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Mitiarjuk Attasi Nappaaluk

Mitiarjuk Attasi Nappaaluk (en inuktitut : ᒄᑎᐊᕐá”Șᒃ), nĂ©e en 1931 et dĂ©cĂ©dĂ©e en 2007, est une autrice, sculptrice et enseignante Inuk originaire de Kangiqsujuaq (Nunavik, QuĂ©bec, Canada) et connue surtout pour la publication d’un des premiers romans en inuktitut, Sanaaq[1]. Elle est considĂ©rĂ©e comme une pionniĂšre de la littĂ©rature inuite.

Mitiarjuk Nappaaluk
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Biographie
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Biographie

Village de Kangiqsujuaq au Nunavik

Mitiarjuk est nĂ©e en 1931 Ă  Kangiqsujuaq, au nord du QuĂ©bec, dans ce qui est aujourd’hui connu comme Ă©tant le Nunavik. Étant l'aĂźnĂ©e de la famille et comme elle a des sƓurs mais pas de frĂšres, elle apprend trĂšs jeune Ă  faire des tĂąches qui sont habituellement rĂ©servĂ©es aux hommes[2]. Son pĂšre, Ullatuarusiq Atassi, lui apprend ainsi la chasse et la pĂȘche qu'elle pratique parfois seule, ce qui n'est pas commun pour une femme Inuk[3]. Pendant sa jeunesse, elle ne frĂ©quente pas l’école des missionnaires, ce qui aurait permis moins d’interfĂ©rences culturelles dans son Ă©criture[2]. Elle apprend plus tard l’écriture syllabique inuktitute au contact des missionnaires catholiques[4]. À l'Ăąge de 16 ans, elle Ă©pouse Naalak Nappaaluk, avec qui elle a sept enfants, dont deux morts en bas Ăąge, en plus d'en adopter deux autres[5].

À la demande du missionnaire oblat Robert Lechat, elle dĂ©bute dĂšs les annĂ©es 1950 l’écriture de rĂ©cits racontant le quotidien de sa communautĂ©[6]. En 1961 elle fait la connaissance de l’anthropologue Bernard Saladin d’Anglure avec qui elle travaille plus Ă©troitement en 1965 alors que l’anthropologue passe un peu plus d'un an au Nunavik[4]. Au dĂ©but des annĂ©es 1970, Saladin d'Anglure rĂ©dige une thĂšse de doctorat intitulĂ©e Sanaaq, rĂ©cit esquimau composĂ© par Mitiaryuk dans le cadre d'un doctorat en ethnologie de l'École pratique des hautes Ă©tudes Ă  Paris. Mitiarjuk et lui collaborent pendant de nombreuses annĂ©es.

Ayant des problĂšmes de santĂ©, Mitiarjuk doit passer deux longs sĂ©jours dans le sud du QuĂ©bec[2]. Elle a enseignĂ© la culture inuite et l’inuktitut tant aux missionnaires qu'aux habitants (Nunavimmiut) du Kativik[7].

Mitiarjuk meurt le 30 avril 2007 dans le village oĂč elle est nĂ©e[8].

ƒuvres

Comme autrice

Les rĂ©cits de Mitiarjuk sont parfois publiĂ©s dans la revue Tumivut, mais son Ɠuvre la plus connue est le roman Sanaaq. L’écriture se fait en inuktitut et dĂ©bute en 1952 alors qu'elle rĂ©dige des rĂ©cits pour le PĂšre Robert Lechat[9]. À la suite du dĂ©part de Lechat, elle continuera Ă  rĂ©diger son roman au contact du missionnaire Joseph MĂ©eus et terminera la seconde partie du roman encouragĂ©e par Saladin d'Anglure qui effectue alors une recherche terrain Ă  Kangiqsujuaq[7]. La seconde partie du roman, rĂ©digĂ©e avec Saladin d'Anglure plutĂŽt qu'avec des religieux, laisse place Ă  des sujets qui n'Ă©taient pas abordĂ©s dans la premiĂšre partie tels que la sexualitĂ©, la violence conjugale ou les ĂȘtres invisibles[7]. Ce n’est qu'en 1984, qu’une premiĂšre Ă©dition est publiĂ©e[10]. Il faut attendre 2002 pour qu’une Ă©dition en français soit publiĂ©e[11]. La traduction du roman s’est faite sur une pĂ©riode de 20 ans par Saladin d’Anglure. En 2014, une version anglaise est publiĂ©e par les Presses de l'UniversitĂ© du Manitoba.

Vers la fin des années 1960, elle rédige l'Encyclopédie inuit de Mitiarjuk qui ne sera publiée qu'en partie dans la revue de l'Institut culturel Avataq, Tumivut[12]. Elle est également auteure de plusieurs ouvrages portant sur la culture et la mythologie inuite qui sont utilisés en classe par les élÚves du Kativik[13].

Mitiarjuk a travaillé à l'élaboration d'un dictionnaire inuktitut-français avec le PÚre Lucien Schneider[7].

En 1992 est publié le texte L'histoire de Tukirqiq dans Tumivut[14].

Comme sculptrice

Dans les années 1960 et 1970, elle réalise des sculptures sur pierre pour lesquelles elle se mérite différents prix.

En 2004, certaines de ses Ɠuvres sont prĂ©sentĂ©es lors d’une des derniĂšres expositions Ă  avoir lieu dans l’édifice Saint-Sulpice de la BibliothĂšque nationale du QuĂ©bec[11]. IntitulĂ©e Mythologies fondatrices, l'exposition est organisĂ©e par Bernard Saladin d'Anglure dans le cadre du festival PrĂ©sence autochtone.

Musées et collections publiques

Distinctions

  • Prix national d'excellence dĂ©cernĂ© aux Autochtones en 1999[18]
  • DiplĂŽme honorifique de l'UniversitĂ© McGill en 2000
  • En 2001, l'UNESCO a honorĂ© ses Ɠuvres littĂ©raires lors d'une confĂ©rence internationale des Ă©crivains autochtones Ă  Paris[19]
  • En 2004, elle a Ă©tĂ© nommĂ©e membre de l'Ordre du Canada[20]

Notes et références

  1. « Sanaaq | LittĂ©ratures inuites ᐃᓄᐃᑩ ᐊá“Șᓚᒍᓯᖏᑩ Inuit Literatures », sur inuit.uqam.ca (consultĂ© le )
  2. Solange Lapierre, « Sanaaq, premier roman inuit », Circuit / SociĂ©tĂ© des traducteurs du QuĂ©bec,‎ , p. 20 (lire en ligne)
  3. Alain Gerbier, « Qui a lu Nappaaluk? Portrait d’une Inuite que le destin fit Ă©crivaine », Le Devoir,‎
  4. Thierry Bissonnette, « La parole venue au froid », Le soleil,‎ , p. D6 (lire en ligne)
  5. Francon, G. et Desjardins, A.. (1977). Femme d’aujourd’hui, Mitiarjuk: femme inuit du QuĂ©bec arctique [Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e]. Lieu de production : Radio-Canada.
  6. Didier Fessou, « Querelle d’Inuits », Le soleil,‎ , B3 (lire en ligne)
  7. Caroline Montpetit, « Mitiarjuk Nappaaluk - Désert blanc », sur Le Devoir, (consulté le )
  8. « Nappaaluk, Mitiarjuk | LittĂ©ratures inuites ᐃᓄᐃᑩ ᐊá“Șᓚᒍᓯᖏᑩ Inuit Literatures », sur inuit.uqam.ca (consultĂ© le )
  9. CĂ©cile Pachocinski, « NAPPAALUK, Mitiarjuk, 2002 Sanaaq, roman translittĂ©rĂ© et traduit de l’inuktitut au français par Bernard Saladin d’Anglure », Études/Inuit/Studies,‎ , p. 245 (lire en ligne)
  10. Mitiarjuk Nappaaluk et Bernard Saladin d'Anglure, Sanaaq: Sanaakkut Piusiviningita unikkausinnguangat : mitiarjuup allatangit, Association Inuksiutiit Katimajiit : Département d'anthropologie, Université Laval, (OCLC 427118262, lire en ligne)
  11. Bernard Saladin d'Anglure, « Art inuit : Mythologies fondatrices Ă  la BNQ », À rayons ouverts,‎ , p. 30 (lire en ligne)
  12. « Les traces de nos pas », Tumivut,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  13. (en) Virginia Paine, « MITIARJUK NAPPAALUK », Bitch Magazine: Feminist Response to Pop Culture,‎ , p. 80 (ISSN 1524-5314)
  14. Mitiarjuk, « L'histoire de Tukirqiq », Tumivut,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  15. « Mitiarjuk Nappaaluk | Collection Musée de la civilisation », sur collections.mcq.org (consulté le )
  16. « Mitiarjuk Nappaaluk | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  17. (en) Collection Winnipeg Art Gallery, « Mitiarjuk Nappaaluk » (consulté le )
  18. « Saviez-vous que ? », Rencontre,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  19. (en) Margery Fee, « Mitiarjuk Nappaaluk », sur thepeopleandthetext.ca, (consulté le )
  20. « Mme. Mitiarjuk Attasie Nappaaluk », sur https://www.gg.ca (consulté le )

Liens externes

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