Ministère Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu (1)
Le premier ministère d’Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu est un ministère de la Restauration conduit par le duc de Richelieu qui dure du au , sous le règne de Louis XVIII.
Président du Conseil | Duc de Richelieu |
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Formation | |
Fin | |
Durée | 3 ans, 3 mois et 3 jours |
Composition
Présidence du Conseil
Fonction | Image | Nom |
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Président du Conseil des ministres | Armand-Emmanuel du Plessis, duc de Richelieu |
Ministères
Sous-secrétariats d’État
L’ordonnance du prévoit qu’un sous-secrétaire d’État peut être adjoint si nécessaire à un ministre. La mission du sous-secrétaire d’État porte alors sur l’ensemble de l’administration du ministère, par délégation du ministre.
Fonction | Image | Nom |
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Sous-secrétaire d’État à l’Intérieur | Louis, comte Becquey (du au ) | |
Christophe, comte de Chabrol (du au ) | ||
Sous-secrétaire d’État à la Justice | Charles, baron de Trinquelague (du au ) | |
Auguste, comte Ravez (du au ) | ||
Sous-secrétaire d’État à la Guerre | Michel, vicomte Tabarié (du au ) | |
Pierre-Alexandre-Joseph, chevalier Allent (du au ) | ||
Sous-secrétaire d’État aux Finances | François-Marie-Pierre Roullet, baron de La Bouillerie (du au ) |
Actions
Nommé par le roi Louis XVIII le en remplacement du ministère Talleyrand, le ministère Richelieu est notamment composé d’ultras-royalistes, de contre-révolutionnaires, souvent hostiles aux révolutionnaires et aux partisans de l’empire, à la suite de leur victoire à la « Chambre introuvable » (350 sièges sur 398) en . Les ultras éditent une série de « lois répressives » entre et , souvent édulcorées par la clémence du roi Louis XVIII. La « terreur légale », expression de Pouthas, arrête d’un côté 70 000 personnes pour motifs politiques, mais de l’autre, la loi d’amnistie de janvier 1816, reprenant la liste de coupables de Fouché, ne maintien des poursuite que pour 19 personnes. La chambre devenue « plus royaliste » que le roi agitait les tensions, et Louis XVIII, modéré, après avoir limogé le comte de Vaublanc, ministre de l'intereur ayant échoué à faire voter le projet de loi electorale, ultraroyaliste, finit par procéder à la dissolution de la chambre le . Chateaubriand s’insurge et proclame une phrase célèbre : « le roi règne mais ne gouverne pas ». C’est l’échec des ultras, trop radicaux. Les purs libéraux entrent dans la majorité. Ils souhaitent une application stricte de la Charte, par sa lecture « parlementaire ». Les constitutionnels modérés sont les plus nombreux. Le duc de Richelieu fait passer des lois libérales : loi Lainé (1817) simplifie le vote par le suffrage direct et favorise la bourgeoisie urbaine libérale, la loi Gouvion-Saint-Cyr qui organise le recrutement militaire par tirage au sort. Les nobles n’entrent plus automatiquement en tant qu’officier.
Ce ministère va disparaître trois ans plus tard sur « fond d’intrigues »[1]. Les constitutionnels ne trouvent pas de véritable point d’appui dans l’espace politique défini par une Charte que la droite n’a jamais vraiment acceptée. L’assise de ce pouvoir technocratique, isolé dans un vote censitaire élitiste, reste trop étroite pour convaincre les classes moyennes. Aux élections partielles, en 1817, une nouvelle gauche libérale, celle des indépendants, conteste les mesures des constitutionnels et opère une percée politique (25 députés en 1817, 45 en 1818, 90 en 1819). L’élection, parmi eux, du général Foy, héros de la gauche, de l’abbé Grégoire, député de l’Isère, ancien évêque montagnard, régicide, fait scandale dans les rangs de l’assemblée. La droite exige alors une nouvelle loi électorale pour enrayer cette poussée de la gauche. Elle dénonce les lois de Serre sur la presse, jugées trop libérales[2].
Tentant en vain un rapprochement avec la droite ultra, le duc de Richelieu perd la confiance d’une partie du centre et entre en rivalité ouverte avec son ministre de la police Élie Decazes, qui se rapproche des doctrinaires. La crise atteint son paroxysme le , où Richelieu présente sa démission au roi avec les ministres qui lui sont restés fidèles. Appelé le 23 décembre à former un nouveau gouvernement, Richelieu n’y parvient pas et présente une nouvelle fois sa démission le 26 décembre[3]. Le 29 décembre, un nouveau ministère est alors formé sous la présidence nominale du général Dessolle.
Voir aussi
Source
- Emmanuel de Waresquiel et Benoît Yvert, Histoire de la Restauration (1814-1830) : Naissance de la France moderne, Paris, Éd. Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1996), 499 p. (ISBN 2-262-01901-0), p. 487
Notes et références
- de Waresquiel et Yvert 2002, p. 251.
- La France du XIXe siècle, p. 87.
- de Waresquiel et Yvert 2002, p. 252.