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NASA Solar Technology Application Readiness

NASA Solar Technology Application Readiness, plus connu par son acronyme NSTAR, est un moteur ionique Ă  grilles dĂ©veloppĂ© dans les annĂ©es 1990 par le Centre de recherche Glenn de la NASA. C'est le premier moteur Ă©lectrique spatial Ă  avoir pris la place d'un propulseur chimique dans le rĂ´le de propulsion principale pour une sonde spatiale. Il dĂ©veloppe une poussĂ©e de 92 millinewtons avec une impulsion spĂ©cifique de 3100 secondes. Après avoir Ă©tĂ© testĂ©e dans l'espace dans le cadre de la mission Deep Space 1 (1998) et utilisĂ©e avec un succès retentissant par la mission Dawn (2011), elle est remplacĂ©e par une version plus puissante et dotĂ©e d'un meilleure rendement baptisĂ©e NEXT qui Ă©quipe la sonde spatiale Double Asteroid Redirection Test lancĂ©e en 2021.

La sonde spatiale Deep Space 1 avec au centre de l'adaptateur le moteur NSTAR.
Schéma de fonctionnement d'un moteur ionique à grilles.

Principe de fonctionnement

Un moteur ionique fonctionne en éjectant à grande vitesse des ions accélérés par le champ électrostatique créé par une grille chargée électriquement. En application de la loi de la conservation de la quantité de mouvement, la sonde est accélérée en sens inverse de manière proportionnelle à la vitesse du xénon (ions utilisés) éjecté et inversement proportionnelle à sa masse. L'énergie utilisée pour éjecter le xénon est fournie par l'électricité produite par les panneaux solaires. Le rendement de ce type de moteur est bien supérieur à celui d'un moteur-fusée : la vitesse d'éjection du xénon est dix fois supérieure à celle des gaz produits par les propulseurs chimiques utilisés habituellement sur les sondes. Mais la poussée est très faible.

Caractéristiques techniques (version de la mission Dawn)

La poussĂ©e est 92 millinewtons (sur Terre, une poussĂ©e de 9,2 grammes soit l'Ă©quivalent du poids d'une feuille de papier) pour une puissance Ă©lectrique de 2,6 kilowatts et 19 millinewtons pour une puissance de 0,5 kilowatt[1] - [2] - [3] - [4].

Ă€ pleine puissance, le NSTAR consomme 3,25 milligrammes de xĂ©non par seconde, soit un peu plus de 300 grammes par 24 heures. La vitesse de la sonde augmente d'environ 25 km/h après 24 heures d'accĂ©lĂ©ration. La poussĂ©e des moteurs est modulable : un ordinateur dĂ©diĂ©, et qui dispose d'une doublure en cas de dĂ©faillance, permet de faire varier Ă  la demande Ă  la fois la puissance Ă©lectrique dĂ©livrĂ©e et l'alimentation en xĂ©non du moteur. La poussĂ©e peut ainsi ĂŞtre modulĂ©e par pas de 1/124. Un transformateur porte la tension Ă©lectrique reçue des panneaux Ă©lectriques de 100 Ă  1 000 volts. Pour fournir l'accĂ©lĂ©ration nĂ©cessaire Ă  une mission, le système de propulsion ionique (IPS : Ion Propulsion System) doit fonctionner sur des durĂ©es qui se comptent en jours car il lui faut pallier la faiblesse de la poussĂ©e. La sonde n'utilise qu'un seul moteur Ă  un moment donnĂ©, mais dispose de trois moteurs pour faire face Ă  l'usure et aux risques de dĂ©faillance. Les trois moteurs sont regroupĂ©s sur la face arrière de la sonde, Ă  l'opposĂ© de la face portant les instruments scientifiques. L'axe de poussĂ©e de chaque moteur peut ĂŞtre modifiĂ© d'environ trois degrĂ©s, pour modifier l'orientation de la sonde, mais Ă©galement pour compenser le dĂ©placement du centre de masse au cours de la mission dĂ» Ă  l'Ă©puisement progressif du xĂ©non stockĂ©[1] - [2] - [3].

Mise en Ĺ“uvre

L'alimentation en xénon des trois moteurs NSTAR de la sonde spatiale Dawn.

La sonde spatiale Deep Space 1 lancée en 1998 est la première à être équipée d'un moteur ionique tenant lieu de propulsion principale. La mission sert de banc d'essais pour la validation de ce type de propulsion. Elle est équipée d'un seul moteur NSTAR[5]

La sonde spatiale Dawn lancée en 2011 utilise trois moteurs NSTAR dans une version légèrement améliorée par rapport à celle utilisée par Deep Space 1. La sonde n'utilise qu'un seul moteur à un moment donné, mais dispose de trois moteurs pour faire face à l'usure et aux risques de défaillance. Les trois moteurs sont regroupés sur la face arrière de la sonde, à l'opposé de la face portant les instruments scientifiques. L'axe de poussée de chaque moteur peut être modifié d'environ trois degrés, pour modifier l'orientation de la sonde, mais également pour compenser le déplacement du centre de masse au cours de la mission dû à l'épuisement progressif du xénon stocké[1]. Ces moteurs ont fourni une delta-V total de près de 9 km/s ce qui constitue un record.

Successeur : le moteur NEXT

Le moteur NSTAR est remplacé par NEXT dont le développement débute en 2002[6]. Ses performances sont nettement supérieures : La poussée maximale atteint 0,236 newton (contre 0,092), l'impulsion spécifique 4100 secondes (contre 3100) et le rendement 70% (contre 61%) avec une masse allégée de manière significative[7]. Le moteur est utilisé pour la première par la sonde spatiale Double Asteroid Redirection Test lancée en 2021[8].

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. M.D. Rayman et all, op. cit., p. 4-6.
  2. (en) Marc D. Rayman, « Dawn Journal : December 28, 2006 », sur http://dawn.jpl.nasa.gov/, NASA JPL, .
  3. (en) Marc D. Rayman, « Dawn Journal : October 7, 2007 », sur http://dawn.jpl.nasa.gov/, NASA JPL, .
  4. (en) John Brophy et al., « The Dawn Ion Propulsion System », Space Science Reviews, Springer, vol. 163,‎ , p. 251–261 (DOI 10.1007/s11214-011-9848-y)
  5. (en) Marc D. Rayman, Pamela A. Chadbourne, Jeffery S. Culwell et Steven N. Williams, « Mision Design for Deep Space 1: A Low-thrust Technology Validation Mission », Acta Astronautica, vol. 45, nos 4–9,‎ august–november 1999, p. 381–388 (DOI 10.1016/S0094-5765(99)00157-5, Bibcode 1999AcAau..45..381R, lire en ligne [archive du ])
  6. (en) « NASA Thruster Achieves World-Record 5+ Years of Operation », NASA,
  7. NASA's Evolutionary Xenon Thruster (NEXT) Project Qualification Propellant Throughput Milestone: Performance, Erosion, and Thruster Service Life Prediction After 450 kg, p.5
  8. (en) « DART - The Spacecraft », sur DART, Johns Hopkins APL (consulté le )
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