Monastère de l'Incarnation
Le monastère royal de l'Incarnation est un couvent de religieuses augustines récollettes du XVIIe siècle situé à Madrid (Espagne). En raison des collections artistiques qu'il abrite, il est, avec le monastère des Déchaussées royales, l'un des temples les plus remarquables de la ville.
Monastère de l'Incarnation | ||
Façade principale | ||
Présentation | ||
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Nom local | Real Monasterio de la EncarnaciĂłn | |
Culte | Catholicisme | |
DĂ©but de la construction | 1611 | |
Fin des travaux | 1616 | |
Architecte | Alberto de la Madre de Dios | |
Style dominant | Architecture baroque | |
Site web | www.patrimonionacional.es/visita/real-monasterio-de-la-encarnacion | |
GĂ©ographie | ||
Pays | Espagne | |
Ville | Madrid | |
Coordonnées | 40° 25′ 11,64″ nord, 3° 42′ 41,32″ ouest | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Madrid
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Histoire
La fondation du monastère par la reine Marguerite d'Autriche-Styrie, a Ă©tĂ© motivĂ©e par la volontĂ© de cĂ©lĂ©brer l'expulsion des Morisques, rĂ©sidents maures, par son mari. La reine fit venir la prieure du monastère des DĂ©chaussĂ©es royales de San AgustĂn Ă Valladolid, la Mère Mariana de San JosĂ©, accompagnĂ©e de Francisca de San Ambrosio (sĹ“ur de la marquise de Pozas), Catalina de la EncarnaciĂłn et Isabel de la Cruz. D'abord logĂ©s au couvent Santa Isabel en attendant l'achèvement des travaux, elles reçurent des dons du roi et de la reine, notamment des bijoux, pour financer le monastère. Le monastère a Ă©tĂ© construit Ă cĂ´tĂ© de l'Alcazar royal de Madrid, qui existait alors, et disposait d'un passage pour permettre aux rois d'y accĂ©der directement. Le monastère a Ă©tĂ© inaugurĂ© le 2 juillet 1616, quelques annĂ©es après la mort de la reine Marguerite.
L'architecte et frère Alberto de la Madre de Dios a conçu et construit le monastère entre 1611 et 1616. La façade est d'une sobriété qui rappelle le style de Juan de Herrera. Le monastère, qui est aujourd'hui en partie un musée, possède de nombreuses œuvres d'art et des reliques, notamment des tubes contenant le sang de saint Janvier de Bénévent et de saint Pantaléon.
Sous le règne de Charles IV d'Espagne, son premier ministre, Manuel Godoy, assistait ici Ă la messe quotidienne, venant Ă pied de son palais voisin, le Palais MarquĂ©s de Grimaldi. Lorsque Joseph Bonaparte est arrivĂ© Ă Madrid en tant que roi, un chat pendu a Ă©tĂ© trouvĂ© sur la porte du monastère avec l'inscription suivante : Si no lĂas pronto el hato, te verás como este gato. ("Si tu ne quittes pas bientĂ´t cette ville tu finiras comme ce chat"). Au XIXe siècle, le compositeur Lorenzo Román Nielfa y Ă©tait professeur de musique. Le monastère a Ă©tĂ© ouvert au public en 1965.
Description
L'auteur de l'église et de la partie conventuelle est l'architecte de la cour Frère Alberto de la Madre de Dios. La façade principale, avec ses lignes herreriennes sévères, se distingue. Malgré l'apparente austérité des lignes, certains éléments indiquent une nouvelle esthétique, comme l'allongement excessif de la façade ou le fronton pointu dans lequel se détache l'oculus[1].
La façade conçue par le frère Alberto est l'une des œuvres les plus influentes de l'architecture espagnole, précédée par le compas, ou cour extérieure, avec les armoiries de la reine Marguerite et un relief en marbre de l'Annonciation, œuvre du sculpteur catalan Antonio de Riera. L'église a un plan en croix latine. La petite place qui précède la façade de l'église est également remarquable, ce qui est très commun dans toutes les œuvres de cet architecte religieux.
Au XVIIIe siècle, Ventura RodrĂguez a dĂ©corĂ© l'intĂ©rieur de l'Ă©glise en l'adaptant au style de l'Ă©poque. Des chapiteaux ioniques, un entablement continu et des voĂ»tes Ă caissons, des retables et plusieurs toiles importantes ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s. Cependant, la structure originale de Fray Alberto subsiste encore, comme en tĂ©moignent l'arc principal marquĂ©, les trois travĂ©es de la nef avec des autels peu profonds et une loge royale. Les bases des piliers et les embrasures de portes en granit proviennent du bâtiment d'origine.
Dans toute la nef, on trouve une série de toiles ayant pour thème la vie de Saint Augustin, qui sont complétées par les fresques de la voûte de la chapelle principale, œuvre de Francisco Bayeu. Au centre du retable principal, on peut voir le tableau de l'Annonciation de Vicente Carducho, encadré par deux paires de colonnes corinthiennes, et de part et d'autre les images de Saint Augustin et de sa mère Sainte Monique, dans le style de Gregorio Fernández.
Le tabernacle est un chef-d'Ĺ“uvre de Ventura RodrĂguez. Les petites statues des saints docteurs qui l'ornent sont l'Ĺ“uvre d'Isidro Carnicero, tout comme le relief du Sauveur sur la petite porte.
Le monastère possède une importante collection de peintures et de sculptures, notamment des œuvres de Bernardino Luini (La Nativité), Luca Giordano, Juan van der Hamen, Pedro de Mena, José de Mora (Mater Dolorosa) et Gregorio Fernández (Christ gisant et Christ attaché à la colonne).
Le monastère abrite un musée thérésien. Une des œuvres les plus remarquables est un dessin réalisé par Jean de la Croix représentant un Christ en Croix.
Références
Bibliographie
- Bustamante GarcĂa, AgustĂn: «Los artĂfices del Real Convento de la EncarnaciĂłn de Madrid». BoletĂn del Seminario de Arte y ArqueologĂa, 1975, tomos XL-XLI, pp. 369-388.
- Borngässer, Barbara: «Arquitectura barroca en España y Portugal", dans El Barroco: arquitectura, escultura, pintura, Barcelone, ed. de Rolf Toman, 1997. (ISBN 3-89508-920-6)
- (es) Antonio Fernández GarcĂa, Emilio Barnechea Salo et Juan Haro Sabater, Historia del Arte, Barcelone, Vicens-Vives, (ISBN 978-84-316-2554-2), p. 314.
- Muñoz JimĂ©nez, JosĂ© Miguel: Fray Alberto de la Madre de Dios, Arquitecto (1575-1635), Santander, TantĂn, 1990. (ISBN 84-87464-17-3)
- Tormo, ElĂas, Las iglesias del antiguo Madrid. Editorial Instituto de España, 1985. (ISBN 84-85559-01-0).
Liens externes
- (es) Fiche du Convento de la IncarnaciĂłn sur madridhistorico.com