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Mortimer (roman)

Mortimer est le quatrième livre des Annales du Disque-monde de l'écrivain anglais Terry Pratchett. Traduit par Patrick Couton, il fut publié en France en 1994 chez L'Atalante (ISBN 2-905158-90-5) et en 1998 chez Pocket (ISBN 2-266-08068-7). L'œuvre originale fut publiée en 1987 sous le titre Mort.

Mortimer
Auteur Terry Pratchett
Pays d’origine Royaume-Uni
Genre Fantasy
Aperçu
Personnages La Mort ;
Mortimer ;
Ysabell ;
Albert
Lieux Domaine de la Mort
Thèmes Mort
Version originale
Titre original Mort
Éditeur original Victor Gollancz
Langue originale anglais
Parution originale 1987
Version française
Parution 1994
Précédent La Huitième Fille
Suivant Sourcellerie

Résumé

Mortimer, jeune garçon grand, roux et un peu brouillon, ne parvient à pas à se faire à la vie de fermier que lui réserve sa famille. Son père l'emmène donc à une foire où il espère qu'il sera engagé comme apprenti, autant pour lui trouver un travail que pour s'en débarrasser. Personne ne veut de lui jusqu'à ce que minuit sonne et que La Mort surgisse et accepte de faire de Mortimer son apprenti. Son travail consistera donc à prendre les âmes des personnes lors de leur décès et de les accompagner dans l'au-delà.

Mortimer s'installe donc dans la maison de la Mort et rencontre les deux autres occupants de la demeure : Ysabell, fille adoptive de la Mort, et Albert, fidèle serviteur depuis des lustres. Devant le mode de vie et la décoration, Mortimer comprend peu à peu que son employeur, la Mort incarnée, ne comprend rien à la vie humaine.

Mortimer suit dans un premier temps la Mort dans son travail, notamment lors de l'assassinat du roi de Sto Helit par son frère, où Mortimer croise le regard de la princesse Kelirihenna. Quand la Mort confie sa charge à Mortimer et que celui-ci se retrouve à prendre l'âme de la princesse quand on tente de l'assassiner à son tour, il l'épargne. Cependant, la survie de la princesse crée un conflit entre deux réalités du Disque-monde (celle où la princesse est morte et celle où elle vit encore). Le sorcier de la région, Igné Coupefin, comprend que ces deux réalités vont finir par se réarranger d'elles-mêmes, mais la princesse mourra inévitablement.

La Mort disparait et vagabonde sur le Disque-monde afin de comprendre le sens de l'amusement humain et du bonheur. Mortimer reprend donc le flambeau de la Mort et devient peu à peu une nouvelle incarnation de la Mort (il commence à s'exprimer en majuscules, tout comme la Mort) tandis que la Mort découvre l'ivresse, la fête et la danse.

Mortimer et Ysabelle finissent par découvrir qu'Albert est en fait Alberto Malik, puissant sorcier, fondateur de l'Université de l’Invisible qui a fui le monde pour se réfugier dans la demeure de la Mort où le temps ne s'écoule pas, ce qui lui a permis d'échapper à la mort durant 2000 ans. La Mort ayant disparu, il revient dans le monde et force les sorciers de l'Université à exécuter le Rite d'Ashk-Ente, qui consiste à invoquer la Mort ; le rituel ramène Mortimer et la Mort lui-même. Quand il découvre la situation, la Mort est furieux et licencie Mortimer. Devant le refus de Mortimer et la déclaration d'amour d'Ysabell à Mortimer, la Mort et Mortimer finissent par se battre en duel. La Mort gagne le duel mais ne tue pas son apprenti et décide de le renvoyer sur le Disque-monde dans une réalité qu'il a réarrangé.

La Mort enferme la réalité où Keli meurt dans une perle, permettant à la princesse de survivre à nouveau et de devenir reine (un arrangement qu'il a fait avec les Dieux). Lors du mariage de Mortimer et Ysabell à Sto Helit, où ils sont désormais comte et comtesse, la Mort confie la perle à son ancien apprenti.

Analyses

Place dans la série

Il s'agit du premier livre de la série de la Mort dans les Annales du Disque-Monde.

Le champ morphogénétique y est mentionné pour la première fois : Terry Pratchett la nomme pour s'en moquer et elle devient une blague récurrente dans les romans du Disque-Monde[1].

Références

Dans une note de bas de page, Terry Pratchett parodie les réflexions de Sarfatti qui remettent en cause le principe de localité : « La seule chose connue pour aller plus vite que la lumière ordinaire, c’est la monarchie, selon le philosophe Ly Tin Wheedle. Voici son raisonnement : on ne peut avoir plus d’un roi à la fois, et la tradition veut que le trône ne reste pas vacant une seconde, si bien qu’à la mort d’un monarque la succession doit se transmettre instantanément à l’héritier. Il doit donc exister, disait le philosophe, des particules élémentaires – royons, voire reinons – qui entrent en jeu, étant entendu que la succession parfois échoue si, en cours de route, elles rencontrent une antiparticule, ou républicon. Ses projets ambitieux d’appliquer sa découverte à la transmission des messages, qui impliquaient la torture consciencieuse d’un roitelet à seule fin de moduler le signal, ne furent jamais entièrement exposés parce qu’à ce moment le bistro décida de fermer. » Cette théorie des royons et reinons rencontre un certain succès sur Internet[1].

Ysabell appelle Mortimer Boy (« P'tit gars ») ; cela, combiné avec la volonté de la Mort de pousser les deux jeunes gens ensemble, ressemble à la première partie des Grandes Espérances[1]. Gourmande d'histoires d'amour, elle raconte très approximativement Roméo et Juliette et le mythe de Héro et Léandre[1]. La formation de Mort, qui consiste pendant longtemps en des tâches fastidieuses sans grand intérêt, rappelle les films Karaté Kid et Star Wars, épisode V, tous deux sortis peu avant le roman. L'abbé Lobsang, inspiré du bouddhisme, semble s'être réincarné de nombreuses fois, comme le veut le bouddhisme au sujet de sages comme le Dalaï-lama[1].

La Mort cite un cantique d'Isaac Watts et un extrait de Macbeth. Des magiciens utilisent des cartes de Caroc et le Ching Aling, respectivement le Tarot et le Yi Jing[1]. L'enthousiasme des mages pour les feux d'artifice est une référence aux sorciers du Seigneur des anneaux[1].

Terry Pratchett mentionne le chat du Cheshire[1]. Il cite le Sonnet 18 de William Shakespeare pour souligner le peu de romantisme de Mortimer et le conte La Princesse au petit pois pour appuyer à quel point la princesse Kéli est noble[1]. La reine, quant à elle, s'inspire du suicide de Cléopâtre VII et de sa tendance à se baigner dans du lait d'ânesse[1], tandis que la Mort parle d'une femme dont le visage aurait lancé un millier de navires, Hélène de Troie[1].

Quand la Mort est à la pêche, il invente « Death's glory » : un procédé similaire existant dans la vraie vie s'appelle « Greenwell's Glory », du nom de son inventeur[1].

Culture de la Mort

La Mort affirme trouver les pièces d'or « deux par deux », une référence au rite mortuaire grec ancien qui consiste à couvrir les yeux des morts de deux pièces d'or pour payer Charon lors du passage aux Enfers ; cette pratique subsiste en Europe de l'Est[1].

Thèmes

  • La mort
  • Mortimer modifie l'Histoire et deux rĂ©alitĂ©s s'affrontent, suivant le thème cher Ă  Pratchett du pantalon du temps, prĂ©sent aussi dans Nobliaux et Sorcières et Johnny et la Bombe (hors Disque-monde).
  • On dĂ©couvre qu'Albert, le valet de chambre de La Mort, n'est autre qu'Alberto Malik, le plus grand des mages, qui fonda l'UniversitĂ© de l'Invisible 2000 ans auparavant, et fut envoyĂ© dans le domaine de la Mort après avoir exĂ©cutĂ© le rite d'AshkEnte Ă  l'envers (rite permettant d'invoquer la mort).

Personnages

  • La Mort
  • Mortimer, apprenti de La Mort, puis Duc de Sto HĂ©lit
  • Ysabell, fille (adoptive) de La Mort, devenue Duchesse de Sto HĂ©lit
  • Albert, cuisinier et valet de chambre de La Mort
  • La princesse KĂ©lirehenna Ire, dite KĂ©li, de Sto Lat
  • IgnĂ© Coupefin, vaguement mage
  • et une apparition de Rincevent, le mage ratĂ© de La Huitième Couleur et Le Huitième Sortilège, et des mages de l'UI

Accueil

Influence

Neil Gaiman reprend une phrase du roman trois ans plus tard pour son propre personnage de la Mort dans la nouvelle Façade[1].

Notes et références

  1. « The Annotated Pratchett File v9.0 - Mort », sur www.lspace.org (consulté le )

Liens externes

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