Marie Pilar de Saint François Borgia
Jacoba MartĂnez GarcĂa, en religion Marie Pilar de Saint François Borgia (1877 - 1936) est une des trois carmĂ©lites martyres de Guadalajara lors de la guerre d'Espagne.
Marie Pilar de Saint François de Borgia Bienheureuse catholique | |
Partie d'un portrait de SĹ“ur Marie Pilar. Auteur inconnu. | |
Bienheureuse | |
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Naissance | Tarazona (Saragosse) |
Décès | Guadalajara (Espagne) |
Nom de naissance | Jacoba MartĂnez GarcĂa |
Nationalité | Espagnole |
Ordre religieux | Ordre des Carmes déchaux |
BĂ©atification | Rome par le pape Jean-Paul II |
Vénérée par | Église catholique romaine, Ordre du Carmel |
FĂŞte | 24 juillet |
Elle est béatifiée le par le pape Jean-Paul II. Elle est fêtée le 24 juillet.
Biographie
Enfance et entrée au Carmel
Jacoba MartĂnez GarcĂa[1] est nĂ©e le Ă Tarazona près de Saragosse (Espagne). Ses parents ont eu onze enfants dont Jacoba est la dernière. Un de ses frères Ă©tait prĂŞtre et prend une part active Ă son Ă©ducation. Il Ă©tait pasteur de Torrellas (de 1887 Ă 1891), puis Ă Corella (1891-1898)[2] et elle participe Ă ses cĂ´tĂ©s, et avec ardeur, Ă l'Ă©vangĂ©lisation de sa paroisse.
De plus, sa sĹ“ur aĂ®nĂ©e Ă©tait entrĂ©e au Carmel de Guadajara. Quelques annĂ©es après sa sĹ“ur, Ă l’âge de vingt ans, Jacoba entre dans ce mĂŞme Carmel le . Elle prend le nom de MarĂa Pilar de San Francisco de Borja (en français, Marie Pilar de Saint François de Borgia) dans la ville de Saragosse, oĂą il y a une basilique qui est dĂ©diĂ©e Ă Notre Dame du Pilar. Elle prononce ses vĹ“ux le [3]. MarĂa Pilar a une dĂ©votion spĂ©ciale pour l’Eucharistie. Son idĂ©al est "d’aimer follement JĂ©sus". Elle dĂ©cide, par un vĹ“u particulier, de se consacrer Ă la Sainte Vierge[4].
Le Martyre
En 1936, les partis de droite avaient perdu le pouvoir aux élections de février. Le , le général des troupes nationalistes espagnoles Francisco Franco tente un coup d'état et déclenche une guerre civile qui débouche sur l'établissement de la dictature franquiste qui dura jusqu'en 1975.
En 1936, Guadalajara se situait du côté loyal au gouvernement républicain. Des milices populaires ayant été créées, les religieuses du couvent craignent que celui-ci ne soit incendié[5] - [6]. Dans l'après-midi du , le prêtre donne la communion aux 18 religieuses, puis toutes partent en ville chercher un refuge dans des maisons proches ou chez des connaissances[2].
Le 24, alors que trois religieuses marchent dans les rues de la ville à la recherche d’un gîte plus sûr, une milicienne les reconnait. Celle-ci incite ses compagnons à tirer sur le groupe des religieuses. Sœur Marie Pilar, mortellement blessée, sera transportée à l'hôpital de la Croix-Rouge[7]. Elle y décède quelques heures après en murmurant : « Père, pardonne-leur »[8].
Selon une autre source, la religieuse serait restée dans le couvent jusqu'au 24[1] - [9].
La sépulture
Les corps des trois religieuses sont jetés dans une fosse commune. La fosse est rouverte le . Leurs corps sont identifiés grâce à leur scapulaire et crucifix présent sur leur poitrine. Les dépouilles mortelles des trois religieuses sont emmenées et enterrées dans leur monastère deux jours plus tard. Assez vite, des miracles ont été rapportés et attribués à ces trois religieuses[2].
BĂ©atification
Le , le pape Jean-Paul II, béatifie à Rome les 3 carmélites de Guadalajara, dont Marie Pilar de saint François de Borgia[7].
Le , lors de la béatification à Rome, 233 martyrs espagnols de la guerre civile[10] le pape Jean-Paul II, déclarera à leur sujet « Tous, avant de mourir, comme il ressort des procès canoniques pour leur déclaration comme martyrs, pardonnèrent de tout cœur leurs bourreaux. »[11].
La fête de Maria Pilar et de ses sœurs carmélites martyres de Guadalajara est célébrée le 24 juillet[4] - [12]. Dans l'Ordre du Carmel, cette fête est célébrée avec rang de mémoire facultative[13].
Notes et références
- (es) « Beata MarĂa Pilar de San Francisco de Borja », sur Gran Enciclopedia Aragonesa, enciclopedia-aragonesa.com (consultĂ© le ).
- (no) « De tre salige karmelittsøstrene av Guadalajara ( -1936) », sur Caritas Norvège, katolsk.no, (consulté le ).
- (en) « Bls. Maria Pilar, Teresa and Maria Angeles, (OCD), Virgins and Martyrs (m) », sur Order of Carmelite, ocarm.org (consulté le ).
- « Bienheureuse Marie Pilar de St François Borgia MARTINEZ GARCIA », sur Abbaye de St Benoit, abbaye-saint-benoit.ch (consulté le ).
- Le Monde-AFP, « Béatification controversée de "martyrs" de la guerre civile espagnole », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Seneze Nicolas, « L'Eglise d'Espagne, entre martyre et collaboration. », La Croix,‎ (lire en ligne).
- « 3 Carmélites martyres de Guadalajara (Espagne) (1936) », sur Abbaye de Saint Benoit, abbaye-saint-benoit.ch (consulté le ).
- Magnificat : Juillet 2013 N°248, Magnificat, , p. 328
- La biographie citée en référence est discrète quant au déroulement de ces dernières journées. La formulation laisse libre les interprétations : « Sa vie s'est déroulée au couvent jusqu'au jour du 24 juillet 1936 où, avec les deux autres carmélites, les sœurs Marie Ange de Saint Joseph et Thérèse de l'Enfant Jésus et de Saint Jean-de-la-Croix, elle fut fusillée par les miliciens. ».
- Le site nominis.cef.fr sur sa page Bienheureux martyrs espagnols pendant la guerre civile (+ 1936) indique que les trois carmélites du couvent de Guadalajara, don Marie Pilar de St François Borgia, font partie de cette promotion 2001, alors que d'autres sites liés au Carmel (comme abbaye-saint-benoit.ch ou ocarm.org) indiquent bien qu'elles ont bien été béatifiées en 1987. Peut-être que la liste de 2001 reprend, en plus d'une série de noms nouveaux, quelques bienheureux déjà déclarés par le passé, d'où une petite confusion.
- Jean-Paul II, « Homélie de Jean-Paul II (béatification de 233 serviteurs de Dieu) », sur Vatican, vatican.va, (consulté le ).
- Soit le même jour qu'une autre carmélite martyre espagnole : Marie Mercedes Prat.
- Les heures du Carmel (trad. du latin), Lavaur, Éditions du Carmel, , 347 p. (ISBN 2-84713-042-X), p. 138.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :