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Marie-Madeleine GĂ©rard

Marie-Madeleine Gérard, aussi appelée Marie-Madeleine Bourguignon ou Mady Bourguignon est une artiste peintre belge, née à Arlon le et morte prÚs de Mantes-la-Jolie le .

Marie-Madeleine GĂ©rard
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Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Marie-Madeleine-Caroline-Louise-Julienne GĂ©rard
Autres noms
Marie-Madeleine Bourguignon
Mady Bourguignon
Nationalité
Activité
Artiste peintre
Formation
MaĂźtre
ƒuvres principales

Biographie

Enfance et débuts artistiques

Marie-Madeleine GĂ©rard naĂźt Ă  Arlon le , fille de Joseph-Gustave-GĂ©rard et Catherine-ThĂ©odorine-LĂ©opoldine Marie Englebert , respectivement ĂągĂ©s de quarante-deux et trente-sept ans. Ils espĂ©raient cette naissance depuis de nombreuses annĂ©es. Enfant unique et choyĂ©e, Marie-Madeleine ressent cependant une grande impression de solitude malgrĂ© l’attention et l’amour de ses parents[1].

TrĂšs tĂŽt, elle se rĂ©vĂšle douĂ©e pour le dessin. Ses parents la confient alors Ă  Évariste Carpentier, directeur de l’AcadĂ©mie royale des beaux-arts de LiĂšge. À quinze ans, elle rĂ©alise un tableau de la Vierge Marie Ă  la maniĂšre de Rubens, qui impressionne son entourage. On fait dĂšs lors souvent appel Ă  ses talents pour les dĂ©corations de fĂȘtes ou pour des illustrations Ă  caractĂšre religieux. C’est ainsi qu’un jour, les religieuses d’un couvent proche de la maison familiale, lui demandent de dĂ©corer des santons pour la crĂšche de NoĂ«l. Tandis qu’elle s’applique Ă  peindre les yeux de l’Enfant JĂ©sus, Mady – c’est son surnom – s’exclame:

« Ah! Faut-il que je sois une bĂȘte Ă  bon Dieu pour faire un tel travail! »

À ce moment prĂ©cis, une coccinelle, qu’on appelle communĂ©ment bĂȘte Ă  bon Dieu se pose sur la table, juste devant elle. Cette « rencontre » hors saison, en plein hiver, restera gravĂ©e dans sa mĂ©moire comme une heureuse coĂŻncidence. Elle l'Ă©voquera souvent par la suite, auprĂšs de ses proches[1].

Mariage, maternité et drame familial

En 1925, un grave accident cĂ©rĂ©bral fragilise la vie de son pĂšre, dont l’état de santĂ© se dĂ©tĂ©riore trĂšs vite. La mĂšre et la fille se sentent perdues, craignant l’incertitude du lendemain. Marie-Madeleine a vingt-quatre ans. Il est temps qu’elle se marie, pensent-elles. Sans vraiment y rĂ©flĂ©chir, la proposition de mariage de Maurice Bourguignon, un français de seize ans son aĂźnĂ© est acceptĂ©e. Un fils naĂźt de cette union en 1930. Ils le prĂ©nomment Roger.

En 1931, les parents de Marie-Madeleine meurent l’un aprĂšs l’autre. Elle en est trĂšs affectĂ©e, car elle Ă©tait trĂšs attachĂ©e Ă  sa mĂšre. Sous l’effet du choc, elle contracte une grave affection de la glande thyroĂŻde, qui nĂ©cessite plus d'une annĂ©e de soins. Une fois guĂ©rie, elle se consacre alors exclusivement Ă  la peinture, Ă  la fois comme exutoire et comme rĂ©elle passion[1].

Notoriété

En 1920, soit cinq ans avant son mariage, elle organise sa premiĂšre exposition Ă  LiĂšge, Ă  l’ƒuvre des Artistes. Elle participe aussi aux Salons triennaux de Paris. Une fois mariĂ©e, elle signe ses toiles Marie-Madeleine Bourguignon. Les expositions se succĂšdent : Ă  Bruxelles, salle Demar en 1937; dans son atelier bruxellois, avenue de la Couronne en 1939; durant la seconde guerre mondiale : Ă  la galerie de la Toison d’or Ă  Bruxelles en 1941 et 1943; enfin Ă  la galerie Aghte Ă  Anvers, en 1942[1] .

Échec conjugal

Son succĂšs permet au couple de mener un train de vie aisĂ©. Marie-Madeleine travaille intensĂ©ment. Dans son spacieux atelier, Ă  la tombĂ©e de la nuit, souvent elle se met volontiers au piano, instrument qu’elle maĂźtrise parfaitement, principalement pour jouer du Chopin[2].

Mais elle et son Ă©poux n’ont pas les mĂȘmes centres d’intĂ©rĂȘt. Il n’a aucune sensibilitĂ© artistique, alors qu’elle cultive une certaine mĂ©lancolie romantique, que l’on peut percevoir dans ses Ɠuvres. Leur vie de couple est insipide et elle accepte de moins en moins cette situation. En 1944, elle tombe amoureuse et se dĂ©cide de quitter son mari qui lui est devenu complĂštement Ă©tranger. Elle met tous ses accessoires de peintre: toiles, chĂąssis, boites de peinture, pinceaux
 et ses effets personnels dans une charrette Ă  bras, qu'elle fait dĂ©poser dans son nouvel atelier bruxellois, rue des Tongres. DĂšs lors, elle signe ses Ɠuvres Mady-Bourguignon-GĂ©rard, puis Marie-Madeleine GĂ©rard quelques annĂ©es plus tard[1] .

ProblÚmes de santé

En aoĂ»t 1945, peu aprĂšs la fin de la guerre, alors qu’elle prĂ©pare une exposition Ă  la galerie de l’Art belge Ă  Bruxelles, elle perd presque totalement la vue, du jour au lendemain. Ce n’est pas une vĂ©ritable surprise, car depuis son enfance elle est atteinte d’une forte myopie, qui l’a toujours gĂȘnĂ©e mais ne l’a jamais empĂȘchĂ©e de peindre. Elle reçoit des soins, malheureusement inadĂ©quats, et aprĂšs plusieurs mois d’inactivitĂ©, elle dĂ©cide de se faire opĂ©rer en Angleterre par un chirurgien rĂ©putĂ©. L’opĂ©ration est un demi succĂšs: l’Ɠil droit est sauvĂ© mais pas le gauche. Mais Ă  force de volontĂ©, elle recommence Ă  peindre tout en organisant une exposition dans son atelier bruxellois en 1955[1] .

DerniÚres années

En 1959, elle quitte dĂ©finitivement la Belgique et s’installe Ă  Paris, au 123 de la rue Saint-HonorĂ©. PassionnĂ©e de longue date par la vie et l’Ɠuvre de FrĂ©dĂ©ric Chopin, elle effectue des recherches d’ordre historique et artistique sur le compositeur, auquel elle a consacrĂ©, Ă  partir de 1954, plusieurs textes Ă©crits et des Ɠuvres peintes. Ceux-ci font l’objet d’une importante exposition Ă  la SociĂ©tĂ© historique et littĂ©raire polonaise de Paris, du 5 au 18 janvier 1961. Elle devient Ă©galement membre actif de la BibliothĂšque polonaise de Paris[2].

Au dĂ©but des annĂ©es 80, elle devient totalement aveugle. Elle Ă©chappe Ă  la solitude grĂące Ă  la prĂ©sence de quelques amis fidĂšles. En , elle dĂ©cide de quitter son appartement parisien, pour finir ses jours dans une maison de retraite prĂšs de Mantes-la-Jolie, au nord de Paris, oĂč elle meurt le . Elle repose au cimetiĂšre de Froissy, dans le dĂ©partement de l’Oise[1].

Elle a fondĂ© L'Association Marie-Madeleine GĂ©rard, domiciliĂ©e Ă  Paris, oĂč sont conservĂ©s sa collection de toiles et ses archives personnelles[2].

ƒuvres

À partir de 1941, sa carriĂšre s’affirme, surtout comme portraitiste. Elle reçoit des commandes de personnes de la haute sociĂ©tĂ©, comme la princesse Élisabeth, future reine Élisabeth II, qui lui commande un portrait du Shāh d'Iran destinĂ© Ă  ĂȘtre exposĂ© au palais de Buckingham; elle peint aussi une des Ă©pouses de celui-ci, la princesse Soraya.

Elle portraitise des artistes. Des musiciens: Frédéric Chopin, la compositrice et pianiste Juliette Folville , le violoniste et compositeur EugÚne Ysaÿe et des comédiens, Danielle Darrieux, Sacha Guitry.

Elle est Ă©galement inspirĂ©e par des personnages historiques de toutes les Ă©poques: Judith et Holopherne (pĂ©riode biblique), CĂ©sar Borgia et Christophe Colomb (XVe – XVIe siĂšcle), le Comte de Fersen, le favori de la reine Marie-Antoinette (XVIIIe siĂšcle).

Elle peint Ă©galement de nombreux portraits d’inconnus, des nus, des scĂšnes Ă  plusieurs personnages (les joueurs de bridge), et des autoportraits[1].

Notes et références

Bibliographie

  • Jacqueline Willemetz, Marie-Madeleine GĂ©rard, alias Mady Bourguignon, Roscoff, Imprimerie de Bretagne, , 202 p. (ISBN 979-10-699-0672-3).
  • Jacqueline Willemetz, Chopin, chasseur d’ñmes, Paris, Éditions L'Harmattan, , 240 p. (EAN 9782343146263)

Liens externes

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