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Messe solennelle (Berlioz)

La Messe solennelle est une œuvre liturgique du compositeur français Hector Berlioz. Elle est composée en 1824, alors que le compositeur a 20 ans, et est jouée pour la première fois dans l'église Saint-Roch à Paris le puis à l'église Saint-Eustache en 1827. Par la suite, Berlioz affirme avoir détruit toute la partition, excepté un mouvement, le Resurrexit. Cependant, en 1991, un organiste et chef de chœur belge, Frans Moors, découvre une partition de l'œuvre à Anvers, manuscrit offert par Berlioz à Antoine Bessems. La première représentation moderne a été dirigée par le chef d'orchestre John Eliot Gardiner dans l'église Saint Petri à Brême le et le premier enregistrement mondial, télévisé et discographique, a eu lieu le dans la basilique de Vézelay sous la baguette de Jean-Paul Penin, à la tête du choeur et de l'orchestre de la Philharmonie Nationale de Cracovie, avec le patronage de la Présidence de la République française et de l'UNESCO.

La Messe solennelle

Présentation

Après une courte introduction orchestrale, l’œuvre est découpée en quatorze mouvements, qui correspondent à l’Ordinaire de la liturgie (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei), dont à certains des versets est réservé un développement particulier, ce qui les fait gratifier d’un numéro entier. Il s’agit, dans le Gloria, du Gratias et du Quoniam ; et dans le Credo, de l’Incarnatus, du Crucifixus et du Resurrexit. Mais l’œuvre contient également, n’appartenant pas à l’Ordinaire de la messe, un Motet pour l’offertoire, un O Salutaris, et, pour l’époque (Restauration), l’habituel Domine salvum fac Regem nostrum, qui reprenait la tradition liturgique française de l’Ancien Régime. L’orchestre est classique, bois par deux, quatre cors, deux trompettes, trois trombones, timbales, cymbales et tam-tam (pas de grosse caisse), une harpe. Deux instruments, propres à l’ancienne musique d'église, le buccin et le serpent, ont quelques interventions ponctuelles. Les solistes sont au nombre de trois, soprano, ténor et basse, et le chœur est divisé en quatre parties, nommées, selon la coutume de l’époque (chœurs exclusivement masculins), Dessus, Hautes-contre, Tailles et Basses-tailles. De l’ensemble se détache le Resurrexit, proprement inouï pour l’époque, surtout pour une messe, d’autant qu’il émane du génie brut d’un très jeune musicien qui connaissait à peine les règles de l’écriture classique. Il en reprendra d’ailleurs des éléments, dans son opéra Benvenuto Cellini, ainsi que dans son Requiem. Quant au thème de la Scène aux Champs de la Symphonie Fantastique, il s’agit de celui du verset Gratias agimus Tibi, extrait du Gloria, et le thème de l’Agnus Dei du Te Deum, de trente ans postérieur, est celui de l’Agnus Dei, c’est dire l’importance et la fertilité de cette œuvre juvénile. Mais ces réemplois, allant toujours dans le sens d’une amplification d’effets musicaux dont il nous est donc impossible de nous abstraire, auditeurs modernes, placent également, et d'une manière très intéressante, cette Messe Solennelle au cœur du débat sur l’« authenticité » historique d’une œuvre d’art, et musicale en particulier.

Enregistrements

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Messe solennelle (Berlioz) » (voir la liste des auteurs).
  • Notes du livret de l'enregistrement de Penin (voir section enregistrement)
  • Notes du livret de l'enregistrement de Gardiner (voir section enregistrement)
  • Berlioz: MĂ©moires, Paris, Garnier-Flammarion, 1969.
  • David Cairns: Berlioz: The Making of an Artist (le premier volume de sa biographie de Berlioz), AndrĂ© Deutsch, 1989) (ISBN 9780140287264)
  • Hugh Macdonald: Berlioz ("The Master Musicians", J.M.Dent, 1982)
  • Berlioz: Memoirs (Dover, 1960)
  • Association Nationale Hector Berlioz, Bulletin de liaison n°44, .

Liens externes


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