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Matías Cousiño

Matías Cousiño Jorquera (Santiago, 23 février 1810—Buin, 21 mars 1863) est un chef d'entreprise et homme politique chilien connu pour avoir entamé l'exploitation du charbon à grande échelle dans son pays.

Matías Cousiño
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
José Agustin Cousiño y Zapata (d)
Mère
Josefa Jorquera de Alfaro y Cuevas (d)
Enfants
Luis Cousiño (d)
Luis Cousiño Squella (d)

Famille

Il est le fils de José Agustín Cousiño Zapata et Josefa de Jorquera y Alfaro, et le frère de Buenaventura Cousiño. Il est le petit-fils de Juan Antonio Cousiño Orgue, originaire de La Corogne (Galice), premier Cousiño à arriver au Chili.

Il a suivi des études à Santiago[1]. Il s'est marié avec María del Loreto Squella et Lopetegui, morte lors de l'accouchement de son unique fils, Luis.

Il a renoncé à son travail à la Poste pour le commerce d'animaux vers l'Argentine, et le relatif succès de cette affaire l'a conduit à chercher de meilleurs profits dans la récente mine d'argent à Copiapó. En 1841, il s'est marié avec María de la Luz Gallo Zavala, veuve de Ramón Ignacio Goyenechea de la Sierra, qui avait été son associé. Elle avait deux fils, Eleuterio et Isidora Goyenechea, qui s'est mariée en 1855 avec Luis Cousiño[2] - [3].

Carrière politique

Grâce à son pouvoir économique, il accède au poste de député de Petorca de 1849 à 1852 et de Quillota de 1852 à 1855.

Il est élu sénateur pour la période 1855-1864, mais il meurt le 21 mars 1863[4].

Formation entrepreunariale

Détail du portrait de Matías Cousiño qui orne l'une des salles du Musée historique de Lota.

Il a commencé sa carrière minière en tant que majordome dans les mines de Ramón Ignacio Goyenechea, qui avait des actions dans la mine d'argent Descubridora de Chañarcillo, dans la région d'Atacama.

Devenu son associé, il connaît une ascension au sein de l'entreprise et son mariage en 1841 avec Luz Gallo, la veuve de Goyenechea, permet d'unir les deux fortunes. Ses revenus ont augmenté lorsqu'en 1844, associé à Rafael Torreblanca, il utilise une nouvelle machine de son invention pour profiter des métaux, obtenant du gouvernement de Manuel Bulnes un privilège exclusif d'usage pour 10 ans.

En 1850, il devient directeur de l'association la plus puissante du Chili, la Junte de Minería de Copiapó.

Sa fortune

À la fin des années 1840, au moment de la ruée vers l'or en Californie, Cousiño a développé ses affaires dans le domaine des moulins dans la région des blés de Concepción. Il organise une grande association de meuniers produisant du blé et de la farine pour fournir le marché californien et toute la côte du Pacifique[5].

Sa fortune lui permet d'investir en tant qu'actionnaire dans divers projets. En 1852, il participe à la société formée par le gouvernement pour bâtir la ligne ferroviaire de Valparaíso à Santiago. Dans ces deux villes, il fait construire des demeures et des bâtiments de rente. A Valparaíso, il participe à l'organisation de la 3.ª Compagnie de Pompiers, qui porte aujourd'hui son nom, et à Santiago, dans la vigne Cousiño Macul, où des souches françaises étaient cultivées.

Les débuts de l'industrie charbonnière

Photo de Matías Cousiño prise dans l'étude Helbsby de Valparaíso.
Portrait de Luis Cousiño tenant dans sa main gauche un daguerrotype qui représente son père.

Depuis l'époque coloniale, l'existence des mines de charbons sur la côté dans l'actuelle Région du Biobío était connue mais elles n'étaient pas exploitées jusqu'aux années 1840.

L'épuisement du bois pour les fundiciones de minerais en le Nord du pays et la permanente arrivée de vapeurs sur les côtes chiliennes, ont stimulé l'extraction du charbon national. C'est Jorge Rojas Miranda (1824-1892) qui a commencé l'exploitation régulière du charbon, par l'acquisition en 1849 des terrains charbonniers de Punta Puchoco, dépassant l'extraction artisanale pour y installer une industrie[6].

Le 21 mai 1852, Cousiño a acheté la hacienda Colcura à José Antonio Alemparte Routier et le 9 septembre de la même année, il a formé —en association avec Tomás Blard Garland, José Antonio et son fils Juan Alemparte Lastra— la Compagnie charbonnière de Lota, qui permet de commencer l'exploitation du charbon à grande échelle. Cette société a acheté aux indigènes les terrains à proximité de la mer à Lota le 30 janvier 1854.

En 1856, les partenaires ont vendu leurs droits à Cousiño, en raison des constantes pertes initiales de l'affaire. L'entreprise devint familiale lorsque Cousiño s'est associé à son fils Luis, qui continua à être propriétaire à la mort de son père.

Le charbon de Lota

L'industrie naissante à Lota a fait grandir ce lieu, qui comprenait d'abord quelques ranchs avant de devenir un village, à la fin de l'année 1853. Selon l'intendant de Concepción, Rafael Sotomayor, Lota comptait 122 personnes travaillant pour les mines. À la fin de l'année 1856, il y avait 900 travailleurs.

Vers 1856, Cousiño fit venir d'Écosse des ouvriers et techniciens pour former et encadrer des travailleurs qui étaient en réalité peones agricoles. Il fit construire à Lota des maisons de style européen différenciées pour les techniciens et les travailleurs. Il y fit également ériger un hôpital, des installations pour l'approvisionnement du minerai. Afin de prouver que son charbon était de bonne qualité, le chef d'entreprise a envoyé des cargaisons gratuites à plusieurs ports du Pacifique, avec sa propre flotte de vapeurs.

En 1863, le nombre d'ouvriers atteignait 600, avec plus de 200 tonnes quotidiennes de charbon extrait ; Lota avait alors une population totale de 500 habitants.

Mort

Son investissement dans la mine de Lota ne lui apporte pas de gains au cours de sa vie, mais commence à porter ses fruits au moment où son fils Luis en est le propriétaire. En 1860, Cousiño voyage en Angleterre pour connaître les industries carboniphères de ce pays. Trois ans plus tard, après un voyage à Coquimbo, il revient chez lui à Maipo, près de Buin, où il tombe gravement malade. Malgré les soins de sa famille et du docteur Lorenzo Sazié, il meurt le 21 mars 1863[7].

En 1952, au moment des 100 ans de l'exploitation du charbon, ses restes ont été déplacés en l'Église San Matías Apóstol de Lota Alto, où ils reposent dans une crypte[8] - [9].

Le Musée historique de Lota se trouve dans sa maison.

Références

  1. Familia Cousiño en Chile
  2. Biografía de Matías Cousiño
  3. Breve semblanza de Isidora Goyenechea, Icarito, 31 de mayo de 2010; acceso 1 de julio de 2015
  4. Biografía Parlamentaria de Matías Cousiño
  5. Virgilio Figueroa. Diccionario histórico y biográfico de Chile, t.2, p. 472, Establecimientos gráficos Balcells & Co, Santiago, 1928
  6. Historia del Carbón en Chile y de Matías Cousiño Jorquera
  7. « Carta del almirante Grau al capitán Matías Cousiño Jorquera » [archive du 19 de noviembre de 2013] (consulté le )
  8. Constanza Martínez Gaete. Guía Urbana de Chile: Parque Isidora Cousiño y Mina Chiflón del Diablo, Lota, Plataforma urbana, 23.10.2013; acceso 01.07.2015
  9. Comuna de Lota, s/f; acceso 01.07.2015

Liens externes

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