Marie d'Exoudun
Marie d'Exoudun[2] (v. 1232[1]-) est une aristocrate, dame de Civray, Melle, Benet, la Mothe-Saint-Héray, Villeneuve (1246-1260), Chizé (1246-1256) et comtesse d'Eu (1246-1260). Elle est l'héritière des comtes d'Eu de la Maison de Lusignan.
Dame de Civray, Chizé, Melle, Benet, la Mothe-Saint-Héray, Villeneuve Comtesse d'Eu |
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Naissance | |
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Époque | |
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Famille |
Maison de Lusignan (sous-lignage d'Exoudun) |
Père | |
Mère |
Yolande de Dreux |
Conjoint | |
Enfants |
Grands-Parents | |
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HĂ©ritier |
brisé d'un lambel de cinq pendants de gueules
Biographie
Famille
Marie d'Exoudun est la fille unique de Raoul II d'Exoudun (v. 1207-2 sept. 1246) et de sa seconde épouse Yolande de Dreux (1216-26 janv. 1239)[3], fille de Robert II (v. 1154- 28 déc. 1218), comte de Dreux et de Yolande de Coucy (vers 1164-1222).
Marie est la petite-fille d'Alix d'Eu (v. 1180-14 mai 1245) et de Raoul Ier d'Exoudun (v. 1169-1er mai 1219). Ce dernier est le frère cadet d'Hugues IX le Brun (av. 1151-11 août 1219), comte de la Marche, fils d' Hugues le Brun (av. 1124-1169) et de son épouse Aurengarde d'Exoudun (av. 1124-v. 1174)[3].
Marie est le dernier membre du sous-lignage[4] d'Exoudun, issu de la Maison de Lusignan du Poitou.
Décès et sépulture
Elle décède à Melle le 1er octobre 1260[5] et est inhumée à l'abbaye de Foucarmont.
Mariage et descendance
Marie d'Exoudun Ă©pouse avant 1250 Alphonse de Brienne (v. 1227-1270), fils de l'empereur-roi Jean de Brienne (v. 1170-1237), petit-neveu de Blanche de Castille et chambrier de Louis IX de France, avec qui elle a quatre enfants[3] :
- Jean II de Brienne (v. 1250 -12 juin 1294 ), comte d'Eu ;
- Isabelle de Brienne (v. 1254-1302/07), Ă©pouse de Jean II de Dampierre, seigneur de Dampierre ;
- Marguerite de Brienne (v. 1257-20 mai 1310), vicomtesse de Thouars ;
- Blanche de Brienne (av. 1260-av. 1338), abbesse de Maubuisson.
Ce mariage, très politique, est le fruit d'une entente entre la grand-mère de Marie, Alix d'Eu, et Blanche de Castille[6].
En octobre 1256, Marie donne la châtellenie de Chizé à son époux et demande à son suzerain, Alphonse de Poitiers, de le recevoir à l'hommage[7].
Sceau et armoiries
Marie d'Exoudun continue à manifester son appartenance à la famille de Lusignan en arborant sur son sceau les seules armoiries de son père[8].
Sceau [1256]
Avers : Navette, 55 x 35 mm[9].
Description : Dame debout, de face, coiffée d'un touret, vêtue d'une robe et d'un manteau d'hermine, tenant dans sa main droite une fleur de lys. Dans le champ, à dextre, un petit chien, à senestre, deux roses.
Légende : … GILLVM MARIE COMITISSE AVG
LĂ©gende transcrite : Sigillum Marie, comitisse Augi
Contre-sceau : Rond, 28 mm[10].
Description : Écu burelé de dix-neuf pièces au lambel de cinq pendants.
Légende : ✠SIGILLV • CONTRASIGILLI
LĂ©gende transcrite : Sigillum contrasigilli
Armoiries [1256]
Blasonnement :
Écu burelé d'argent et d'azur de dix pièces brisé d'un lambel de cinq pendants de gueules
Commentaires : Armoiries de Marie d'Exoudun, comtesse d'Eu. |
Notes et références
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Marie d'Exoudun », sur http://www.sigilla.org/, Université de Poitiers.
- dit à tort Issoudun : l'homonymie latine entre Exoudun et Issoudun est encore présente dans certains travaux.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 11 (« Le sous-lignage d'Eu »), p. 170
- José Enrique Ruiz Doménec, « Système de parenté et théorie de l’alliance dans la société catalane (environ 1000-environ 1240) », Revue Historique, no 262,‎ , p. 305-326 (lire en ligne [PDF]) :
« José Enrique Ruiz Doménec propose de substituer à la notion généalogique de branche cadette le concept de « sous-lignage » : issu d'une souche principale qui en encadre les membres, il est toujours prêt à combattre à son service. »
- Chronique des comtes d'Eu depuis 1130 jusqu'Ă 1390 (Ă©d. Natalis de Wailly et LĂ©opold Delisle), t. XXIII : Recueil des historiens des Gaules et de la France, Scriptores, Paris, (lire en ligne), p. 444.
- Chronique des comtes d'Eu depuis 1130 jusqu'Ă 1390 (Ă©d. Natalis de Wailly et LĂ©opold Delisle), t. XXIII : Recueil des historiens des Gaules et de la France, Scriptores, Paris, (lire en ligne), p. 443 :
« La dite Alis en son vivant maria Marie sa [petite-]fille à noble seigneur messire Alphons, lequel Alphons estoit filz au roy Jehan de Hierusalem. »
- Layettes du trésor des chartes, de l'année 1247 à l'année 1260 (éd. Joseph de Laborde), t. III, Paris, Plon, (lire en ligne), partie 4295, p. 326-327.1256, jeudi 5 octobre, Poitiers : Marie [d'Exoudun], comtesse d'Eu, dame de Civray, Chizé, Melle, Benet, La Mothe et Villeneuve, décide de conférer la châtellenie de Chizé à son époux, Alphonse de Brienne et demande à son suzerain, Alphonse, comte de Poitiers, de le recevoir à l'hommage lige.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 937
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Marie d'Exoudun - sceau », sur http://www.sigilla.org/, Université de Poitiers.
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Marie d'Exoudun - Contre-sceau », sur http://www.sigilla.org/, Université de Poitiers.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), n°923 : Marie d'Issoudun, p. 413.
- Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux (éd. François Eygun), Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, , n°309, pl. X, p. 205.
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. VI (« Comtes d'Eu »), p. 322-324.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), n°923 bis : Marie d'Issoudun, p. 413.
Sources et bibliographie
Sources diplomatiques
- Chronique des comtes d'Eu depuis 1130 jusqu'Ă 1390, Ă©d. Natalis de Wailly et LĂ©opold Delisle, Recueil des historiens des Gaules et de la France, Scriptores, t. XXIII, Paris, 1894, p. 439-448. [lire en ligne].
Sources sigillographiques
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Marie d'Issoudun », http://www.sigilla.org/, Université de Poitiers. [lire en ligne].
- Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux, éd. François Eygun, Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, 1938, n°309, p. 205 et pl. X.
Bibliographie
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [Volume 1 en ligne].