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Mario Perniola

Mario Perniola, nĂ© le Ă  Asti dans le PiĂ©mont[1] et mort le [2], est un philosophe italien, chercheur en communication, spĂ©cialiste en esthĂ©tique, thĂ©oricien de l’art et de la littĂ©rature et spĂ©cialiste de la sexologie.

Mario Perniola
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Professeur (en)
Esthétique
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  76 ans)
Rome
Nationalité
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Université de Turin (jusqu'en )
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Biographie

DiplÎmé de philosophie de l'université de Turin (il travaille avec Luigi Pareyson lors d'une thÚse sur la méta-littérature), Mario Perniola effectue ensuite des séjours d'études à Paris, à Londres et à Bruxelles. En 1966, il rencontre Jacques Derrida et Guy Debord, qui auront une grande influence sur sa pensée.

ChargĂ© de cours de 1970 Ă  1976 Ă  l'universitĂ© de Salerne, il obtient son diplĂŽme de professeur titulaire en 1976, et enseigne l'esthĂ©tique Ă  Salerne jusqu'en 1983. Il est nommĂ© par la suite professeur d'esthĂ©tique Ă  l'universitĂ© de Rome « Tor Vergata », oĂč il occupe Ă©galement le poste de directeur du dĂ©partement de recherche philosophique de 1986 Ă  1992.

Il collabore par ailleurs à diverses publications, dont Nuovi Argomenti, Traverses, revue trimestrielle du Centre de création industrielle publiée par le Centre Pompidou (1975-1994) et Lignes. Il fonde et dirige les revues Agaragar (de 1971 à 1973), Clinamen (de 1982 à 1992), et le périodique Estetica News (de 1989 à 1995) et, depuis 2000, Ágalma.

Il a été professeur invité en France (EHESS), au Japon (Université de Kyoto), au Danemark (Université d'Aarhus), au Brésil (USP), au Canada (Université d'Edmonton) et en Australie (Université de Sydney).
Ses ouvrages sont traduits en plusieurs langues (occidentales et orientales).

Pensée

Mario Perniola a commencĂ© par Ă©tudier l'autorĂ©fĂ©rence en littĂ©rature et la rencontre entre l'avant-garde artistique et politique au XXe siĂšcle, puis il s'est interrogĂ© sur la sĂ©paration entre l'art et la vie courante d'un point de vue Ă  la fois thĂ©orique et historique. Il a Ă©galement rĂ©flĂ©chi Ă  la notion de « transition », considĂ©rĂ©e comme un dĂ©veloppement de la notion hĂ©gĂ©lienne d‘Aufhebung et de la notion nietzschĂ©enne d‘Überwindung. La caractĂ©ristique principale de ses recherches esthĂ©tiques est d'Ă©voluer en Ă©troite relation avec les expĂ©riences artistiques les plus avancĂ©es (depuis l'Internationale situationniste en passant par le Post-humain et au-delĂ ).

Le sex-appeal de l'inorganique

Avec cette expression Perniola Ă©tudie un rapport affranchi de l’orgasme au profit d’une sexualitĂ© « neutre et inorganique ». En d’autres termes, une jouissance Ă©rotique qui cesse de prendre l’orgasme comme finalitĂ©, et qui maintient la tension sexuelle Ă  son degrĂ© d’intensitĂ© le plus grand. L’auteur en vient ainsi Ă  dĂ©finir la position des philosophes qui entrent dans sa problĂ©matique : Descartes, Platon, Hegel, Schelling, Sartre, Wittgenstein ou encore les penseurs stoĂŻciens. Perniola insiste longuement sur la notion de « chose sentante » — en italien : cosa senziente, expression employĂ©e par Perniola pour souligner le caractĂšre au mĂȘme temps inorganique et sensible assumĂ© par l'individu pendant l'expĂ©rience d'une sexualitĂ© post-humaine — qui fait pendant Ă  la res cogitans de Descartes.

Contre la communication

Un autre aspect du travail philosophique de Perniola se focalise sur la dĂ©nonciation des ravages de la communication sur la culture et la sociĂ©tĂ© occidentales, et montre comment l’esthĂ©tique peut ĂȘtre un antidote contre cette contamination : Perniola commence par s'attaquer Ă  une idĂ©e reçue : la communication, loin d’ĂȘtre du cĂŽtĂ© du progressisme dĂ©mocratique, serait du cĂŽtĂ© de l’obscurantisme populiste, en ce qu'elle serait le contraire d’une information vĂ©ritable.

Ouvrages

En français

  • L'AliĂ©nation artistique, prĂ©face de Pierre Sansot, traduction d'Anton Harstein, Paris, coll. 10/18, 1977 (ISBN 2-264-00187-9)
  • L'Instant Ă©ternel. Bataille et la pensĂ©e de la marginalitĂ©, traduction de François Pelletier, Paris, Meridiens Anthropos, 1982 (ISBN 2-86563-024-2)
  • Énigmes, traduction de Robert LalibertĂ© et Isabella di Carpegna, Bruxelles, La Lettre VolĂ©e, 1995 (ISBN 2-87317-037-9)
  • Le Sex-Appeal de l'inorganique, traduction de C. SinĂ©, Paris, Lignes/Éditions LĂ©o Scheer, 2003 (ISBN 2-915280-00-2)
  • Contre la communication, traduction de C. SinĂ©, Paris, Lignes & Manifestes, 2004 (ISBN 2-84938-024-5)
  • L'identitĂ© catholique. La forme culturelle d'une religion universelle, traduction de C. Margat, Belval, Éditions CircĂ©, 2017 (ISBN 2-84242-443-3)

En italien

  • Il metaromanzo, Milan, Silva, 1966
  • L'alienazione artistica, Milan, Mursia, 1971
  • La societĂ  dei simulacri, Bologne, Cappelli, 1983
  • Dopo Heidegger. Filosofia ed organizzazione della cultura, Milan, Feltrinelli, 1982
  • Presa diretta. Estetica e politica, Venise, Cluva, 1986
  • Enigmi. Il momento egizio nella societĂ  e nell'arte, GĂȘnes, Costa & Nolan, 1990
  • Estetica del Novecento, Bologne, il Mulino, 1997
  • Transiti. Filosofia e perversione, Rome, Castelvecchi 1998
  • Philosophia sexualis. Scritti su Georges Bataille, VĂ©rone, Ombre Corte, 1998
  • Disgusti. Nuove tendenze estetiche, Milan, Costa e Nolan, 1999
  • Del sentire cattolico. La forma culturale di una religione universale, Bologne, Il Mulino, 2001
  • L’arte e la sua ombra, Turin, Einaudi, 2001
  • Del sentire, Turin, Einaudi, 2002
  • Il sex appeal dell’inorganico, Turin, Einaudi, 2004
  • Contro la comunicazione, Turin, Einaudi, 2004
  • I situazionisti, Rome, Castelvecchi, 2005
  • Miracoli e traumi della comunicazione, Turin, Einaudi, 2009
  • L'arte espansa, Turin, Einaudi, 2015. (ISBN 9788806226510).
  • Del terrorismo come una delle belle arti, Milan, Mimesis, 2016. (ISBN 9788857532202).
  • Estetica italiana contemporanea, Milan, Bompiani, 2017, (ISBN 978-88-452-8404-5).

Notes et références

  1. (it) Addio a Mario Perniola, grande studioso di estetica sur ilsole24ore, consulté le 10 janvier 2018.
  2. (it) Morto Mario Perniola, il filosofo esploratore dei media e dell’arte sur corriere.it, consultĂ© le 10 janvier 2018.

Annexes

Colloques autour de l'Ɠuvre de Perniola

  • (en) Textualities at the Margin: Reading Perniola Reading, sous la direction de Massimo Verdicchio, University of South Alabama, Mobile, Alabama (États-Unis)
  • (en) Reading Mario Perniola’s Ritual Thinking, sous la direction de Hugh J. Silverman, 13th Annual International Philosophical Seminar, Kastelruth Sud (Italie), -
  • (en) Mario Perniola’s Transits, Close Encounter, sous la direction de Gary E. Aylesworth, Syracuse University (États-Unis), , Eastern Illinois University, Charleston, Illinois (États-Unis)

Autres textes

  • (it) Eugenio Montale, « Entra in scena il metaromanzo Â», Corriere della Sera,
  • Pierre Sansot, prĂ©face Ă  L'AliĂ©nation artistique, Paris, coll. 10/18, 1977, p. 7-19
  • Michel Miranda, « La passion de l'inachevĂ© Â», in Cahiers internationaux de sociologie, juillet-
  • (en) Hayden White, « The Italian Difference and the politics of Culture Â», Graduate Faculty Philosophy Journal, New School for Social Research, New York, 1984, no 1, p. 117-122
  • (en) Giovanna Borradori, Strategies of the Italian Thought, Introduction to a Recoding Metaphysics, Evanston, Northwestern University Press, 1988, p. 1-27
  • (en) Robert Burch, « The Simulacrum of Death: Perniola beyond Heidegger and Metaphysics? », in Feeling the Difference, Extreme Beauty. Aesthetics, Politics, Death, Ă©d. par James Swearingen et Johanne Cutting-Gray, New York-Londres, Continuum, 2002.
  • Roger-Paul, « Quand les philosophes se mĂȘlent au sexe Â», Le Monde,
  • Jean-Baptiste Marongiu, Zone HetĂ©rogĂšne, LibĂ©ration,
  • Christian Descamps, « Philosophie Â», La Quinzaine littĂ©raire, no 866, 1-
  • Claire Margat, « Mario Perniola, le sex appeal de l'inorganique Â», Art Press, no 296,
  • Christian Descamps, « Pour l'esthĂ©tique Â», La Quinzaine littĂ©raire, no 887, 1-
  • Paul Ardenne, « Contre la communication Â», Art Press, no 306,
  • (en) Andrea Nicolini, « A Thing That Feels. Love and Seduction in Mario Perniola's Philosophy of Transit », in Agalma no 36, octobre 2018

Article connexe

Liens externes


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