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Myodes glareolus

Clethrionomys glareolus ‱ Campagnol roussĂątre, Campagnol des bois, Campagnol glarĂ©ole

Le Campagnol roussùtre (Myodes glareolus, syn. Clethrionomys glareolus) est une espÚce de rongeurs de la famille des Cricétidés. Ce campagnol est aussi nommé en français Campagnol des bois, Campagnol glaréole, Campagnol des grÚves, Campagnol du Nord ou Campagnol des sables[1].

Il est distinct du Campagnol sylvestre nord-américain ou du Campagnol commun, appelé aussi comme lui parfois Campagnol fauve.

Myodes glareolus est le vecteur d'un hantavirus qui provoque une fiÚvre hémorragique.

Habitat

Campagnol roussĂątre

C'est une espÚce réputée typiquement forestiÚre des bois de feuillus ou mixtes à sous-bois développés. Sa couleur le confond bien avec les feuilles mortes et certaines écorces. Il apprécie les buissons, les clairiÚres et les lisiÚres et plus rarement les parcs, talus embocagés, haies et prairies.

Cette espĂšce semble prĂ©fĂ©rer les milieux chauds et secs, jusqu'Ă  plus de 800 m d'altitude. C'est un animal territorial dont l'espace vital varie de 0,05 Ă  0,73 ha (selon la disponibilitĂ© en nourriture et la pression dĂ©mographique). Les territoires forestiers seraient d'environ de 0,2 ha pour les mĂąles et de 0,14 ha pour les femelles.

Les Ă©tudes recourant Ă  des techniques de capture et recapture avec marquage montrent que les mĂąles se dĂ©placent plus que les femelles, et cela plus encore en Ă©tĂ© qu’en hiver. La densitĂ© en campagnols roussĂątres varie de 10 Ă  60 par hectare dans les forĂȘts de feuillus.

Une Ă©tude italienne (2020) a montrĂ© que cette espĂšce rĂ©gresse dans les zones oĂč les affouillements faits par les sangliers sont frĂ©quents ou importants[2], au dĂ©triment d'espĂšces (ex. : chat sauvage) pour lesquelles ce campagnol est une source importante de nourriture[3].

Description

Le corps est trapu, avec un pelage brun-roux sur le dos tirant sur le gris sur les flancs et gris sur le ventre. Il possĂšde une queue assez longue pour un campagnol.
Longueur (tĂȘte + corps) : +/- 12-13 cm, la queue mesurant environ 50 mm.
Poids de 35 à 45 g (2 g pour un nouveau-né).

Biologie et alimentation

C'est une espÚce active toute l'année. Elle creuse des galeries superficielles ou s'installe dans des souches creuses.

Le campagnol roussùtre se nourrit de graines, racines et de fruits ou baies sauvages, ainsi que de feuilles de végétaux ligneux, d'écorces en hiver, voire de feuilles mortes, champignons, mousses, racines, d'herbes et bourgeons au printemps. Il peut éventuellement faire quelques provisions dans son terrier.

De petits animaux comme des lombrics et des insectes semblent aussi faire partie de son alimentation.

Le campagnol a de trĂšs nombreux prĂ©dateurs (mustĂ©lidĂ©s, petits fĂ©lins, rapaces..) mais un taux de reproduction Ă©levĂ© qui compense (en forĂȘt dense au moins) les pertes.

Il ne semble pas vivre longtemps (18 mois au plus[4])

Reproduction

Pelage hivernal (FĂ©vrier) permettant Ă  ce campagnol roussĂątre de se camoufler dans les feuilles

Les jeunes sont Ă©levĂ©s dans un nid vĂ©gĂ©tal globuleux constituĂ© de mousses, feuilles, plumes et d'herbes et de mousses (en prairies) construit dans le sol sec, Ă  2 Ă  10 cm de profondeur, qu'on rejoint par un rĂ©seau de galeries. Le nid est souvent positionnĂ© sous un tronc, une branche tombĂ©e, des racines d’arbre voire dans un tronc creux.

AprĂšs une gestation de 16 Ă  18 jours, les femelles ont 4 Ă  5 portĂ©es par an de 3 Ă  5 jeunes entre avril et aoĂ»t voire en septembre-octobre dans les rĂ©gions clĂ©mentes et peut-ĂȘtre toute l'annĂ©e quand les conditions sont idĂ©ales (faible population et l'offre en nourriture est Ă©levĂ©e).
La maturité sexuelle est atteinte au bout de deux mois et demi et la longévité n'atteint pas deux ans.
MĂąles et femelles se dispersent aux alentours du nid Ă  la maturitĂ© sexuelle (4,5 semaines pour les femelles) pour fonder de nouvelles familles, les jeunes nĂ©s en automne ne mettant bas qu'au printemps suivant. La dĂ©mographie des groupes est rĂ©gulĂ©e par une inhibition hormonale, la femelle adulte empĂȘche la maturation sexuelle des subadultes de son environnement proche.

Chaque femelle peut avoir 4 à 5 portées par an de 3 à 5 petits chacune (4,1 en moyenne) qu'elle allaite par 8 tétines. C'est la femelle qui s'occupe seule de l'élevage des petits qui seront sevrés en 14 jours seulement.

RĂ©partition

Cette espÚce est présente dans toute l'Europe, la Sibérie et l'Asie mineure. Elle est absente du nord de la Scandinavie, d'une partie de la péninsule Ibérique et du littoral méditerranéen en France.

Vecteur de maladie virale

Ce campagnol est le principal porteur d'un Hantavirus, qui provoque une fiÚvre hémorragique avec syndrome rénal (FHSR)[5]. Il est conseillé de maintenir le sol des écuries de montagnes humides, de conserver la nourriture dans des récipients fermés et d'éviter d'inhaler la poussiÚre contaminée par des déjections[6].

Classification

L'histoire de la taxinomie de cette espÚce est complexe et elle admet de multiples synonymes. Précédemment classée plutÎt dans le genre Clethrionomys, ce dernier est intégré désormais par de nombreux auteurs dans le genre Myodes.

Synonymes

Selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (31 déc. 2013)[7] :

  • alstoni (Barrett-Hamilton and Hinton, 1913)
  • arvalis (Geoffroy, 1803)
  • bernisi (Rey, 1972)
  • bicolor (Fatio, 1862)
  • bosniensis (Martino, 1945)
  • britannicus (Miller, 1900)
  • caesarius (Miller, 1908)
  • cantueli (Saint Girons, 1969)
  • curcio (Lehman, 1961)
  • devius (Stroganov, 1948)
  • erica (Barret-Hamilton, 1913)
  • fulvus (Millet, 1828)
  • garganicus (Hagen, 1958)
  • gorka (Montagu, 1923)
  • hallucalis (Thomas, 1906)
  • harrisoni (Hinton, 1926)
  • helveticus (Miller, 1900)
  • hercynicus (Mehlis, 1831)
  • insulaebellae (Heim de Balsac, 1940)
  • intermedius (Burg, 1923)
  • istericus (Miller, 1909)
  • italicus (Dal Piaz, 1924)
  • jurassicus (Burg, 1923)
  • kennardi (Hinton, 1926)
  • makedonicus (Felten and Storch, 1965)
  • minor (Kerr, 1792)
  • nageri (Schinz, 1845)
  • norvegicus (Miller, 1900)
  • ognevi (Serebrennikov, 1927)
  • petrovi (Martino, 1945)
  • pirenaica (Cabrera, 1924)
  • pirinus (Wolf, 1940)
  • ponticus (Thomas, 1906)
  • pratensis (Baillon, 1834)
  • pratensis (Bell, 1837)
  • reinwaldti (Hinton, 1921)
  • riparia (Yarrell, 1832)
  • rubidus (Baillon, 1834)
  • rufescens (de SĂ©lys Longchamps, 1836)
  • ruttneri (Wettstein, 1926)
  • saianicus (Thomas, 1911)
  • sibiricus (Egorin, 1936)
  • skomerensis (Barrett-Hamilton, 1903)
  • sobrus (Montagu, 1923)
  • suecicus (Miller, 1900)
  • tomensis (Heptner, 1948)
  • variscicus (Wettstein, 1954)
  • vasconiae (Miller, 1900)
  • vesanus (Hinton, 1926)
  • wasjuganensis (Egorin, 1939)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian, Elsevier, 2007. (ISBN 0444518770), 9780444518774, 857 pages. Rechercher dans le document numérisé
  2. (en) Emiliano Mori, Francesco Ferretti, Alessandro Lagrotteria et Leonardo La Greca, « Impact of wild boar rooting on small forest‐dwelling rodents », Ecological Research, vol. 35, no 4,‎ , p. 675–681 (ISSN 0912-3814 et 1440-1703, DOI 10.1111/1440-1703.12113, lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. (en) Stefano Anile, Sebastien Devillard, Clayton K. Nielsen et Mario Lo Valvo, « Anthropogenic threats drive spatio-temporal responses of wildcat on Mt. Etna », European Journal of Wildlife Research, vol. 67, no 3,‎ , p. 50 (ISSN 1612-4642 et 1439-0574, DOI 10.1007/s10344-021-01499-x, lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Page consacré au Campagnol
  5. Office fédéral de la santé publique OFSP, « Infections à hantavirus », sur www.bag.admin.ch (consulté le )
  6. Roland Graf, Claude Fischer, Thierry Niderman et Schweizerische Gesellschaft fĂŒr Wildtierbiologie, Atlas des mammifĂšres de Suisse et Liechtenstein., (ISBN 978-3-258-08179-3 et 3-258-08179-4, OCLC 1202787070, lire en ligne)
  7. Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté le 31 déc. 2013
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