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Michel Soutif

Michel Soutif nĂ© Ă  Paris le et mort Ă  Meylan le , est un physicien français, connu pour sa contribution au dĂ©veloppement de l'UniversitĂ© de Grenoble dans les annĂ©es 1950 et 1960. Il est Ă©galement connu pour son travail sur la rĂ©sonance magnĂ©tique nuclĂ©aire, le rayonnement micro-ondes et la rĂ©sonance de spin Ă©lectronique. Ancien Ă©lĂšve de l'École normale supĂ©rieure, il a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  la fin de sa thĂšse par Louis NĂ©el Ă  rejoindre l'UniversitĂ© de Grenoble, oĂč il a crĂ©Ă© le Laboratoire de spectromĂ©trie physique. Il est reconnu non seulement pour ses rĂ©alisations scientifiques, mais aussi pour l'exceptionnelle clartĂ© de son enseignement.

Michel Soutif
Michel Soutif en 2002.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  94 ans)
Meylan
Nationalité
Formation
Activité
PĂšre
Edmond Soutif (d)
Autres informations
Distinction

Parcours scolaire

Michel Soutif Ă©tait le fils d'Élise Baudoin et d'Edmond Soutif, sous-directeur au MinistĂšre des Finances, chargĂ© des finances des hĂŽpitaux de Paris.

Michel a fait ses études au Lycée Michelet de Vanves, puis a rejoint le lycée Saint-Louis à Paris, pour préparer les grandes écoles scientifiques. En 1942, il a réussi le concours d'entrée à l'ENS, au premier rang.

Les conditions de vie dans le Paris occupé de la guerre étaient rudes, voire dangereuses, et de nombreux étudiants de l'ENS étaient actifs dans la Résistance. La famille Soutif vivait dans un appartement du boulevard Saint-Michel, et son pÚre a été plusieurs fois suspectés, non sans raison, d'avoir pris part à la résistance. Plusieurs alertes ont alors convaincu Michel Soutif de la nécessité de la paix et de la collaboration entre les nations.

Parcours universitaire

AprÚs sa thÚse, avec l'aide du Centre national d'études des télécommunications (CNET), il construit la premiÚre liaison téléphonique hertzienne reliant le mont Boron de Nice avec la Corse. AprÚs ces débuts en 1948, à l'arrivée de Soutif au laboratoire de physique générale de Grenoble, une branche d'Alcatel spécialisée dans l'étude des rayonnements centimétriques s'installe dans le laboratoire. Son généreux financement permet l'achat d'une partie substantielle de l'équipement scientifique de ce qui allait devenir le Laboratoire de spectrométrie physique (LSP).

Son invitation par Louis NĂ©el est motivĂ©e par le retard pris par la science en France Ă  cause de la guerre, et Ă  l'urgence de reconstruire une infrastructure scientifique. À son arrivĂ©e Ă  Grenoble, Soutif trouve peu d'Ă©quipement au LPG, mais rĂ©ussit Ă  rĂ©cupĂ©rer un Ă©lectro-aimant Ă  Bordeaux qui, malheureusement, a besoin d'un courant trĂšs Ă©levĂ©. Pour l'alimentation Ă©lectrique, il utilise des batteries rĂ©cupĂ©rĂ©es sur sous-marin allemand capturĂ©, mais il doit ensuite construire un gĂ©nĂ©rateur Ă©lectrique de les recharger. Par de telles prouesses techniques et relationnelles, il est capable de construire en quelques annĂ©es un laboratoire performant et d'attirer des jeunes chercheurs fraĂźchement diplĂŽmĂ©s de l'ENS. Il devient directeur de la section « gĂ©nie atomique » de l’Institut polytechnique de Grenoble de 1955 Ă  1963. En 1958, il devient directeur du Laboratoire de Physique GĂ©nĂ©rale, puis en 1966, il fonde le Laboratoire de spectromĂ©trie physique[1] devenu en 2011 le Laboratoire interdisciplinaire de physique.

Au cours de cette pĂ©riode, Soutif joue un immense rĂŽle dans l'expansion de l'enseignement de la physique Ă  l'universitĂ© scientifique et mĂ©dicale de Grenoble ainsi qu'au centre universitaire de Savoie Ă  ChambĂ©ry[2]. Il encourage Ă©galement le personnel du laboratoire Ă  participer au projet franco-allemand de rĂ©acteur de l'Institut Laue-Langevin en cours de construction Ă  l'autre bout de Grenoble. Ce projet a Ă©tĂ© inspirĂ© par Louis NĂ©el et Erwin Lewy-Berthaut de Grenoble ainsi que par Heinz Maier-Leibnitz de la Technische Hochschule MĂŒnchen, en Allemagne. Cet institut international sera rejoint plus tard par d'autres pays et deviendra un atout majeur dans le dĂ©veloppement scientifique de Grenoble.

En 1971 Soutif devient président de l' Université Scientifique et Médicale de Grenoble. Dans les années 1980, un deuxiÚme équipement scientifique majeur rejoint la scÚne grenobloise : l'Installation Européenne de Rayonnement Synchrotron (ESRF), qui produit ses premiers faisceaux de rayons X en 1992, et reçoit ses premiers utilisateurs en 1994[3]. La décision initiale avait opté pour installer l'ESRF à Strasbourg, mais Michel Soutif a défendu le dossier scientifique de Grenoble devant les autorités politiques, notamment Louis Mermaz. Ce dernier choix a finalement été confirmé par le Président de la République, François Mitterrand.

AprĂšs son dĂ©part Ă  la retraite, Michel Soutif s'est intĂ©ressĂ© Ă  l'histoire et au dĂ©veloppement de la science en Asie, et tout particuliĂšrement en Chine, et il a publiĂ© plusieurs ouvrages sur ce sujet. Michel Soutif a Ă©tĂ© prĂ©sident de l'AcadĂ©mie delphinale de 2004 Ă  2006 et a enseignĂ© jusqu'Ă  la fin de sa vie Ă  l’universitĂ© inter-Ăąge du DauphinĂ©, oĂč plusieurs de ses confĂ©rences sont accessibles sur le web[4].

Publications

  • La Spectroscopie hertzienne, Dunod (1960).
  • Physique neutronique, Presses Universitaires de France (1962).
  • Les Vibrations, La Propagation, La Diffusion, Dunod UniversitĂ© (1970).
  • L'Asie, source de sciences et de techniques, EDP Sciences (1995).
  • Naissance de la physique, de la Sicile Ă  la Chine, EDP Sciences (2002).
  • Grenoble, carrefour des sciences et de l'industrie, Collection Les Patrimoines - Ă©ditĂ© par le DauphinĂ© LibĂ©rĂ© (2005)
  • Fondements des civilisations de l'Asie, EDP Sciences - Collection: Sciences et Histoire (2009).
  • Naissance et diffusion de la physique, EDP Sciences (2014).

Prix

Distinctions

Notes et références

  1. placegrenet.fr du 16 mars 2016, UniversitĂ© et personnalitĂ©s politiques rendent hommage Ă  Michel Soutif, ”physicien pionnier”
  2. RenĂ© Favier, ‘’Le Roman de l’UniversitĂ©, Grenoble 1339-2016’’, Presses Universitaires de Grenoble, UGA Editions (2017) (ISBN 978-2-7061-2710-6)
  3. (en) « ESRF history »
  4. « Michel Soutif UIAD conferences » (consulté le )
  5. http://www.academie-sciences.fr/archivage_site/activite/prix/laureat_villemot.pdf

Liens externes

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