Management Authority, y compris la rĂ©installation de certaines communautĂ©s masaĂŻ. En dĂ©cembre 2010, la Banque europĂ©enne d'investissement finance partiellement un projet d'agrandissement d'Olkaria I et la construction d'Olkaria IV, ajoutant 280 MW Ă  la capacitĂ©[17]. KenGen estime que la rĂ©gion a un potentiel total de 2 000 MW[2].

La centrale géothermique Olkaria V est l'une d'une série de six centrales géothermiques prévues ou déjà opérationnelles dans la région de l'Olkaria dans le comté de Nakuru. Sa construction a commencé en avril 2017[18]. L'achèvement et la production d'électricité a commencé en 2019[19] - [20].

Centrales électriques géothermique en activité

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Baldur Eliasson, Pierce Riemer et Alexander Wokaun, Greenhouse Gas Control Technologies : Proceedings of the 4th International Conference on Greenhouse Gas Control Technologies, 30 August-2 September 1998, Interlaken, Switzerland, Elsevier, (ISBN 0-08-043018-X, lire en ligne)
  • « Olkaria III », Emerging Africa Infrastructure Fund (consultĂ© le )
  • « Olkaria I & IV Geothermal Extension », European Investment Bank, (consultĂ© le )
  • « What We Do », Kenya Power (consultĂ© le )
  • A. S. Marshall, R. Macdonald, N. W. Rogers, J. G. Fitton, A. G. Tindle, K. Nejbert et R. W. Hinton, « Fractionation of Peralkaline Silicic Magmas: the Greater Olkaria Volcanic Complex, Kenya Rift Valley », Journal of Petrology, vol. 50, no 2,‎ , p. 323–359 (DOI 10.1093/petrology/egp001, lire en ligne)
  • Herick O. Otieno et Joseph L. Awange, Energy Resources in East Africa : Opportunities And Challenges, Springer, (ISBN 3-540-35666-5, lire en ligne)
  • BS Ojiambo, RJ Poreda et WB Lyons, « Ground water/surface water interactions in Lake Naivasha, Kenya, using delta 18O, delta D, and 3H/3He age-dating. », Ground Water, vol. 39, no 4,‎ jul–aug 2001, p. 526–33. (PMID 11447853, DOI 10.1111/j.1745-6584.2001.tb02341.x)
  • « Ormat To Increase Capacity of Olkaria III Geothermal Plant », sur Renewable Energy World, (consultĂ© le )
  • Phillip Sack, Geothermal Market : A Renewable Energy for the Future, GRIN Verlag, , 116 p. (ISBN 3-638-46088-6, lire en ligne)
  • John Seach, « Olkaria Volcano », sur Volcano Live, (consultĂ© le )
  • « HELL'S GATE NAT. PARK », sur Web Kenya (consultĂ© le )
  • Alan Robert Woolley, Alkaline rocks and carbonatites of the world, Part 3, Geological Society, , 372 p. (ISBN 1-86239-083-5, lire en ligne)

Notes et références

  1. Seach 2012.
  2. Sack 2006, p. 87.
  3. Kenya Power.
  4. Web Kenya.
  5. Marshall et al. 2009, p. 325.
  6. Woolley 2001, p. 128.
  7. Marshall et al. 2009, p. 323.
  8. Woolley 2001, p. 129.
  9. Marshall et al. 2009, p. 326.
  10. Eliasson, Riemer et Wokaun 1999, p. 1006.
  11. Ojiambo, Poreda et Lyons 2001.
  12. Eliasson, Riemer et Wokaun 1999, p. 1007.
  13. Emerging Africa.
  14. Otieno et Awange 2006, p. 49.
  15. Renewable Energy World.
  16. Sack 2006, p. 68.
  17. European Investment Bank.
  18. (en) Muthoni, « KenGen launches 158MW Olkaria V geothermal power plant », Nairobi, (consulté le ).
  19. (en) M, « Unit II of Olkaria V geothermal power plant in Kenya fully operational », Construction Review Online, .
  20. (en) Ngugi, « Mitsubishi Corp led-consortium wins tender to build 140MW Olkaria plant », Nairobi, (consulté le ).
  21. (en) ESI Africa, « February Commissioning for Kenya’s Olkaria I And IV », Esi-Africa.Com, .
  22. (en) Business Daily Reporter, « Olkaria III Geothermal Raises Capacity To 110MW », .
  23. (en) Adaramola, « Kenya To Reduce Power Cost With 280MW Olkaria Plants Launch », Ventures Africa Magazine (Lagos), .
  24. (en) Masinde, « Kenya Ramps Up Power Supply By 280Megawatts », .
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