Nirriti
Nirriti (IAST: Nirṛti) fait partie des déesses de l'hindouisme et plus particulièrement du védisme[1]. Lors des offices liés au feu les Yajna, Nirrti est invoquée.
Dans l'hindouisme plus récent (à partir des Purana), Nirriti est une divinité masculine appelée aussi Nirrita. Divinité d'aspect émacié, voire squelettique, dikpâla (gardien) du sud-ouest, son vahana ou monture est un cadavre.
Symbolisant la décadence, étroitement associé à Yama (la mort) et la décrépitude, elle régirait les rakshasa (créatures anthropophages), les bhûta (fantôme) et les maladies.
Dans l'astrologie védique (Jyotish) Nirriti est la divinité de Mula qui est la 19ème des 27 demeures lunaires indiennes (Nakshatras). Elle symbolise la dissolution et l'énergie destructrice du mal qui est nécessaire avant une remise en ordre qui permet ensuite une possible renaissance.
Origine indo-européenne
Georges Dumézil rapproche cette divinité d'une divinité romaine, Lua Mater, qui personnalise le même concept d'anéantissement et de désagrégation. Il rappelle l'importance, dans la pensée védique comme chez les Romains, de la notion d'ajustement ordonné, exprimé en sanskrit par le participe passé r̥tá (du verbe r̥-). Nirr̥ti représente la destruction du r̥tá[2]. Il lui paraît probable que Nirr̥ti et Lua continuent une même conception indo-européenne[3].
Culture et médias
Télévision
C'est un des Grands Maîtres Goa'uld (puis une rebelle après les avoir trahis) de la série Stargate SG-1. Dans Stargate- SG1, Saison 6, Episode 16 Métamorphose, elle s'est spécialisée dans la recherche génétique en utilisant une ancienne machine des Anciens, afin de se créer un hôte parfait après modification de l'ADN de leur victime choisie. L'un de ses pouvoirs sur les êtres qu'elle domine est d'être invisible pour eux pour mieux les contrôler ensuite. Incarnant la déesse indienne Nirriti, son symbole dans la série ressemble d'ailleurs grossièrement à un Aum inversé et son nom est orthographié Nirrti.
- The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 148, (ISBN 8170945216)
- Il cite Abel Bergaigne, Religion védique, III (1883), pp. 214-215, à propos de l'adaptation, sans laquelle le monde n'offrirait ni ordre ni solidité : « Nous savons déjà que la racine r̥- signifie "être adapté" et au causal "adapter". […] avec le préfixe niḥ- marquant la séparation, la racine prend le sens de "se dissoudre" et le nom d'action nírr̥ti désigne la Destruction personnifiée. »
- Georges Dumézil, Déesses latines et mythes védiques, Bruxelles, coll. Latomus XXV, 1956 : chap. IV « Lua Mater », pp. 99-115.