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Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale

Le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale (en anglais, United Liberation Movement for West Papua) est un mouvement indépendantiste en Nouvelle-Guinée occidentale, territoire sous souveraineté indonésienne. Il a été fondé en par le rassemblement de plusieurs mouvements indépendantistes préexistants[1].

Histoire

La moitiĂ© occidentale de l'Ă®le de Nouvelle-GuinĂ©e et les Ă®les au nord-ouest de celle-ci font partie du sultanat de Tidore jusque dans les annĂ©es 1870, puis sont intĂ©grĂ©es aux Indes nĂ©erlandaises. En 1949, lors de la ConfĂ©rence de la Table Ronde de La Haye, les Pays-Bas cèdent leur souverainetĂ© sur les Indes nĂ©erlandaises Ă  la toute-nouvelle RĂ©publique des États-Unis d'IndonĂ©sie, Ă  l'exception de la Nouvelle-GuinĂ©e occidentale. Les NĂ©erlandais considèrent celle-ci comme culturellement distincte de l'IndonĂ©sie, puisqu'elle est peuplĂ©e de Papous. Les autoritĂ©s nĂ©erlandaises introduisent un dĂ©but d'autonomie politique en Nouvelle-GuinĂ©e occidentale, en vue de prĂ©parer ce territoire Ă  une indĂ©pendance sĂ©parĂ©e. En 1962 toutefois, l'accord de New York entre les Pays-Bas et l'IndonĂ©sie transfère « provisoirement Â» la souverainetĂ© sur ce territoire Ă  l'IndonĂ©sie, qui a pour charge d'y organiser une consultation dĂ©mocratique d'autodĂ©termination sous l'Ă©gide des Nations unies.

En 1969, les autorités indonésiennes sélectionnent 1 026 autochtones de Nouvelle-Guinée occidentale et les contraignent, en les menaçant de mort, de se prononcer en faveur du rattachement permanent de leur territoire à l'Indonésie. Par la résolution 2504 du , l’Assemblée générale des Nations unies entérine les résultats de cette 'consultation'. L'ONU estime dès lors que les Papous ont fait acte d'auto-détermination, et ne considère plus la Nouvelle-Guinée occidentale comme un territoire colonisé.

L'Organisation pour une Papouasie libre (OPM) lance une guĂ©rilla de libĂ©ration contre les « occupants Â» indonĂ©siens. L'IndonĂ©sie rĂ©prime violemment ce mouvement et commet de nombreuses exactions contre la population civile, faisant des centaines de milliers de morts, principalement entre les annĂ©es 1960 et le milieu des annĂ©es 1980.

Organisation

En , plusieurs mouvements s'unissent pour former le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale. Parmi eux, la Coalition nationale pour la libération de la Papouasie occidentale (mouvement qui inclut l'Organisation pour une Papouasie libre) et le Parlement national de Papouasie occidentale (assemblée clandestine interdite par les autorités indonésiennes). Le nouveau mouvement se dote d'un secrétariat comprenant cinq membres, dont un secrétaire-général (Octovianus Mote) et un porte-parole (Benny Wenda)[1] - [2].

En , le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale obtient le statut d'observateur au Groupe Fer-de-lance mélanésien, organisation internationale des États mélanésiens[3].

En , Benny Wenda, porte-parole du mouvement, prĂ©sente une pĂ©tition au ComitĂ© spĂ©cial de la dĂ©colonisation des Nations unies, demandant la tenue d'un rĂ©fĂ©rendum d'indĂ©pendance en Nouvelle-GuinĂ©e occidentale sous supervision de l'ONU[4]. Le ComitĂ© refuse la pĂ©tition, arguant qu'il ne peut se pencher que sur les territoires dĂ©finis comme « non-autonomes Â» par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies, et qu'il ne remettra pas en cause la souverainetĂ© ni l'intĂ©gritĂ© territoriale de l'IndonĂ©sie[5].

Le , le Mouvement uni pour la libĂ©ration de la Papouasie occidentale adopte une « Constitution provisoire Â» pour la « future RĂ©publique de Papouasie occidentale Â» et fait de Benny Wenda le prĂ©sident d'un « gouvernement provisoire Â» du pays. Le gouvernement sera constituĂ© durant les premiers mois de l'annĂ©e 2021 et visera Ă  obtenir un rĂ©fĂ©rendum d'indĂ©pendance, Ă  la suite duquel il souhaite organiser des Ă©lections pour faire du pays « le premier État vert au monde et un modèle de droits de l'homme - Ă  l'opposĂ© des dĂ©cennies de colonisation indonĂ©sienne sanglantes Â». Le gouvernement indonĂ©sien dĂ©clare « illĂ©gitime Â» ce dĂ©but de gouvernement papou[6] - [7].

Reconnaissance internationale

Le gouvernement de Vanuatu du Premier ministre Charlot Salwai et de son ministre des Affaires étrangères Ralph Regenvanu (2016-2020) soutient la candidature du Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale qui souhaite devenir membre à part entière du Groupe Fer de lance mélanésien[8]. En février 2023, Benny Wenda est reçu par le Premier ministre de Vanuatu Ishmael Kalsakau, qui lui promet de maintenir la même position à ce sujet que son prédécesseur[9].

Quelques jours plus tard, Benny Wenda est également reçu à Nadi par le Premier ministre des Fidji, Sitiveni Rabuka. Ce dernier exprime publiquement son soutien à la candidature du Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale auprès du Groupe Fer de lance mélanésien. Le gouvernement indonésien proteste formellement contre cette rencontre, qui marque une rupture avec la position du gouvernement fidjien précédent dirigé par Frank Bainimarama de 2006 à 2022[10].

La Papouasie-Nouvelle-Guinée s'oppose à cette reconnaissance, et soutient la souveraineté indonésienne sur la Papouasie occidentale[11]. Le maire de la capitale papou-néo-guinéenne Port Moresby, Powes Parkop, soutient pour sa part le droit à l’autodétermination des populations autochtones de Papouasie occidentale[12] - [13]. En 2019, il autorise le Mouvement uni pour la libération de la Papouasie occidentale à ouvrir un bureau à Port Moresby[14].

Lien externe

Références

  1. (en) "West Papuans unite to form new umbrella group", Pacific Institute for Public Policy, 10 décembre 2014
  2. (en) "West Papua independence bid continues decades after 1969 UN backing", The Courier-Mail, 13 janvier 2017
  3. (en) "West Papuans given Melanesia bloc access, but not full membership", Australian Broadcasting Corporation, 27 juin 2015
  4. (en) "1.8 million West Papuans petition UN for independence vote", Radio New Zealand, 27 septembre 2017
  5. (en) "West Papua independence petition is rebuffed at UN", The Guardian, 30 septembre 2017
  6. (en) "West Papua independence leaders declare 'government-in-waiting'", The Guardian, 1er décembre 2020
  7. (en) "West Papua liberation movement announces provisional govt", Radio New Zealand, 3 décembre 2020
  8. (en) "Vanuatu must maintain strong support for West Papua, says Regenvanu", Asia Pacific Report, 28 avril 2021
  9. (en) "Lobby Team leaves PM’s Office in high spirit", Vanuatu Daily Post, 18 février 2023
  10. (en) "Indonesia protests Fiji PM’s meeting with Papua independence figure", Radio Free Asia, 1er mars 2023
  11. (en) "Pacific leaders consider West Papua push for recognition, but loyalty to 'status-quo' remains", Australian Broadcasting Corporation, 26 février 2023
  12. (en) "Governor to petition UN amid West Papua unrest", Loop PNG, 10 octobre 2019
  13. (en) "Powes Parkop: PNG and Indonesia's government MUST support call for legally supervised referendum for West Papuans", EMTV, 2 janvier 2019
  14. (en) "Parkop to establish Free West Papua secretariat in Port Moresby", Radio New Zealand, 27 février 2020

Articles connexes

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