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Nicolas-Hugues MĂ©nard

Nicolas-Hugues Ménard (ou Menard), né à Paris en 1585, mort en l'abbaye Saint-Germain-des-Prés le , est un bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, l'un des premiers grands érudits de ce mouvement.

Nicolas-Hugues MĂ©nard
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Ordre religieux

Biographie

Son père, Nicolas Menard, fut secrétaire privé de la reine Catherine de Médicis, puis président de la Cour des Monnaies ; sa mère était d'une famille bourgeoise de Blois. Il fit de brillantes études secondaires au collège du Cardinal-Lemoine, puis prit l'habit bénédictin le à l'abbaye de Saint-Denis. Il fut envoyé suivre un cursus de théologie au collège de Sorbonne, et étudia aussi alors le grec et l'hébreu. Il prononça ses vœux définitifs à Saint-Denis le .

Insatisfait de la règle très relâchée qui prévalait alors à Saint-Denis, il rejoignit en 1613 l'abbaye Saint-Vanne de Verdun, où dom Didier de La Cour avait créé en 1604 la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe. Il y fit profession le .

Il enseigna pendant une brève période la théologie à ses jeunes confrères de Saint-Vanne. En 1615, dom Laurent Bénard, prieur du collège de Cluny à Paris, vint lui aussi à Verdun et adhéra à la congrégation. Dom Ménard retourna avec lui à Paris avec la mission de répandre la réforme, et il fut pourvu d'une chaire de rhétorique au collège de Cluny qu'il occupa pendant quinze ans. Il fut aussi supérieur des religieux réformés qui résidaient dans ce collège. En 1618, à l'initiative du prieur dom Bénard, le roi Louis XIII autorisa l'érection en France d'une nouvelle congrégation bénédictine placée sous le patronage de saint Maur, introducteur selon la tradition de la règle de saint Benoît en France. Cette congrégation de Saint-Maur fut approuvée par le pape Grégoire XV en 1621.

En 1631, ayant des ennuis de santé, dom Ménard fut libéré de sa charge d'enseignement et se retira à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, qui devint à cette époque l'abbaye-mère de la nouvelle congrégation (alors dirigée par dom Grégoire Tarrisse, supérieur général). Il s'y consacra aux exercices religieux, mais aussi à l'érudition, et le jésuite Jacques Sirmond, qui faisait partie du petit cercle de ses amis intimes, disait que quand il avait une incertitude, au lieu de feuilleter tous les livres, il pouvait se confier aux vastes connaissances et à l'infaillible mémoire de dom Ménard.

Dom Ménard mourut brusquement, le , d'une violente crise de colique qui l'emporta du jour au lendemain, âgé seulement de cinquante-huit ans.

Publications

Il a produit les éditions annotées suivantes :

  • Martyrologium Sanctorum ordinis S. Benedicti notis illustratum, Paris, 1629 (martyrologe bĂ©nĂ©dictin en deux parties, qui est celui qui constitue le livre III du grand ouvrage Lignum Vitæ d'Arnold Wion, mais enrichi de beaucoup de notes et d'observations, et Ă  la fin des Ă©loges de plusieurs personnes non encore objets d'un culte public).
  • Concordia regularum de BenoĂ®t d'Aniane, Paris, 1638 (Ă©dition annotĂ©e d'après un manuscrit de l'abbaye de Saint-BenoĂ®t-sur-Loire).
  • Liber sacramentorum du pape GrĂ©goire le Grand, Paris, 1642 (avec un appareil de notes très estimĂ©, repris par dom Denis de Sainte-Marthe dans son Ă©dition des Ĺ“uvres de saint GrĂ©goire, et un appendice oĂą sont Ă©ditĂ©s trois textes anciens sur la façon de dire la messe).
  • De unico sancto Dionysio Areopagita, Athenarum et Parisiorum episcopo, adversus J. de Launoy diatriba, Paris, 1643 (tentative mal inspirĂ©e, d'abord publiĂ©e anonymement, de rĂ©futation de la distinction faite par Jean de Launoy, mais aussi, avant lui, par Jacques Sirmond, entre Denis l'ArĂ©opagite et Denis de Paris).
  • S. Barnabæ Epistola catholica, græce et latine, cum notis et observationibus, Paris, 1645 (Ă©dition annotĂ©e de l'ÉpĂ®tre de BarnabĂ© ; version latine dĂ©couverte par dom MĂ©nard lui-mĂŞme dans un vieux manuscrit de l'abbaye de Corbie, version grecque rapportĂ©e de Rome par Jacques Sirmond ; travail publiĂ© après sa mort par son confrère dom Luc d'AchĂ©ry, avec en introduction un Ă©loge du dĂ©funt par ce dernier).

Annexes

Bibliographie

  • Hugues Menard, moine bĂ©nĂ©dictin, dans Louis Ellies Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclĂ©siastiques du XVIIe siècle, chez AndrĂ© Pralard, Paris, 1719, tome 2, p. 247-248 (lire en ligne)
  • Histoire littĂ©raire de la CongrĂ©gation de Saint-Maur, ordre de S. BenĂ´it, Bruxelles, 1770, p. 18-28 (lire en ligne)
  • Jean François, Bibliothèque gĂ©nĂ©rale des Ă©crivains de l'Ordre de Saint Benoit, patriarche des moines d'Occident, tome second, p. 240-248, SociĂ©tĂ© typographique, 1777 (lire en ligne) (Livre numĂ©rique Google).
  • Biographie universelle ancienne et moderne, chez Madame C. Desplaces , Paris, tome 27, p. 610 (lire en ligne)
  • François-Xavier de Feller, Biographie universelle, chez J. Leroux, Jouby et Cie libraires, Paris, 1849, p. 602 (lire en ligne)

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