AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

NĂ©o-patrimonialisme

Le nĂ©o-patrimonialisme s’apparente Ă  un systĂšme hybride qui fusionne le patrimonialisme traditionnel aux institutions lĂ©gales et rationnelles empruntĂ©es Ă  la conception de l’état moderne. Nombre de scientifiques considĂšrent le nĂ©opatrimonialisme comme le systĂšme politique qui a dĂ©fini le mieux les rĂ©gimes politiques africains des annĂ©es 1960 aux annĂ©es 1980. La notion de nĂ©o patrimonialisme repose sur trois fondements de bases, Ă  savoir :

  • une extrĂȘme personnification du pouvoir ;
  • un systĂšme fort de clientĂ©lisme et de patronage ;
  • une mauvaise utilisation et rĂ©partition des ressources de l’État.

La caractĂ©ristique institutionnelle commune de l’ensemble des anciens rĂ©gimes africains postcoloniaux Ă©tait le nĂ©opatrimonialisme. D’aprĂšs Michael Bratton et Nicolas Van de Walle dans leur ouvrage Democratic Experiments in Africa : Regime transitions in Comparative Perspective[1], la caractĂ©ristique principale du nĂ©opatrimonialisme est l’incorporation d’une logique patrimoniale dans une logique institutionnelle dite bureaucratique.

Pour Christopher Clapham, professeur d’études africaines Ă  l’universitĂ© de Cambridge, le nĂ©opatrimonialisme est le type d’autoritĂ© le plus rĂ©pandu dans les pays du Tiers-Monde car cela renvoie aux formes normales d’organisations Ă©tablies dans les sociĂ©tĂ©s prĂ©coloniales. La majoritĂ© des universitaires spĂ©cialistes des questions liĂ©es Ă  l’Afrique affirment que le nĂ©opatrimonialisme est ancrĂ© dans la politique africaine au sens large, il constitue les fondations et la structure des institutions en Afrique (Bratton and Van de Walle, 1997).

Origines

Au lendemain de l’ùre coloniale, la naissance confuse de systĂšmes pluralistes dĂ©sordonnĂ©s a ouvert la voie Ă  l’autoritarisme et les rĂ©gimes militaires. De 1960 Ă  1980, au fur et Ă  mesure que les colonies ont accĂ©dĂ© Ă  leur indĂ©pendance, le pouvoir s’est concentrĂ© dans les mains d’un exĂ©cutif fort, conjuguĂ© Ă  un faible appareil judiciaire et lĂ©gislatif. Ces rĂ©gimes autoritaires ne permettaient que peu de dissentiment. Ils contenaient les libertĂ©s civiles et les libertĂ©s politiques, faisaient des partis d’opposition des entitĂ©s hors-la-loi, contrĂŽlaient/censuraient la presse gĂ©nĂ©raliste et dĂ©mantelaient les quelques institutions considĂ©rĂ©es comme garde-fou qui permettaient de rĂ©guler le pouvoir entre les diffĂ©rents corps politiques.

Un des meilleurs exemples d’un systĂšme nĂ©o patrimonialiste qui a su s’inscrire dans le temps semble ĂȘtre le ZaĂŻre de Mobutu Sese Seko. Ce dernier est notamment restĂ© Ă  la tĂȘte du pays pendant 2 dĂ©cennies durant, faisant de l’ancien Congo Belge, un rĂ©gime des plus totalitaires.

DĂ©finition des termes

L’Etat, dans le contexte africain, est un phĂ©nomĂšne difficile Ă  comprendre. S'il y a un commun accord sur sa logique de fonctionnement, il existe un certain flou quant Ă  sa nature, au point que son existence est parfois contestĂ©e. Il s’agit en effet d’un phĂ©nomĂšne ambigu et paradoxal sur beaucoup de points. Cette ambiguĂŻtĂ© trouve sa source dans la relation trĂšs particuliĂšre qu’il entretient avec la sociĂ©tĂ©. Pour cette raison, c’est la notion de nĂ©o-patrimonialisme qui permet le mieux d’analyser cette nature ambiguĂ« et hybride.

Le patrimonialisme

Pour comprendre la notion de nĂ©o-patrimonialisme, il s’agit premiĂšrement de dĂ©finir ce qu’est le patrimonialisme. Le patrimonialisme est, selon Max Weber, une forme de gouvernance basĂ©e sur un type de domination traditionnelle fondĂ© sur l’absence de diffĂ©renciation entre le public et privĂ© et dans laquelle tout pouvoir dĂ©coule directement du leader[2]. Le patrimonialisme traditionnel qui combine un dosage variable d’arbitraire personnel et de normes traditionnelles correspond Ă  l’extension de la logique de la domination patriarcale au-delĂ  des frontiĂšres de la parentĂ©. Ces rĂ©gimes sont autocratiques ou oligarchiques et excluent du pouvoir les classes infĂ©rieures, moyennes et supĂ©rieures. Les dirigeants de ces pays jouissent gĂ©nĂ©ralement d'un pouvoir personnel absolu. Habituellement, les armĂ©es de ces pays sont fidĂšles au chef, pas Ă  la nation

L’intĂ©rĂȘt de cette notion est sa gĂ©nĂ©ralitĂ© de par la confusion du public et du privĂ© qui permet de regrouper plusieurs caractĂ©ristiques[3] de l'État africain et de sa logique de fonctionnement:

  • Corruption Ă©conomique
  • Corruption liĂ©e Ă  l’échange social
  • ClientĂ©lisme
  • Patronage
  • Copinage
  • NĂ©potisme
  • Tribalisme
  • PrĂ©bendalisme

Toutes ces notions, qui sont généralement abordées de façon isolée, sont rassemblées par la notion de patrimonialisme, sans perdre pour autant leur spécificité.

Le NĂ©o-patrimonialisme

Le nĂ©o-patrimonialisme est une notion inspirĂ©e de Weber, de type mixte elle permet de distinguer le cas africain des situations traditionnelles. En effet, on observe en Afrique des situations oĂč le patrimonialisme ne fonctionne pas totalement mais se combine avec d’autres logiques : le dosage varie d’un Ă©tat Ă  un autre. Le nĂ©o-patrimonialisme rend ainsi mieux compte de la patrimonialisation de l’Etat qui a Ă©tĂ© exportĂ© et importĂ© en Afrique. De plus, la notion de nĂ©o-patrimonialisme a l’intĂ©rĂȘt d’ĂȘtre moins normative que celle de corruption et plus comparative que celle de « la politique du ventre », deux conceptions du systĂšme de l’Etat africain oĂč celui ci est un lieu qui conduit en gĂ©nĂ©ral Ă  l’enrichissement personnel ou celui d’une organisation. Tout comme le patrimonialisme, le nĂ©o-patrimonialisme rassemble les caractĂ©ristiques de l’Etat africain mais permet, par son aspect mixte, de le distinguer d’autres exemples empiriques.

Les fondateurs de la théorie du Néo-patrimonialisme

Schmuel Eisenstadt

Les obstacles qu’auraient rencontrĂ© l’Afrique lors de sa dĂ©mocratisation et de son dĂ©veloppement politique en gĂ©nĂ©ral prend racine dans les annĂ©es 1970 lorsque Schmuel N. Eisenstadt s’interroge sur l’utilisation de la notion de patrimonialisme, issue de l’analyse de systĂšmes politiques historiques traditionnels de Max Weber, pour Ă©tudier des systĂšmes politiques modernes et en cours de dĂ©veloppement. Cette notion va fournir un angle particulier pour aborder des questions essentielles de la vie politique africaine tout en traversant l’obstacle du cas par cas des diffĂ©rents niveaux de dĂ©veloppement et de structure entre Ă©tat et va donc s’adapter parfaitement Ă  cette analyse.

Il propose ainsi une distinction entre les rĂ©gimes patrimoniaux traditionnels (de Weber) et les formes modernes en introduisant le concept de « nĂ©o-patrimonialisme ». Cette distinction doit permettre de mieux saisir les diffĂ©rences entre les diffĂ©rents rĂ©gimes patrimoniaux : antiques d’une part modernes de l’autre.

Pour lui, la principale diffĂ©rence entre rĂ©gimes patrimoniaux et nĂ©o-patrimoniaux rĂ©side « dans les problĂšmes politiques auxquels Ă©taient respectivement confrontĂ©s les rĂ©gimes traditionnels et modernes, et [
] dans la constellation de conditions Ă  mĂȘme d’assurer la continuitĂ© d’un rĂ©gime patrimonial spĂ©cifique »[4].

S. N. Eisenstadt rĂ©agissait, dans son ouvrage, Ă  une Ă©volution dans l’application de la notion de patrimonialisme initialement proposĂ©e par Guenther Roth. Celui-ci avait observĂ© que, dans beaucoup de nouveaux États, la tradition avait perdu sa force lĂ©gitimatrice sans avoir Ă©tĂ© remplacĂ©e par une forme de domination lĂ©gale-rationnelle[5].

L’apparition de formes de dominations personnelles, qui ne correspondaient Ă  aucun des trois types wĂ©bĂ©riens de lĂ©gitimitĂ© (lĂ©gal-rationnelle, traditionnelle, charismatique), Ă©tait la consĂ©quence d’« incitations et des rĂ©compenses matĂ©rielles », notamment le clientĂ©lisme et la corruption.

Pour rendre compte de cette Ă©volution, G. Roth avait suggĂ©rĂ© de sĂ©parer conceptuellement ces formes de domination en distinguant le patrimonialisme traditionnel d’un patrimonialisme personnalisĂ©, que S. N. Eisenstadt va dĂ©nommer nĂ©o-patrimonialisme.

Jean-François Médard

Jean-François MĂ©dard, contrairement Ă  Eisenstadt, va situer la diffĂ©rence dans le fonctionnement interne des deux rĂ©gimes : La conception nĂ©o-patrimoniale du pouvoir se situe dans le prolongement historique de la conception patrimoniale traditionnelle, mais ne peut ĂȘtre confondue avec elle, dans la mesure oĂč elle ne s’enracine dans aucune lĂ©gitimitĂ© traditionnelle[3]. Il diffĂ©rencie les États nĂ©o-patrimoniaux « rationalisĂ©s », cas qui rappelle le « sultanisme » de Max Weber, avec le nĂ©o-patrimonialisme pure, le premier Ă©tant le cas ultime du dernier. En effet, les Etats nĂ©o-patrimoniaux “rationalisĂ©s” sont basĂ©s sur un mode qui s’appuie sur le concept de patrimonialisme et ses interprĂ©tations contemporaines, oĂč la redistribution est particulariste, et oĂč les États sont considĂ©rĂ©s comme des prĂ©dateurs et qui dĂ©bouche sur une criminalisation et une privatisation de l’État.

Les caractéristiques du Néo-patrimonialisme

Le Big Man

P. Clastres introduit la notion de « Big man »[6] qui dĂ©signe le "politicien entrepreneur" qui se constitue un systĂšme personnel de pouvoir au sein d'un groupe de personnes/une sociĂ©tĂ©. Cette logique comportementale est, selon J.F MĂ©dard, la suivante : « [le politicien entrepreneur] doit accumuler des ressources dans une perspective de consolidation de son pouvoir et de sa survie politique. Les ressources qu’il cherche Ă  accumuler sont d’ordre politique et Ă©conomique : il fait fructifier ses ressources Ă©conomiques par ses ressources politiques et inversement. Il peut s’enrichir grĂące Ă  la politique, mais il doit ĂȘtre riche pour faire de la politique. D’une façon plus gĂ©nĂ©rale, il accumule et il contrĂŽle les accĂšs aux ressources matĂ©rielles afin de pouvoir redistribuer et, par le patronage, accumuler un capital symbolique de nature politique. »[7]

De par cette logique, ces chefs d’Etats paraissent trĂšs rapidement comme les premiers Ă  dĂ©molir l’Etat, mais ce n’est pas toujours le cas car parfois la survie politique passe par l’affaiblissement de l’Etat ou celui-ci risque de disparaĂźtre avec eux. C’est donc parfois dans l’intĂ©rĂȘt de l’Etat de ne pas chercher Ă  dĂ©velopper l’Etat. Le big man est amenĂ© ainsi, rationnellement, Ă  dĂ©truire l’Etat au fur et Ă  mesure qu’il contribue Ă  le construire.

Mais le comportement du politicien entrepreneur n’est pas toujours rationnel. Il peut commettre des erreurs, entraĂźnĂ© par la pulsion de la politique du ventre. Si le politicien accumule sans redistribuer suffisamment ou judicieusement, il altĂšre les bases de son pouvoir et le fragilise. A partir du moment oĂč les habitants ont le sentiment que la rĂ©ciprocitĂ© par la redistribution n’est plus respectĂ©e, le pouvoir se transforme en pouvoir illĂ©gitime et la survie politique est compromise.

Politique du ventre

« Expression camerounaise, renvoyant Ă  une conception de l’appareil de l’Etat perçu comme lieu d’accĂšs aux richesses, aux privilĂšges, au pouvoir et au prestige pour soi et les membres de son clan »[8] souvent reliĂ©e Ă  la notion d’un Etat clientĂ©laire elle est aussi la manifestation d’une nĂ©cessitĂ© de survie toujours prĂ©caire et complexe qui prend ses racines dans l’histoire spĂ©cifique du continent.

Le clientélisme

Selon Guy Hermet, le clientĂ©lisme est “ un partage de pouvoir entre un Etat faible et des pouvoirs locaux de fait bien que lĂ©gitime, toujours contrĂŽlĂ©s par des patrons, ainsi que comme un rĂ©gime oĂč un Etat peu pĂ©nĂ©trant ne dĂ©tient que le monopole de la perception des ressources fiscales cependant que les patrons conservent celui de la dĂ©pense publique dans leurs fiefs respectifs[9].”

On rapproche souvent le clientĂ©lisme Ă  la corruption. Le clientĂ©lisme politique serait ainsi une forme de corruption qui ne relĂšve pas de l’échange Ă©conomique mais de l’échange social, le patronage distribue des biens publics divisibles (emploi, permis, protection
) contres des soutiens politique. La corruption Ă©conomique est rĂ©investi dans la redistribution lĂ©gitimatrice[10].

Les enjeux intérieurs

Selon la dĂ©finition de Jean François MĂ©dard on prend en compte 3 critĂšres: la personnalisation du pouvoir, l’accumulation des ressources et la lĂ©gitimation par la redistribution. Ici sera Ă©tudiĂ© l’exemple de la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC), grĂące Ă  Mobutu Sese Seko, car c’est un Ă©tat comprenant les trois critĂšres qu’apporte le nĂ©o-patrimonialisme et peut montrer les conflits internes de ce concept.

La figure d'autorité au pouvoir

Pour retrouver une forme de nĂ©o-patrimonialisme il est nĂ©cessaire d’expliquer la figure d’autoritĂ© montante au pouvoir aprĂšs les Ă©pisodes de dĂ©colonisation en Afrique.

Mobutu Sese Seko est ainsi un homme charismatique, journaliste et lieutenant dans l’armĂ©e, il devient une figure montante devant le peuple au moment de la dĂ©colonisation comme un reprĂ©sentant proche de la perfection. Il souvent connu comme le dirigeant nĂ©o-patrimonial par excellence, passant du coup d’État militaire Ă  la domination du parti unique.

Mobutu Sese Seko prend le pouvoir en 1965 avec l’appui des États-Unis d’AmĂ©rique et de la CIA. Il Ă©tablit ensuite le Mouvement Populaire de la RĂ©volution, ou MPR, comme parti unique Ă  partir de 1967 et jusqu’à 1990. Il a dirigĂ© la RDC avec une poigne de fer jusqu’en 1997.

Le culte de la personnalité

Mobutu Sese Seko a mis en place, dĂšs son arrivĂ©e au pouvoir, plusieurs mesures phares sous sa « campagne d’authenticitĂ© », ce qui lui permet de maintenir sa popularitĂ©. Il renomme son pays aprĂšs un mot local pour riviĂšre, la « RĂ©publique du ZaĂŻre ». Autrefois appelĂ© GĂ©nĂ©ral Mobutu, il prend le nom de Mobutu Sese Seko tout en bannissant les noms de ces concitoyens Ă  consonance occidentale. Il remplace encore des noms europĂ©ens avec ceux Africains (LĂ©opoldville devient Kinshasa). Son idĂ©ologie personnelle devient ‘Mobutisme’ plutĂŽt qu’authenticitĂ©.

Il est aussi considĂ©rĂ© comme pĂšre de la nation. « Rien n’est possible Ă  ZaĂŻre sans Mobutu. Il a crĂ©Ă© le ZaĂŻre. Il est le pĂšre du peuple de ZaĂŻre. »

Un cercle d'amis fermé et tribalisme

Le tribalisme est connu comme une variante du nĂ©potisme mais Ă  une Ă©chelle plus Ă©tendue. La tribu nganti du MarĂ©chal Mobutu Ă©tait ainsi privilĂ©giĂ©e, en prenant par exemple la crĂ©ation d’une division spĂ©ciale prĂ©sidentielle, oĂč l’on trouve quinze mille hommes provenant majoritairement de cette tribu nganti.

Mobutu a aussi reçu l’appui des États-Unis d’AmĂ©rique et des gouvernements français et belge. Il a vendu une partie du Congo ou ZaĂŻre Ă  l’Allemagne pour des tests militaires. RĂ©solument anti-communiste, il s’est enfin opposĂ© aux politiques soviĂ©tiques en Afrique, tout en ayant de trĂšs bonnes relations entre la Chine et la Roumanie.

Mobutu Sese Seko est resté au pouvoir grùce aux facteurs internationaux et domestiques. Il a établi la paix et la sécurité aprÚs cinq ans de guerre civile, entre 1960 et 1965.

GrĂące au culte de la personnalitĂ©, aux politiques de peur et de rĂ©pression, Mobutu a pu piller une partie des ressources naturelles du Congo. Pour cela, il a appliquĂ© les politiques du patronage. Mobutu est connu comme un maĂźtre de la diplomatie machiavĂ©lienne, et a bĂ©nĂ©ficiĂ© de la situation politique internationale de l’époque, la Guerre Froide. Cela lui a ainsi permis de gagner l’appui inconditionnel de puissants gouvernements occidentaux.

Enjeux extérieurs

Des enjeux mondiaux

D’abord, au moment des indĂ©pendances, l’enjeu de la guerre froide est prĂ©sent. En effet, chaque grande puissance voit l’Afrique comme une terre d’influence pour contrer l’autre, mais aussi une terre d’influence qui alimente leur puissance. Les États-Unis comme porteur des valeurs dĂ©mocrates et l’URSS comme servant des droits des peuples s’immiscent ou au moins soutiennent certains camps des nouveaux Ă©tats indĂ©pendants qui tentent de trouver leur leader.

La chute des empires coloniaux est aussi un enjeu expliquant l’intĂ©rĂȘt des europĂ©ens pour l’Afrique. En effet, les anciens empires coloniaux, comme la Grande-Bretagne, la Belgique mais aussi la France, cherchent Ă  garder leur influence passĂ©e sur le continent et Ă  l’échelle internationale[11]. N’ayant plus de colonies en Afrique, les europĂ©ens se servent du continent comme sorte de levier d’influence. C’est-Ă -dire qu’en gardant de bonnes relations avec les leaders, les anciens empires continuent Ă  jouer sur le plan politique en Afrique.

Enfin, l’Afrique est surtout victime d’un enjeu Ă©conomique hors-normes. Effectivement, l’Afrique est riche en matiĂšre premiĂšre particuliĂšrement en minerais. La prĂ©sence de ces matiĂšres premiĂšres encourage les pays occidentaux Ă  continuer d’intervenir en Afrique. Si un pays occidental est en bonne relation avec un leader d’un pays africains, le pays occidental va jouir de privilĂšge ou au moins de soutien dans l’exploitation d’une matiĂšre premiĂšre en question.

C’est pour ces 3 raisons que les occidentaux s’immiscent dans les affaires internes des Ă©tats africains particuliĂšrement Ă  l’indĂ©pendance. Les pays occidentaux n’hĂ©sitent pas Ă  supporter, influencer voire agir en faveur d’un leader pour une de ces raisons

Exemple de la RDC

Comme en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, lors de l’indĂ©pendance, Patrice Lumumba a pris le pouvoir. Or, celui-ci ne plaisant pas beaucoup aux anciens colons, les belges, Ă  cause de son discours dĂšs le jour de l’indĂ©pendance dĂ©nonçant la colonisation, l’exploitation[12]. ConsidĂ©rĂ© comme fou par les occidentaux, ils se met les États-Unis Ă  dos en les menaçant de se rapprocher de l’URSS et demande Ă  l’ONU d’intervenir contre les troupes belges[13], ce qu’elle ne fera pas. Et puis, il attira l’attention Ă  multiples reprises contre les États-Unis. Enfin, Mobutu, avec l’aide de la Belgique, renverse Lumumba et prend le pouvoir. Et en s’alliant avec les États-Unis, Mobutu assure son ascension. Et avec l’aide des États-Unis, Mobutu parvient rapidement Ă  rĂ©unifier le pouvoir. Lumumba est rapidement assassinĂ© par des hommes de Mobutu mais aussi par l’aide de l’armĂ©e Belge[14]. Pour ce qui est de Mobutu, son pouvoir est assurĂ© puisqu’il incarne ce que veut l’occident. De plus, les États-Unis ont eu intĂ©rĂȘt Ă  s’allier avec Mobutu en vue de l’endroit stratĂ©gique de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. En Ă©tant charismatique et acclamĂ© par le peuple, Mobutu est de plus l’incarnation mĂȘme du NĂ©o-Patrimonialisme, dans lequel les occidentaux ont jouĂ© un rĂŽle fondamental.

Exemple de la Centrafrique

En RĂ©publique Centrafricaine, d’une autre maniĂšre, les occidentaux sont intervenus dans le rĂ©gime de Bokassa, un ancien militaire français[15]. En effet, la France, ancienne colonie, soutient le rĂ©gime de Bokassa dĂšs le coup d’état en 1965. Elle soutient de façon stratĂ©gique car il est favorable Ă  la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts dans la rĂ©gion, des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques en particulier Ă  propos de l’uranium. De plus, la position stratĂ©gique du Centrafrique est aussi trĂšs intĂ©ressante pour la France, car ce pays est situĂ© au cƓur de l’Afrique. La France, dĂ©mocratie et pays des droits de l’homme soutient donc, le rĂ©gime violent de Bokassa qui fait rĂ©gner la torture et les exĂ©cutions. Le ministre français Ă  la coopĂ©ration sera mĂȘme prĂ©sent, lorsqu’il est sacrĂ© Empereur Bokassa 1er. La France l’a alors aidĂ© Ă  arriver au pouvoir en le soutenant aprĂšs le coup d’état. Mais quand Bokassa commence Ă  ĂȘtre gĂȘnant, en revendiquant le nuclĂ©aire. Le prĂ©sident français, ValĂ©ry Giscard d'Estaing ne soutient plus l’empereur[15]. Pour combler ça, Bokassa, en se rapprochant de Kadhafi, signe la fin de son rĂšgne. En effet, la France le prend mal et lance une opĂ©ration pour le faire tomber. En assurant sa chute en 1979, la France assure sa bonne relation avec le successeur de Mobutu, David Dacko.

Les critiques du NĂ©opatrimonialisme

Un modĂšle propre Ă  l'Afrique subsaharienne

Rappelons que le nĂ©opatrimonialisme est un systĂšme politique hybride oĂč fusionnent le patrimonialisme traditionnel et les institutions rationnelles-lĂ©gales d’un Etat moderne, par “l’incorporation de la logique patrimoniale dans les institutions bureaucratiques[16]”.

Les Etats nouvellement indĂ©pendants d’Afrique Subsaharienne sont ceux oĂč la notion de nĂ©opatrimonialisme va s’enraciner avec le plus de rigueur et atteindre de fait, une “quasi hĂ©gĂ©monie[17]” en Afrique Subsaharienne : 22 pays (sur 35) ont adoptĂ© ce type de rĂ©gime avant 1970. Bratton & Van de Wall identifient au dĂ©but des annĂ©es 1990 quelque quarante Etats africains oĂč les Ă©lĂ©ments constitutifs d’une routinisation des pratiques nĂ©opatrimoniales sont identifiables. DelĂ  ils concluent que “si les pratiques nĂ©opatrimoniales sont repĂ©rables au sein de tous les systĂšmes politiques, en Afrique elles sont l’élĂ©ment clĂ© de la politique[18]”.

Le néopatrimonialisme est ainsi, pour la plupart des spécialistes, par-delà les changements de régimes, la marque distinctive des régimes africains ; la fondation et la superstructure des institutions en Afrique Subsaharienne.

Nuances, critiques et nouvelles perspectives

Bratton & Van de Walle reviennent entre autres sur le dualisme — “logique patrimoniale/dĂ©veloppement d’une administration publique” que recouvre le nĂ©opatrimonialisme. Ce dualisme est, en rĂ©alitĂ©, “susceptible de s’exprimer Ă  travers une large palette de situations empiriques[19]”.

MĂ©dard propose alors une classification entre les rĂ©gimes nĂ©opatrimoniaux, axĂ©e sur l’intensitĂ© et le mode de rĂ©gulation des pratiques patrimoniales, Ă  la fin des annĂ©es 1990. Il identifie “deux types d’Etats en Afrique qui constituent deux pĂŽles avec toutes les situations intermĂ©diaires possibles [
] les Etats nĂ©opatrimoniaux caractĂ©risĂ©s par un mode patrimonial de rĂ©gulation politique fondĂ© sur la redistribution, et les Etats purement prĂ©dateurs correspondant Ă  un patrimonialisme de type sultanique[3]" Dans un Etat nĂ©opatrimonial rĂ©gulĂ©, la personnalitĂ© du Chef joue un rĂŽle dĂ©terminant dans la mise en Ɠuvre de mĂ©canismes de rĂ©gulation tels que la mise en place parfois formalisĂ©e d’une politique d’équilibre ethno-rĂ©gionale pour la distribution des ressources sur une base inclusive, nationale. Outre l’attĂ©nuation des identitĂ©s sociales, ethno-rĂ©gionales et religieuses, le nĂ©opatrimonialisme rĂ©gulĂ© tend Ă  stimuler la loyautĂ© et la cohĂ©sion parmi les Ă©lites. Le Chef construit des systĂšmes personnels de pouvoir qui contribuent Ă  sa stabilitĂ© (la CĂŽte d’Ivoire sous HouphouĂ«t Boigny). En revanche, dans un Etat nĂ©opatrimonial prĂ©dateur, les processus de maximisation/personnalisation du pouvoir et de centralisation des ressources politiques sont portĂ©es Ă  leur paroxysme ('la politique du ventre'). Ceci a entre autres pour consĂ©quence un Ă©chec de l’institutionnalisation et donc, de l’État (le ZaĂŻre de Mobutu).”

Ce que révÚle l'approche néopatrimonialiste

À la suite des dogmatismes dĂ©veloppementalistes des annĂ©es 1960 et dĂ©pendantistes des annĂ©es 1970, les penseurs des annĂ©es 1980 questionnent Ă  prĂ©sent le postulat selon lequel, le rĂ©gime nĂ©opatrimonial serait l’archĂ©type de l’État postcolonial africain. Ils rejettent de fait, les explications Ă  prĂ©tention hĂ©gĂ©monique qui rĂ©duisent souvent la complexitĂ© d'un phĂ©nomĂšne. Un certain nombre d’entre eux critiquent ‘l’universalisme volontariste des thĂ©ories de la modernisation’ dont l'impĂ©rialisme rĂ©duit commodĂ©ment les maux africains aux manƓuvres des puissances Ă©trangĂšres, Ă  commencer par celles des anciens colonisateurs.

La dĂ©marche comparatiste privilĂ©giĂ©e par MĂ©dard Ă©tait wĂ©bĂ©rienne, fort consciente de la spĂ©cificitĂ© occidentale et partant d’une rĂ©flexion sur l’autoritĂ© “traditionnelle” pour aborder d’autres parties du monde. Pourtant, la sociologie abstraite, classificatrice de Weber, et cette catĂ©gorie plutĂŽt rĂ©siduelle d’autoritĂ© traditionnelle, s’est rĂ©vĂ©lĂ©e insuffisante pour Ă©tudier les communautĂ©s extra-occidentales[20]. Comme beaucoup, il se trouve confrontĂ© au dilemme de faire justice aux spĂ©cificitĂ©s subsahariennes sans pour autant rĂ©duire le sous-continent Ă  une entitĂ© monolithique, une rĂ©gion de stagnation et de conflit sans espoir de changement[21]. Il ne veut pas rĂ©duire l'Afrique subsaharienne Ă  de simples dĂ©terminismes extĂ©rieurs tout en la maintenant insĂ©rĂ©e dans un cadre d’analyse occidental.

Réforme politique et démocratisation de l'Afrique Subsaharienne

La ‘vague de dĂ©mocratisation’ que connaĂźt l’Afrique Subsaharienne (sauf la RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo et l’ErythrĂ©e) provoque la chute du nĂ©opatrimonialisme — rĂ©gime politique par excellence depuis l’indĂ©pendance — et change la donne. Pour la premiĂšre fois enfin, les Africains (ayant successivement connu le patrimonialisme, la colonisation et le nĂ©opatrimonialisme) contribuent Ă  la construction de l’Afrique en organisant pas moins de 70 Ă©lections prĂ©sidentielles/lĂ©gislatives pluralistes Ă  travers le continent, pour exercer une pression sur les dirigeants et forcer les gouvernements au changement. Ils veulent lancer la libĂ©ralisation politique — processus par lequel un gouvernement dĂ©mocratiquement Ă©lu remplace un rĂ©gime politique autoritaire comme autoritĂ© souveraine de l’Etat — Ă  l’échelle rĂ©gional pour imposer la dĂ©mocratie et la consolider.

Peu de pays ont rĂ©ussi Ă  consolider leur dĂ©mocratie Ă  la suite de leur libĂ©ralisation politique : l’Afrique du Sud, le Ghana, le BĂ©nin, le Botswana, Cap Vert, le SĂ©nĂ©gal, l’Ile Maurice, le Mali jusqu’en 2012. Facteurs intĂ©rieurs et influences internationales expliquent un tel changement dans la maniĂšre de concevoir et d’exercer la politique en Afrique.

La discrĂ©ditation du nĂ©opatrimonialisme (autoritarisme/dictature, politique de la peur et rĂ©pression des opposants politiques, gangrĂšne de la corruption incontrĂŽlĂ©e et mauvaise gestion des ressources, Ă©chec de l’institutionnalisation et du dĂ©veloppement), la chute du bloc soviĂ©tique, la libĂ©ration des dĂ©mocraties populaires vis-Ă -vis de l’URSS, la fin de la Guerre Froide et de l’apartheid lance le renouveau politique de l’Afrique Subsaharienne incarnĂ© par de nouveaux leaders africains tel Nelson Mandela. Cette vague dĂ©mocratique se rĂ©pand comme une poudriĂšre et agit comme un effet domino, accru par l’émergence de la sociĂ©tĂ© civile. Les États-Unis tout comme les anciennes puissances coloniales (la France, la Belgique et le Royaume-Uni principalement) soutiennent le mouvement pour la dĂ©mocratie en abandonnant les anciens dirigeants nĂ©opatrimoniaux (Mobutu est Ă  prĂ©sent ignorĂ© par la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis, avec qui pourtant, il entretenait d’excellentes relations) pour protĂ©ger leurs intĂ©rĂȘts en maintenant leurs relations et leur influence intactes en Afrique.

De fait, le nĂ©opatrimonialisme — rĂ©gime politique par excellence en Afrique Subsaharienne du dĂ©but des annĂ©es 1960 Ă  la fin des annĂ©es 1980 — est impopulaire et dĂ©passĂ©. Plusieurs pays ont rĂ©ussi Ă  implanter la dĂ©mocratie mĂȘme si la plupart peinent Ă  l’imposer. Les Etats font face encore aujourd’hui Ă  des obstacles rendant la consolidation de la dĂ©mocratie difficile :

  1. Institutions politiques faibles en termes de partis politiques et de législatures
  2. DĂ©fense de la dĂ©mocratie par l’Etat insuffisante
  3. Corruption et patronage continus et permanents
  4. Les Coups d’Etats (bien que rares) se produisent toujours (notamment au Mali)
  5. Tensions ethniques rendant la démocratie difficile à soutenir
  6. Ralentissement économique freinant les efforts pour la démocratisation
  7. Faible leadership

Bibliographie

  • BACH, DANIEL C et GAZIBO MAMOUDOU (2011) “L’Etat nĂ©opatrimonial: genĂšse et trajectoires contemporaines”, Les Presses de l’UniversitĂ© d’Ottawa, p. 37, 43
  • BAGALWA MALABI, J, « transition dĂ©mocratique et Ă©volution constitutionnelle en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo », Chaire Unesco des Droits de la Personne et de la DĂ©mocratie, UniversitĂ© d’Abomey-Calavi et RĂ©publique du BĂ©nin, p.12
  • BAYART, J. (1989). L'Etat en Afrique. La politique du ventre. Paris: Fayard.
  • BRATTON, MICHAEL and VAN DE WALLE, NICOLAS (1997) “Neopatrimonial Rule in Africa”, Democratic Experiments in Africa, p. 62
  • DALOZ, JP (2006), « au-delĂ  de l’Etat nĂ©o-patrimonial. Jean François MĂ©dard et l’approche Ă©litaire », Revue internationale de politique comparĂ©e, De Boeck SupĂ©rieur, p.621, p. 618
  • EISENSTADT, Shmuel N. (1973). Traditional Patrimonialism and Modern Neopatrimonialism. Beverly Hills: Sage Publications.
  • GAULME FRANÇOIS. « Emmanuel Blanchard (rĂ©alisateur), Bokassa Ier. Empereur de Françafrique », Afrique contemporaine, vol. 238, no. 2, 2011, pp. 140-143
  • G. ROTH, “Personal Rulership, Patrimonialism and Empire Building in the New States”, World Politics, 20(2), January 1968, p. 194.
  • HERMET, G., BADIE, B., BIRNBAUM, P. et BRAUD, P. (2000). Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques. Paris: Armand Colin.
  • LIQUE RENÉ-JACQUES, Bokassa Ier, la grande mystification, Chaka, 1993, p. 84.
  • MARTIN MEREDITH, “The fate of Africa: an history of fifty years of Independence”, 2005 p.94/p.105-115/p.294-295.
  • MEDARD, J., L’État patrimonialisĂ©, Politique africaine, no 39, , p. 25-36
  • MEDARD, J., Le “big man en Afrique”: analyse du politicien entrepreneur, AnnĂ©e sociologique, no 42, 1992, numĂ©ro spĂ©cial sur la sociologie du dĂ©veloppement
  • MEDARD, J. (2000). ClientĂ©lisme politique et corruption. Revue Tiers Monde, pp.75-87.
  • NGUZA KARL I BOND, J, “Fate of Africa”, chap.17
  • RADELET, STEVEN (2010) Emerging Africa: How 17 Countries Are Leading the Way, Brooking Institution Press: Center for Global Development, p. 3
  • WEBER, M., Kalinowski, I. and Sintomer, Y. (2015). La domination. Paris: La DĂ©couverte.
  • « France-Afrique, Françafrique, France Ă  fric ? », Revue internationale et stratĂ©gique, vol. 85, no. 1, 2012, pp. 117-124.

Notes et références

  1. Michael Bratton et Nicholas van de Walle, « Explaining Democratic Transitions », dans Democratic Experiments in Africa, Cambridge University Press (ISBN 9781139174657, lire en ligne), p. 194–232
  2. Marc-Kevin Daoust, « M. Weber, La Domination, traduit de l’allemand par Isabelle Kalinowski, note Ă©ditoriale d’Yves Sintomer, Paris, Éditions La DĂ©couverte, coll. « Politiques & SociĂ©tĂ©s Â», 2013, 427 pages », Philosophiques, vol. 41, no 1,‎ , p. 223 (ISSN 0316-2923 et 1492-1391, DOI 10.7202/1025735ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Jean-François MĂ©dard, « L’État patrimonialisĂ© », Politique africaine, no 39,‎ , p. 25-36
  4. Eisenstadt, S. N. (Shmuel Noah), 1923-2010., Traditional patrimonialism and modern neopatrimonialism, Sage Publications, (ISBN 0-8039-0371-5 et 9780803903715, OCLC 866195, lire en ligne)
  5. Guenther Roth, « Personal Rulership, Patrimonialism, and Empire-Building in the New States », World Politics, vol. 20, no 02,‎ , p. 194–206 (ISSN 0043-8871 et 1086-3338, DOI 10.2307/2009795, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Pierre Clastre, La société contre l'Etat
  7. Jean-François MĂ©dard, « Le “big man en Afrique”: analyse du politicien entrepreneur », AnnĂ©e sociologique, no 42,‎
  8. Bastien François, « Bayart (Jean-François), L'Etat en Afrique. La politique du ventre, Paris, Fayard, ("L'espace du politique"), 1989 », Politix, vol. 3, no 9,‎ , p. 94–96 (ISSN 0295-2319, DOI 10.3406/polix.1990.2138, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Hermet, G., Badie, B., Birnbaum, P. and Braud, P., Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Paris, Armand Colin,
  10. Jean-François MĂ©dard, « ClientĂ©lisme politique et corruption », Tiers-Monde, vol. 41, no 161,‎ , p. 75–87 (ISSN 1293-8882, DOI 10.3406/tiers.2000.1051, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. Pierre PĂ©an, « France-Afrique, Françafrique, France Ă  fric ? », Revue internationale et stratĂ©gique, vol. 85, no 1,‎ , p. 117 (ISSN 1287-1672 et 2104-3876, DOI 10.3917/ris.085.0117, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « Premier chapitre : Le 30 juin 1960 et l’explosive entrĂ©e en matiĂšre de Lumumba. Rupture, symboles et colmatages », dans Le pouvoir de l’absent, Peter Lang (ISBN 9782875743114, lire en ligne)
  13. BRUNET-LA RUCHE BÉNÉDICTE, « Patrice LUMUMBA Ă  l’ONU », 1961,‎ (lire en ligne)
  14. Nicolas Van De Walle et Martin Meredith, « The Fate of Africa: From the Hopes of Freedom to the Heart of Despair; A History of Fifty Years of Independence », Foreign Affairs, vol. 85, no 1,‎ , p. 165 (ISSN 0015-7120, DOI 10.2307/20031897, lire en ligne, consultĂ© le )
  15. François Gaulme, « Emmanuel Blanchard (rĂ©alisateur), Bokassa Ier. Empereur de Françafrique », Afrique contemporaine, vol. 238, no 2,‎ , p. 140 (ISSN 0002-0478 et 1782-138X, DOI 10.3917/afco.238.0140, lire en ligne, consultĂ© le )
  16. (en) Bratton, Michael and Van de Walle, Nicolas, « "Neopatrimonial Rule in Africa" », Democratic Experiments in Africa,‎ , p. 62
  17. Daniel C. Bach et Mamoudou Gazibo, « "L'Etat nĂ©opatrimonial: genĂšse et trajectoires contemporaines" », Les Presses de l'UniversitĂ© d'Ottawa,‎ , p. 43 (lire en ligne)
  18. (en) Bratton, Michael and Van de Walle, Nicolas, « Neopatrimonial Rule in Africa », Democratic Experiments in Africa,‎ , ibid
  19. (en) Daniel C. Bach et Mamoudou Gazibo, « "L'Etat nĂ©opatrimonial: genĂšse et trajectoire contemporaines" », Les Presses de l'UniversitĂ© d'Ottawa,‎ , p. 43 (lire en ligne)
  20. Daloz, Jean-Pascal, « "Au delĂ  de l'Etat NĂ©o-Patrimonial. Jean-François MĂ©dard et l'Approche Élitaire" », Revue Internationale de Politique ComparĂ©e,‎ , p. 618 (ISSN 1370-0731, lire en ligne)
  21. (en) Radelet, Steven, Emerging Africa : How 17 Countries Are Leading the Way, Brooking Institution Press: Center for Global Development, , 172 p., p. 3

Liens internes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.