Mary Lucier
Mary Lucier, née en à Bucyrus (Ohio), est une artiste américaine, pionnière dans l'art vidéo[1]. Produisant des vidéos et des installations depuis 1973, elle a conçu de nombreuses œuvres qui ont eu un impact significatif sur le medium.
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Alvin Lucier Robert Berlind (d) |
Représentée par |
Electronic Arts Intermix (en) |
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Site web |
(en) www.marylucier.net |
Distinctions |
Biographie
Études
Mary Lucier grandit à Bucyrus, dans l'Ohio. Elle obtient un B.A. en littérature et sculpture à l'université Brandeis[2].
Enseignement
Lucier a enseigné dans de nombreuses institutions. Elle est professeure d'art vidéo à l'université Harvard ou à l'université du Wisconsin à Milwaukee. Elle enseigne l'art et l'histoire de l'art à l'université de Californie à Davis. Elle a également enseigné à l'université de New York, au Minneapolis College of Art and Design, au San Francisco Art Institute ou à la School of Visual Arts[2].
Vie privée
Elle épouse le compositeur Alvin Lucier en 1964, et tourne à ses côtés de 1966 au milieu des années 1970 en tant que membre du groupe Sonic Arts Union (en). C'est à cette période qu'elle rencontre Shigeko Kubota et Nam June Paik, et décide d'expérimenter la vidéo[3]. Elle vit avec Alvin Lucier à Middletown (Connecticut) après son embauche à l'université Wesleyenne, jusqu'à leur divorce en 1974[4]. Elle s'installe ensuite à New York.
Elle épouse le peintre Robert Berlind, décédé 2015[5].
Elle vit et travaille à New York et Cochecton, où elle a son atelier et un lieu d'archive pour l'art vidéo[6].
Ĺ’uvre
À la fin des années 1960, alors que Mary Lucier fait partie de Sonic Arts Union (en), Mary Lucier pratique la performance et la photographie. Ainsi, elle réalise une série de Polaroids qui accompagne I Am Sitting in a Room (1969) d'Alvin Lucier : des photos sont projetées, dont la dégradation suit le processus d'altération de la voix d'Alvin Lucier[7].
Au début des années 1970, intéressée par la manipulation des images, fascinée par les écrans de télévision, Lucier se lance dans l'art vidéo[7]. Dans les années 1970, elle commence à expérimenter avec les traces permanentes de brûlures que laisse le soleil sur le tube Vidicon de sa caméra, enfreignant la règle d'or de la vidéo demandant de ne jamais filmer drectement le soleil[3]. Plusieurs œuvres en résultent : Dawn Burn (1975), Paris Dawn Burn (1977) et Equinox (1979)[8], œuvre dans laquelle elle a laissé sa caméra filmer le soleil pendant 7 jours, montrant l'évolution des cicatrices laissées par le soleil[3]. Elle donne ainsi une matérialité physique à l'image vidéo[3].
En 1975, elle performe Fire Writing à The Kitchen, où elle utilise des rayons laser pour graver du texte sur le tube Vidicon de sa caméra, texte visible sur la sortie vidéo[3].
Lucier réfléchit également aux façons d'exposer la vidéo, ses études en sculpture l'aidant à concevoir ses premières installations[3]. Dans les années 1980, elle se lance dans de grandes installations sculpturales, qui répondent aux changements d'approche de la vidéo de l'époque. Dans Ohio at Giverny (1983), une installation avec deux chaînes et 7 moniteurs, elle masque les téléviseurs et travaille le rendu de la lumière à la manière de Claude Monet[9] - [10]. Wilderness (1986) pousse plus loin ces expérimentations autour de l'installation et du paysage en mettant trois vidéos de paysages américains sur sept moniteurs, posés sur des socles imitant l'art antique[11].
Dans les années 1990, Lucier se penche sur les paysages ravagés, en mettant en regard l'Amazonie brésilienne et les paysages de l'Alaska avec un cancer humain (Noah's Raven, 1993)[12], et en montrant les habitations touchées par les inondations (Floodsongs, 1998)[12].
Au XXIe siècle, son œuvre continue d'explorer différents aspects du paysage et des peuples, avec des œuvres telles que The Plains of Sweet Regret (2004), une installation vidéo à 5 chaînes, explorant les Grandes Plaines dépeuplées[13]. Dans Drum Songs (2013) et (Untitled) Spirit Lake (2017), elle montre les chansons et les danses natives-américaines[14].
Expositions
Les œuvres de Mary Lucier sont notamment présentes dans les collections suivantes :
- aux États-Unis au Whitney Museum of American Art[15], au Musée d'Art moderne de San Francisco[16], au Museum of Modern Art[17], au Milwaukee Art Museum[18], au Columbus Museum of Art[9] ou encore au Munson-Williams Proctor Arts Institute[19] ;
- en Allemagne au ZKM Musée d'art contemporain[20] ;
- en Espagne au MusĂ©e national centre d'art Reina SofĂa[21].
Prix et bourses
- 1982 : Jerome Foundation (en)[22]
- 1985 : Fondation John-Simon-Guggenheim[23]
- 1998 : Prix Anonymous Was A Woman[24]
- 2001 : Fondation Rockefeller[25]
- 2001 : Creative Capital (en)[26]
- 2003 : fondation Nancy Graves[27]
- 2010 : Commission de l'amitié américano-japonaise (en)[6]
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mary Lucier » (voir la liste des auteurs).
- (en) Jules Heller (dir.) et Nancy G. Heller (dir.), North American women artists of the twentieth century : a biographical dictionary, New York, Garland Publishing, Inc, , 732 p. (ISBN 0824060490, lire en ligne).
- (en) « Mary Lucier : biography », Electronic Arts Intermix (version du 27 novembre 2010 sur Internet Archive).
- (en) « The Renegade Video Artist », sur aperture.org, (consulté le ).
- (en) Allan Kozinn, « Alvin Lucier, Probing Composer of Soundscapes, Is Dead at 90 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Julia Wolkoff, « Robert Berlind (1938–2015) », sur ARTnews.com, (consulté le ).
- (en) « Biographie », sur marylucier.net (consulté le ).
- « Mary Lucier by Alex Klein – BOMB Magazine », sur bombmagazine.org, (consulté le ).
- (en) Melinda Barlow, Mary Lucier, Baltimore, Johns Hopkins University Press, (ISBN 0801863791).
- (en) Auzelle Epeneter, « Looking Back, Looking Forward: The Archives of Mary Lucier », (consulté le ).
- « Ohio to Giverny: Memory of Light », sur eai.org (consulté le ).
- (en) [vidéo] Paul Tschinkel, Mary Lucier: Video Installations (excerpts, ART/new york no. 33) sur YouTube, (consulté le ).
- (en) « Installations », sur marylucier.net (consulté le ).
- (en) « Mary Lucier Plains of Sweet Regret | Art Museum | University of Wyoming », sur www.uwyo.edu (consulté le ).
- (en) « Collaboration brings Spirit Lake culture to East Coast art world », sur Grand Forks Herald, (consulté le ).
- (en) « Ohio at Giverny », sur whitney.org (consulté le ).
- (en) « Mary Lucier », sur www.sfmoma.org (consulté le ).
- (en) « Mary Lucier », sur The Museum of Modern Art (consulté le )?
- (en) « Mary Lucier », sur collection.mam.org (consulté le ).
- (en) « Mary Lucier », sur Mary Lucier (consulté le ).
- (en) « Mary Lucier », sur zkm.de (consulté le ).
- (es) « Mary Lucier », sur museoreinasofia.es (consulté le ).
- (en) « Past Grantees », Jerome Foundation (consulté le ).
- (en) « All Fellows », Fondation John-Simon-Guggenheim (consulté le ).
- (en) Roberta Hershenson, « 2 Women Receive Art Grants From Unknown Female Donor », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- (en) « 2001 Film, Video and Multimedia Fellowship Awards », Fondation Rockefeller, (consulté le ).
- (en) « The Plains of Sweet Regret », Creative Capital (consulté le ).
- (en) « Nancy Graves Foundation grant program », Nancy Graves Foundation (consulté le ).
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Musée des beaux-arts du Canada
- MusĂ©e national centre d'art Reina SofĂa
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) Grove Art Online
- (en) Museum of Modern Art
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names