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Mausolée de l'empereur Qin

Le mausolĂ©e de l'empereur Qin (chinois : 秊構皇陔 ; pinyin : qĂ­nshǐhuĂĄng lĂ­ng) se trouve Ă  proximitĂ© de la ville de Xi'an, dans le Shaanxi. Il comprend d'une part le tombeau de l'empereur Qin Shi Huangdi (IIIe siĂšcle av. J.-C.), non encore fouillĂ©, d'autre part les fosses oĂč l'on a trouvĂ©, Ă  partir de 1974, les vestiges ensevelis de milliers de soldats de terre cuite formant ce qu'on a appelĂ© l’armĂ©e de terre cuite ou armĂ©e d'argile. L'ensemble s'Ă©tend sur environ 56,25 km2[1].

Mausolée de l'empereur Qin
Présentation
Type
Construction
IIIe siĂšcle av. J.-C.
Commanditaire
Patrimonialité
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
DĂ©signation
Mausolée du premier empereur Qin
Date d'entrée
Identifiant
CritĂšres
Localisation
Localisation
Coordonnées
34° 22â€Č 54″ N, 109° 15â€Č 14″ E
Carte

La tombe est recouverte par un tumulus haut de 51,3 mĂštres[2]. On en connaĂźt le contenu lĂ©gendaire grĂące au rĂ©cit de Sima Qian. En 1914, Ă  l'occasion d'une expĂ©dition archĂ©ologique, Victor Segalen avait livrĂ© une description dĂ©taillĂ©e de l'aspect extĂ©rieur du tombeau.

À environ 1 500 mĂštres se trouvent les fosses contenant quelque huit mille statues[N 1] de soldats, statues qui ont quasiment toutes un visage diffĂ©renciĂ©, et de chevaux en terre cuite datant de 210 av. J.-C. C'est « l'armĂ©e enterrĂ©e », destinĂ©e Ă  garder l'empereur dĂ©funt. Ces statues furent cuites dans des fours Ă  une tempĂ©rature d’environ 900 °C. Des couleurs minĂ©rales Ă©taient appliquĂ©es aprĂšs cuisson sur les statues, ce qui, tout en les individualisant davantage, permettait de distinguer par la couleur dominante les diffĂ©rentes unitĂ©s de cette armĂ©e[3].

Le site a Ă©tĂ© ouvert au public Ă  l'occasion de la fĂȘte nationale chinoise en 1979[4].

L'armée de terre cuite a été inscrite le 11 décembre 1987 sur la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO[5] à la suite de l'avis favorable de l'ICOMOS[6].

Édification de la nĂ©cropole : immolations et « substituts »

L'Ă©dification de la nĂ©cropole a nĂ©cessitĂ© trente-six ans d'ouvrage, avec une main-d'Ɠuvre de quelque 700 000 personnes[7]. D'aprĂšs les MĂ©moires historiques de l'historien Sima Qian, les ouvriers ayant prĂ©parĂ© le tombeau et assistĂ© Ă  l'enterrement ont Ă©tĂ© emmurĂ©s vivants dans le mausolĂ©e Ă  la fin de la cĂ©rĂ©monie afin que les secrets de sa construction ne soient pas divulguĂ©s. Les sacrifices humains Ă  la mort d'un personnage « important » paraissent avoir Ă©tĂ© frĂ©quents dans la Chine des Zhou[8]. Certaines fosses contiennent d'ailleurs de nombreuses dĂ©pouilles. Cependant cette pratique Ă©tait dĂ©jĂ  devenue rare au dĂ©but de l'Ă©poque des Royaumes Combattants, la tombe du marquis Yi de Zheng, mort vers 433 avant notre Ăšre, avec les restes de 21 jeunes femmes Ă©tait une exception[9] pour des personnages autres que les plus hauts dignitaires, dans l'aire culturelle Zhou. La prĂ©sence de « substituts »[N 2] en terre cuite ou en bois s’était gĂ©nĂ©ralisĂ©e, elle allait ĂȘtre de rĂšgle sous la dynastie Han, et donner lĂ  l’occasion d’une crĂ©ation d’une trĂšs grande richesse dans le domaine de la sculpture chinoise.

DĂ©couverte

Les premiers fragments de guerriers et des pointes de flĂšches en bronze sont dĂ©couverts par Yang Zhifa, ses cinq frĂšres et Wang Puzhi [10] qui creusent un puits en mars 1974 dans le village de Xiyang dans le comtĂ© de Lintong[11]. À deux mĂštres de profondeur, les paysans trouvent de la terre durcie, ensuite de la terre rouge cuite, des fragments de terre cuite, des pointes de flĂšches en bronze puis des briques de terre cuite[12]. Cela n'attire pas outre mesure l'attention de Yang Zhifa, lequel jette les fragments de terre cuite au coin du champ, rĂ©cupĂšre les pointes de flĂšches pour les vendre 2 yuans la livre Ă  une agence commerciale. D'autres villageois rĂ©cupĂšrent des briques en terre cuite pour s'en faire des oreillers[12]. Un cadre chargĂ© des travaux hydrauliques, Fang Shumiao, vient au village et, voyant les objets trouvĂ©s, propose aux villageois d'aller les vendre Ă  la maison de la culture du district. Yang Zhifa obtient, pour deux charrettes de fragments de ce qui va se rĂ©vĂ©ler ĂȘtre des guerriers en terre cuite, la somme de 10 yuans[12]. Questionnant les paysans, Zhao Kangmin, responsable de la maison de la culture, vient au village, enquĂȘtant et achetant tout ce que les villageois ont mis au jour, rachetant mĂȘme les pointes de flĂšches Ă  l'agence commerciale. En , une Ă©quipe d'archĂ©ologues du Shaanxi se rend sur les lieux pour entreprendre les premiĂšres fouilles de ce qui va devenir la fosse no 1. Des tentes sont dressĂ©es, les archĂ©ologues commencent les fouilles. En , la fosse no 2 est dĂ©couverte par sondage et en juillet la fosse no 3[13]. Les fouilles, s'Ă©tendant sur une surface de 20 000 m2, livrent environ 7 000 statues de guerriers et de chevaux en terre cuite, une centaine de chars de combat en bois et d'innombrables armes[13]. Certaines fosses ont Ă©tĂ© trouvĂ©es Ă  plusieurs kilomĂštres du tumulus du tombeau de l'empereur Shihuangdi des Qin Ă  l’époque des Han[12]. De larges bĂątiments sont Ă©difiĂ©s pour protĂ©ger les fosses. Le premier est terminĂ© en 1979. Six cents fosses d'accompagnement du dĂ©funt sont repĂ©rĂ©es en 2008[14].

Armée de terre cuite ou « armée enterrée »

Fosses

Vue générale de la fosse no 1 au musée de Xi'an.

La fosse no 1, qui fait 230 m de long sur 62 m de large[15], renferme l'armĂ©e principale avec plus de 6 000 guerriers de terre cuite (taille lĂ©gĂšrement plus grande que nature et fonction de leurs grades), et deux modĂšles rĂ©duits (Ă  l'Ă©chelle 1/2) de chars en bronze dorĂ©, peint et laquĂ©. On y a trouvĂ© aussi une fosse contenant du foin, pour les chevaux et des animaux rares (certains inhumĂ©s dans des cercueils de terre cuite) et six cents Ă  sept cents chevaux des Ă©curies impĂ©riales, sacrifiĂ©s, sous l'Ɠil de leurs palefreniers de terre cuite[16]. La fosse no 1 comporte 11 couloirs, qui ont en majoritĂ© plus de m de largeur et sont pavĂ©s de petites briques et couverts d'un plafond de bois portĂ© par des piliers et des poutres. Les plafonds en bois Ă©taient couverts de claies de roseau et de couches d'argile pour l'Ă©tanchĂ©itĂ© puis chargĂ©s d'une couche de terre de façon qu'ils dĂ©passent de 2 ou m le niveau du sol[17]. Selon des estimations officielles, Ă  la date de 2012, il resterait encore 6 000 statues de guerriers et de chevaux Ă  dĂ©terrer dans la seule fosse no 1[18].

La fosse no 2 renferme 1 400 sujets : cavaliers Ă  cĂŽtĂ© de leurs chevaux, et fantassins : « l’armĂ©e de gauche ».

La fosse no 3 contient 68 soldats, un char et quatre chevaux : le poste de commandement avec ses officiers de haut rang.

La 4e, vide, prĂ©vue pour l’ « armĂ©e du centre », n’aurait pas Ă©tĂ© terminĂ©e.

La 5e renfermait des sculptures de pierre calcaire : armures (les plaques d’armure Ă©tant retenues par des fils de cuivre), casques, un caparaçon et un harnais. Au sud, une fosse de 48 × 12 m contenait dans trois cellules des sabots de chevaux en bronze et un Ă©norme vase Ă  trois pieds (zhan).

La fosse 6 contenait plusieurs personnages de terre cuite et les os d’une vingtaine de chevaux immolĂ©s.

La fosse 7 renfermait des personnages dans des poses diverses et difficilement identifiables, certains semblent ramer, d’autres pĂȘcher, ainsi que de splendides bronzes, grandeur nature, d’oiseaux aquatiques.

Enfin une autre fosse, en forme de caractÚre zhong, contenait des chevaux et des personnages dont 8 en costumes qui pourraient représenter des fonctionnaires civils [19].

Certains des personnages retrouvĂ©s dans les fosses 1 et 2 prĂ©sentaient des traces d’incendie. En outre, on y a trouvĂ© des solives de plafond brĂ»lĂ©es[20], ce qui, joint Ă  l’absence d’armes, est interprĂ©tĂ© comme Ă©tant le rĂ©sultat du pillage par Xiang Yu et de l’incendie qui s’ensuivit. Celui-ci aurait entraĂźnĂ© l’effondrement des toitures et l’écrasement des personnages en terre cuite. Ceux qui sont exposĂ©s actuellement sont en fait remontĂ©s Ă  partir des morceaux retrouvĂ©s sur place.

DĂ©tail des chevaux.

Personnages de terre cuite

Les soldats ont, pour la plupart, Ă©tĂ© fabriquĂ©s en terre cuite dans des ateliers. Les diffĂ©rentes parties — tĂȘte, bras, jambes, torses, armes — furent produites sĂ©parĂ©ment puis assemblĂ©es. DiffĂ©rents moules ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour le visage, avec ajouts d'argile pour individualiser les personnages. Une fois terminĂ©s, les soldats ont Ă©tĂ© disposĂ©s en ordre militaire dans les fosses, selon le rang et la tĂąche. On retrouve ainsi des officiers, des fantassins, des fonctionnaires, des arbalĂ©triers, des chevaux et mĂȘme des acrobates. Ils mesurent prĂšs de 1,80 m Ă  m. Ils portent tous une arme (Ă©pĂ©e, arc ou arbalĂšte). Leur Ă©tat de conservation avait fait emettre l'hypothĂšse d'un traitement par du chrome. Les travaux de recherche les plus rĂ©cents ont infirmĂ© cette hypothĂšse, la constitution du sol Ă©tant responsable de l'excellente conservation des artefacts en mĂ©tal [21]. Certaines d'entre elles auraient Ă©tĂ© pillĂ©es ou en partie retirĂ©es par des archĂ©ologues pour les analyser ou les exposer dans un musĂ©e, mais on peut encore distinguer leur trace dans la forme des mains.

Les personnages diffĂšrent les uns des autres par la taille, l'uniforme et la coiffe. À l'origine, les soldats Ă©taient armĂ©s et peints de couleurs vives qui ont pour la plupart disparu Ă  la suite de l'incendie des fosses par les rebelles Han en l'an 206 av. J.-C. et par leur exposition Ă  l'air libre durant les premiĂšres fouilles archĂ©ologiques[22], de 1970 Ă  1990. Les restaurateurs sont maintenant en mesure de stabiliser certains pigments, ce qui permet d'apprĂ©cier le travail des artisans et d’imaginer l'Ă©tat originel des sculptures peintes.

Polychromie des soldats.

Une couche de laque[23] brun foncé recouvrait chacun d'eux. Sur ce fond, deux ou trois couches de laque et de pigments colorés étaient ajoutées. Le rouge servait ainsi à peindre les lacets, qui attachaient les plaques de l'armure, ou le ruban de la coiffe. Le vert et le bleu étaient utilisés pour les pantalons. Le rose, le jaune et le violet foncé se retrouvent sur les tuniques.

Armes

La fouille du mausolĂ©e de l’empereur Qin, ainsi que de nombre de tombes de la pĂ©riode des Royaumes combattants, a livrĂ© des Ă©pĂ©es et autres armes trĂšs tranchantes qui Ă©taient revĂȘtues d’oxyde de chrome, afin de les empĂȘcher de s'oxyder[24] - [25] - [26]. Le chrome n’est venu Ă  l’attention des Occidentaux qu’au XVIIIe siĂšcle[27]. Les alliages d’étain et de cuivre ont prĂ©muni les armes de bronze (couteaux, Ă©pĂ©es) contre l'oxydation et les ont gardĂ©es affĂ»tĂ©es en dĂ©pit de 2000 ans de dĂ©gradation[28].

Si le bois des arbalĂštes des guerriers a complĂštement disparu, par contre les gĂąchettes en bronze ont survĂ©cu. Selon les archĂ©ologues, les cinq piĂšces composant chaque gĂąchette ont Ă©tĂ© fabriquĂ©es par petits lots par des Ă©quipes d'artisans, chaque lot Ă©tant ensuite assemblĂ© au sein de petits ateliers dirigĂ©s peut-ĂȘtre par un contremaĂźtre[29].

Tombe proprement dite

Situation actuelle

La tombe elle-mĂȘme se trouve Ă  environ 1,5 kilomĂštre Ă  l'ouest de l'armĂ©e enterrĂ©e. Elle est enfouie sous une pyramide de terre de 75 m Ă  115 m de haut selon les sources, et d'environ 350 mĂštres de cĂŽtĂ©. Ce tumulus couvre une superficie de plus de 12 hectares. Il est protĂ©gĂ© par deux enceintes pĂ©riphĂ©riques rectangulaires. Le pĂ©rimĂštre de l'enceinte extĂ©rieure mesure environ km, pour une superficie de plus de deux kilomĂštres carrĂ©s (d'aprĂšs le plan sur le site de l'UNESCO).

La tombe elle-mĂȘme n'a pas encore Ă©tĂ© fouillĂ©e. L'État souhaite en effet attendre le dĂ©veloppement de technologies qui garantissent que le contenu, en particulier la momie de l'empereur, ne subira aucun dommage et afin d'Ă©viter de tomber sur d'Ă©ventuels piĂšges[30].

Sources historiques

La seule description connue de l'intérieur de la tombe est celle que nous livre l'historien Sima Qian (145-90 av. J.-C.) dans ses Mémoires historiques, qu'il écrit un siÚcle aprÚs l'achÚvement du mausolée. Selon les Mémoires, la tombe contiendrait, outre le corps de l'empereur Qin Shi Huangdi, une reproduction de son empire, avec des riviÚres de mercure coulant éternellement, et un plafond constellé de perles, pour représenter la voûte étoilée. Voici la description de la tombe telle que Qian la livre dans les Mémoires :

« Le neuviĂšme mois, on enterra Che hoang (Qin Shi Huang) dans la montagne Li. DĂšs le dĂ©but de son rĂšgne, Che-hoang avait fait creuser et arranger la montagne Li. Puis, quand il eut rĂ©uni dans ses mains tout l’empire, les travailleurs qui y furent envoyĂ©s furent au nombre de plus de sept cent mille ; on creusa le sol jusqu’à l’eau ; on y coula du bronze et on y amena le sarcophage ; des palais, (des bĂątiments pour) toutes les administrations, des ustensiles merveilleux, des joyaux et des objets rares y furent transportĂ©s et enfouis et remplirent (la sĂ©pulture). Des artisans reçurent l’ordre de fabriquer des arbalĂštes et des flĂšches automatiques ; si quelqu’un avait voulu faire un trou et s’introduire (dans la tombe), elles lui auraient soudain tirĂ© dessus. On fit avec du mercure les cent cours d’eau, le Kiang, le Ho, et la vaste mer ; des machines le faisaient couler et se le transmettaient les unes aux autres. En haut Ă©taient tous les signes du ciel ; en bas toute la disposition gĂ©ographique. On fabriqua avec de la graisse de phoque des torches qu’on avait calculĂ© ne pouvoir s’éteindre de longtemps. Eul-che (Qin Er Shi) dit : Il ne faut pas que celles des femmes de l’empereur dĂ©cĂ©dĂ© qui n’ont pas eu de fils soient mises en libertĂ©. Il ordonna que toutes le suivissent dans la mort ; ceux qui furent mis Ă  mort furent trĂšs nombreux. Quand le cercueil eut Ă©tĂ© descendu, quelqu’un dit que les ouvriers et les artisans qui avaient fabriquĂ© les machines et cachĂ© les trĂ©sors savaient tout ce qui en Ă©tait et que la grande valeur de ce qui avait Ă©tĂ© enfoui serait donc divulguĂ©e ; quand les funĂ©railles furent terminĂ©es et qu’on eut dissimulĂ© et bouchĂ© la voie centrale qui menait Ă  la sĂ©pulture, on fit tomber la porte Ă  l’entrĂ©e extĂ©rieure de cette voie et on enferma tous ceux qui avaient Ă©tĂ© employĂ©s comme ouvriers ou artisans Ă  cacher (les trĂ©sors) ; ils ne purent pas ressortir. On planta des herbes et des plantes pour que (la tombe) eĂ»t l’aspect d’une montagne[31]. »

Des tests modernes effectués sur le tumulus ont révélé des concentrations exceptionnellement hautes de mercure, ce qui tend à confirmer le compte rendu historique de Sima Qian[32].

Deux chariots de bronze somptueux ont déjà été déterrés prÚs du tumulus contenant la tombe[7].

Galerie de l'armée éternelle

  • GĂ©nĂ©ral debout (H 185 cm, poids 250 kg),.
    GĂ©nĂ©ral debout (H 185 cm, poids 250 kg)[33] - [34].
  • Archer agenouillĂ©. Les archers tournent la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©. On les reconnait aussi Ă  leur chignon situĂ© sur le cĂŽtĂ© gauche de la tĂȘte.
    Archer agenouillĂ©. Les archers tournent la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©. On les reconnait aussi Ă  leur chignon situĂ© sur le cĂŽtĂ© gauche de la tĂȘte.
  • Archer agenouillĂ©.
    Archer agenouillé[35].
  • Archer vu de dos.
    Archer vu de dos[36].
  • Vue rapprochĂ©e d'un archer montrant l'expression du personnage.
    Vue rapprochée d'un archer montrant l'expression du personnage.
  • Gros plan sur un gĂ©nĂ©ral.
    Gros plan sur un général.
  • Partie jonchĂ©e de statues, avant remontage.
    Partie jonchée de statues, avant remontage.
  • Une grande diversitĂ© de traits physiques, coiffures, moustaches, barbes et expressions sur ces fantassins.
    Une grande diversité de traits physiques, coiffures, moustaches, barbes et expressions sur ces fantassins[37].
  • Soldat en cuirasse et sa monture (soldat : H 185 cm, cheval : H 174 cm, poids 340 kg).
    Soldat en cuirasse et sa monture (soldat : H 185 cm, cheval : H 174 cm, poids 340 kg).
  • DĂ©tente de gĂąchette d'arbalĂšte. Les piĂšces, produites en sĂ©rie Ă  l'identique exact, Ă©taient remplacĂ©es rapidement, si nĂ©cessaire. Les traits Ă©taient revĂȘtus de chrome, antioxydant.
    DĂ©tente de gĂąchette d'arbalĂšte. Les piĂšces, produites en sĂ©rie Ă  l'identique exact, Ă©taient remplacĂ©es rapidement, si nĂ©cessaire. Les traits Ă©taient revĂȘtus de chrome, antioxydant[38].
  • Char no 1, de combat, servant aussi aux inspections, muni d'un parasol inclinable. Bronze dorĂ©, peint et laquĂ©. ModĂšle rĂ©duit (H 168 cm, poids 1 000 kg).
    Char no 1, de combat, servant aussi aux inspections, muni d'un parasol inclinable. Bronze dorĂ©, peint et laquĂ©. ModĂšle rĂ©duit (H 168 cm, poids 1 000 kg).
  • Char no 2 et son attelage. Voiture d'apparat dĂ©corĂ©e « au losange » et « en nuage » (H 106 cm, poids 1 200 kg).
    Char no 2 et son attelage. Voiture d'apparat dĂ©corĂ©e « au losange » et « en nuage »[39] (H 106 cm, poids 1 200 kg).
  • Idem. DerriĂšre l'aurige, un habitacle muni d'une petite ouverture Ă  volet permettait que l'empereur et les hauts fonctionnaires puissent circuler et voir sans ĂȘtre vus.
    Idem. DerriĂšre l'aurige, un habitacle muni d'une petite ouverture Ă  volet permettait que l'empereur et les hauts fonctionnaires puissent circuler et voir sans ĂȘtre vus.
  • Au centre, la paire de trait attachĂ©e Ă  l'aide d'un collier en « V » renversĂ©, les deux bĂȘtes externes munies d'un harnais pouvaient se dĂ©gager en cas de danger,.
    Au centre, la paire de trait attachĂ©e Ă  l'aide d'un collier en « V » renversĂ©, les deux bĂȘtes externes munies d'un harnais pouvaient se dĂ©gager en cas de danger[39] - [16].

Débats sur l'attribution historique de l'armée enterrée

Selon l'architecte chinois Chen Jingyuan, qui a examiné l'armée enterrée, celle-ci ne serait pas celle de l'Empereur, mais celle de son arriÚre arriÚre-grand-mÚre, l'impératrice douairiÚre Xuan, comme le montreraient certaines caractéristiques stylistiques. Cette théorie, publiée dans son ouvrage grand public The Truth of Terracotta Warriors, ne suscite guÚre d'adhésion[40].

Contestations à propos de l'armée enterrée

Des doutes ont Ă©tĂ© Ă©mis par des non-archĂ©ologues Ă  propos de l'authenticitĂ© de l'armĂ©e enterrĂ©e. En 1988, dans ses Commentaires sur la sociĂ©tĂ© du spectacle, l'Ă©crivain situationniste Guy Debord qualifie l'armĂ©e de « faux bureaucratique »[41]. Jean Leclerc du Sablon, correspondant de presse Ă  PĂ©kin 30 ans durant, Ă©voque ses doutes dans son livre L'Empire de la poudre aux yeux : Carnets de Chine, 1970-2001, Paris, Flammarion, 2002[42]. En 2007, le diplomate et sinologue suisse TĂ©rence Billeter considĂšre l'armĂ©e comme fausse[43], se fondant principalement sur la dĂ©couverte du site au moment oĂč Mao Zedong se comparait lui-mĂȘme Ă  Qin Shi Huang, sur l'absence de mention de cette armĂ©e dans la description pourtant dĂ©taillĂ©e que Sima Qian fait de la tombe, et sur le style artistique des statues. En 2010, le sinologue Jean Levi reprend cette thĂšse dans son livre La Chine est un cheval et l'univers une idĂ©e[44].

Pour l'archéologue français Jean-Paul Demoule, ancien président de l'Institut national de recherches archéologiques préventives, « l'armée d'argile du premier empereur de Chine fait partie de ces vraies trouvailles archéologiques spectaculaires [qui] ont été présentées au moment de leur découverte comme des faux, tant elles paraissaient improbables »[45].

Notes et références

Notes

  1. (en) Terra Cotta Warriors: Guardians of China’s First Emperor, The Houston Museum of natural Science : « The subsequent excavation revealed more than 8,000 clay warriors and artifacts ». L'ouvrage collectif dirigĂ© par Roberto Ciarla, L'armĂ©e Ă©ternelle (2008), mentionne les chiffres de « plus de 7 000 statues, plus de 600 chevaux et plus de 100 chars de combat ». Quant Ă  Danielle Elisseeff (2010), elle propose des Ă©valuations plus dĂ©taillĂ©es, par fosse, ces chiffres Ă©tant repris dans Les fosses et l'« armĂ©e enterrĂ©e », ci-dessus.
  2. Lothar von Falkenhausen considĂšre en conclusion de son article « Culte des ancĂȘtres et systĂšme funĂ©raire Ă  Qin Ă  l'Ă©poque prĂ©-impĂ©riale », paru en 2008, que « les statues de l'armĂ©e de terre cuite ne sont pas davantage des substituts de vrais soldats qu'une nature-morte de CĂ©zanne est un ersatz d'une assiette de fruits. Elles font partie de l'Ɠuvre d'art totale que constitue l'ensemble du mausolĂ©e. Elles « ont un rĂŽle de signes faisant allusion Ă  des fragments de l'au-delĂ  » (p. 44). »

Références

  1. « Mausolée du premier empereur Qin », sur Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (consulté le ).
  2. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Mausolée du premier empereur Qin », sur whc.unesco.org (consulté le )
  3. Corinne Debaine-Francfort, La redécouverte de la Chine ancienne, Paris, Découvertes Gallimard Archéologie, 2008, page 99, (ISBN 978-2-07-039173-8).
  4. (en) IBTimes Staff Reporter, More than 100 New Terracotta Warriors of Qin Dynasty Unearthed in China, International Business Times, 12 juin 2012 : « The terracotta army was discovered in 1974 and opened to the public on China's National Day in 1979. »
  5. Zhang Zhongli, Les guerriers et les chevaux en terre cuite des Qin : une des plus importantes dĂ©couvertes du XXe siĂšcle, Éditions de la Chine populaire, 1997, p.3, (ISBN 7-80065-592-X).
  6. Le rapport, en date du 4 avril 1987, du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) recommandant l'inscription du site : « L'ICOMOS donne un avis chaleureusement favorable à l'inscription du tombeau de Qin Shi Huang sur la Liste du Patrimoine mondial au titre des critÚres I, III, IV et VI ».
  7. (en) China, Eyewitness Travel Guide, DK, 2005, page 169 (ISBN 1-4053-0876-1).
  8. Lothar von Falkenhausen, Alain Thote 2008, p. 42-44
  9. Gilles BĂ©guin 2010, p. 9
  10. (en) By, « Curse of the Terracotta Army : How those who discovered relic suffered ruined lives », sur Daily Mail (consulté le ).
  11. http://houston.china-consulate.org/eng/zt/c60a0p/t608188.htm
  12. Zhang Zhongli (1997), p. 16.
  13. Zhang Zhongli (1997), p.19.
  14. Danielle Elisseeff 2008, p. 193.
  15. (en) Lothar Ledderose, A Magic Army for the Emperor, in Ten Thousand Things. Module and Mass Production in Chinese Art, Princeton, Princeton University Press, 1998, p. 51-73.
  16. Danielle Elisseeff 2008, p. 197
  17. (en) Jane Portal and Qingdao Dyan, The First Emperor: China's Terracotta Arm, British Museum Press, 2007, p. 260–167.
  18. More than 100 New Terracotta Warriors of Qin Dynasty Unearthed in China, op. cit. : « Current estimates suggest that about 6,000 statues of warriors and horses are still buried in the first pit alone. »
  19. Danielle Elisseeff 2008, p. 195.
  20. (en) « China unearths 114 new Terracotta Warriors », BBC News, (consulté le )
  21. @NatGeoFrance, « Armée de terre cuite : le secret de conservation des armes percé à jour », sur National Geographic, (consulté le ).
  22. Laura Vigo, « L'empereur guerrier de Chine et son armée de terre cuite », La revue du Musée des beaux-arts de Montréal, été 2011, p. 11.
  23. Ciarla et de Luca 2005, p. 258 La polychromie des soldats de terre cuite.
  24. (en) Maurice Cotterell, The Terracotta Warriors: The Secret Codes of the Emperor's Army, Rochester, Bear and Company, 2004, p. 102, (ISBN 159143033X).
  25. (en) J. C. McVeigh, Energy around the world: an introduction to energy studies, global resources, needs, utilization, Pergamon, 1984, p. 24, (ISBN 0080316506).
  26. (en) Zhewen Luo, China's imperial tombs and mausoleums, Beijing, Foreign Languages Press, 1993, (ISBN 7119016199), p. 44.
  27. (en) Jacques Guertin, James Alan Jacobs, Cynthia P. Avakian, Chromium (VI) Handbook’, CRC Press, 2005, pp. 7-11, (ISBN 9781566706087).
  28. (en) Eric C. Rolls, Citizens: flowers and the wide sea; continuing the epic story of China's centuries-old relationship with Australia, University of Queensland Press, 1996, p. 318.
  29. (en) Tia Ghose, Secrets of Chinese Terra-Cotta Warrior Weapons Revealed, sur le site de Soren Dreier, mis en ligne le 18 mars, 2014 : « Li and her colleagues visually inspected and measured about 216 of the five-part crossbow triggers from the mausoleum. [...] In addition, the team analyzed the spots where triggers were found in the tomb, as well as the variation in the size and shape of the pieces. The pieces were mostly uniform, suggesting the interlocking trigger parts were made in the same or nearly-identical molds and produced in small batches. Each batch of the trigger pieces was likely then assembled in small cells, or workshops, perhaps headed by an overseer ».
  30. Johan Rennotte, « De nouveaux soldats de terre cuite découverts en Chine », RTBF, 15 février 2022.
  31. Les mĂ©moires historiques de Sima Quian, traduits et annotĂ©s par Édouard Chavannes, Librairie d’AmĂ©rique et d’Orient Adrien Maisonneuve, Paris, 1967, T2 p. 193 Lire en ligne
  32. (en) John Roach, Terra-Cotta Army Protects First Emperor's, in National Geographic, s. d.
  33. Ciarla et de Luca 2005, p. 222
  34. Danielle Elisseeff 2008, p. 195
  35. Lothar von Falkenhausen, Alain Thote 2008, 113-114
  36. Ciarla et de Luca 2005, p. 258
  37. Lothar von Falkenhausen, Alain Thote 2008, 105 et 114
  38. Ciarla et de Luca 2005, p. 221 et 230
  39. Ciarla et de Luca 2005, p. 158-159
  40. Voir (en) « Terracotta Warriors not Emperor Qin's? », in Global Times, 11 août 2009.
  41. Guy Debord, Commentaires sur la sociĂ©tĂ© du spectacle, Paris, Éditions GĂ©rard Lebovici, 1988, au paragraphe XVII.
  42. Francis Deron, « La Chine, une puissance encerclĂ©e »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Le Monde, 24/10/2002, reproduit sur le site de l'IRIS.
  43. TĂ©rence Billeter, L'Empereur jaune, Paris, Les Indes Savantes, 2007, p. 476, (ISBN 978-2-84654-094-0).
  44. Jean Lévi, La Chine est un cheval et l'univers une idée, Paris, M. Nadeau, 2010, (ISBN 978-2-86231-216-3).
  45. Jean-Paul Demoule, On a retrouvé l'histoire de France. Comment l'archéologie raconte notre passé, coll. « Folio Histoire », Gallimard, 2012, 390 p., p. 225. Ces vraies trouvailles vont « des peintures préhistoriques de la grotte espagnole d'Altamira en 1878 jusqu'à celles de la grotte Cosquer en 1991, du dieu gaulois en bronze de Saint-Maur jusqu'à l'armée d'argile du premier empereur de Chine... ».

Voir aussi

Bibliographie

  • Gilles BĂ©guin, Le petit peuple des tombes , Paris, Paris MusĂ©es, , 71 p. (ISBN 978-2-7596-0135-6) Sur les dĂ©pĂŽts funĂ©raires en Chine ancienne, et en particulier les mingqi du musĂ©e Cernuschi.
  • Flora Blanchon, LĂ©on Vandermeersch et Jean-Luc Fazan, Les guerriers de l'Ă©ternitĂ©. Qin Shihuangdi, Metz, Serpenoise, , 120 p. (ISBN 2-87692-116-2).
  • Roberto Ciarla et Araldo de Luca (trad. de l'italien), L'armĂ©e Ă©ternelle : les soldats du premier empereur de Chine, Paris, National Geographic, , 287 p. (ISBN 2-84582-168-9).
  • (en) Corinne Debaine-Francfort, La redĂ©couverte de la Chine ancienne, Paris, Gallimard, coll. « DĂ©couvertes Gallimard / ArchĂ©ologie » (no 360), , 159 p. (ISBN 978-2-07-039173-8).
  • Jean-Paul Desroches, Guilhem AndrĂ©, Han Wei, Danielle Elisseeff, Flora Blanchon, Catherine Delacour, CHINE, Le SiĂšcle Du Premier Empereur, Arles, Actes Sud, , 217 p. (ISBN 2-7427-3300-0).
  • Danielle Elisseeff, Art et archĂ©ologie : la Chine du nĂ©olithique Ă  la fin des Cinq Dynasties (960 de notre Ăšre), Paris, École du Louvre, Éditions de la RĂ©union des MusĂ©es Nationaux (Manuels de l'École du Louvre), , 381 p. (ISBN 978-2-7118-5269-7) Ouvrage de rĂ©fĂ©rence, bibliographie et Sites Internet. Sur l'armĂ©e de Qin : pages 192-197.
  • Lothar von Falkenhausen, Alain Thote, Les Soldats de l'ÉternitĂ© : L'armĂ©e de Xi'an, Paris, Ed. PinacothĂšque de Paris, 2008, 250 p. (ISBN 978-2-9530-5466-8).
  • (en) John Man, The Terra Cotta Army : China's First Emperor and the Birth of a Nation, Cambridge (Massachusetts), Da Capo Press, (ISBN 978-0-306-81840-0 et 0-306-81840-X).
  • (en) China, DK, Eyewitness Travel Guide, , 169 p. (ISBN 978-1-4053-0876-2 et 1-4053-0876-1).
  • Zhang Zhongli, Une des plus importantes dĂ©couvertes du XXe siĂšcle : Les guerriers et les chevaux en terre cuite des Qin, Ă©ditions de la Chine populaire, Beijing, 1997, 128 pages (ISBN 7-80065-592-X). Zhang Zhongli est le directeur adjoint du musĂ©e, chef de l'Ă©quipe des archĂ©ologues, traduction de Zou Shaoping et Gong Jieshi.

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