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Martin van Marum

Martin van Marum (né le à Delft et mort le à Haarlem) est un médecin, naturaliste et physicien néerlandais notamment connu pour ses recherches dans le domaine de la pneumatique.

Biographie

Il est diplômé de médecine et de philosophie à l’université de Groningue avec une thèse intitulée Dissertatio de Motu Fluidorum in Plantis. Il exerce à Haarlem mais consacre l’essentiel de son temps aux sciences, notamment, à partir de 1777 à la société savante de la ville, Hollandsche Maatschappij der Wetenschappen. Grâce à son action, celle-ci devient l’une des plus renommées d’Europe. Il s’occupe également des collections laissées à la ville par Pieter Teyler van der Hulst (1702-1778). Van Marum est membre correspondant de l’Académie des sciences française (1803) et membre de la Royal Society (). Il fait notamment paraître un traité sur l’électricité (1776).

Son intĂ©rĂŞt pour la pneumatique et la baromĂ©trie est manifeste : en 1778, il obtient le premier prix d'un concours lancĂ© sur ce sujet par l'AcadĂ©mie Teylers Stichting, avec un mĂ©moire intitulĂ© « L'air phlogistiquĂ© et dĂ©phlogistiquĂ©[1] Â» (Gephlogisteerde en gedephlogisteerde luchten) : il y dĂ©montre par une sĂ©rie d'expĂ©riences qu'une dĂ©charge Ă©lectrique dĂ©clenchĂ©e dans une enceinte fermĂ©e ne fait pas varier le volume d'air qui y est enfermĂ©. Van Marum rencontre Antoine de Lavoisier Ă  Paris au cours de l'hiver 1784-85 puis entretient avec lui une correspondance suivie. Voulant Ă©prouver la validitĂ© de la loi de Boyle-Mariotte aux fortes pressions, il parvient Ă  liquĂ©fier l'ammoniac par compression. En 1787, il est l'un des principaux promoteurs en Europe de la « chimie antiphlogistique Â» du savant français[2]. L'annĂ©e suivante, Van Marum est Ă©lu au fauteuil de Cornelis Elout Ă  l'AcadĂ©mie Teylers Stichting (qui ne comprend que 7 titulaires) : il la prĂ©sidera de 1804 Ă  sa mort.

En 1779, la SociĂ©tĂ© Batave de Philosophie ExpĂ©rimentale de Rotterdam avait organisĂ© un concours sur l’électricitĂ© mĂ©dicale. Cette annĂ©e-lĂ , en effet, deux mĂ©decins d'Amsterdam, Jean Rudolph Deiman et surtout Andreas Bonn, avaient fait connaĂ®tre les succès obtenus par le galvanisme, prĂ©tendant qu'on pouvait par cette technique guĂ©rir certaines maladies : l’épilepsie, les paralysies, les « nĂ©vroses Â», les convulsions, le tĂ©tanos, l’hystĂ©rie, le vertige, la goutte, les rhumatismes et une pharyngite. Martin van Marum jugea que l’action thĂ©rapeutique de l’électricitĂ© Ă©tait nĂ©gligeable et que plusieurs guĂ©risons Ă©taient sans preuve. Il prouva expĂ©rimentalement que l’électricitĂ© n’accĂ©lèr ni la circulation sanguine ni la sudation et qu’elle dĂ©truit l’« irritabilitĂ© Â» des plantes et des animaux. Van Marum fondait son jugement sur l'impression de charlatanisme qu’il avait eue lors d’une visite rendue, en 1795 Ă  Paris, Ă  Pierre Jean-Claude de la Varenne et Ă  Nicolas-Philippe Ledru. Ce jugement dĂ©crĂ©dibilisa pour longtemps l'Ă©lectrothĂ©rapie aux Pays-Bas[3].

Pour le musée Teyler qu'il dirige à Haarlem en Hollande, Van Marum fait construire la machine électrique de tous les records : construite en 1784, elle comporte deux disques de plus d'un mètre cinquante de diamètre, et deux assistants actionnent simultanément les manivelles (ou même quatre, selon la durée de l'expérience). Les étincelles obtenues atteignent soixante centimètres.

Prix Van Marum

La Société royale néerlandaise des arts et des sciences a créé un prix en son honneur : le prix Van Marum.

Notes et références

  1. Reprenant la terminologie de Priestley, les chimistes dĂ©signaient alors le dioxygène par « air dĂ©phlogistiquĂ©. Â»
  2. Cf. Claude Viel, « Le salon et le laboratoire de Lavoisier à l'Arsenal, cénacle où s'élabora la nouvelle chimie », Revue d'Histoire de la Pharmacie, no 306,‎ , p. 257 (lire en ligne).
  3. Cf. W. D. Hackmaan, « The Researches of Dr. Martinus van Marum (1750-1837) on the influence of electricity on animals and plants », Medical History, no 16,‎ , p. 11-26

Annexes

Bibliographie

  • Allen G. Debus (dir.) (1968). World Who’s Who in Science. A Biographical Dictionary of Notable Scientists from Antiquity to the Present. Marquis-Who’s Who (Chicago) : xvi + 1855 p.
  • Martin Schneider, Elektrisiermaschinen im 18. und 19. Jahrhundert - Ein kleines Lexikon, UniversitĂ© de Ratisbonne, , « Marum, Martinus van (Kurzbiographie). » (lien archivĂ© le ).
  • Ce texte utilise des extraits de l'article de langue anglaise de WikipĂ©dia (version du ).

Liens externes

Marum est l’abréviation botanique standard de Martin van Marum.

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