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Marie-VĂ©ra Maixandeau

Marie-Véra Maixandeau, née le à Monte Carlo et morte le dans le 9e arrondissement de Paris[1], est une compositrice et organiste française. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise.

Biographie

Enfance

Marie-VĂ©ra est la dernière d'une famille de 5 enfants, fille d'AurĂ©lien Maixandeau (1895-1978), polytechnicien et directeur de la sociĂ©tĂ© Maixandeau, Goyet et Cie, et de Marie-Madeleine Bricogne (1895-1981).

Huit jours après sa naissance, alors qu'elle montre des signes d'infection aux yeux, un collyre mal dosé et mal posé lui brûle la cornée. Elle subira une greffe de la cornée opérée par le professeur Paufique, à Lyon ; opération réussie mais qui laissera à Marie-Véra deux petites tâches aux cristallins juste dans l'axe optique. Cela fera d'elle une amblyope (mal voyante) et contribuera à développer non seulement un sens poussé de la musique mais également une mémoire phénoménale.

Elle apprend l'orgue, le contrepoint et l'harmonie avec Émile Bourdon, titulaire de l'orgue de la cathĂ©drale de Monaco, et Alfredo Wyld. Dès 12 ans, elle compose et se produit (au piano) dans des concerts, et est considĂ©rĂ©e par ses professeurs et les critiques de l'Ă©poque comme une enfant très douĂ©e, en particulier pour la composition[2]. Confiant en ses capacitĂ©s (en souvenir de celle qu'il considĂ©rait comme sa meilleure Ă©lève[3], il lui dĂ©dicacera son Final en RĂ©[4]) son maĂ®tre Emile Bourdon a veillĂ© Ă  lui prĂ©senter Marcel DuprĂ© et AndrĂ© Marchal, organistes Ă  qui elle rend visite Ă  Paris en , âgĂ©e de 14 ans, Ă  l'orgue de St Sulpice pour le premier, et de St Germain des PrĂ©s pour le second[5].

Ă€ 16 ans, elle est envoyĂ©e Ă  Paris pour intĂ©grer le conservatoire national de Paris oĂą elle Ă©tudiera d' Ă  , dans la classe de Jean Gallon, NoĂ«l Gallon, Tony Aubin ou encore Olivier Messiaen. Elle obtiendra en 1951 le 1er prix de composition pour son concerto pour piano et orchestre, dans la classe de Tony Aubin.

L'apogée

Les années 1950 sont pour Marie-Véra Maixandeau une période productive en termes de composition et représentation.

Au tout début de l’année 1951, elle présente le concours d’essai du Grand Prix de Rome de composition musicale et compose une fugue puis une œuvre intitulée Le Matin sur des extraits du poème de Théophile de Viau. C'est également en 1951 qu'elle compose un ballet sur un argument en 3 tableaux : Boulogne sur scène (ou Boulogne sur Seine), ballet dansé à l'opéra de Monte Carlo le en présence du prince Pierre de Monaco et qui a obtenu le prix SOGEDA (Société monégasque de gestion des droits d'Auteurs) en [6].

Cette mĂŞme annĂ©e, l'AcadĂ©mie des beaux-arts dĂ©cerne Ă  Marie-VĂ©ra le prix Rossini, dotĂ© de 15 000 francs, pour sa composition lyrique sur un poème de Charles Clerc, L'Infernale ChevauchĂ©e[7]. C’est aussi en 1952 qu’elle compose Les Roulottes, qu’elle publie sous le pseudonyme d’Édith Stevel, aux Ă©ditions Enoch & Cie, chanson qui sera interprĂ©tĂ©e par Juliette GrĂ©co. Le , Marie-VĂ©ra remporte le prix-rĂ©fĂ©rendum des concerts Pasdeloup et entre de ce fait au rĂ©pertoire de l'orchestre[8].

En 1953 elle est sollicitée par le conservatoire pour composer ce qui servira d’épreuve au concours pour les futurs élèves du CNSM : elle compose un Lied et Rondo pour Basson et Piano, paru aux éditions Leduc. En 1955 ou 56, elle compose sa première Sonate pour piano qu'elle interprétera elle-même, en première audition à la Société Nationale de Musique le 16/03/1956[9] - [10].

Cette pĂ©riode fĂ©conde lui vaut d’être Ă©galement jouĂ©e, le dans la prestigieuse salle Garnier de l'OpĂ©ra de Monte-Carlo, sous la direction de Louis FrĂ©maux[11]. C’est Ă©galement en 1959 que lui est dĂ©cernĂ©, pour la seconde fois, le prix Rossini, de l’AcadĂ©mie des beaux-arts, pour son Stabat Mater. Prix, cette fois, dotĂ© de 50 000 francs[7].

Vie spirituelle et enseignement

En 1957, Ă  28 ans, Marie-VĂ©ra dĂ©couvre sa vocation. Elle postule alors pour entrer au couvent de Notre-Dame de Vie Ă  Venasque, mais en ressort quelque temps plus tard. Elle va rĂ©gulièrement en retraite Ă  Notre-Dame du Laus ou au couvent d’Évry Petit-Bourg, chez les religieuses de Notre-Dame de Sion, puis s'engage auprès des Auxiliaires du CĹ“ur de JĂ©sus. Elle s'inscrit dans le courant du renouveau charismatique. Au dĂ©but des annĂ©es 1980, elle devient vierge consacrĂ©e.

Dès les années 1960 elle enseigne à l'Institut National des Jeunes Aveugles, à Paris, comme professeur de piano et de solfège.

Elle effectue régulièrement des remplacements d'organistes, notamment à l'église Saint-Vincent-de-Paul de Paris ou à la cathédrale de Monaco, où elle remplace maître Bourdon. Elle termine sa vie titulaire de la chapelle de l'hôpital Lariboisière.

Prix et récompenses

Titres comme élève du conservatoire
  • 1947 : 1er prix d'harmonie
  • 1948 : prix de contrepoint (2e mĂ©daille)
  • 1950 : 2e prix de fugue
  • 1951 : 1er prix de composition
Titres comme compositeur
  • 1952 : Prix Rossini (AcadĂ©mie des Beaux-Arts), Cantate, L’infernale ChevauchĂ©e
  • 1952 : Prix SOGEDA (Monaco), Ballet - Boulogne sur Scène
  • 1952 : Prix-referendum des concerts Pasdeloup
  • 1959 : Prix Rossini (AcadĂ©mie des Beaux-Arts), Stabat Mater

Compositions

  • 1951 : Concerto pour piano et orchestre (1er prix de composition au CNSMP)
  • 1951 : Fugue composĂ©e pour le prix de Rome
  • 1951 : Le matin composĂ© pour le prix de Rome, pour chĹ“ur et orchestre
  • 1951 : Boulogne sur Scène, musique de ballet, suite symphonique, jouĂ© au casino de Monte Carlo
  • 1952 : L'infernale chevauchĂ©e (Prix Rossini)
  • 1952 : Quintette pour clarinette et quatuor Ă  cordes
  • 1952 : Les Roulottes (Ă©crit sous le pseudonyme d'Edith Stevel, interprĂ©tĂ©e par Juliette Greco)
  • 1953 : Lied et Rondo pour basson et piano, pour le Concours du Conservatoire National SupĂ©rieur de Musique de Paris
  • 1955 : Psaume et/ou cantique, paru dans Cinquante-trois psaumes et quatre cantiques
  • 1955/1956 : Sonate pour piano, jouĂ©e en 1e audition Ă  la SociĂ©tĂ© Nationale de Musique
  • 1959 : Stabat Mater (Prix Rossini, 1959)
  • 1959 : Quatre Offrandes Symphoniques, incluant Oraisons, Jeu de Palmes (jouĂ©e Salle Garnier, Casino de Monte Carlo)
  • vers 1960 : Le poète et le Bouc, rĂ©cit radiophonique sur un texte de JosĂ© Joubert
  • 1965 : Sonate no 2 pour piano

Notes et références

  1. Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 17 janvier 2020)
  2. Journal de Monaco, 16 avril 1942
  3. Émile Bourdon, Organiste et compositeur, un neveu raconte…, Louis Sauvé, Les éditions de l’officine, pages 207 et 208
  4. « Fonds Emile Bourdon », sur archivesetmanuscrits.bnf.fr
  5. Émile Bourdon, Organiste et compositeur, un neveu raconte…, Louis Sauvé, Les éditions de l’officine, pages 126 et 130
  6. Suzanne Malard, « Soirée de ballets en l'honneur des lauréats des Prix Radio Monte-Carlo et Sogeda », Journal de Monaco,‎ (lire en ligne)
  7. Archives de l'Institut
  8. Henri Busser, « Revue musicale Â», Revue des Deux Mondes (1829-1971), 1953, p. 350–353. JSTOR.
  9. « répertoire des articles du Guide du Concert », Guide du Concert,
  10. Marc Pincherle, « Rubrique Musique », Les Nouvelles Littéraires,‎ , p. 10
  11. Journal de Monaco du 5 mai 1959.

Liens externes

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