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Nkondjock

Nkondjock est une commune du Cameroun située dans la région du Littoral et le département du Nkam, tout près de Ndobian. C'est une zone très enclavée à cause du manque de routes et surtout d'industries. Durant la saison des pluies, cette ville est coupée de son chef-lieu de département Yabassi.

Nkondjock
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
RĂ©gion Littoral
DĂ©partement Nkam
DĂ©mographie
Population 17 428 hab.[1] (2005)
DensitĂ© 18 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 4° 53′ 48″ nord, 10° 15′ 33″ est
Superficie 96 700 ha = 967 km2
Localisation
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Nkondjock
GĂ©olocalisation sur la carte : Cameroun
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Nkondjock

    GĂ©ographie

    La localitĂ© de Nkondjock est situĂ©e sur la route provinciale P15 Ă  92 km an nord du chef-lieu dĂ©partemental Yabassi.

    Communes limitrophes de Nkondjock
    Nkongsamba I Bakou Nord-Makombé
    Eboné Nkondjock Yingui
    Yabassi Yingui

    GĂ©ologie et relief

    La carte topographique (NdikinimĂ©ki 4c) qui couvre partiellement la rĂ©gion de l’opĂ©ration Yabassi-Bafang (projet de mise en valeur du territoire), ne comporte pas de courbes de niveau sur toute sa surface ; en plus, certains documents[2], qui font l’état du milieu physique de la rĂ©gion, prĂ©sentent le relief de façon sommaire. Ainsi la zone de l’opĂ©ration Yabassi-Bafang, situĂ©e au sud des hauts plateaux de l'ouest, est dĂ©limitĂ©e au nord par la courbe 1 000 m. Les altitudes varient entre 991 m en bordure du plateau de l'ouest, 550 m autour de Nkondjock, et 324 m vers Mandia ; soit une altitude moyenne de 600 m. Le nord de l'arrondissement communique difficilement avec le plateau bamilĂ©kĂ© qui s'Ă©lève en un rebord particulièrement abrupt.

    Le relief est très morcelĂ© par des vallĂ©es Ă©troites et taillĂ©es de petits sommets polyconvexes, oĂą les pentes supĂ©rieures Ă  25 % ne sont pas rares, surtout aux abords des hauts plateaux. Le relief est cependant moins accidentĂ© par rapport aux hauts plateaux de l’ouest dont les altitudes cumulent parfois Ă  2 000 m. Du fait de cette proximitĂ©, la rĂ©gion subit des influences climatiques de ces derniers.

    Les sols de la zone de l'opération sont dans l'ensemble sablonneux, reposant pour la plupart sur du gneiss peu fertile et convenant à certaines cultures. Toutefois, on y rencontre, de façon dispersée, des sols sur des roches éruptives récentes, se présentant sous forme de plateaux basaltiques (Sohock, Nkondjock, Ndockban).

    Sur le plan géologique, le socle granito-gneissique affleure sur une grande partie de la région. Au cours de l'Histoire, ce socle a subi une tectonique cassante, ce qui explique les fractures. Le réseau hydrographique emprunte par secteur ces failles.

    Hydrographie

    La région est limitée à l'est par le Makombé et à l'ouest par le Nkam, les deux affluents constitutifs du Wouri.

    Climat

    Le climat se caractérise par une chaleur constante (27 °C), une humidité élevée et plus de neuf mois pluvieux par an. Ceci permet un large éventail de cultures sous pluie. Le calendrier agricole peut s'étaler sur toute l'année, permettant aux immigrants d'adapter certaines de leurs cultures d’origine, sans tenir compte des exigences des sols.

    Sous la végétation dense et continue de la forêt règne une faune abondante. De par leur nature et leur taille, on y rencontre des oiseaux divers, des rongeurs de toutes sortes, des reptiles et surtout plusieurs espèces de singes.

    Urbanisme

    Jusqu'en 1963, la région de Nkondjock est totalement enclavée car aucune route ne la traverse. Il est décidé de créer une route reliant Yabassi à Bafang, et d'échelonner les zones de repeuplement le long de cette voie. En 1965, les travaux routiers commencent, puis suit l'installation de pionniers en 1966. En mettant en exécution ce projet, l'objectif du gouvernement est double :

    • rĂ©soudre ne serait-ce que partiellement le problème aigu de la surpopulation du pays bamilĂ©kĂ© en installant des agriculteurs provenant de cette rĂ©gion dans le dĂ©partement sous-peuplĂ© du Nkam immĂ©diatement voisin ;
    • entreprendre, grâce Ă  cette colonisation rurale, le dĂ©veloppement du dĂ©partement du Nkam, qui est depuis cinquante ans Ă©conomiquement en voie de rĂ©gression.

    Toponymie

    De par la faune abondante présente sur le site, la traduction du nom « Nkondjock » est significative à plus d'un titre : « village des éléphants ». D'autres noms de la région font aussi référence aux animaux, tel « Nkongmalang » qui signifie « village des caméléons ».

    Histoire

    Les populations autochtones de Nkondjock sont : Mbang, Dibom, Tongo, Bakwa, Mbiam, Moya, Bandem.

    Un récit situe l'origine des Mbang dans la région de Yabassi. Kom Ndik serait l'ancêtre de cinq descendants : Mbang l'aîné, Yabassi, Ndogpenda, Yangom et Yabo.

    DĂ©mographie

    Lors du recensement de 2005, la commune comptait 17 428 habitants[1], dont 4 232 pour Nkondjock Ville.

    Le nord du Nkam, qui est le principal foyer de peuplement de la rĂ©gion, n'a qu'une population clairsemĂ©e. Ainsi, pour la rĂ©gion de Nkondjock, le recensement de 1966/1967 dĂ©nombre 4 164 habitants pour les Diboms[3], soit une densitĂ© de 2,4 habitants/km2 ; 5,7 pour l'ensemble du dĂ©partement du Nkam, densitĂ© somme toute faible au regard de la densitĂ© moyenne du Cameroun en 1970 (12,2 habitants/km2).

    Les études réalisées dans le cadre du projet de colonisation de la région de Nkondjock fournissent aussi des densités faibles sur les M'bang (3 hab/km2). Le gouvernement a donc inscrit dans l'ordre de ses préoccupations d'organiser autant que faire se peut l'émigration bamiléké vers une zone sous-peuplée proche des zones de départ et dans laquelle les risques de friction avec les populations autochtones sont faibles. Ainsi les immigrants bamiléké désireux de s’installer dans la zone de l'opération ont moins d'une centaine de kilomètres à franchir. C’est cette proximité qui explique a priori l'imposant effectif des Bamiléké dans la région. Dans ce transfert de population de l'ouest vers le Nkam, la distance n'est pas un obstacle d'envergure.

    Population

    Pour faire aboutir l'implantation humaine, le gouvernement a obligĂ© les gardes civiques chargĂ©s de la pacification de la rĂ©gion Ă  y rester. Ces gardes civiques au nombre de dix-sept, tous en tenue et possĂ©dant des armes Ă  feu, doivent d'abord assurer une zone tampon entre l'opĂ©ration et le dĂ©partement du NdĂ©, oĂą sĂ©vit encore la guĂ©rilla. Ces derniers, avec l'arrivĂ©e de 72 autres personnes, se convertissent Ă  l'agriculture et crĂ©ent les premiers villages (N'jingang et Ngoman) en . En 1970, on compte 1 155 recrues dans onze villages.

    Pour encourager l’immigration et encadrer les populations, une société de développement est créée par le gouvernement camerounais. Ainsi, les pionniers qui débarquent dans la région ne sont pas des laissés-pour comptes.

    Organisation administrative de la commune

    Outre Nkondjock proprement dit, la commune comprend les villages suivants[1] :

    Nkondjock Ville

    • Ndock Samba
    • Mbema
    • Moto Pompe
    • New Town
    • Quartier RĂ©sidentiel
    • Centre Commercial
    • Nkongmalang
    • SahĂ©

    Bandem rive gauche

    Mbang

    Chefferies traditionnelles

    L'arrondissement de Nkondjock compte deux chefferies traditionnelles de 2e degré reconnues par le ministère de l'administration du territoire et de la décentralisation[4] :

    • 436 : Canton Mbang
    • 437 : Canton Bandem Rive Gauche

    Mise en valeur du territoire

    Pour un projet de mise en valeur régionale comme l'opération Yabassi-Bafang, un organisme de financement et de gestion a été créé. Dans le cas précis de la région de Nkondjock, deux phases de gestion sont à distinguer :

    Chantier de l'axe routier Yabassi-Bafang en 1968.
    • La première phase, qui va de 1964 Ă  1969, correspond Ă  l'ouverture de l'axe routier Yabassi-Bafang, Ă  l'installation des pionniers Ă  partir de 1966 et enfin l'Ă©laboration du projet de faisabilitĂ© de l'opĂ©ration, qui a abouti Ă  une structure de gestion : la Scet-coop, organisme français chargĂ© d'encadrer les pionniers sous la tutelle du ministère du plan. La gestion est assurĂ©e par cette dernière et le financement est supportĂ© conjointement par l’État camerounais et le Fonds d'aide et de coopĂ©ration (FAC). Ă€ la fin de l'annĂ©e 1969, la part des dĂ©penses du FAC s'Ă©lève Ă  492,5 millions de francs CFA et celles du Cameroun Ă  1 085, soit en tout 1 589,5 millions de francs CFA.
    • Pendant la seconde phase, commencĂ©e en 1970, la gestion est assurĂ©e par la Sodenkam et le financement supportĂ© entièrement par le Cameroun.

    Urbanisme et services publics

    La localité dispose d'une centrale électrique isolée exploitée par Enéo d'une capacité installée de 300 kW construite en 1997[5].

    Économie

    Agriculture

    Les possibilités culturales sont diverses au regard de la variété des sols et de l'étendue de la zone. Ainsi peut-on y pratiquer la culture de tubercules exigeantes (macabo, taro), des bananiers plantains, d'arbres fruitiers et de quelques céréales (maïs, haricot).

    La végétation dominante est la forêt dense : elle couvre pratiquement toute la région de Nkondjock et contient plusieurs essences d'arbres. Ce bois est important dans la construction, comme dans la menuiserie et l'ébénisterie.

    Références

    1. Troisième recensement général de la population et de l'habitat (3e RGPH, 2005), Bureau central des recensements et des études de population du Cameroun (BUCREP), 2010.
    2. Opération Yabassi-Bafang : requête présentée au PNUD, janvier 1968
    3. Les Diboms et le Mbang sont les principales tribus autochtones de la région de Nkondjock ; in ORSTOM, Dictionnaire des villages du Nkam, Yaoundé, 1970.
    4. Ministère de l'administration du territoire Annuaire statistique 2015
    5. Enéo Cameroon, Activités de production, consulté en 2023

    Annexes

    Bibliographie

    • Jean-Claude Barbier, « OpĂ©rations de dĂ©veloppement et histoire des populations. Cas de l'OpĂ©ration Yabassi-Bafang (Cameroun) », in Cahiers de l'ORSTOM, sĂ©rie Sciences humaines, vol. XVI, nos 1-2, 1979, p. 129-152, [lire en ligne]
    • Dictionnaire des villages du Nkam, Centre ORSTOM de YaoundĂ©, 1970, 26 p.

    Articles connexes

    Liens externes

    • Nkondjock, sur le site Communes et villes unies du Cameroun (CVUC)
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