Meng Wanzhou
Meng Wanzhou (en chinois : ćæè), aussi connue sous les noms de Sabrina Meng et de Cathy Meng, est une femme d'affaires chinoise, nĂ©e le Ă Chengdu. Vice-prĂ©sidente du conseil d'administration et directrice financiĂšre de la sociĂ©tĂ© Huawei, elle est arrĂȘtĂ©e le au Canada, Ă la demande de la justice amĂ©ricaine, puis remise en libertĂ© sous caution. Elle risque cependant d'ĂȘtre extradĂ©e vers les Ătats-Unis. En septembre 2021, un accord scellĂ© entre le dĂ©partement de la Justice amĂ©ricain et Meng Wanzhou met fin aux poursuites contre elle. Elle rejoint immĂ©diatement Shenzhen.
Vice-présidente Huawei Technologies | |
---|---|
depuis | |
Directrice financiĂšre Huawei Technologies | |
depuis |
Naissance | |
---|---|
Nom dans la langue maternelle |
ćæè (MĂšng WÇnzhĆu) |
Nationalité | |
Formation |
Huazhong University of Science and Technology (d) |
Activités | |
Période d'activité |
depuis |
PĂšre | |
MĂšre |
Meng Jun (d) |
Fratrie |
Ren Ping (d) |
Conjoint |
Liu Xiaozong (d) |
A travaillé pour |
Huawei Technologies (depuis ) |
---|---|
Site web |
Biographie
Meng Wanzhou est née en 1972, en pleine révolution culturelle chinoise, à Chengdu, dans la province du Sichuan. Elle est la fille de Ren Zhengfei, fondateur de la plus grande société privée de Chine, le géant des télécommunications Huawei, et de sa premiÚre femme, Meng Jun[1].
En 1992, elle interrompt sa scolaritĂ© pour travailler pendant un an Ă la China Construction Bank avant de rejoindre Huawei, une entreprise rĂ©cemment fondĂ©e (en 1987) par son pĂšre, pour y travailler comme secrĂ©taire. En 1997, elle reprend des Ă©tudes supĂ©rieures en comptabilitĂ© et obtient une maĂźtrise Ă la Huazhong University of Science and Technology. De retour Ă Huawei, elle en devient vers 2010 la directrice financiĂšre, et, en , la vice-prĂ©sidente du conseil d'administration[1] - [2]. Elle se marie Ă un employĂ© de longue date de l'entreprise ; le couple a deux enfants. Son mari quitte finalement Huawei, oĂč il Ă©tait devenu directeur commercial principal, pour prendre la prĂ©sidence du conseil de la Shenzhen Qingfu Investment Company.
Elle est présentée comme une héritiÚre potentielle de son pÚre à la direction de l'entreprise[3]. En 2017, le magazine Forbes la classe au huitiÚme rang de sa liste des femmes d'affaires les plus remarquables de Chine[4].
Le , elle est arrĂȘtĂ©e au Canada Ă la demande des Ătats-Unis, qui l'accusent d'avoir montĂ© un rĂ©seau financier destinĂ© Ă contourner les sanctions unilatĂ©rales imposĂ©es par les Ătats-Unis Ă l'Iran[3]. Elle est remise en libertĂ©, sous caution, le , mais reste en attente dâune premiĂšre audience dâextradition, finalement examinĂ©e en [5].
Le , le gouvernement fĂ©dĂ©ral des Ătats-Unis dĂ©pose des accusations criminelles contre Huawei, la filiale amĂ©ricaine de Huawei, et une entreprise, Skycom, accusĂ©e d'ĂȘtre une filiale iranienne de Huawei[6]. Selon ces accusations, Meng Wanzhou a utilisĂ© deux sociĂ©tĂ©s Ă©crans, Skycom et Canicula Holdings, pour vendre des Ă©quipements tĂ©lĂ©coms Ă l'Iran en 2010, en contravention des sanctions. Avec ces mĂȘmes artifices, Huawei aurait commercĂ© avec la Syrie jusqu'en 2017[7].
Plusieurs accusations criminelles sont Ă©mises spĂ©cifiquement par les Ătats-Unis contre Meng Wangzhou : fraude bancaire ; fraude Ă©lectronique ; complot en vue de commettre Ă la fois une fraude bancaire et une fraude Ă©lectronique[8] - [9] - [10]. Ces accusations de fraude sont importantes pour mener Ă son terme la procĂ©dure d'extradition, la dĂ©fense de Meng Wanzhou s'appuyant en effet sur le fait qu'une violation des sanctions amĂ©ricaines sur l'Iran n'est pas un dĂ©lit au Canada pour tenter de bloquer cette procĂ©dure.
Le , le ministĂšre canadien de la Justice dĂ©livre une demande introductive dâinstance, entamant les premiĂšres dĂ©marches d'un processus dâextradition[11]. Le , son procĂšs en extradition s'ouvre Ă Vancouver[12].
Le , un juge canadien estime que les accusations de fraude portĂ©es par les Ătats-Unis contre Meng Wanzhou satisfont Ă la rĂšgle d'incrimination rĂ©ciproque et que l'analyse judiciaire de la procĂ©dure d'extradition doit donc se poursuivre[13].
Le 24 septembre 2021, un accord scellĂ© entre le dĂ©partement de la Justice amĂ©ricain et Meng Wanzhou met fin aux poursuites contre elle, et aux trois annĂ©es de rĂ©sidence surveillĂ©e. Elle s'envole immĂ©diatement pour Shenzhen grĂące Ă un vol Air China, spĂ©cialement affrĂ©tĂ© par la Chine. Dans le mĂȘme temps, deux Canadiens arrĂȘtĂ©s en 2018 par la Chine sur son territoire quelques jours aprĂšs son interpellation sont libĂ©rĂ©s, bien que la Chine ait toujours niĂ© le moindre lien entre les deux affaires[14] - [15].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Meng Wanzhou » (voir la liste des auteurs).
- (en) Raymond Zhong, « Meng Wanzhou Was Huaweiâs Professional Face, Until Her Arrest », The New York Times,â (lire en ligne).
- (en) « Huaweiâs Arrested CFO Rose Through Ranks Despite Father's Rebuke », Bloomberg,â (lire en ligne).
- Alain Frachon, « Lâaffaire Huawei touche Ă la rivalitĂ© stratĂ©gique entre la Chine et les Etats-Unis », Le Monde,â (lire en ligne).
- (zh) « 2017çŠćžæŻäžćœææ°ćșćçć„łæ§æèĄæŠ », Forbes,â (lire en ligne).
- Anne PĂ©louas, « Affaire Huawei : le casse-tĂȘte chinois de Justin Trudeau », Le Monde,â (lire en ligne).
- « U.S. Indictment against Huawei CFO Meng Wanzhou », sur fr.scribd.com/ (consulté le ).
- « Huawei, l'empire sous pression », sur Les Echos, (consulté le ).
- StĂ©phane Parent, « Câest officiel! Meng Wanzhou ciblĂ©e par la justice amĂ©ricaine qui prĂ©sente au Canada une demande dâextradition », sur RCI, .
- « Chinese Telecommunications Conglomerate Huawei and Huawei CFO Wanzhou Meng Charged With Financial Fraud », sur U.S. Department of Justice, .
- Arnaud Leparmentier, « Huawei : lâadministration Trump met en scĂšne lâinculpation de lâentreprise chinoise », Le Monde,â (lire en ligne).
- « Extradition concernant le cas de Mme Meng Wanzhou », MinistÚre de la Justice Canada, .
- « Les avocats de Meng Wanzhou lancent les audiences sur son extradition », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le ).
- (en) Ian Young, « China brands Canada âaccompliceâ of US, as Huaweiâs Meng Wanzhou loses bid to have extradition case thrown out », South China Morning Post,â (lire en ligne).
- HĂ©lĂšne Jouan, Arnaud Leparmentier et FrĂ©dĂ©ric LemaĂźtre, « Les Etats-Unis abandonnent les poursuites contre la fille du fondateur de Huawei, la Chine libĂšre deux Canadiens », Le Monde,â (lire en ligne).
- « Détenus en Chine depuis 2018, Michael Kovrig et Michael Spavor sont rentrés au Canada », sur sudouest.fr, (consulté le ).