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Matthieu Merle

Mathieu Merle, né vers 1548 à Uzès et mort après 1587, était un capitaine huguenot qui sema la terreur dans le sud de l'Auvergne, le Gévaudan et le Velay durant les Guerres de religion. Le capitaine Merle est un exemple caractéristique des possibilités d'ascension sociale et d'enrichissement qu'ont offert les troubles religieux.

Matthieu Merle
Biographie
Naissance

Biographie


Il était l'un des trois fils d'Antoine Merle, marchand d'Uzès anobli et de Marguerite de Virgilli. Il avait épousé, le au Château supérieur (Castelsoubro) de Roffiac, Françoise d'Auzolles, fille de Guyot d'Auzolles, seigneur de Serre et de Françoise de La Rochette[1]. On leur connaît deux enfants, Marie et Heralh (1583-1621), baron de Lagorce et héritier de son père.

Il entra en 1568 au service de Jacques de Crussol comme arquebusier de sa garde. C'est vraisemblablement sous son influence qu'il se convertit au calvinisme et entraîna à sa suite ses deux frères aînés, Antoine et François. Il participa activement aux combats des guerres civiles entre 1568 et 1580, et y gagna une réputation de cruauté, en particulier lors de la prise de Malzieu en Gévaudan en 1573, et de celle d'Issoire en 1575. À la tête de ses bandes, il s'enrichit considérablement en cumulant rançons et butins. En effet, alors que son père ne possédait qu'une maison à Uzès, deux terres et une vigne, le capitaine Merle put, grâce à ses gains, acheter le gouvernement de Marvejols en 1575, la baronnie de Lagorce en , ainsi que d'autres fiefs en Vivarais. Le , il fut nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi de Navarre, ainsi que gouverneur de Mende. En , il se retira à Uzès avec un magnifique équipage. On ne connaît pas la date de sa mort avec exactitude. Le marquis d'Aubais la place au début de l'année 1584 mais plusieurs sources attestent que Merle était encore vivant après la bataille de Coutras, fin 1587. Ses Mémoires, restés incomplets, furent rédigés par l'un de ses compagnons d'armes, le colonel Gondin.

Faits d'armes

  • Entre 1569 et 1576, la forteresse de Grèzes est occupĂ©e par ses troupes.
  • Le il s'empare de la ville du Malzieu en GĂ©vaudan, accompagnĂ© de 25 Ă  30 soldats, et y assassine 13 prĂŞtres ainsi que le curĂ© de Rimeize[2]. Il enferme les habitants les plus notables dans la grande tour, et rançonne leur libertĂ©[3].
  • En 1574 il s'empare d'Ambert.
  • En 1575, il s'empare d'Issoire : "...sa troupe pĂ©nètre dans les maisons, pille et rançonne jusqu'aux protestants eux-mĂŞmes. Les Ă©glises sont ensuite visitĂ©es : les tableaux, statues, vitraux, orgues, sont jetĂ©s dans un brasier allumĂ© sur la grande place. Le matin, on trouve cinq moines Ă©tendus morts sur le pas du monastère"[4]. Merle rĂ©clame Ă  la population 50000 livres. Il essaie de brĂ»ler l'Ă©glise Saint-Ostremoine, mais n'y parvenant pas, contrariĂ©, il fait Ă©corcher vifs trois religieux[5].
  • Il Ă©choue devant Saint-Flour en aoĂ»t 1578.
  • La nuit de NoĂ«l 1579, Merle s'empare de la capitale du GĂ©vaudan, Mende, qui lui rĂ©sistait depuis deux ans. Venu de Marvejols, les soldats de Merle attendirent que les Mendois soient Ă  la messe de minuit pour entrer dans la citĂ©, qu'ils pillèrent. Il fit ensuite fondre la Non Pareille, la plus grosse cloche du monde[6] afin de se faire fabriquer des couleuvrine et autres boulets Ă  canon.
  • En dĂ©cembre 1580 il attaque avec ses troupes BĂ©douès et la collĂ©giale crĂ©Ă© par Urbain V, tuant les chanoines et pillant le village[7].
  • En fĂ©vrier 1581, alors qu'il règne sur tout le GĂ©vaudan, il met Ă  exĂ©cution la menace qu'il avait faite aux habitants. Il leur avait en effet demandĂ© de lui livrer 4 000 Ă©cus, somme que les Mendois ne purent recueillir. Il dĂ©truisit alors partiellement la cathĂ©drale construite par Urbain V. Il en Ă©pargna un clocher pour ne pas endommager le palais Ă©piscopal oĂą il avait Ă©tabli sa demeure[8].

Sources et références

  1. in Guerres de religion: Le capitaine Merle, baron de Lagorce, gentilhomme du roy de Navarre et ses descendants. Avec lettres et documents inédits, p. 54 du comte Antoine de Pontbriand
  2. Ce tant rude, Gévaudan - Tome I, Félix Buffière, p. 828
  3. Merle et 1 600 prêtres massacrés, Paul Pourcher, Saint-Martin de Bourbaux, 1883
  4. Livre "Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours", de Pierre Cubizolles, page 269.
  5. Idem
  6. (fr) l'Histoire de la non pareille
  7. (fr) Village de Bédoues « Copie archivée » (version du 21 juin 2008 sur Internet Archive)
  8. Ce tant rude, Gévaudan - Tome I, Félix Buffière, p. 835

Lien externe

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