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Mwari

Mwari aussi nommĂ© Musikavanhu, Musiki, Tenzi et Ishe, appelĂ© Mlimo en sindĂ©bĂ©bĂ©vol. 7241_1-0">[1] - [2], est la CrĂ©atrice SuprĂŞme dans la religion des Shona. Mwari est la crĂ©atrice de toutes choses et de toutes vies et tout est en elle, c'est un ĂŞtre omnipotent qui règne sur les esprits et elle est la DĂ©esse suprĂŞme de la religion. Comme classiquement dans les religions traditionnelles africaines, Mwari est vĂ©nĂ©rĂ©e par l'intermĂ©diaire d'esprits mĂ©diateurs qui sont inspirĂ©s par elle et qui servent d'intermĂ©diaires pour dĂ©livrer ses messages et ses conseils[3]. Son culte remonte Ă  l'ancien empire du Monomotapa.

La majorité des croyants en Mwari se trouvent au Mozambique, en Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Étymologie

Le terme mwari en shona connote la force qui se trouve derrière la Création. Le mot lui-même est interprété comme signifiant « Dieu », mais uniquement dans un contexte religieux. Cette acception proviendrait des missionnaires chrétiens qui, lorsqu'ils interprètent la Bible pour les populations concernées, utilisent le mot « mwari » pour traduire celui de « dieu »[4]. Sous l'influence missionnaire, Mwari, en principe déité féminine, tend à être assimilée au Dieu masculin des chrétiens ou bien est considéré(e) comme transcendant les genres[5] - [6] - [7].

Histoire

Ce sont les Bantous qui apportent le monothéisme dans les religions traditionnelles de l'Afrique australe. Le premier endroit où Mwari est reconnue largement est l'empire du Monomotapa et l'empire rozvi[8] - [9]. On pense qu'il existe des traces de l'incorporation du culte de Mwari dans la religion shona dans le complexe du Grand Zimbabwe[10]. Au xixe siècle, Mwari est fréquemment invoquée par les médiums des monts Matobo qui jouent un rôle important dans la Seconde Guerre ndébélé[11].

En 1897, les missionnaires chrétiens commencent à traduire la Bible en langue shona[12]. Ils traduisent le nom du dieu biblique par « mwari ». Dora Rudo Mbuwayesango appelle cela « une usurpation de la réalité religieuse des Shona […] Les représentations de Dieu dans les traditions orales shona sont primitives et non-civilisées, c'est pourquoi la représentation biblique de Dieu est considérée [par les missionnaires] comme un moyen civilisé de parler de la divinité shona nommée « Mwari »[13]. »

Caractéristiques

Mwari est une déesse bonne et aimante. Elle est la déesse de la création mais aussi celle de la fertilité agricole et des pluies bénies. Elle est celle qui contrôle les forces sur Terre, depuis les voyages sans difficulté jusqu'aux grands événements sociaux et politiques. Bien que les Shona et Ndébélé prient parfois Mwari directement, le plus courant est de passer par l'intermédiaire des médiums et des esprits. Dans le nord du Zimbabwe on utilise l'invocation des esprits par le truchement des médiums, ailleurs Mwari s'adresse aux vivants par l'intermédiaire d'oracles[14].

Notes et références

Références

  1. vol. 7241-1" class="mw-reference-text">Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique, vol. 7, p. 241.
  2. Daneel 1970, p. 29.
  3. Gelfand 1969.
  4. Chidester 2012, p. 164.
  5. Chidester 2012, p. 164-165.
  6. Daneel 1970, p. 16.
  7. Vengeyi 2012, p. 85-86.
  8. Balans et Lafon 1995, p. 48.
  9. Chrétien 1993, p. 26.
  10. Chidester 2012.
  11. Kaoma 2016, p. 75.
  12. Mbuwayesango 2018, p. 34.
  13. Mbuwayesango 2018, p. 34-35.
  14. Musiyiwa 2009, p. 174.

Bibliographie

  • (en) Dora Rudo Mbuwayesango, « The Bible as Tool of Colonisation: The Zimbabwean Context », dans T. B. Liew et F. F. Segovia, Colonialism and the Bible: Contemporary Reflections from the Global South, Lexington Books, .
  • (en) Kapya John Kaoma, « African Religion and Colonial Rebellion: The Contestation of Power in Colonial Zimbabwe’s Chimurenga of 1896-1897 », Journal for the Study of Religion, vol. 29, no 1,‎ , p. 57-84.
  • (en) « Njelele and Mwari religion », The Patriot Reporter,‎ (lire en ligne).
  • (en) Obvious Vengeyi, « The Bible in the Service of Pan-Africanism », dans M. Gunda et J. Kugler, The Bible and Politics in Africa, University of Bamburg Press, .
  • (en) David Chidester, Wild Religion : Tracking the Sacred in South Africa, University of California Press, , 280 p. (ISBN 978-0-520-95157-0, lire en ligne)
  • (en) Mickias Musiyiwa, « Shona Religion and Women's Justice in Modern Zimbabwe », dans L. Dresdner et L. S. Peterson, (Re)Interpretations: The Shapes of Justice in Women’s Experience, Cambridge Scholars Publishing, .
  • Albert Adu Boahen (dir.), Histoire gĂ©nĂ©rale de l'Afrique, vol. 7 : L’Afrique sous domination coloniale, 1880-1935, UNESCO, .
  • Jean-Louis Balans et Michel Lafon, Le Zimbabwe contemporain, Karthala, .
  • Jean-Pierre ChrĂ©tien, L'invention religieuse en Afrique : histoire et religion en Afrique noire, Karthala, .
  • (en) Marthinus L. Daneel, The God of the Matopo Hills. An Essay on the Mwari cult in Rhodesia, Mouton, (lire en ligne).
  • (en) M. Gelfand, « The Shona religion », Zambezia, vol. 1, no 1,‎ , p. 37-46 (lire en ligne).
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