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Cité internationale de la tapisserie

musée français

La Cité internationale de la tapisserie a ouvert ses portes le . Elle intègre l'ancien musée départemental de la tapisserie d'Aubusson créé en 1982, à l’initiative du Conseil général de la Creuse, afin de présenter l'histoire et les collections de tapisseries d'Aubusson et de Felletin situés dans le département de la Creuse et la région Nouvelle-Aquitaine[1].

Musée départemental de la tapisserie d'Aubusson
Image dans Infobox.
Entrée du nouveau bâtiment, Cité internationale de la tapisserie (2016)
Informations générales
Type
Musée d'art, musée de la tapisserie (d)
Ouverture
Fermeture
Visiteurs par an
37 359 ()
Site web
Collections
Collections
Tapis et tapisseries des XVe au XXIe siècles
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Rue des Arts (expositions estivales : Avenue des Lissiers) 23200 Aubusson
Coordonnées
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Historique

Ancien Musée de la tapisserie d'Aubusson, allée Jean-Marie Couturier, avant 2016
Verdure Ă  "feuilles de choux", laine et soie, seconde moitiĂ© du XVIe siècle.
Éole, tapisserie de basse lisse, d'après Isaac Moillon, laine et soie. Vers 1650.
Vénus aux forges de Vulcain, tapisserie de basse lisse d'après Louis Lagrenée, laine et soie, vers 1760.

À la suite de l'inscription de la tapisserie d’Aubusson au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'UNESCO en 2009, et face au manque de place du musée départemental, au sein du Centre Jean-Lurçat, pour présenter les collections, il est décidé de réaliser une Cité internationale de la tapisserie dans les bâtiments, reconstruits en 1969 par Robert Danis, de l’École nationale d'art décoratif d'Aubusson (ENAD) créée en 1884.

En , la gestion du musée départemental est confiée au syndicat mixte de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson, regroupant le conseil régional du Limousin, le conseil général de la Creuse et la communauté de communes Aubusson-Felletin, avec pour objectifs le transfert, la restructuration et l'agrandissement du musée, l'adaptation des réserves et la réalisation des équipements modernes nécessaires, dans le cadre d'un nouveau projet scientifique et culturel[2].

Le , à l’occasion du 350ème anniversaire de la création de la Manufacture Royale de tapisseries d’Aubusson par Colbert en 1665, est dévoilé un bloc de 3 timbres, édité par La Poste, dédié à la tapisserie d'Aubusson et à la nouvelle Cité[3].

Ce lieu consacrĂ© au rayonnement de la tapisserie est inaugurĂ© par François Hollande et ouvre ses portes le dans le bâtiment de l’ancienne Ă©cole rĂ©habilitĂ© par l’agence d’architecture Terreneuve. Il offre des galeries d'exposition de 1 200 m2, un centre de formation aux mĂ©tiers de la tapisserie et une plateforme de crĂ©ation contemporaine et d'innovation, comprenant des espaces professionnels (pĂ©pinière arts textiles / art tissĂ©, atelier de tissage abritant un mĂ©tier Ă  tisser de 7 mètres et atelier aubussonnais du Mobilier national pour la restauration de tapisseries), ainsi qu'une bibliothèque constituĂ©e de 18 800 ouvrages, de fichiers d’artistes, thĂ©matiques ou topographiques, de fonds iconographiques ou audiovisuels et d'archives[4], qui en font le premier centre de ressources sur la tapisserie en Europe.

En 2018, la CitĂ© internationale de la tapisserie est laurĂ©ate du Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main dans la catĂ©gorie « Parcours Â». Ce prix rĂ©compense notamment son travail de conservation et de valorisation de l’art de la tapisserie[5],[6].

Collections

La CitĂ© internationale de la tapisserie prĂ©sente un ensemble de tapisseries du XVe au XXIe siècles, mais aussi des tapis et des fonds de cartons et de maquettes :

  • 440 tapisseries et tapis, dont 330 tapisseries murales (musĂ©e + ENAD) ;
  • 16 000 Ĺ“uvres d’art graphique, dont environ 4 500 maquettes ou dessins ;
  • 50 pièces de mobilier tissĂ© ;
  • 20 pièces de matĂ©riel de tissage et d'outils ;
  • 5 000 pièces tissĂ©es, dĂ©pĂ´t de l’ENAD (formats moyens, Ă©chantillons d’apprentissage) ;
  • 600 pièces de broderie sarrasine, rĂ©alisĂ©es par les Ă©lèves de l’École de Jeunes Filles de l’ENAD entre 1880 et 1918.

En 2006, l'Atelier Fougerol de tapisserie d'Aubusson a fait don Ă  la commune d’Aubusson de 135 tapisseries du XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle de la collection de tapisseries anciennes de Maxime Fougerol, dĂ©cĂ©dĂ© en 1992.

Le nouveau parcours d’exposition de la CitĂ© internationale de la tapisserie s'articule autour de trois espaces thĂ©matiques : Tapisseries du monde, Les Mains d'Aubusson et La Nef des tentures.

La première salle, qui prĂ©sente des « Tapisseries du monde Â», aborde l'universalitĂ© de la tapisserie, en montrant que cette technique de tissage a Ă©tĂ© utilisĂ©e par tous les peuples du monde Ă  un moment donnĂ© de leur histoire.

« Les Mains d'Aubusson Â» est consacrĂ© Ă  tous les savoir-faire de la filière tapisserie, de la teinture Ă  la filature en passant par le tissage sur mĂ©tier de basse lisse. Il met en relief la particularitĂ© de la tapisserie d'Aubusson, qui est d'ĂŞtre une production "Ă  quatre mains", rĂ©sultat de l'association d'un artiste crĂ©ateur et d'un lissier artisan d'art, capable d'interprĂ©ter l'intention artistique de l'auteur.

Espace principal de l'exposition, « La Nef des tentures Â» expose dans une galerie de 600 m2 et de 7 mètres de haut près de six siècles de productions de tapisseries d'Aubusson depuis le XVe siècle. Dans des dĂ©cors en trompe-l'Ĺ“il, les Ĺ“uvres sont recontextualisĂ©es dans leurs Ă©poques d'origine, Ă  commencer par la Millefleurs Ă  la licorne, la plus ancienne tapisserie marchoise connue Ă  ce jour. Le XVIe siècle est caractĂ©risĂ© par les verdures inspirĂ©es des Flandres, dites « à feuilles de choux », « à grandes feuilles », « à feuilles renversĂ©es » ou « à aristoloches », peuplĂ©es d’animaux rĂ©els ou fantastiques.

Le XVIIe siècle est bien reprĂ©sentĂ© avec des sujets littĂ©raires ou religieux Ă  la mode : Didon et EnĂ©e, Saint-François d'Assise, tenture de Renaud et Armide, etc et le XVIIIe siècle par des sujets mythologiques ou profanes (scènes galantes, champĂŞtres, chinoiseries) Ă  but dĂ©coratif.

Le XIXe siècle voit l’émergence des grandes manufactures qui participent aux expositions des produits de l’industrie, puis aux expositions universelles. La dĂ©coration intĂ©rieure se diversifie dans les tissages d’ameublement, les tapis, en suivant de multiples styles (nĂ©oclassique, nĂ©o-gothique, orientaliste).

Le XXe siècle est illustrĂ© par les deux grands mouvements de crĂ©ation : les tapisseries conçues Ă  partir de modèles pensĂ©s directement par des peintres cartonniers pour ĂŞtre rĂ©alisĂ©s en tapisserie, Ă  l'instar de Jean Lurçat, et les tapisseries de peintres, adaptĂ©es des Ĺ“uvres des grands artistes du XXe siècle, qui nĂ©cessitent l'intervention d'un "metteur en laine", intermĂ©diaire permettant de rĂ©aliser l'adaptation de l'Ĺ“uvre pour la tapisserie. La CitĂ© internationale de la tapisserie possède la seule tapisserie reproduisant une Ĺ“uvre de Man Ray ou encore des Ĺ“uvres de Le Corbusier, Georges Braque, etc. De plus, les tapisseries rĂ©alisĂ©es par l'atelier des Ă©lèves lissiers de l'École Nationale d'Arts DĂ©coratifs d'Aubusson, pour la plupart d'après des modèles des grands maĂ®tres du XXe siècle, ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es Ă  la CitĂ© internationale de la tapisserie par l'État.

Le XXIe siècle comprend la signature d'une convention avec le Tolkien Estate pour la rĂ©alisation en quatre ans Ă  Aubusson d'une sĂ©rie exclusive de treize tapisseries et un tapis, tissĂ©s Ă  partir de l'Ĺ“uvre graphique originale de J. R. R. Tolkien[7].

Missions

Atelier Patrick Guillot

Dans le cadre de l'action de redynamisation du patrimoine de la tapisserie d'Aubusson, le Fonds rĂ©gional pour la crĂ©ation de tapisseries contemporaines a Ă©galement initiĂ©, Ă  partir de 2010, un appel Ă  projets annuel, qui a permis en 2010-2011 le tissage de trois Ĺ“uvres contemporaines, dont Peau de Licorne[8] de Nicolas Buffe[9]'[3]. Chaque annĂ©e, les Ĺ“uvres des laurĂ©ats rejoignent les collections du musĂ©e, en renforçant la collection d'Ĺ“uvres du XXIe siècle, mise en avant au sein de la plateforme de crĂ©ation contemporaine. Cet espace contemporain est rĂ©gulièrement renouvelĂ© en fonction des avancĂ©es des tissages des Ĺ“uvres laurĂ©ates et des "tombĂ©es de mĂ©tier" (fin de tissage).

Outre le musée de la tapisserie et le centre de documentation, la Cité comporte un centre de formation de tissage de basse lisse et un pôle professionnel avec un atelier de lissier, qui perpétuent l'enseignement du savoir-faire de basse lisse malgré la fermeture de l'École nationale d'art décoratif en 2011, ainsi qu'un atelier de restauration textile du Mobilier National, une pépinière d'entreprises art textile/art tissé, une plateforme de création contemporaine avec résidences d'artistes et un atelier jeune public.

L'atelier de tissage a ensuite accueilli le lissier aubussonnais Patrick Guillot[10] pour la rĂ©alisation de la tapisserie commĂ©morative du centenaire de la première guerre mondiale Pieta for World War I, de l'artiste allemand Thomas Bayrle. En 2016, la CitĂ© internationale de la tapisserie a signĂ© une convention avec le Tolkien Estate pour la rĂ©alisation d’une sĂ©rie de treize tapisseries et un tapis, tissĂ©s Ă  partir de l’œuvre graphique originale de J. R. R. Tolkien illustrant ses ouvrages : Les Lettres du Père NoĂ«l, Le Silmarillion, Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux[11]. La première tombĂ©e de mĂ©tier aura lieu au printemps 2018 (avec prĂ©sentation le Ă  l'abbaye du Thoronet) et la dernière en 2021.

Pour rajeunir son image en 2021, la Cité internationale de la tapisserie a décidé de réaliser cinq tapisseries monumentales tirées des films d’animation du réalisateur japonais Hayao Miyazaki. La première à être tissée, dont le résultat sera inédit, représente deux des personnages de Princesse Mononoké (1997), Ashitaka et son cerf-bouquetin Yakkuru, qui s’abreuvent dans le clair-obscur d’une forêt[12]'[13].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. site du Conseil Général de la Creuse
  2. Magazine En quête de région, France 3 Limousin, Marielle Camp et Nicolas Chigot, 21 juin 2016, site YouTube.com.
  3. La tapisserie Peau de licorne de Nicolas Buffe, site cite-tapisserie.fr.
  4. « Le centre de ressources de la CitĂ© internationale de la tapisserie Â»
  5. « la CitĂ© internationale de la tapisserie d'Aubusson : Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main - Parcours 2018 Â», sur Fondation Bettencourt Schueller, (consultĂ© le )
  6. « Tapisserie d’Aubusson, une inspiration contemporaine Â», sur www.lofficiel.com (consultĂ© le )
  7. Aubusson tisse Tolkien : une tenture unique.
  8. Peau de Licorne.
  9. Profil : Artiste français basĂ© Ă  Tokyo, Nicolas Buffe est le crĂ©ateur d’un univers protĂ©iforme et pluridisciplinaire mĂŞlant culture Ă©rudite et populaire.
  10. Lissier Patrick Guillot - Tissée à Aubusson, la tapisserie du Centenaire est dévoilée à l'historial franco-allemand.
  11. Aubusson tisse Tolkien. L'imaginaire de J.R.R Tolkien en tapisserie d'Aubusson : * La genèse du projet; Renouer avec la tradition des grandes tentures narratives; 14 oeuvres originales; Tolkien illustrateur; Une adaptation inĂ©dite. Voir sur le site https://www.cite-tapisserie.fr/.
  12. L’atelier de tapisserie d’Aubusson tisse des liens avec l’univers d’Hayao Miyazaki.
  13. « Princesse MononokĂ© Â» - Ă‚gĂ© de 20 ans et apprenti lissier, Luc Guillot participe au tissage de la tenture Miyazaki Ă  Aubusson (Creuse).