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Mauricius

Maurice Vandamme, dit Mauricius (né à Paris le et mort à Paris le [1]) est un anarchiste individualiste, antimilitariste et néomalthusien.

Maurice Vandamme
Mauricius
Surnom Lionnel d’Autrec
Naissance
18e arrondissement de Paris
Décès
19e arrondissement de Paris
Origine français
Type de militance journalisme
Cause défendue anarchisme individualiste

Durant un demi-siècle, il contribue à nombre de journaux de la presse libertaire dont L'Anarchie d'Albert Libertad et Ce qu'il faut dire de Sébastien Faure.

Biographie

Quand en , Libertad crée le journal L'Anarchie, Mauricius en devient un des principaux collaborateurs, et en assumera avec André Lorulot la direction à la mort de Libertad[2].

Partisan des thĂ©ories de Thomas Malthus revues par Paul Robin qui substitue Ă  la chastetĂ© volontaire la thĂ©orie de la sĂ©lection scientifique, Mauricius Ă©crit dans L'Anarchie du : « Amour-libriste, je considĂ©rerais comme dĂ©raisonnable de laisser des soucis durables Ă  mes Ă©phĂ©mères compagnes. Parce qu’anarchiste je suis nĂ©omalthusien, comme je suis propre... »[3].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (10e division).

Apologie de l'illégalisme

En , il publie dans L'Anarchie, sous le pseudonyme de Lionel, un véritable panégyrique de Jules Bonnot et de l'illégalisme qui lui vaut, le , une condamnation par défaut à cinq ans de prison et 3000 francs d’amende. Arrêté, il fait appel et est acquitté en . Revenant sur cet épisode, au soir de sa vie, il a confié à Pierre-Valentin Berthier qui recueille ses mémoires : « Nombreux parmi nous étaient ceux qui pensaient que leurs exploits avaient fait plus de mal que de bien à la cause révolutionnaire, mais il n’était pas question de les désavouer ; d’abord parce que le régime de l’époque, hypocritement libéral, mais résolument affameur, faisait chaque jour vingt fois plus de victimes, ensuite parce que nous ne savions pas, au fond, si leurs actes n’avaient pas un résultat positif en obligeant aussi bien les prolétaires à reconnaître les tares du système que les bourgeois à réfléchir sur ses dangers »[4].

Antimilitariste

De 1914 à 1916, Mauricius vit en province. En , il fonde avec Sébastien Faure le journal libertaire pacifiste Ce qu'il faut dire dont il est le gérant sous son nom de Vandamme, du n° 1 jusqu’au n° 19 inclus daté du [5]. C'est lui qui fournit les fonds nécessaires à la publication[6]

Il contribue, à la fin de la guerre, au journal La Mêlée fondé par E. Armand.

Au pays des Soviets, neuf mois d'aventures

Mauricius fait partie du Groupe Péricat, une petite formation communiste essentiellement parisienne qui n'est pas reconnue par Moscou. Il décide quand même de se rendre en au premier congrès de l'Internationale communiste, sans mandat régulier. Il est ainsi un des premiers français à se rendre dans la Russie soviétique (il y rencontre Victor Serge), expérience dont il témoignera dans son livre : Au pays des Soviets, neuf mois d'aventures.

Amour libre

En 1922, il Ă©dite le journal Cupidon, ayant pour thème la sexualitĂ© rĂ©volutionnaire, ce qui lui vaut d'ĂŞtre condamnĂ© pour « outrages aux bonnes mĹ“urs ».

Après avoir été assistant d'architecte, il obtient un doctorat ès sciences, et se consacre à la recherche médicale et aux propriétés thérapeutiques de l'ozone. Il crée un centre médical spécialisé sur ce sujet.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il noue des relations avec des membres du Parti socialiste clandestin et entre en liaison avec le réseau Libération-Nord, faisant de sa clinique un des points de rencontre fréquentés par la Résistance.

En mai 1968, il déclare être allé à la rencontre des étudiants insurgés, qui ravivent selon lui les idéaux portés par le mouvement individualiste libertaire qu’il ne renie pas au soir de sa vie.

Citation

« Tous les hommes s’exploitent mutuellement et tous les hommes sont tour Ă  tour exploiteurs et exploitĂ©s [...] Dans la sociĂ©tĂ© actuelle [...] il n’y a pas d’intĂ©rĂŞt de classe... pas de solidaritĂ© de classe... pas de lutte de classe Â». L’Anarchie, n°206, .

Ĺ’uvres

Outre de très nombreuses collaborations à la presse libertaire ;

  • Ă€ bas l’autoritĂ©. Suffrage universel ou Anarchie, Paris, s. d., (OCLC 21162061).
  • L’Anarchisme, Paris, 1907.
  • Le RĂ´le social des anarchistes, Paris, 1911.
  • L’Apologie du crime, Paris, Édition des causeries populaires, 1912, (OCLC 21146599).
  • Mon anarchisme : rapport prĂ©sentĂ© au Congrès de Paris, , Paris, L'Anarchie, (OCLC 21146673).
  • Au Pays des Soviets, neuf mois d’aventures, Paris, Éditions Figuière, 1922, (OCLC 457507016).
  • Les Profiteurs de la guerre, Paris, publication mensuelle de Ce qu'il faut dire, n°6, novembre-, (OCLC 21161970), texte intĂ©gral.
Parus sous la signature de Lionnel d’Autrec et sous celle de Mauricius
  • Bobechon, rajeunisseur de vaches, Éditions de l’Épi, 1922.
  • OĂą est la vĂ©ritĂ© ?, Éditions du Loup,
Sous le nom de C.V. d'Autrec
  • Les Charlatans de la mĂ©decine, Éditions du Scorpion, 1954
Ouvrage collectif
  • E. Armand tel que je l’ai connu, in E. Armand, sa vie, son Ĺ“uvre, La Ruche ouvrière, 1964.
Articles

Bibliographie

  • Pierre-Valentin Berthier, Mauricius et la calomnie, Le Havre, Éditions du Libertaire, 2004, notice.
  • Anne Steiner, Les en-dehors : anarchistes individualistes et illĂ©galistes Ă  la Belle Ă©poque, Montreuil, l'ÉchappĂ©e, 2008 (ISBN 978-2-915830-13-2).
  • Anne Steiner, Rirette l'insoumise, Tulle, Mille Sources, 2013 (ISBN 978-2909744292).
  • Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, des origines Ă  1914, tome 1, Paris, Gallimard, 1992.

Audiovisuel

  • Anne Steiner, Les anarchistes, corpus individualistes, Dictionnaire biographique Maitron, Centre d'Histoire Sociale, , voir en ligne.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notices

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