Monument aux femmes de réconfort de San Francisco
Le monument aux femmes de rĂ©confort (officiellement en anglais : San Francisco Comfort Women Memorial, Ă©galement connu comme la "Comfort Women" Column Of Strength Statue), est un monument en mĂ©moire des « femmes de rĂ©confort » â des esclaves sexuelles utilisĂ©es par l'armĂ©e impĂ©riale japonaise avant et pendant la Seconde Guerre mondiale â situĂ© dans le quartier asiatique de San Francisco, aux Ătats-Unis.
Localisation |
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Coordonnées |
37° 47âČ 31âł N, 122° 24âČ 16âł O |
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Installé en 2017, il s'agit de la premiÚre sculpture placée dans une grande ville américaine pour commémorer les « femmes de réconfort ».
Localisation
Le monument aux femmes de rĂ©confort, Ćuvre du sculpteur Steven Whyte (en), est installĂ© dans le parc Sainte Marie du quartier asiatique de San Francisco (partie Nord-Est de la ville), aux Ătats-Unis[1].
Histoire
Le projet d'Ă©riger, Ă San Francisco, une statue dĂ©diĂ©e aux victimes de l'esclavage sexuel instituĂ© par l'ArmĂ©e impĂ©riale japonaise de 1931 Ă 1942, est proposĂ© en 2015 par une association locale : la Comfort Women Justice Coalition[2]. Il est acceptĂ© par la mairie de la ville le [3], puis, deux ans plus tard, concrĂ©tisĂ© et rendu officiel par Ed Lee, maire de San Francisco de 2011 Ă [4] - [5]. Parmi plus de trente propositions de mise en Ćuvre, celle de Steven Whyte, estimĂ©e Ă 205 000 dollars[6], a Ă©tĂ© retenue par la commission des arts de San Francisco[3] - [7].
Description
Le monument aux femmes de rĂ©confort, premier monument commĂ©moratif Ă©rigĂ© dans une grande ville amĂ©ricaine pour honorer les « femmes de rĂ©confort »[1], reprĂ©sente trois filles, ĂągĂ©es de douze Ă dix-huit ans[8], et une femme ĂągĂ©e, toutes de taille rĂ©aliste. Trois statues en bronze figurent les trois filles, debout sur un piĂ©destal en acier[2] de forme cylindrique. Se tenant par les mains, en cercle, elles sont vĂȘtues d'une tenue traditionnelle de leur pays d'origine (Chine, CorĂ©e et Philippines) et se tournent le dos[3] - [9]. La quatriĂšme statue, en bronze, posĂ©e sur le sol, figure une femme, le corps droit, les mains jointes et le visage tournĂ© vers les trois jeunes femmes : Kim Hak-sun, la premiĂšre femme Ă avoir livrĂ© un tĂ©moignage public sur le sort de nombreuses femmes durant la pĂ©riode d'occupation de la CorĂ©e par le Japon[4] - [1]. L'ensemble symbolise les centaines de milliers de femmes qui ont Ă©tĂ© maintenues captives dans des bordels destinĂ©s aux soldats japonais[2]. Une inscription rappelle les faits historiques[10] :
« This monument bears witness to the suffering of hundreds of thousands of women and girls euphemistically called 'Comfort Women,' who were sexually enslaved by the Japanese Imperial Armed Forces in thirteen Asian-Pacific countries from 1931 to 1945[4] - [2]. »
« Ce monument porte témoignage des souffrances de centaines de milliers de femmes et de filles, désignées par l'euphémisme « femmes de réconfort » et qui ont été réduites à l'état d'esclaves sexuelles par les forces armées impériales du Japon, dans treize pays de l'Asie-Pacifique, de 1931 à 1943. »
Controverse
Au cours du dĂ©veloppement du projet, ses promoteurs, la mairie de San Francisco et le maĂźtre d'Ćuvre Steven Whyte notamment, ont reçu â en majoritĂ© du Japon â des centaines de lettres et de messages de protestation affirmant que la vĂ©ritĂ© historique est reprĂ©sentĂ©e de maniĂšre biaisĂ©e et uniquement Ă charge contre le Japon[11] - [6]. PrĂšs de deux cents citoyens japonais ont cependant signĂ© une pĂ©tition favorable Ă l'initiative de la mairie[12].
AprĂšs que le mĂ©morial a Ă©tĂ© officiellement reconnu monument municipal en novembre 2017, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Cabinet du Japon, Yoshihide Suga a publiquement exprimĂ© ses regrets, soutenant quâĂ©riger de telles statues est contraire Ă la vision japonaise des atrocitĂ©s commises en temps de guerre[1]. De son cĂŽtĂ©, le maire d'Osaka, Hirofumi Yoshimura, a protestĂ© contre la mise en place du monument commĂ©moratif et a menacĂ© de mettre fin au jumelage entre sa ville et San Francisco, Ă©tabli en 1957. La rupture est officialisĂ©e dĂ©but [13] - [10]. DĂ©jĂ en 2013, le conseil municipal de San Francisco avait refusĂ© une visite du maire d'Osaka, TĆru Hashimoto, qui avait dĂ©clarĂ© que la prostitution forcĂ©e de femmes dans le but de satisfaire les besoins de soldats japonais avait Ă©tĂ© une nĂ©cessitĂ©[14].
Notes et références
- (en) Jacey Fortin, « âComfort Womenâ statue in San Francisco leads a japanese city to cut ties » [« La statue de San Francisco figurant des « femmes de rĂ©confort » conduit une ville japonaise Ă rompre les liens »], The New York Times, (consultĂ© le ).
- (en) Stacy Chen, « Mayors of San Francisco, Osaka battle over 'comfort women' statue and 'sister city' relationship », ABC News, (consulté le ).
- (en) Jun Nucum, « Memorial to WWII âcomfort womenâ unveiled in San Francisco » [« MĂ©morial dĂ©diĂ© aux « femmes de rĂ©confort » de la Seconde guerre mondiale dĂ©voilĂ© Ă San Francisco »], Philippine Daily Inquirer, (consultĂ© le ).
- (en) BBC News, « San Francisco accepts 'comfort women' statue » [« San Francisco officialise la statue figurant des « femmes de réconfort » »], (consulté le ).
- (ja) Sankei Shinbun, « ă”ăłăă©ăłă·ăčăłćžé·ăæ °ćźć©Šćăźćăć „ăçœČć » [« Le maire de San Francisco officialise la statue reprĂ©sentant des « femmes de rĂ©confort » »],â (consultĂ© le ).
- (en) Heather Knight, « Memorialize wartime sex slaves known as âcomfort women,â or just move on? » [« CommĂ©morer les esclaves sexuelles de la pĂ©riode de guerre ou passer Ă autre chose ? »], San Francisco Chronicle, (consultĂ© le ).
- (en) Keshia Badalge, « âComfort womenâ controversy crosses Pacific to California » [« La controverse au sujet des « femmes de rĂ©confort » traverse l'ocĂ©an Pacifique et s'installe en Californie »], Asia Times, (consultĂ© le ).
- (en) Steven Whyte, Marie de San Francisco, « Comfort Women Memorial » [PDF], sur sfgov.org, (consulté le ).
- (en) Sally McGrane, « An Important Statue for âComfort Womenâ in San Francisco » [« Une importante statue dĂ©diĂ©e aux « femmes de rĂ©confort », Ă San Francisco »], sur The New Yorker, (consultĂ© le ).
- Eric de Salve, « San Francisco rend hommage aux «femmes de réconfort», Osaka rompt son jumelage », RFI, (consulté le ).
- (en) Adam Taylor, « Why Japan is losing its battle against statues of colonial-era âcomfort womenâ » [« Pourquoi le Japon est en train de perdre son combat contre les statues commĂ©morant les « femmes de rĂ©confort » de la pĂ©riode coloniale »], sur www.washingtonpost.com, (consultĂ© le ).
- (en) Eric Johnston, « Osaka mayor to terminate six-decade ties as San Francisco designates 'comfort women' memorial city property », The Japan Times, (consulté le ).
- Philippe Mesmer, « Lâhommage aux « femmes de rĂ©confort » hĂ©risse les nationalistes japonais », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consultĂ© le ).
- (en) Toshiyuki Mano, « Osaka severs sister-city ties with San Francisco over 'comfort women' statue » [« Osaka met un terme à son jumelage avec San Francisco à cause d'une statue représentant des « femmes de réconfort » »], Mainichi Shinbun, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) [vidéo] First memorial in a major US city dedicated to Comfort Women sur YouTube, , CGTN.
- (en) Dylan Z. Siegel, The Campaign to Overwrite the Comfort Women Past, Shingetsu News Agency (), analyse de la correspondance du maire d'Osaka au sujet du monument