Moraingy
Le moraingy est un sport de combat originaire de Madagascar pratiqué dans les îles de l'Océan Indien. C'est une forme de combat debout à main nue, incluant les coups de pied, de genou et parfois les coups de tête[2]. les techniques de corps à corps sont exclues. De nos jours, on en trouve encore une pratique authentique à Madagascar et à Mayotte.
Moraingy
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Élèves de BTS, adeptes du Moringue réunionnais lors d'une démonstration le , sur l'aire de repos de la plage de Saint-Pierre de La Réunion. Les gestuelles se rapportent aux danses tribales. | |
Forme de combat | Sport de combat |
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Pays d’origine | Océan Indien : Madagascar, La Réunion, Mayotte |
Fondateur | Dynastie Maroseranana du tribu Sakalava[1]. |
Variante réunionnaise : le moringue
La version réunionnaise moderne, connue localement sous l'appellation « Moringue » a peu de choses en commun avec le moraingy originel. Cette version est créée en 1996 à l'île de La Réunion et utilise pour sa part :
- la codification de la lutte africaine (très largement inspirée d'un ouvrage de Frédéric Rubio édité en 1990 par la CONFEJES, l'organisme responsable des Jeux de la Francophonie)
- et une gamme technique analogue à la capoeira brésilienne (avec musique et danse, mais sans frappes réelles).
Selon certains historiens et certains politiciens (mais cela est largement contesté dans les milieux universitaires réunionnais), le moringue trouve son origine au XVIIIe siècle dans les grandes exploitations de canne à sucre. Le code noir ne permettant pas aux esclaves de se battre, ceux-ci, originaires d'Afrique et de Madagascar, mirent au point le moringue, style de combat combinant musiques, notamment les percussions, et techniques martiales, afin de ne point faire naître chez les maîtres la suspicion d'une capacité de révolte en ne donnant à voir qu'une danse tribale.
Il est beaucoup plus probable, selon les connaissances d'aujourd'hui, que le moraingy malgache vienne du Tomoi malais. Il aurait selon toute vraisemblance, été introduit à Madagascar, tout au long du peuplement de la grande île, par les migrations austronésiennes (Malaisie, Indonésie, ..). Fin 2017, le premier film d'animation sur le moringue est réalisé par l'auteur Mickaël Joron : Moringue l'art-martial réunionnais expliqué aux enfants[3]. Le court-métrage animé est diffusé sur Youtube, il explique l'origine des techniques de ce sport de combat.
Étymologie
Le mot dérive du malgache moraingy, une lutte-boxe. Le moringue est donc pratiqué au rythme de percussions jouées pendant les matches ou les entraînements.
Tenue vestimentaire
La tenue vestimentaire des pratiquants de Moringue se compose d'ordinaire d'une chemise blanche et d'un pantalon de mĂŞme ton. La signification reste inconnue.
Toutefois il n'est pas rare de voir des adversaires s'affronter torse nu et le bas du pantalon remonté jusqu'au mollet.
Par ailleurs lors de toute la pratique les adeptes ne sont pas chaussés.
Hétérogénéité des pratiquants
Si Ă l'origine, la pratique semble ne concerner que les hommes, il n'est pas rare de nos jours, notamment Ă La RĂ©union d'y trouver aussi des femmes, tout aussi bien en tant que membre musicien que combattant.
Lieu
Le moringue se déroule sur un rond de moringue[4].
- Tout combat commence par une cérémonie en cercle où chaque adepte caresse la terre.
- La cérémonie accomplie deux des adeptes se testent et se provoquent.
- La provocation faite ils reprennent leur distance.
- Au travers d'acrobaties ils cherchent Ă impressionner leur adversaire.
- Provocation, distance et garde se répètent avant toute confrontation. On cherche tout d'abord à dissuader l'autre afin d'éviter tout combat.
- Le combat étant inévitable, le Moringue utilise beaucoup les techniques de jambes. Ici un coup de pied circulaire esquivé par l'adversaire. On notera la recherche d'équilibre par un appui des mains au sol.
Il est essentiellement pratiqué :
- À Madagascar ;
- À La Réunion ;
- À Mayotte.
À La Réunion, sa redécouverte et son développement actuel a notamment été porté par Jean-René Dreinaza, trois fois champion de France et trois fois champion d'Europe de boxe française.
Mais la sauvegarde des gestes et des musiques a été transmise aux associations de moringue par des anciens de la culture créole, notamment Narsama Maxime et Simapirave Bachelier[5].
Dans la culture populaire
- 2017 : Le moringue, l'art-martial réunionnais expliqué aux enfants (court-métrage d'animation)
Sports semblables
À la Guadeloupe, le sové vayan, le mayolè et le bénodin. À la Martinique, le danmyé et le ladja.
Le Tomoi : boxe pied-poing traditionnelle, originaire de Malaisie.
Notes et références
- (en) Thomas A. Green et Joseph R. Svinth, Martial Arts of the World: An Encyclopedia of History and Innovation [2 volumes]: An Encyclopedia of History and Innovation, ABC-CLIO, (ISBN 978-1-59884-244-9, lire en ligne)
- Ernest Ratsimbazafy, Deux pratiques traditionnelles de combat à Madagascar: Savika du Betsiléo et Moraingy du Menabe, éditeur inconnu, (lire en ligne)
- Un film d'animation pour expliquer le moring aux enfants Zinfos 974 article du 24/12/2017
- https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/20-desanm-la-reunion-celebre-l-abolition-de-l-esclavage-une-fet-kaf-marque-par-le-covid-904782.html
- Ma Région et moi, Edition N° 12 année 2009, dossier : identité, culture et mémoire, p. 29
Bibliographie
- André Jean Benoît, Le moringue : un « sport » traditionnel à l'île de La Réunion, Musée de Villèle, Saint-Gilles-les-Hauts, La Réunion, 1994, 32 p. (ISBN 9782908837070)
- Jean-René Dreinaza, Sport, culture, culte, réussite professionnelle: Le parcours atypique d'un Réunionnais, Océan Éditions, 2013.
- Sudel Fuma et Jean-René Dreinaza, Le moring, art guerrier. Ses origines franco-malgaches, sa pratique à la Réunion, Océan Éditions, 1992.
- Aurélie Lallement, Le « moringue » à travers son aspect identitaire, Université de La Réunion, 1999, 143 p. (mémoire de maîtrise d'Ethnologie)
Voir aussi
- Liste des luttes traditionnelles africaines
- Taekkyon, danse art-martial de Corée créé par des troglodytes.