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Nicolas Ruel

NĂ© Ă  MontrĂ©al (Canada) en 1973, Nicolas Ruel est un photographe qui a Ă©tĂ© formĂ© en relations internationales et en scĂ©narisation cinĂ©matographique Ă  l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al. Depuis 2005, il a pris part Ă  plusieurs expositions individuelles et collectives au Canada, aux États-Unis, en France, au Japon et en Angleterre. Il a aussi collaborĂ© Ă  l'exposition internationale itinĂ©rante La planète mode Jean Paul Gaultier : de la rue aux Ă©toiles et aux foires internationales d’art contemporain Art-Paris (2007), Photo Miami 02 (2009), Expo Chicago (2014) et Art Palm Beach (2016).

Nicolas Ruel
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Parcours et pratique artistiques

Les Ĺ“uvres de Nicolas Ruel sont prĂ©sentes dans les collections du MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al, de Microsoft, de Power Corporation et de Rothschild Investment Banking. Ses Ĺ“uvres ont Ă©tĂ© reproduites dans des pĂ©riodiques tels que le New York Times, Canadian Geographic et National Geographic. Il a  collaborĂ© Ă  de nombreuses publications et essais photographiques en arts vivants, et son Ĺ“uvre a fait l'objet de trois monographies. En 2010, une sĂ©lection d'Ĺ“uvres issues du projet 8 secondes a remportĂ© cinq Prix au concours LUX, dont un Grand Prix LUX. Nicolas Ruel fut Ă©galement rĂ©cipiendaire du Premier Prix CAPIC (de l’Association canadienne des crĂ©ateurs professionnels de l’image) en 2004. Il est reprĂ©sentĂ© par la Galerie de Bellefeuille, Ă  MontrĂ©al.

Les premiers essais photographiques de Nicolas Ruel posent un regard théâtral sur Moscou Metro (2000) et Angkor Wat (2002). Il réalise, en parallèle, diverses séries où il explore la géométrie architecturale et industrielle ainsi que le mouvement chorégraphique. Son travail lui vaut l’attention d’importantes figures des arts vivants : les chorégraphes Marie Chouinard et Édouard Lock (La La La Human Steps)[1], le metteur en scène Robert Lepage[2] et le Cirque du Soleil, qui font appel à sa collaboration pour transmettre leurs gestuelles et leurs univers scéniques. En 2005, il lance sa première exposition individuelle intitulée Inox, présentée au Parquet de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP). L'exposition est constituée d'un ensemble de tirages grand format imprimés sur plaque d'acier inoxydable qui deviendra sa signature et lui inspirera une série-fleuve, le projet 8 secondes (2007-2016). Au même moment, il raffine une technique de double exposition in camera, où un soudain pivot de l’appareil permet de juxtaposer deux points de vue d'une même scène.

SĂ©ries photographiques

Cityscape (2007-2016)

Réalisé sur une période de dix ans, Cityscape (projet 8 secondes) rassemble un corpus photographique issu de soixante-cinq villes, quarante pays et cinq continents. Le projet s’appuie à la fois sur une technique photographique de longue exposition éprouvée et mise au point sur le terrain, ainsi que sur une technique d'impression photographique sur plaque d'acier inoxydable, élaborée dans l'atelier de l'artiste. L'approche artistique du sujet urbain suscite une réflexion sur la civilisation contemporaine et actualise les traces immémoriales d’une humanité en constant changement. L'architecture, la vie urbaine frénétique, les nouvelles technologies et le dialogue entre les époques, styles et courants artistiques sont au cœur des sujets étudiés par le photographe.

Civilizations (2008-2015)

Avec le projet Civilizations, Ruel propose une suite photographique dédiée aux sites de civilisations anciennes. La technique fait à nouveau appel à une longue exposition en mouvement in camera et la surface d’impression troque cette fois l’acier pour le bronze, pour faire écho au matériau ancestral. En marge de la frénésie des grandes villes surpeuplées, le photographe a capté, dans le silence et la solitude du matin, des images des lieux mythiques tels que Machu Picchu, Petra, Stonehenge et Pompéi. On y retrouve la pierre sculptée, gravée ou peinte, qui révèle une grandeur qui semble parfois surhumaine. Villes juchées sur les montagnes de la mer Morte ou des Andes centrales, gigantesques mandalas bouddhistes dominant une vallée indonésienne, palais taillés à même le roc de la montagne : cette suite s’intéresse ainsi aux traces architecturales érodées par le temps et les hommes.

Industry (2006-2015)

Développée en parallèle au projet 8 secondes, la série Industry porte en elle le présage et l'emblème du projet photographique de Ruel. Sujet industriel de prédilection, le conteneur parcourt le globe à l'image du photographe; il fait écho à la matérialité même des œuvres, toutes imprimées sur acier inoxydable. Pour ce projet, Nicolas Ruel a fait escale dans les ports historiques du Cap, de Barcelone, de Hambourg, de Montréal et de Rotterdam, suivant le ballet mécanique des grues, leur chorégraphie grinçante, précise, gargantuesque. Puis, s'éloignant des bassins, il a arpenté les parcs industriels, véritable citadelle de mazout en citernes.

Cult (2012-2015)

La sĂ©rie Cult ouvre l’œil sur des cĂ©lĂ©brations sacrĂ©es et des fĂŞtes religieuses auxquelles le photographe a eu un accès rare et privilĂ©giĂ©. Cette incursion fut l'occasion de saisir la richesse et l’intensitĂ© des cĂ©rĂ©monies portĂ©es par la spiritualitĂ© et la passion des fidèles massĂ©s par milliers en Inde, en IsraĂ«l et en IndonĂ©sie. C’est Ă  Vrindavan, l’un des berceaux de la divinitĂ© hindoue Krishna, situĂ©e dans la rĂ©gion de l’Uttar Pradesh en Inde, que le photographe a pu capter l’euphorie de la FĂŞte des couleurs (Holi). Puis, Ă  JĂ©rusalem en IsraĂ«l, il a pu observer et immortaliser l’intensitĂ© exceptionnelle entourant les cĂ©rĂ©monies de la Pâque juive, considĂ©rĂ©e comme l’une des fĂŞtes les plus significatives du judaĂŻsme. Ce pèlerinage photographique se boucle au cĹ“ur de l’immense mosquĂ©e d'Istiqlal Ă  Jakarta en IndonĂ©sie, haut lieu de prières oĂą est pratiquĂ© le culte de l’islam.   

Geisha (2010)

Nicolas Ruel effectue un premier voyage au Japon en 2009 dans le cadre du projet 8 secondes. Ce contact initial avec la culture japonaise donnera naissance à Matsuri, une photographie d'inspiration folklorique. Six ans plus tard, toujours habité par le désir de photographier le Monde des fleurs et des saules, l’artiste entreprend d'inlassables démarches pour exaucer ce rêve. Avec Geisha, il interprète les lieux sacrés, les jardins et les maisons de thé où vivent et officient leurs hôtesses, en ajoutant à l'énigme une touche lyrique.

Maison Gaultier (2012)

Dans le cadre d'une rĂ©trospective soulignant les vingt ans de crĂ©ation de la maison Jean Paul Gaultier, le grand couturier français a fait appel Ă  plusieurs artistes pour immortaliser ses collections. Nicolas Ruel figure parmi ces artistes et photographes de mode cĂ©lèbres qui illustrent l'exposition internationale itinĂ©rante La planète mode Jean Paul Gaultier : de la rue aux Ă©toiles 2011-2016, prĂ©sentĂ©e en primeur mondiale au MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al[3]. Thierry-Maxime Loriot, commissaire de l'exposition affirme que « Nicolas Ruel a un Ĺ“il jeune et rafraĂ®chissant qui se dĂ©marque nettement de la plupart des photographes. Ses prises de vue ont une veine artistique qui va au-delĂ  de la simple photographie de mode. La qualitĂ© de son travail est du mĂŞme niveau que les Andy Warhol, Pierre et Gilles ou David Lachapelle que nous avons retenus pour l'exposition»[4]. Ses photographies marient l'architecture intĂ©rieure aux lignes sensuelles des vĂŞtements, mettant en valeur d'Ă©blouissantes robes de soirĂ©e dans le dĂ©cor vaporeux de l'atelier du couturier, Ă©lĂ©gant bâtiment du XIXe siècle. La photographie retenue par le commissaire a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au Brooklyn Museum (New York, 2013), au Barbican Centre (Londres, 2014) et aux Galeries nationales du Grand Palais (Paris, 2015).

Innovations techniques

Technique de longue exposition

Depuis 2007, Nicolas Ruel raffine une technique de double exposition in camera, il rĂ©alise deux prises de vues diffĂ©rentes pour chaque image crĂ©Ă©e. Ainsi, le photographe a dĂ©veloppĂ© une vĂ©ritable esthĂ©tique du mouvement qu'il exĂ©cute par une longue exposition de huit secondes (d'oĂą le nom de son projet), Ă  laquelle il faut ajouter notamment l'usage de filtres normalement dĂ©diĂ©s Ă  l’astronomie.

Impression photographique sur acier inoxydable

Inspiré du daguerréotype et de la photographie pionnière du XIXe siècle, l'œuvre du photographe fait appel à un procédé qui exploite les ressources technologiques les plus actuelles. Il y a quelques années, Ruel délaissait la fibre du papier pour s'intéresser aux autres surfaces d'impression, et plus particulièrement à la plaque d'acier inoxydable. Avec cette surface modulante et étincelante, le photographe obtient une lumière vive où les blancs cèdent leur place au registre métallique. Les tirages sont imprimés avec des encres archives, lesquelles sont cuites à même l'acier; le tout est scellé sous un vernis élaboré sur mesure. La photographie se perçoit donc davantage comme un objet sculptural.

Notes et références

  1. « Prix Lux », sur Infopresse (consulté le )
  2. Christian Saint-Pierre, « NICOLAS RUEL : LE MOULIN À IMAGES », Voir,‎ (lire en ligne)
  3. « Jean Paul Gaultier », sur Musée des beaux-arts de Montréal (consulté le )
  4. « De l'architecture à la mode en 8 secondes », sur v2com (consulté le )

Liens externes

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