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Mildred Clary

Mildred Clary, née le à Paris[1], de mère française et de père anglais[1], et morte à Paris le [2] - [3], est une productrice de radio et de télévision et une écrivaine française.

Mildred Clary
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Mildred Joy Kennard
Nationalité
Activités
Père
Roderick Vivian Kennard (d)
Mère
Jeanne Thomas (d)
Conjoint
René de Obaldia (de à )
Enfants
Claire de Obaldia (d)
Gilles de Obaldia (d)
Autres informations
A travaillé pour
Instrument

Biographie

Mildred Clary naît à Paris dans une famille mélomane et musicienne. Son père lui fait découvrir les richesses de la musique de luth ancienne et sa mère est pianiste, élève de Ricardo Viñes et Marguerite Long. Mais elle ne se mettra elle-même qu'assez tard à la musique. Elle commence une carrière de concertiste à la guitare puis au luth et joue de la musique de scène dans la fosse du Old Vic Theatre de Londres.

Ayant décidé de quitter l'Angleterre pour s'installer en France, elle demande au directeur du Old Vic des recommandations auprès de metteurs en scène français. Celui-ci l'adresse à Jean Vilar et à Jean-Louis Barrault qui, tous deux, l'engagent. Car, dans les années 1950, elle est l'une des rares, en France, à jouer du luth à une époque où peu de facteurs fabriquent de tels instruments. Elle rencontre Geneviève Thibault, comtesse Hubert de Chambure, fondatrice de la Société de musique d'autrefois et future conservatrice du Musée instrumental du Conservatoire de Paris, qui lui prête un instrument ancien original de sa riche collection personnelle. Mildred Clary joue sous la direction de Pierre Boulez et de Hermann Scherchen au Domaine musical et participe à de nombreuses musiques de scène au luth pour Jean Vilar. Elle enregistre, en 1956, Le Tombeau de Claude Debussy de Manuel de Falla, reproduit dans le coffret anthologique Les Introuvables de Manuel de Falla (EMI, 1996). Elle gravera également, pendant les années cinquante et soixante, différents microsillons de musique ancienne au luth, en solo ou avec des chanteurs (notamment avec les ensembles vocaux de Philippe Caillard et Roger Blanchard, ou avec le ténor Yves Tessier et la soprano Chanterelle Lanza del Vasto pour les firmes Erato, Ducretet Thomson, Vega et Studio SM). Elle y témoigne d'une très fine sensibilité musicale.

En 1955, elle devient productrice d'émissions de radio pour la radiodiffusion française puis pour France Culture et France Musique. Elle produit d'abord une série intitulée Poète, prends ton luth, dans laquelle elle intervient en tant qu'instrumentiste. Elle abandonnera ensuite l'instrument pour des "raisons physiologiques" (maux articulaires, dos), ainsi qu'elle le confiera à Olivier Germain-Thomas dans l'émission "For intérieur" diffusée en 2005 par France Culture, pour ne se consacrer qu'aux émissions qu'elle anime désormais. La première des séries fleuves qu'elle produira à la radio sera Musica Britannica. Elle s'intéresse aux musiques de l’Inde (un pays qu'elle adorait et avait souvent visité) et du Japon, ainsi qu'aux compositeurs du XXe siècle tels que Jean Sibelius, Benjamin Britten et Olivier Greif, aux chefs d’orchestre, aux grands interprètes et aux hauts lieux de la musique en Europe et à travers le monde[4]. Elle réalise des entretiens avec des peintres, comme Jean Bazaine, ou produit une série culinaire, les Mets et les notes, pour France Musique, dont les invités réalisent des recettes en temps réel (la cuisson ou la préparation étant "meublées" par des musiques en relation avec le thème gastronomique). Avec sa complice la réalisatrice Annie Roger, elle livre de la très belle ouvrage, proposant des émissions très élaborées qui pourtant ne perdent jamais le naturel évocateur du reportage sur le vif, lorsqu'elle sort des studios de la Maison de la radio.

À la télévision, elle produit notamment Un ton au-dessus, pour la Première chaîne de l’ORTF (1972-1973), La musique buissonnière, pour France 3 (1975 à 1977), La Leçon de musique, pour TF1 (1976 à 1982) et Opus, pour Arte (1989-1996). Son champ d’intérêt était très vaste, de la musique indienne (le grand cinéaste indien Satyajit Ray réalise sa Leçon de musique sur les musiques du nord de l'Inde) jusqu’à la musique contemporaine occidentale en passant par le jazz.

Claude Samuel, Ă©galement producteur Ă  France Musique et ancien directeur de la musique de Radio France, rappelle que, pendant l'annĂ©e Mozart, elle assura une Ă©mission quotidienne qui donna naissance Ă  un CD, Mozart : l’ultime traversĂ©e. Elle demanda que figure sur le coffret une phrase du thĂ©ologien suisse Karl Barth : « Je ne suis pas sĂ»r que les anges, lorsqu’ils sont en train de glorifier Dieu jouent de la musique de Bach ; je suis certain, en revanche, que lorsqu’ils sont entre eux, ils jouent du Mozart et que Dieu aime alors tout particulièrement les entendre… »

Claude Samuel souligne dans son hommage, où il évoque « cette voix teintée d’un délicieux accent anglais, (...) sa très vaste culture, son perfectionnisme, son inquiétude aussi », que « Mildred Clary n’a cessé de prouver qu’on pouvait dans le même temps aimer Mozart, s’intéresser aux musiciens de l’Inde et du Japon, et fréquenter assidûment les concerts de musique nouvelle. Et c’est avec cette ouverture d’esprit, et avec le soin de la vérité et du détail qui la caractérisait, qu’elle fit œuvre de musicologue[5]. »

Son confrère Renaud Machart lui a rendu hommage sur France Musique du 20 au dans le cadre de la série "Grandes figures".

Elle fut la première épouse de René de Obaldia.

Ĺ’uvres

  • 2000 : Georg Friedrich Haendel, avec Jean-Claude Donda, illustrĂ© par Charlotte Voake - Gallimard Jeunesse/ Erato (ISBN 2070542009)
  • 2002 : Madeleine Milhaud - Mon XXe siècle (ISBN 2-913575-51-X)
  • 2005 : George Gershwin - Une rhapsodie amĂ©ricaine - Pygmalion (ISBN 2-85704-963-3)
  • 2006 : Benjamin Britten ou le mythe de l'enfance - Buchet/Chastel (ISBN 2-283-02183-9)
  • 2006 : Mozart : La lumière de Dieu, avec RenĂ© de Obaldia (ISBN 2-85704-882-3)
  • 2011 : Hommage au pianiste catalan Ricardo Viñes (1875-1943) sous forme d’un livre-disque pour Actes Sud, qui paraĂ®tra en .

Distinctions

1988 : Grand Prix de la radio, par la Société des gens de lettres

Hommages

  • France Musique lui a rendu hommage du 20 au dans le cadre de la sĂ©rie Grandes figures[6].
  • Le ministre de la Culture FrĂ©dĂ©ric Mitterrand lui rend hommage en Ă©voquant « une des voix marquantes de France Culture et France Musique qui a su interviewer de nombreuses figures de la musique du XXe siècle avec ce tact et ce talent si particulier. On se souvient tous des longs Ă©changes radiophoniques Ă©mouvants, notamment avec Madeleine Milhaud, autour de la vie et des Ĺ“uvres des crĂ©ateurs talentueux qu'elle savait si bien nous faire aimer[7]. »

Notes et références

  1. "Frédéric Mitterrand rend hommage à Mildred Clary", Le Télégramme, 21 novembre 2010.
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. [http://www.le-media.fr/deces-de-mildred-clary-dans-sa-quatre-vingtieme-annee.html "Décès de Mildred Clary dans sa quatre-vingtième année", Le Média, 19 novembre 2010.
  4. France Musique, annonce de la mort de Mildred Clary.
  5. Quand les anges jouent Mozart, hommage de Claude Samuel.
  6. Hommage Ă  Mildred Clary, France Musique
  7. Hommage à Mildred Clary, 20 novembre 2010, par Frédéric Mitterrand.

Liens externes

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