Mathieu Muller
Mathieu Muller, né le à Diemeringen (Alsace-Lorraine, Empire allemand)[1] et mort le à Jérusalem[2], est une figure communautaire du judaïsme français. Président de la branche française de l’Agoudat Israel[3] - [4], il collabore activement avec le diplomate George Mantello pour sauver des Juifs durant la Shoah[5].
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Mathieu Muller |
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Alice Bauer, fille du Grand-rabbin Jules Bauer |
Éléments biographiques
Mathieu (Meir) Muller nait le à Diemeringen, dans l'Alsace-Lorraine annexée alors à l'Empire allemand. Son père est Isaac Muller et sa mère Clémentine Muller[6]. Issu d’une famille observante, il épouse Alice (Rachel) Bauer, née le à Avignon (Vaucluse) ; ils auront ensemble cinq filles : Florine Klein, Miryam Gross (épouse du philosophe franco-israélien Benjamin Gross (1925-2015), Judith Schwarztman (épouse du rabbin Berl Schwartzman), Edith Bloch (épouse du Docteur Daniel Bloch de Paris et Jérusalem) et Noémie Schönthal (épouse du rabbin Ori Schönthal).
La sœur d'Alice Bauer, Suzanne, a épousé le rabbin Robert Meyers.
Membre du conseil d'administration de la synagogue Adas Yereim dirigée par le rabbin Elie Munk[7], Mathieu Muller établit sa réputation comme avocat lors d'un procès en diffamation hautement médiatisé contre le propagandiste nazi Julius Streicher.
Les années de guerre
En 1939 ou 1940, la famille Muller quitte Paris pour Blancheface, située loin de toute voie ferrée, puis les Pyrénées, à dix kilomètres de la frontière espagnole. En , ils passent clandestinement la frontière suisse. Internés dans un camp à Genève jusqu’en , ils s’établissent à Mosbad, un village dans les Alpes.
Figure communautaire, Mathieu Muller s’efforce de venir en aide à ses coreligionnaires demeurés en France. Il collecte quelque 5 000 judaica (principalement des livres de prière et autres objets rituels) afin de les faire distribuer aux internés du camp de Gurs et du camp des Milles[8] et entre en contact avec George Mantello, un Juif transylvanien travaillant comme premier secrétaire du consul du Salvador. Ensemble, ils produisent des certificats de citoyenneté salvadorienne qui, bien que techniquement illégaux, préservent au moins partiellement leurs détenteurs de la déportation[9].
Après la Seconde Guerre mondiale
La famille Muller retourne à Paris après la guerre et Mathieu reprend ses activités communautaires habituelles. Avec Edmond Weill il crée en 1954 le Merkaz de Montmartre[10] - [11] - [12], une association culturelle, éducative, et de loisir au 42 rue des Saules dans le 18e arrondissement de Paris[13].
Il décède à Jérusalem, en Israël, le , à l'âge de 83 ans.
Bibliographie
- (en) Joseph Friedenson & David Kranzler. Heroine of Rescue. The incredible story of Recha Sternbuch who saved thousands from the Holocaust. Mesorah: Brooklyn, New York, 1984, 1999. (ISBN 0-89906-460-4)
Notes et références
- Voir (en) Postwar portrait of Miriam Muller and (Jean) Bolle who had assisted George Mantello and Matthieu Muller in their rescue effort. United States Holocaust Memorial Museum.
- Archives départementales du Bas-Rhin, état-civil numérisé de la commune de Diemeringen, naissances de l'année 1895, acte no 27, mention marginale de décès (vue 18/23 de la numérisation).
- Voir (en)Judith Cohen. Presentation at Jewish Rescuers panel, Boston Conference, 2009.
- Voir (en)Georges Mandel-Mantello (1901-1992). The Man who disrupted the Auschwitz time table. The International Raoul Wallenberg Foundation.
- Voir Friedenson & Kranzler, 1999, p. 101.
- Voir (en) Mathieu Meir Muller. Geni.
- Voir La Communauté de Paris après la Libération.
- Voir R. Dray Bensousan. L'Ă©ducation juive Ă Marseille sous Vichy (1940-1943). Archives Juives 2002/2. Vol. 35, p. 46-59., note 16.
- (en) Avraham Weisman, « Un Unheralded Hero : The Story of George Mantello », sur Hamodia (consulté le ).
- Voir Le Merkaz de Montmartre.
- Voir Le Merkaz de Montmartre. Paris.
- Voir aussi Levy-Willard Jacqueline 1914-1992. Cofondatrice du mouvement la "Coopération Féminine".
- Voir (en)Western Europe. France. AJCA Archives. 1954, p. 22.