Accueil🇫🇷Chercher

Mohammed Ziane

Mohammed Ziane, né le à Malaga (Espagne), est un avocat et homme politique marocain.

Mohammed Ziane
Illustration.
Fonctions
Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Droits de l'Homme
–
Monarque Hassan II
Premier ministre Abdellatif Filali
Gouvernement Filali II
Filali III
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Malaga (Espagne)
Nationalité Marocaine
Parti politique Union constitutionnelle(1983- 1996)
Parti de l'action(1997)
Parti marocain libéral(2002-)
Diplômé de Université Mohammed-V de Rabat
Profession Bâtonnier, Avocat, Homme politique

Fondateur du parti marocain libéral, il a été grand bâtonnier des ordres des avocats du Maroc.

Ministre des Droits de l'Homme dans plusieurs gouvernements de Abdellatif Filali, il a été longtemps réputé proche du pouvoir.

Alors qu'il approche de l'âge de 80 ans, il devient beaucoup plus contestataire. Certains critiques lui reprochent son passé et de verser dans le populisme afin de soutenir son parti politique.

Il accepte de devenir avocat du journaliste Taoufik Bouachrine, directeur de Akhbar al Yaoum. Il décrit son arrestation comme une arrestation politique.

Il acceptera aussi de devenir l'avocat de Nasser Zefzafi lors de son procès. En 2022, il est condamné à 3 ans de prison.

Biographie

En 1963, Mohammed Ziane suit des études secondaires à Genève en Suisse. En 1967, il décroche une licence en droit public de la Faculté des sciences juridiques de Rabat. En 1968-1969, il obtient un CES en droit public, sociologie générale et relations internationales.

Parcours d'avocat

De 1965 à 1968, il travaille comme haut fonctionnaire au ministère de l'agriculture. En 1971, il est avocat titulaire au barreau de Rabat, et devient l'avocat du gouvernement marocain pendant les années de plomb.

Il est alors réputé très proche du puissant ministre de l'intérieur Driss Basri. Il fait partie des personnes qui assistent à l'enterrement de Driss Basri âpres sa mort en exil.

Il fut Ă©galement avocat de l'ESISC (Centre europĂ©en pour le renseignement stratĂ©gique et la sĂ©curitĂ©)[1]. En 2009, il fait condamner l'hebdomadaire Le Journal Ă  leur verser 250 000 euros pour prĂ©judice subi et atteinte Ă  sa notoriĂ©tĂ©[2].

En 2006, il prend la tĂŞte du barreau de Rabat.

En 2008, il prend la dĂ©fense de Christophe Curutchet, un ressortissant français condamnĂ© Ă  8 ans de prison pour trafic de drogue[3] qui retrouvera la libertĂ© après 18 mois d'incarcĂ©ration[4].

En , Mohammed Ziane rĂ©dige une lettre ouverte adressĂ©e au ministre de la justice Mustapha Ramid dans laquelle il dĂ©nonce 13 cas de corruption. Alors qu'il pouvait transmettre le dossier Ă  l'instance centrale de la prĂ©vention (ICPC), il prĂ©fère exposer ces cas de corruption publiquement en expliquant que l'ICPC dĂ©pend du parquet, un organe lui-mĂŞme corrompu[5].

En 2017, il est l'avocat de Nasser Zefzafi, le chef du mouvement "Hirak" de contestation populaire. Il ne sera plus son avocat après avoir rendu public la lettre de Mr Zefzafi attestant que Nasser n'est ni séparatiste ni révolutionnaire[6] - [7].

En 2018, il défendra Mr Taoufik Bouachrine[8] - [9], directeur du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum dans un procès très controversé. Lors du procès du journaliste, plusieurs femmes qui refusent de l'accuser de viol sont arrêtées par la police. Du jamais vu. D'autres quittent le pays et affirment avoir été menacées si elles ne l'accusent pas de viol. Devant le tribunal, il dénonce un procès qui est politisé et un abus des services de sécurité.

À la suite de ces affaires il fera l'objet de plusieurs poursuites judiciaires liées au propos qu'il a tenu à ses plaidoiries. Le parquet exige du Barreau de Rabat que Me Ziane soit radié de l'ordre des avocats.

Le conseil de l'ordre des avocats refuse d'appliquer la suspension. Puis, une décision de justice oblige l'ordre des avocats de Rabat de suspendre momentanément l'activité de Me Ziane.

Parcours politique

En 1985 et 1986, il est président de la commission de la législation et de la fonction publique. De 1985 à 1996, il est membre du conseil municipal de Rabat, et de 1985 à 1997, il est également député de Rabat (1re circonscription).

De 1991 à 1997, il est membre du conseil consultatif des droits de l'homme. De à , il est ministre délégué aux droits de l'homme[10]. Il démissionnera de son poste de ministre en 1996 à la suite de ses désaccords avec la politique gouvernementale d'assainissement[11]. Il sera le premier ministre Marocain à annoncer sa démission en direct sur le journal d'une chaine télévisé.

Mohammed Ziane a également été membre du bureau politique de l'Union constitutionnelle (dont il démissionnera), le fondateur de la publication Al Hayat Al Yaoumiya[10], et le coordinateur national du parti marocain libéral[12].

Opposition politique

Il a critiqué plusieurs fois publiquement les abus des services de renseignement dans des vidéos YouTube.

Une vidéo de lui sortant de sa douche, filmée par une caméra cachée à l'intérieur de sa chambre d’hôtel, sera diffusée sur le site Chouf TV.

En février 2022, il est attaqué en justice par le Ministère de l'Intérieur pour 11 chefs d’accusations :

  • « Outrage Ă  la justice »
  • « Adultère »
  • « Injure contre un corps constituĂ© »
  • « Diffamation »
  • « Propagation d'informations mensongères et calomnieuses » propos d'une femme Ă  cause de son sexe»
  • « Adultère »
  • « Offense Ă  un haut fonctionnaire de l'Ă©tat »
  • « Immigration illĂ©gale »
  • « Atteinte Ă  l'honneur et aux sentiments de l'autoritĂ© »

Mohammed Ziane est condamné à trois ans de prison ferme et à des amendes de 5000 dirhams, d’un dirham symbolique pour l’État marocain et de 100 000 dirhams pour l'actrice Najlae Al Fayçali[13].

Il n'est cependant pas incarcéré et est laissé en liberté

En novembre 2022, il est arrêté par plusieurs policiers et envoyé en prison[14].

L'arrestation a lieu après qu'il a donné une interview au journal espagnol El Independiente [15].

Notes et références

  1. « "Journal Hebdo", la mise en garde de Ziane », sur Aujourd'hui le Maroc,
  2. « Affaire LeJournal-ESISC: la Cour Suprême confirme la condamnation de l'hebdomadaire », sur Menara.ma,
  3. « Maroc: un Français condamné pour "trafic de drogue" en grève de la faim », sur CIRC.asso.net,
  4. « Christophe Curutchet revient libre et innocenté du Maroc », sur Lejpb.com,
  5. Reda Zaireg, « La corruption "érigée en principe d'existence" selon Mohammed Ziane », sur Medias 24,
  6. LesEco.ma, « Ziane : «Je verrais mon nom barré de la liste des avocats» », sur LesEco.ma, (consulté le )
  7. « Me Ziane réagit à sa mise à l'écart du comité de défense de Zefzafi , H24info », sur https://www.h24info.ma/ (consulté le )
  8. « Douze ans de prison ferme contre Taoufik Bouachrine : RSF dénonce un verdict entaché de doute | RSF », sur rsf.org (consulté le )
  9. Forbidden stories, « Affaire Bouachrine - Forbidden stories », sur forbiddenstories.org (consulté le )
  10. « Mohamed Ziane, ancien ministre des Droits de l'Homme », sur Maroc Hebdo/Maghress.com,
  11. Stephen Smith, « Hassan II limoge son ministre trublionAux Droits de l'homme, Me Ziane, homme du sérail, a braqué tout le monde. », sur Libération (consulté le )
  12. « Le parti libéral marocain de Mohamed Ziane autorisé un an après son congrès constitutif », sur Aujorud'hui le Maroc/Maghress.com,
  13. « L’avocat et ancien ministre Mohamed Ziane condamné à trois ans de prison ferme », sur Telquel,
  14. « Mohammed Ziane, avocat et ex-ministre des droits de l’homme, arrêté et incarcéré au Maroc »
  15. https://www.elindependiente.com/internacional/2022/10/09/que-mohamed-vi-este-fuera-de-marruecos-es-totalmente-anormal-no-se-puede-dirigir-un-pais-por-zoom/, « https://www.elindependiente.com/internacional/2022/10/09/que-mohamed-vi-este-fuera-de-marruecos-es-totalmente-anormal-no-se-puede-dirigir-un-pais-por-zoom/ »

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.