Moyenne de Stolarsky
Définition
Étant donné un nombre réel p différent de 0 et 1, la moyenne de Stolarsky d'ordre p de deux nombres réels strictement positifs a, b est définie par :
S
p
(
a
,
b
)
=
lim
(
x
,
y
)
→
(
a
,
b
)
(
y
p
−
x
p
p
(
y
−
x
)
)
1
/
(
p
−
1
)
=
{
a
si
a
=
b
(
b
p
−
a
p
p
(
b
−
a
)
)
1
/
(
p
−
1
)
sinon
{\displaystyle {\begin{aligned}S_{p}(a,b)&=\lim _{(x,y)\to (a,b)}\left({\frac {y^{p}-x^{p}}{p(y-x)}}\right)^{1/(p-1)}\\[10pt]&={\begin{cases}a&{\text{si }}a=b\\\left({\frac {b^{p}-a^{p}}{p(b-a)}}\right)^{1/(p-1)}&{\text{sinon}}\end{cases}}\end{aligned}}}
.
Obtention de cette moyenne
Étant donné une fonction
f
{\displaystyle f}
dérivable sur un intervalle
[
a
,
b
]
,
a
≠
b
{\displaystyle [a,b],a\neq b}
, de dérivée strictement monotone sur
[
a
,
b
]
{\displaystyle [a,b]}
, il existe, d'après le théorème des accroissements finis , un unique réel
c
{\displaystyle c}
dans l'intervalle
]
a
,
b
[
{\displaystyle ]a,b[}
tel que
f
′
(
c
)
=
f
(
b
)
−
f
(
a
)
b
−
a
=
1
b
−
a
∫
a
b
f
′
(
x
)
d
x
{\displaystyle f'(c)={\frac {f(b)-f(a)}{b-a}}={\frac {1}{b-a}}\int _{a}^{b}f'(x)dx}
(qui est la valeur moyenne de
f
′
{\displaystyle f'}
sur
[
a
,
b
]
{\displaystyle [a,b]}
)
La moyenne de Stolarsky est précisément égale à
c
=
f
′
−
1
(
f
(
b
)
−
f
(
a
)
b
−
a
)
{\displaystyle c=f'^{-1}\left({\frac {f(b)-f(a)}{b-a}}\right)}
lorsqu'on prend
f
(
x
)
=
x
p
{\displaystyle f(x)=x^{p}}
.
Propriétés
S
p
(
a
,
b
)
{\displaystyle S_{p}(a,b)}
est bien une moyenne , car comprise entre a et b . De plus on peut prolonger par continuité
p
↦
S
p
(
a
,
b
)
{\displaystyle p\mapsto S_{p}(a,b)}
à l'ensemble des réels, ce qui donne une fonction croissante.
Cas particuliers
lim
p
→
−
∞
S
p
(
a
,
b
)
{\displaystyle \lim _{p\to -\infty }S_{p}(a,b)}
est le minimum de a et b .
S
−
2
(
a
,
b
)
=
2
a
2
b
2
a
+
b
3
=
M
h
(
a
,
b
)
(
M
g
(
a
,
b
)
)
2
3
{\displaystyle S_{-2}(a,b)={\sqrt[{3}]{\frac {2a^{2}b^{2}}{a+b}}}={\sqrt[{3}]{M_{h}(a,b)(M_{g}(a,b))^{2}}}}
s'exprime à partir de la moyenne harmonique et de la moyenne géométrique de a et b .
S
−
1
(
a
,
b
)
=
a
b
{\displaystyle S_{-1}(a,b)={\sqrt {ab}}}
est leur moyenne géométrique .
lim
p
→
0
S
p
(
a
,
b
)
=
b
−
a
ln
b
−
ln
a
{\displaystyle \lim _{p\to 0}S_{p}(a,b)={\frac {b-a}{\ln b-\ln a}}}
est leur moyenne logarithmique . Elle est obtenue par la formule
f
′
−
1
(
f
(
b
)
−
f
(
a
)
b
−
a
)
{\displaystyle f'^{-1}\left({\frac {f(b)-f(a)}{b-a}}\right)}
en prenant
f
(
x
)
=
ln
x
{\displaystyle f(x)=\ln x}
.
S
1
2
(
a
,
b
)
=
(
b
+
a
2
)
2
{\displaystyle S_{\frac {1}{2}}(a,b)=\left({\frac {{\sqrt {b}}+{\sqrt {a}}}{2}}\right)^{2}}
est leur moyenne (de Hölder) d'ordre 1/2 .
lim
p
→
1
S
p
(
a
,
b
)
=
1
e
(
b
b
a
a
)
1
/
(
b
−
a
)
{\displaystyle \lim _{p\to 1}S_{p}(a,b)={\frac {1}{e}}\left({\frac {b^{b}}{a^{a}}}\right)^{1/(b-a)}}
est leur moyenne "identrique" . Elle est obtenue à partir de la formule
f
′
−
1
(
f
(
b
)
−
f
(
a
)
b
−
a
)
{\displaystyle f'^{-1}\left({\frac {f(b)-f(a)}{b-a}}\right)}
en prenant
f
(
x
)
=
x
⋅
ln
x
{\displaystyle f(x)=x\cdot \ln x}
.
S
2
(
a
,
b
)
{\displaystyle S_{2}(a,b)}
est leur moyenne arithmétique .
S
3
(
a
,
b
)
=
a
2
+
b
2
+
a
b
3
=
M
q
(
a
,
b
,
M
g
(
a
,
b
)
)
{\displaystyle S_{3}(a,b)={\sqrt {\frac {a^{2}+b^{2}+ab}{3}}}=M_{q}(a,b,M_{g}(a,b))}
s'exprime à partir de la moyenne quadratique et de la moyenne géométrique de a et b .
lim
p
→
∞
S
p
(
a
,
b
)
{\displaystyle \lim _{p\to \infty }S_{p}(a,b)}
est le maximum de a et b .
Généralisations
Pour plusieurs variables
On peut généraliser cette moyenne à n + 1 variables en considérant le théorème des accroissements finis généralisé exprimé à l'aide des différences divisées . On obtient :
S
p
(
x
0
,
…
,
x
n
)
=
f
(
n
)
−
1
(
n
!
⋅
f
[
x
0
,
…
,
x
n
]
)
{\displaystyle S_{p}(x_{0},\dots ,x_{n})={f^{(n)}}^{-1}(n!\cdot f[x_{0},\dots ,x_{n}])}
avec
f
(
x
)
=
x
p
{\displaystyle f(x)=x^{p}}
.
Pour une fonction f quelconque
La définition
M
f
(
a
,
b
)
=
f
′
−
1
(
f
(
b
)
−
f
(
a
)
b
−
a
)
{\displaystyle M_{f}(a,b)=f'^{-1}\left({\frac {f(b)-f(a)}{b-a}}\right)}
pour
a
,
b
>
0
{\displaystyle a,b>0}
est possible dès que la fonction
f
{\displaystyle f}
est strictement convexe et dérivable sur
]
0
,
+
∞
[
{\displaystyle ]0,+\infty [}
. On a vu ci-dessus les cas
f
(
x
)
=
x
p
,
ln
x
,
x
ln
x
{\displaystyle f(x)=x^{p},\ln x,x\ln x}
.
Pour
f
(
x
)
=
e
x
{\displaystyle f(x)={\rm {e}}^{x}}
, on a
M
f
(
a
,
b
)
=
ln
(
e
b
−
e
a
b
−
a
)
{\displaystyle M_{f}(a,b)=\ln \left({\frac {{\rm {e}}^{b}-{\rm {e}}^{a}}{b-a}}\right)}
dont on peut noter qu'elle n'est pas homogène [2] .
D'autre part, on peut montrer que la moyenne harmonique ne peut être obtenue comme moyenne de type
M
f
{\displaystyle M_{f}}
[2] .
Moyennes bi-paramétriques
On peut définir des moyennes de Stolarsky pour deux paramètres p et q par[3] :
S
p
,
q
(
a
,
b
)
=
{
a
si
a
=
b
>
0
S
p
(
a
,
b
)
si
q
=
0
(
q
(
b
p
−
a
p
)
p
(
b
q
−
a
q
)
)
1
/
(
p
−
q
)
si
p
q
(
p
−
q
)
≠
0
exp
(
−
1
p
+
b
p
ln
(
b
)
−
a
p
ln
(
a
)
)
b
q
−
a
q
)
si
p
=
q
≠
0
G
(
a
,
b
)
si
p
=
q
=
0
{\displaystyle S_{p,q}(a,b)={\begin{cases}a&{\text{si }}a=b>0\\S_{p}(a,b)&{\text{si }}q=0\\\left({\frac {q(b^{p}-a^{p})}{p(b^{q}-a^{q})}}\right)^{1/(p-q)}&{\text{si}}\ pq(p-q)\neq 0\\\exp \left(-{\frac {1}{p}}+{\frac {b^{p}\ln(b)-a^{p}\ln(a))}{b^{q}-a^{q}}}\right)&{\text{si}}\ p=q\neq 0\\G(a,b)&{\text{si}}\ p=q=0\end{cases}}}
.
Voir aussi
Références
Kenneth B. Stolarsky , « Generalizations of the logarithmic mean », Mathematics Magazine , vol. 48, 1975 , p. 87–92 (ISSN 0025-570X , DOI 10.2307/2689825 , JSTOR 2689825 , zbMATH 0302.26003 ) J.B. Hiriart-Urruty, « Il y a encore du TAF », Losanges , mars 2021 , p. 41 (lire en ligne ) (en) Edward Neuman, « Stolarsky means of several variables » , Journal of Inequalities in Pure and
Applied Mathematics , vol. 6, no 2, 2005 (lire en ligne )
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