Niels Högel
Niels Högel, nĂ© le , est un infirmier allemand et un tueur en sĂ©rie qui a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă perpĂ©tuitĂ© pour le meurtre de 6 patients. Högel a confessĂ© avoir tuĂ© 30 patients mais en 2017, une enquĂȘte de police a conclu qu'il Ă©tait impliquĂ© dans la mort d'au moins 90 personnes[1]. En , les procureurs allemands ont dit que le nombre de victimes Ă©tait au moins 106[2]. Au total, les autoritĂ©s ont ouvert 332 enquĂȘtes sur des meurtres prĂ©sumĂ©s.
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Condamné pour |
Tentative d'assassinat (), meurtre () |
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Condamnation |
Biographie
Niels Högel a grandi à Wilhelmshaven, n'a eu aucun problÚme à l'école et jouait au football pendant son temps libre. Son pÚre était infirmier à l'hÎpital Sankt-Willehad de Wilhelmshaven, sa mÚre assistante juridique[3], sa grand-mÚre infirmiÚre[4].
En 1997, Högel a terminĂ© une formation professionnelle de trois ans en tant qu'infirmier Ă l'hĂŽpital Sankt-Willehad de Wilhelmshaven, oĂč il a continuĂ© Ă travailler.
à partir de 1999, il est employé à la clinique Oldenburg dans l'unité de soins intensifs de cardiologie[5]. En , les médecins et les infirmiÚres du service 211 de l'hÎpital font une réunion en raison de l'augmentation importante des cas de réanimations et des décÚs au cours des mois précédents. Högel participe à cette discussion. La plupart des réanimations et des décÚs ont eu lieu alors qu'il était en service. Des années plus tard, aprÚs son arrestation, Högel a révélé à la police qu'il pensait, à ce moment-là , avoir été découvert. Il se fait porter malade pendant trois semaines aprÚs la réunion du service 211. Au cours de cette période, seulement deux patients décédent dans le service 211, soit beaucoup moins que d'habitude. 58 % des décÚs à l'hÎpital sont survenus alors que Högel était de service[6]. Sous la pression du médecin-chef du service de chirurgie cardiaque, Högel est alors transféré en anesthésie en 2001. Là aussi, le médecin-chef aurait rapidement eu un "sentiment désagréable", car Högel était souvent présent dans les situations de crise. En , Högel a été contraint de démissionner par le médecin-chef d'Oldenburg aprÚs que plusieurs des patients dont il s'occupait se soient retrouvés en danger de mort pour des raisons encore inexplicables à l'époque. Le , il reçoit un certificat d'emploi délivré par le directeur des soins infirmiers de l'hÎpital d'Oldenburg. Ce certificat certifie qu'il a travaillé "avec prudence, conscience et indépendance" et qu'il a agi "de maniÚre réfléchie et factuellement correcte" dans des situations critiques. Son certificat fait également l'éloge de son "engagement" et de son "comportement coopératif". L'appréciation globale mentionne qu'il avait accompli les tùches qui lui avaient été confiées "à l'entiÚre satisfaction [de ses responsables]"[7].
En , il déménage à la clinique Delmenhorst. Son service coïncide à nouveau avec de fréquents cas d'urgence et de décÚs, principalement dus à des arythmies cardiaques et/ou à des chutes de la tension artérielle, à la suite de quoi certains de ses collÚgues s'éloignent de lui.
En 2004, il se marie et sa fille naßt. La naissance de sa fille a connu des complications et l'enfant a été en danger de mort. Högel était présent lors de l'accouchement. Il ne pouvait rien faire et c'était "terrible", selon ses propres mots à l'expert. Pendant son temps libre, il conduit l'ambulance de garde de la DRK Ganderkesee-Bookhorn. Au tribunal, il déclare qu'il avait d'abord été trÚs apprécié à Delmenhorst, mais ensuite l'humeur a changé et le sentiment s'est répandu que quelque chose était "étrange" à son propos.
Ses supĂ©rieurs n'ont jamais enquĂȘtĂ© sur les faits suspects, pas mĂȘme lorsque quatre ampoules vides de Gilurytmal ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes alors qu'elles n'avaient pas Ă©tĂ© prescrites par un mĂ©decin[8].
Högel a travaillé comme infirmier dans des hÎpitaux à Oldenbourg et Delmenhorst respectivement de 1999 à 2002 et de 2003 à 2005.
Arrestation et condamnation
Högel a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour la premiĂšre fois en 2005 aprĂšs avoir Ă©tĂ© surpris en train d'injecter des mĂ©dicaments Ă un patient. Il a Ă©tĂ© reconnu coupable de tentative de meurtre et condamnĂ© Ă sept ans et demi de prison en 2008[9].
ProcĂšs et confession
Ă la suite de la couverture mĂ©diatique du procĂšs de Högel en 2008, une femme dont la mĂšre Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©e dans une clinique oĂč il travaillait est devenue suspicieuse et a dĂ©clarĂ© Ă la police que sa mĂšre aurait pu ĂȘtre une victime. Cela a conduit Ă une nouvelle enquĂȘte, au cours de laquelle Högel a admis avoir administrĂ© 90 injections non autorisĂ©es, Ă la suite de laquelle 30 patients sont dĂ©cĂ©dĂ©s et 60 autres ont Ă©tĂ© rĂ©animĂ©s avec succĂšs. Il a exprimĂ© ses regrets et niĂ© avoir tuĂ© d'autres patients. Högel a Ă©tĂ© reconnu coupable de meurtre et de tentative de meurtre et condamnĂ© Ă la rĂ©clusion Ă perpĂ©tuitĂ©[10].
Les procureurs ont déclaré que Högel avait agi par ennui et par désir de montrer ses compétences en réanimation[11].
EnquĂȘtes ultĂ©rieures
Alors que l'on soupçonnait Högel d'ĂȘtre un tueur en sĂ©rie, la police a lancĂ© une grande enquĂȘte en , Ă la suite de laquelle 200 personnes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es. Plus de 130 corps en Allemagne, en Pologne et en Turquie ont Ă©tĂ© exhumĂ©s[10]. Le , la police a annoncĂ© qu'elle avait conclu que Högel Ă©tait responsable du dĂ©cĂšs d'au moins 90 patients, dont six pour lesquels il avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© condamnĂ©. Högel a admis ĂȘtre Ă l'origine de 46 dĂ©cĂšs, mais dans la plupart des cas, il n'a pas Ă©tĂ© en mesure de se souvenir de dĂ©tails spĂ©cifiques, bien qu'il n'ait pas niĂ© la possibilitĂ© qu'il soit responsable[12]. En , le nombre total de victimes attribuĂ©es Ă Högel a Ă©tĂ© rĂ©visĂ© Ă 106, avec quelques morts suspectes toujours sous enquĂȘte. En , les procureurs allemands ont accusĂ© Högel d'avoir assassinĂ© 97 patients et annoncĂ© leur intention de porter plainte contre d'autres membres du personnel hospitalier[13].
Notes et références
- « German nurse may have murdered at least 90 patients », CNN, (consulté le )
- « German nurse who killed âfor thrillâ suspected of 100 murders », BNO News (consultĂ© le )
- Wiebke Ramm, « Prozess gegen Patientenmörder Högel: Mord aus Langeweile », Spiegel Online,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (de) FOCUS Online, « Niels Högel tötete 100 Menschen: âDa saĂ heute der kleine, verletzliche Massenmörderâ », sur FOCUS Online (consultĂ© le )
- (de) Nordwest-Zeitung, « Krankenhausmorde: âEs gab doch gar keine Anzeichenâ », sur www.nwzonline.de, (consultĂ© le )
- (de) Nordwest-Zeitung, « Klinikmorde Im Nordwesten: Polizisten am Rand der Sprachlosigkeit », sur www.nwzonline.de, (consulté le )
- (de) Nordwest-Zeitung, « Klinikum Oldenburg: Gutes Zeugnis fĂŒr Mörder Högel trotz Verdachts », sur www.nwzonline.de, (consultĂ© le )
- (de) NDR, « Högel: Zeugin beklagt Maulkorb durch Klinik », sur www.ndr.de (consulté le )
- « German nurse apologises for killing more than 30 patients in 'lethal game' », The Guardian, (consulté le )
- « German nurse suspected of murdering at least 90 patients », The Guardian, (consulté le )
- « Nurse 'killed patients because he was bored' », The Local, (consulté le )
- « Police press release on investigation (German) », German police, (consulté le )
- « time.com/5112257/niels-hoegel-⊠»(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
Article connexe
- Liste de tueurs en série
- Donald Harvey, un tueur en sĂ©rie amĂ©ricain qui a tuĂ© des patients de la mĂȘme façon.
- Arnfinn Nesset, un tueur en série norvégien.