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Maxine Singer

Maxine Frank Singer (née le ) est une biologiste moléculaire américaine et administratrice scientifique[2]. Elle est connue pour ses contributions à la résolution du code génétique, son rôle dans les débats éthiques et réglementaires sur les techniques de l'ADN recombinant (notamment l'organisation de la Conférence Asilomar sur l'ADN recombinant) et son leadership à la Carnegie Institution de Washington. En 2002, le magazine Discover la désigne comme l'une des 50 femmes les plus importantes de la science[3].

Maxine Singer
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Maxine Frank
Nationalité
Formation
Swarthmore College (baccalauréat universitaire) (jusqu'en )
Université Yale (doctorat) (jusqu'en )
Midwood High School (en)
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse
Partenaires
Distinctions
Liste détaillée
Agnes Fay Morgan Research Award (en) ()
Prix de l'AAAS pour la liberté et la responsabilité scientifique ()
Bourse Guggenheim ()
Presidential Rank Award of Distinguished Executive (d) ()
Médaille Wilbur-Cross (en) ()
National Medal of Science ()
Médaille Mendel ()
Prix Vannevar-Bush (en) ()
Prix Philip Hauge Abelson de l'AAAS ()
Médaille du bien-être public ()
ASCB Public Service Award (en) ()
Viktor Hamburger Outstanding Educator Prize (d) ()
Docteur honoris causa de l'université Brandeis
Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences
Docteure honoris causa de l'université Harvard‎
Archives conservées par

Biographie

Singer est née à New York[4]. Après avoir fréquenté la Midwood High School à Brooklyn[5], elle se spécialise en chimie (et mineure en biologie) au Swarthmore College[6]. Elle obtient ensuite un doctorat en 1957 à l'Université Yale, faisant des recherches sur la chimie des protéines sous la direction de Joseph Fruton. Fruton l'encourage à se spécialiser dans les acides nucléiques et, en 1956, elle rejoint le Laboratoire de biochimie de Leon Heppel aux National Institutes of Health[7]. Elle dirige divers groupes de recherche biochimique en tant que cheffe du laboratoire de biochimie de l'Institut national du cancer entre 1980 et 1987[8].

À la suite du rapport de 1973 sur la première utilisation de techniques d'ADN recombinant pour introduire des gènes d'une espèce dans une autre, Singer est parmi les premières à attirer l'attention sur les risques possibles du génie génétique. Elle est présidente de la Conférence Gordon de 1973 sur des acides nucléiques, où les risques possibles pour la santé publique de la technique sont discutés[9], et elle aide à organiser la Conférence d'Asilomar de 1975 sur l'ADN recombinant qui donne lieu à des lignes directrices pour faire face aux potentiels risques de la technique[2].

Singer est élue membre de l'Académie américaine des arts et des sciences en 1978[10]. En 1988, elle devient présidente de la Carnegie Institution de Washington, poste qu'elle occupe jusqu'en 2002[11]. Singer reçoit la médaille nationale des sciences en 1992 «pour ses réalisations scientifiques exceptionnelles et sa profonde préoccupation pour la responsabilité sociétale de scientifique»[12] et est la première femme à recevoir le prix Vannevar Bush, en 1999[13]. En 2007, elle reçoit la Public Welfaire Medal de la National Academy of Sciences[14].

Contributions à la recherche

Singer apporte d'importantes contributions aux domaines de la biochimie et de la Biologie moléculaire. Ses recherches avec Leon Heppel sur le rôle des enzymes qui régulent la synthèse des acides nucléiques contribuent à aider Marshall Nirenberg et Heinrich Matthaei à déchiffrer le code génétique[15]. Ils étudient la polynucléotide phosphorylase, une enzyme qui peut rassembler des nucléotides individuels en séquences d'ARN aléatoires. Ils étudient les compositions de base de ces polynucléotides par électrophorèse et chromatographie sur papier, ce qui leur permet de comprendre comment l'enzyme catalyse leur synthèse. Ces expériences leur permettent également de créer une bibliothèque de brins d'ARN artificiels de séquences définies, comme une molécule composée uniquement de triplets d'uracile qui coderait pour la phénylalanine. Ces polynucléotides artificiels sont utilisés par Nirenberg pour soutenir l'hypothèse que l'ARN joue un rôle clé dans la synthèse des protéines en utilisant les informations de l'ADN. Les séquences d'ARN spécifiques produites par Singer sont utilisées pour faire correspondre chacun des vingt acides aminés à un triplet nucléotidique d'ARN spécifique.

La recherche de Singer comprend également l'étude de la structure de la chromatine et de la recombinaison génétique des virus. Pendant son mandat à la tête du Laboratoire de biochimie du National Cancer Institute dans les années 1980, elle concentre ses recherches sur les LINES, ou les longs éléments nucléaires intercalés[15]. Elle se concentre sur LINE-1, un rétrotransposon trouvé dans les génomes de mammifères qui est dispersé dans des milliers d'endroits dans le génome humain, qui, selon elle, est capable de se déplacer et de s'insérer dans de nouveaux endroits sur l'ADN chromosomique[16]. Elle étudie le mécanisme de réplication et de dispersion des copies de LINE-1 vers de nouveaux emplacements du génome et découvre que l'insertion de ces éléments dans un nouvel emplacement peut induire des mutations dans les gènes voisins, jouant un rôle dans les maladies génétiques.

Contributions à la communauté scientifique

Outre ses recherches scientifiques, Singer joue un rôle déterminant dans l’affinement de la politique scientifique. Lorsqu'elle est coprésidente de la Conférence Gordon en 1973, elle soulève des problèmes concernant les effets et les risques potentiels sur la santé dans le domaine relativement nouveau de la technologie de l'ADN recombinant[17]. Elle organise la Conférence d'Asilomar de 1975 afin de rassembler des scientifiques pour imposer des restrictions et élaborer des lignes directrices sur la recherche sur l'ADN recombinant, où elle recommande de reprendre la recherche sous des garanties prudentes jusqu'à ce que l'on en sache davantage sur les risques biologiques potentiels de la technologie de l'ADN recombinant[18] - [19].

Singer est également un défenseur des femmes dans les sciences. Elle écrit un éditorial dans Science soutenant que les universités devraient encourager les femmes à poursuivre les sciences et l'ingénierie plutôt que de gaspiller leurs compétences en raison de préjugés involontaires à leur encontre[20]. Singer présente également le projet "First Light", un programme d'enseignement des sciences pour les élèves du primaire à Washington D.C. visant à améliorer l'enseignement des mathématiques et des sciences dans les écoles[17].

Singer écrit plus de 100 articles scientifiques et a également publié plusieurs livres avec le co-auteur Paul Berg destinés à aider le public à mieux comprendre la génétique moléculaire, notamment Genes and Genomes (1991), Dealing with Genes (1993) et George Beadle: An Uncommon Farmer (2003)[19].

Notes et références

  1. « http://lcweb2.loc.gov/service/mss/eadxmlmss/eadpdfmss/2007/ms007071.pdf » (consulté le )
  2. « Profiles in Science, The Maxine Singer Papers »
  3. (en) Kathy A. Svitil, « The 50 Most Important Women in Science », Discover (magazine), (lire en ligne)
  4. « Maxine Singer Papers, 1952–2004 (Biographical Note) »
  5. (en) « Putting science first », The Washington Post,
  6. « American Society for Cell Biology Member Profile: Maxine Singer »
  7. « Maxine Singer », Science History Institute
  8. « Maxine Singer - AACC.org », www.aacc.org (consulté le )
  9. « Letter from Maxine Singer to participants in the 1973 Gordon Conference on Nucleic Acids »
  10. « Book of Members, 1780–2010: Chapter S », American Academy of Arts and Sciences (consulté le )
  11. (en) « Maxine Singer Named President Of Carnegie », The Scientist, (lire en ligne)
  12. « National Medal of Science 50th Anniversary: Maxine Singer »
  13. « Vannevar Bush Award Recipients »
  14. (en) « Maxine F. Singer to Receive Public Welfare Medal », National Academy of Sciences, (lire en ligne)
  15. « The Maxine Singer Papers: Nucleic Acids, the Genetic Code, and Transposable Genetic Elements: A Life in Research », profiles.nlm.nih.gov (consulté le )
  16. (en) Hohjoh et Singer, « Sequence‐specific single‐strand RNA binding protein encoded by the human LINE‐1 retrotransposon », The EMBO Journal, vol. 16, no 19, , p. 6034–6043 (ISSN 0261-4189, PMID 9312060, PMCID 1170233, DOI 10.1093/emboj/16.19.6034)
  17. « Maxine Singer - AACC.org », www.aacc.org (consulté le )
  18. (en) Singer et Berg, « Recombinant DNA: NIH Guidelines », Science, vol. 193, no 4249, , p. 186–188 (ISSN 0036-8075, PMID 11643320, DOI 10.1126/science.11643320, Bibcode 1976Sci...193..186S)
  19. « The Maxine Singer Papers: Biographical Information », profiles.nlm.nih.gov (consulté le )
  20. (en) Singer, « Beyond Bias and Barriers », Science, vol. 314, no 5801, , p. 893 (ISSN 0036-8075, PMID 17095660, DOI 10.1126/science.1135744)

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