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Maximilien Titon

Maximilien Titon (1632-), seigneur d’Ognon[1], des baronnies de Berre, Istres, Lançon et d’Eville, est un financier et magistrat français, directeur général des manufactures et magasins royaux d'armes sous Louis XIV, secrétaire du Roi et de ses finances, conseiller au Parlement de Paris.

Maximilien Titon
Maximilien Titon par Hyacinthe Rigaud. 1688. Collection privée.
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Famille
Enfants
Jean-Jacques Titon du Plessis (d)
Évrard Titon du Tillet
Autres informations
Propriétaire de
Blason

Biographie

Maximilien Titon était le fils de Claude Titon (1570-1638), maître brodeur et chef de fourrière de la Maison de la Reine, et de Geneviève Lemercier (veuve de Jean Michel, valet de chambre du roi). Il a pour parrain Sully. Débutant comme petit armurier à Paris, mais ayant fait de mauvaises affaires, il émigre en Provence. En 1664, il fait parvenir à Louis XIV un mémoire proposant l’organisation centralisée de la fabrication des armes portatives. En effet, la France continuait alors à acheter ses armes à l’étranger, notamment à Liège, à Utrecht ou Maastricht malgré la création de fonderies et arsenaux nationaux comme Charleville, ou Saint-Étienne. De nombreux petits ateliers indépendants travaillaient également pour la couronne, sous le contrôle d’ingénieurs. Afin de régulariser la production et d'assurer le stockage des armes, le roi fait alors de Titon, qui est très lié aux Le Tellier, un entrepreneur général.

Titon fait fabriquer les armes, gère les dĂ©pĂ´ts de Paris (Ă  l’Arsenal), de Lille, Metz et Lyon qui fournissent aux capitaines les armes dont les compagnies ont besoin, suivant le tarif fixĂ© par le ministre. Il se fait aider par deux commis : l’armurier Carrier Ă  Saint-Étienne et le riche nĂ©gociant Toussaint Fournier Ă  la manufacture d'armes de Charleville. Disposant Ă©galement d’un rĂ©seau de commissaires, Titon, peut mener Ă  bien le passage du mousquet au fusil, dont 600 000 exemplaires sont fabriquĂ©s en 20 ans, ce qui reprĂ©sente un vĂ©ritable tour de force, eu Ă©gard aux procĂ©dĂ©s de fabrication de l’époque. D’ailleurs, Titon ne bĂ©nĂ©ficie pas d’un vĂ©ritable monopole : les capitaines peuvent s’adresser sur place Ă  des particuliers travaillant Ă  Besançon, Ă  Dunkerque, Ă  Perpignan, Ă  Sedan. Ses commis reçoivent les commandes, sous-traitent avec les artisans locaux puis expĂ©dient les armes Ă  Paris pour une seconde Ă©preuve de vĂ©rification. Les armuriers recrutent des apprentis plus nombreux, et bientĂ´t s’engagent Ă  ne plus travailler que pour les commis de Titon. Pour supplĂ©er au manque de main-d’œuvre de valeur, ils doivent faire venir de Liège des ouvriers spĂ©cialisĂ©s. Titon entreprend alors de faire bâtir une fabrique d’armes, Ă  laquelle il fournit le combustible et le fer, importĂ© du Luxembourg et de la Bourgogne, en rĂ©alisant un gros bĂ©nĂ©fice estimĂ© Ă  35 %. Vers 1690, c’est un vĂ©ritable village industriel, Nouzon, qui est Ă©levĂ© près de Charleville. Toutefois, au cours de la guerre de Succession d’Espagne, Titon connaĂ®t de graves difficultĂ©s financières. Il fait faillite mais n’en continuera pas moins Ă  fournir Ă  l’armĂ©e des armes individuelles, et son petit-fils, Louis Maximilien Titon de Villegenon, continuera son Ĺ“uvre, mais avec moins de succès.

Titon fut l'initiateur du musée militaire des Invalides.

Anobli dès 1672, Titon est très tôt à la tête d’une grosse fortune qui lui permet de se porter acquéreur de la principauté de Martigues et la baronnie de Berre, mais surtout de se confectionner une belle collection de peintures entreposée dans sa demeure construite en 1673, rue de Montreuil à Paris : la fameuse « Folie Titon » . La décoration de ce magnifique hôtel, connu également sous le nom de « Titonville », fut réalisée par Charles de La Fosse, Jean Jouvenet, Jean-Baptiste Blain de Fontenay et Charles Poërson. Dans la galerie principale, des scènes de batailles étaient présentées avec des bustes et deux globes du vénitien Vicento Maria Coronelli. Si Titon aimait la sculpture ancienne et possédait une réplique du Laocoon, sa collection était néanmoins dominée par la peinture[2]. On y trouvait l’Adoration des mages de Nicolas Colombel (1704, New Orléans, museum of arts) et Le portement de croix de Bon Boullogne (anciennement dans la Galerie Heim à Londres). Il est donc tout naturel qu’il se soit adressé au jeune Rigaud, peut-être même conseillé dans ce choix par Le Brun. Quant aux liens entre Titon et Pierre Drevet, ils sont attestés par la signature du modèle au contrat de mariage du graveur en 1696.

Vie familiale

Mme Titon, Marguerite BĂ©caille, par Nicolas de Largillierre.

Frère de Jean et de Marie Titon, Maximilien avait épousé à Paris le , Marguerite Bécaille (morte le )[3], fille de Jean Bécaille, juré porteur de grain et de Marguerite-Michelle de La Porte. Elle fut la fondatrice de la maison et couvent des Dames Hospitalières de l'Ordre de Saint-Augustin à Saint-Mandé près de Vincennes.

Le couple aura sept enfants : Évrard Titon du Tillet, auteur du Parnasse français ; Jean-Jacques Titon du Plessis, conseiller du Roi, maître ordinaire en la Chambre des comptes de Paris et doyen des conseillers en l'hôtel de ville de Paris[4], Marie-Angélique (épouse de Zacharie Morel de La Brosse) ; Geneviève (épouse de Jean Baptiste Le Féron) ; Marie-Thérèse (épouse de Louis Joseph Daquin) ; Louis-Maximilien, conseiller, procureur du roi et de la ville de Paris[5], et Claude Roch, chanoine.

Galerie

Postérité

Notes et références

  1. La terre fut achetée en 1670 de Jean-François l’Ecuyer, conseiller à la Cour des comptes (1674) qui la possédait depuis 1630. Elle resta dans la famille Titon jusqu’après la Révolution.
  2. Edmond Bonnaffé, Dictionnaire des amateurs français au XVIIe siècle, Paris, 1884, p. 305-307; Valérie Lavergne-Duray, « Les Titon, mécènes et collectionneurs à Paris ... », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 1989, p. 72-103 ; A. Girodie : « Les Titon, amateurs d’art et le Parnasse français », Edmond Bonaffé, Dictionnaire des amateurs français au XVIIe siècle, Paris, 1884, p. 305-307; Valérie Lavergne-Duray, « Les Titon, mécènes et collectionneurs à Paris... », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 1989, p. 72-103 ; A. Girodie : « Les Titon, amateurs d’art et le Parnasse français », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 1928, p. 60–77 ; G. Hartmann, « Ancienne Maison rue du Temple, Le magasin d’Armes à la Bastille, la Famille Titon », in Bulletin de la Société Historique et Archéologique... de Paris, 1908.. , 1928, p. 60–77 ; G. Hartmann, « Ancienne Maison rue du Temple, Le magasin d’Armes à la Bastille, la Famille Titon », in Bulletin de la Société Historique et Archéologique... de Paris, 1908.
  3. Peinte également par Largillierre : Huile sur toile. H. 137 ; L. 105. Vente Paris, Hôtel Drouot, étude Tajan, 9 décembre 1999, lot 60. Gravé par Desplaces en 1715.
  4. Peint Ă©galement par Rigaud en 1703.
  5. Représenté sur le tableau Le Prévôt et les Échevins de la ville de Paris délibérant d’une fête en l’honneur du dîner de Louis XIV à l’hôtel de ville après sa guérison en 1689.

Sources

  • François Bonnefoy, Maximilien Titon, directeur gĂ©nĂ©ral des Magasins d'armes de Louis XIV, et le dĂ©veloppement des armes portatives en France , 1986
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