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Nouveau christianisme - Dialogues entre un conservateur et un novateur

Nouveau christianisme – Dialogues entre un conservateur et un novateur est le titre du dernier ouvrage publié par Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon, en , peu de temps avant sa mort. C'est un ouvrage inachevé qui contient l'essentiel de la doctrine saint-simonienne.

Une religion sans Dieu

L'expression « Nouveau christianisme Â» ne doit cependant pas abuser sur la signification du terme. La religion saint-simonienne, ou saint-simonisme, est en rĂ©alitĂ© une religion naturelle, fondĂ©e sur la croyance que la loi de la gravitation est le fondement de toutes choses. C'est donc une philosophie fondĂ©e sur une forme de pensĂ©e rationaliste. L'adjectif « nouveau » se rĂ©fère au besoin de renouvellement religieux que Saint-Simon avait lui-mĂŞme prĂ´nĂ©. Il aurait en effet dĂ©clarĂ© sur son lit de mort :

« Notre dernier ouvrage sera le dernier compris. Le système catholique était en contradiction avec le système des sciences et de l'industrie modernes, par là sa chute était inévitable. Elle a lieu, et cette chute est le signal d'une nouvelle croyance qui va remplir de son enthousiasme le vide que la critique a laissé dans les âmes[1]. »

La philosophie de Saint-Simon relève donc d'une religion naturelle, du socialisme utopique, ou de l'idéologie[2]. La religion dont parle Saint-Simon est une religion sans dieu traditionaliste, vu comme hérétique, une idéologie spirituelle, sociale, rationaliste et scientifique[3]. Le nouveau christianisme est en réalité un système déiste (gravitation universelle déifiée) visant à améliorer l'existence de la classe la plus pauvre.

Citons encore ce passage tirĂ© du Nouveau Christianisme : « Le vĂ©ritable christianisme commande Ă  tous les hommes de se conduire en frères Ă  l'Ă©gard des uns et des autres. JĂ©sus-Christ a promis la vie Ă©ternelle Ă  ceux qui auraient le plus contribuĂ© Ă  l'amĂ©lioration de l'existence de la classe la plus pauvre sous le rapport moral et sous le rapport physique. Â»

Influence

Dans le contexte postrévolutionnaire, les idées rationalistes de Saint-Simon ont influencé Auguste Comte, alors qu'il était le secrétaire particulier de Saint-Simon de 1817 à 1824[4]'[5]. Auguste Comte, qui a fait ses études à l'École polytechnique et Augustin Thierry étaient présents aux obsèques de Saint-Simon le [6]. Alors que Saint-Simon était presque inconnu à sa mort, ces circonstances expliquent sans aucun doute la propagation de la doctrine saint-simonienne dans le milieu polytechnicien au XIXe siècle[7].

L'ouvrage

  • Henri de Saint-Simon, Nouveau christianisme – Dialogues entre un conservateur et un novateur – Premier dialogue, Paris, Bossange Père, A. Sautelet et Cie, , 91 p. (lire en ligne).

Notes et références

  1. Pierre Musso, Saint-Simon et le Saint-simonisme, Que sais-je ?
  2. Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon est classé dans les idéologues par François Picavet dans Les idéologues (1891)
  3. Olivier Pétré-Grenouilleau, Saint-Simon – L'utopie ou la raison en actes, Paris, Payot et Rivages, 2001, 512 p. (ISBN 978-2-228-89433-3), p. 197.
  4. Raquel Capurro, le positivisme est un culte des morts
  5. Michel Bourdeau. Saint-Simon et Auguste Comte : la fin d’une collaboration, 1822-1824. Archives de Philosophie, Centre Sèvres, 2019, pp.771-790. ffhalshs-02417273f lire en ligne
  6. Descendances et dissidences du saint-simonisme au XIXe siècle
  7. Pierre Ansart, De Saint-Simon au saint-simonisme, 1825-1830

Articles connexes

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