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Menhir de la RĂ©publicaine

Le menhir de la Républicaine, dénommé parfois menhir de Morgat, est un menhir situé sur la commune de Crozon, dans le département du Finistère en France.

Menhir de la RĂ©publicaine
Image illustrative de l’article Menhir de la Républicaine
Le menhir dressé et la pierre couchée.
Présentation
Nom local Menhir de Morgat
Type menhir
PĂ©riode NĂ©olithique
Visite accès libre
Caractéristiques
Matériaux grès
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 14′ 14″ nord, 4° 28′ 39″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
Département Finistère
Commune Crozon
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Menhir de la RĂ©publicaine
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Menhir de la RĂ©publicaine
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Menhir de la RĂ©publicaine

Historique

En 1835, de Fréminville mentionne deux menhirs, l'un renversé gisant au sol de sept pieds de longueur et l'autre « resté debout de dix pieds de haut »[1] et signale la présence d'un troisième menhir à peu de distance de « 6 pieds de haut seulement »[1]. En 1844, de Fréminville corrige sa description et désigne « deux menhirs de 3 à 4 mètres de haut »[2]. En 1876, Le Men mentionne trois menhirs qui, « entre l'anse de Morgat et la pointe de Trébéron, semblent être les restes d'un alignement »[3]. Sur une carte légendée de l'ouvrage de Le Pontois, le menhir est figuré sous le nom de « menhir de Morgat ». Durant la première moitié du XXe siècle, le menhir debout est représenté sur de nombreux clichés photographiques et dessins sous le nom de « menhir de la Républicaine »[Note 1], cette dénomination semblant provenir de l'existence à proximité d'un fort construit sous la République, le site est alors un lieu de promenade apprécié par les habitants et les enfants se plaisent à tenter d'escalader le menhir[4]. En 1938, le conseil municipal de Crozon demande le classement du site et en 1941 une nouvelle demande est formulée pour classer la pointe du Menhir au titre des sites pittoresques[5]. En 1942, le propriétaire du terrain le cède à la commune sous réserve qu'il soit conservé en l'état et maintenu libre d'accès[5].

En 1944[5], l'armée allemande fait dynamiter le menhir craignant qu'il ne serve d'amer pour les Alliés[Note 2]. A partir de 1962, un particulier, P. Dantan, architecte à Saint-Cloud qui passait ses vacances à Crozon, se prend de passion pour le menhir. Il relève minutieusement les dimensions des différents fragments et parvient à la conclusion que sa restauration est possible. Malgré ses multiples démarches auprès de la commune et de la DRAC, il finit par renoncer à son projet en 1974 devant l'indifférence locale[4]. En 1989, la commune fait ériger un faux menhir à une dizaine de mètres plus au sud mais face aux réactions défavorables des Crozonais, l'initiative est rapidement abandonnée[4].

Face sud du menhir.

Description

Le menhir a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© sur un promontoire rocheux Ă  environ 80 m d'altitude constituant un belvĂ©dère embrassant l'anse de Morgat et au-delĂ  toute la Baie de Douarnenez. Le menhir brisĂ© mesurait 3,30 m hors sol et la pierre renversĂ©e mesure 3,60 m. Les dimensions donnĂ©es par Le Men sont donc erronĂ©es et doivent correspondre Ă  une conversion en mètres de celles donnĂ©es en pieds par de FrĂ©minville dans son premier descriptif, mesures corrigĂ©es dans son second descriptif de 1844, quant au troisième menhir citĂ©, Le Men est assez imprĂ©cis et il pourrait s'agir du plus grand des menhirs de Raguenez[6] situĂ© Ă  plus de km.

Le menhir est en grès d'origine locale.

La fouille prĂ©alable du site a permis de dĂ©couvrir la fosse de calage du menhir, de forme ovalaire, mesurant 2,40 m de long sur 1,60 m de large et 0,65 m de profondeur. Le calage Ă©tait assurĂ© par des blocs de grès de petite dimension (de 20 Ă  40 cm) mĂ©langĂ© Ă  une couche de terre jaunâtre comportant quelques charbons de bois. L'Ă©tude de cette fosse a permis de dĂ©monter que l'Ă©rection du menhir s'est rĂ©alisĂ©e par un relevage de la pierre depuis le sud[4]. Vingt-six petits tessons de poterie en mauvais Ă©tat ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans l'angle sud-est de la fosse : ils ont souffert de l'aciditĂ© du sol et probablement Ă©tĂ© endommagĂ©s par l'explosion des charges d'explosifs placĂ©es Ă  la base du menhir. Cette poterie comporte un dĂ©graissant formĂ© par un granite broyĂ©, roche absente de la presqu’île, mais très prĂ©sente au-delĂ [4].

La restauration a consisté à assembler les six fragments par goujonnage et collage avec une résine appropriée. Les manques ont été comblé avec du ciment et masqués par un mortier de chaux. La base du menhir, trop fragile, a été remplacée par un coffrage en béton armé sculpté pour lui redonner sa forme originelle connue d'après les documents anciens[4].

Folklore

Selon une tradition recueillie en 1909 par J. Le Berre et rapportée par G. Guénin « sur la colline qui domine les grottes de Morgat, il y a deux menhirs, dont l'un est renversé. [...]Si les jeunes filles consentent à s'asseoir sur le menhir renversé, elles sont absolument sûres de se marier dans l'année »[7].

Notes et références

Notes

  1. Et diverses dénominations fantaisistes, comme « menhir de Laber » (le site de l'Aber est distant de plus de 2 km), ou indiquant l'existence d'un menhir et d'un dolmen (la pierre couchée au sol).
  2. Le panneau touristique installé sur place indique une destruction en 1942 ou 1943.

Références

Annexes

Bibliographie

  • Chevalier de FrĂ©minville, AntiquitĂ©s de la Bretagne, Brest, Lefournier et Deperiers, 1827-1837 (BNF 30463352)
    7 parties en 4 vol. Monuments du Morbihan ; Finistère. - 2 vol. ; Côtes du Nord
  • Chevalier de FrĂ©minville, Le Guide du voyageur dans le dĂ©partement du Finistère, ou Description des monuments anciens et modernes et autres objets curieux qu'il renferme, Brest, A. Proux, , 292 p. (BNF 30463355), p. 119
  • Georges GuĂ©nin, « Pierres Ă  lĂ©gendes de la Bretagne. [Un faux-titre porte : G. Guenin. Le Folklore prĂ©historique de la Bretagne, prĂ©cĂ©dĂ© d'une bibliographie par P. Saint-Yves.] », dans Corpus du folklore prĂ©historique en France et dans les colonies françaises, Paris, J. ThiĂ©baud, (BNF 34088552, lire en ligne), p. 350
  • Michel Le Goffic, Le menhir de la RĂ©publicaine Ă  Crozon (Finistère), Quimper, Service dĂ©partemental d'archĂ©ologie, , 27 p. (lire en ligne)
  • BĂ©nard Le Pontois, Le Finistère prĂ©historique, Paris, Édition Nourry, , 337 p.
  • RenĂ©-François Le Men, « Statistique monumentale du Finistère (Ă©poque celtique) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du Finistère, vol. 4,‎ , p. 94 (lire en ligne)
  • Jean Mornand (prĂ©f. Michel Le Goffic), PrĂ©histoire et protohistoire en Presqu'Ă®le de Crozon : Inventaire des mĂ©galithes (Crozon, LanvĂ©oc), t. I, Etre Daou Vor, , 272 p. (ISBN 2950909116), p. 62-65


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