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Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo

Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo
Image illustrative de l’article Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo
Abréviation MINUK
Type Opération de maintien de la paix
RĂ©solution(s) 1244 (1999)
Adoption
DurĂ©e 22 ans, 6 mois et 14 jours
Siège Pristina (Kosovo)
Représentant spécial Drapeau de l'Afghanistan Farid Zarif
Contribution et personnel
Contributeurs Drapeau de l’Union européenne EULEX Kosovo
Navigation

La Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK, en anglais UNMIK) est une autorité administrative de l'ONU, déployée dans l'ex-province yougoslave du Kosovo.

Elle a été créée par la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU du à la fin de la guerre du Kosovo.

Elle a été remplacée dans ses missions depuis fin 2008 par la mission européenne EULEX au Kosovo tout en étant toujours active.

Missions

Armoiries du gouvernement provisoire du Kosovo.

Le Conseil de sécurité a confié à la mission des Nations unies le soin d’administrer le territoire et les populations du Kosovo, tous les pouvoirs législatifs et exécutifs, ainsi que les pouvoirs judiciaires.

Jamais auparavant l’ONU n’avait-elle Ă©tĂ© investie de pouvoirs aussi vastes, considĂ©rables et importants. Comme l’a soulignĂ© l'ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Kofi Annan, l’Organisation a « l’immense Â» tâche de restaurer un semblant de vie normale dans cette province.

La MINUK Ă©tait mandatĂ©e pour les tâches suivantes :

  • faciliter l’instauration au Kosovo d’une autonomie et d’une auto-administration substantielles ;
  • exercer les fonctions d’administration de base ;
  • faciliter un processus politique visant Ă  dĂ©terminer le statut futur du Kosovo ;
  • faciliter la reconstruction des infrastructures essentielles et l’acheminement de l’aide humanitaire et de secours ;
  • maintenir l’ordre public (mission UNCIVPOL Ă©largie) ;
  • promouvoir les droits de l’homme ;
  • veiller Ă  ce que tous les rĂ©fugiĂ©s et personnes dĂ©placĂ©es puissent rentrer chez eux en toute sĂ©curitĂ© et sans entrave.

Sa mission a nĂ©anmoins Ă©tĂ© entendue au sens large, puisque dès l'automne 1999, Bernard Kouchner, reprĂ©sentant spĂ©cial du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral et chef de la MINUK, dĂ©clarait :

« Il ne s'agit pas uniquement de rĂ©tablir la paix et d'assurer le retour de populations chassĂ©es par la guerre, mais de reconstruire une sociĂ©tĂ© complètement disloquĂ©e, de crĂ©er un environnement dĂ©mocratique, de remettre sur pied une Ă©conomie ruinĂ©e et d'assurer la renaissance d'une culture dont le droit Ă  l'existence a trop longtemps Ă©tĂ© niĂ©[1]. Â»

Piliers de la MINUK

La MINUK, qui travaillait Ă©troitement avec la KFOR, sous commandement de l'OTAN, reposait sur quatre piliers[1] :

  • « l'administration civile, sous l'Ă©gide des Nations unies proprement dites Â» ;
  • « l'aide humanitaire, dirigĂ©e par le HCR Â» ;
  • « le renforcement de la dĂ©mocratie et des institutions, chapeautĂ© par l'OSCE Â» ;
  • « et le dĂ©veloppement Ă©conomique, qui bĂ©nĂ©ficie de l'apport de l'Union europĂ©enne Â» ; la Commission europĂ©enne Ă©tait le principal donateur, avec la crĂ©ation d'une « Equipe d'intervention au Kosovo Â», disposant d'un budget de 150 millions de dollars pour 1999[1].

L'UNICEF, l'OMS et des ONG ont également participé au rétablissement des infrastructures d'éducation et de santé[1].

Activités

La MINUK a mis sur pied, le , un Conseil de transition du Kosovo, « plus haut organe consultatif politique placĂ© sous la houlette de la MINUK Â» selon le directeur de cette dernière, Bernard Kouchner[1]. Selon Kouchner (1999) :

« Il offre aux principaux partis politiques et groupes ethniques - Ă  savoir la Ligue dĂ©mocratique du Kosovo, l'ArmĂ©e de libĂ©ration du Kosovo, des membres des communautĂ©s serbe, bosniaque et turque, des indĂ©pendants et d'autres reprĂ©sentants du Kosovo - l'occasion de contribuer directement au processus dĂ©cisionnel de la MINUK[1]. Â»

Ă€ l'automne 1999, dans le cadre de la mission UNCIVPOL, elle avait Ă©galement Ă©tabli une Police internationale des Nations unies (UNIP) forte de 3 500 hommes armĂ©s, chargĂ©e du maintien de l'ordre et de la mise sur pied d'un Service de police du Kosovo (KPS) en collaboration avec l'OSCE [1]. L'UNIP effectuait des patrouilles conjointes avec la KFOR, et a progressivement pris en charge les dĂ©tentions effectuĂ©es par cette dernière (voir la dĂ©cision de la CEDH Behrami c. France et Saramati c. France, Allemagne et Norvège, 2006)[1]. Les effectifs de la police CIVPOL de la MINUK Ă©taient descendus Ă  2 500 hommes en .

En 2007, des policiers de la MINUK ouvrent le feu sur une manifestation du mouvement Vetëvendosje et tuent deux personnes[2].

Représentants spéciaux du Secrétaire général de l'ONU au Kosovo, chefs de la MINUK


Conflit avec le gouvernement kosovar de Ramush Haradinaj

En , le gouvernement kosovar de Ramush Haradinaj refuse toute communication avec la MINUK, considĂ©rant qu'elle ne dĂ©fendait pas les intĂ©rĂŞts des populations albanaises du Kosovo[3]. La MINUK avait en effet dĂ©clarĂ© dans un rapport que la taxe de 100 % mise en place contre la Serbie et la Bosnie-HerzĂ©govine Ă©tait contre-productive et possiblement illĂ©gale selon les termes de l'accord de libre-Ă©change signĂ© par le Kosovo[3],[4].

Références

  1. Bernard Kouchner, Le défi posé par la reconstruction du Kosovo, Revue de l'OTAN, Edition Web, Vol. 47 - No. 3, Automne 1999, p. 12-15.
  2. « Essor d’une gauche souverainiste au Kosovo Â», Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) « Haradinaj says communication has been cut with UN mission - English - on B92.net Â», sur B92.net (consultĂ© le )
  4. (en) « UN secretary-general's Kosovo report - - on B92.net Â», sur B92.net (consultĂ© le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes