Marie-Isabelle d'Orléans
Marie-Isabelle d'OrlĂ©ans, nĂ©e MarĂa Isabel de Orleans y BorbĂłn le Ă SĂ©ville et morte le , Ă Villamanrique de la Condesa, près de SĂ©ville, est une infante d'Espagne (petite-fille du roi Ferdinand VII d'Espagne, mais aussi du roi des Français Louis-Philippe Ier), qui porte par son mariage les titres de courtoisie de princesse d'OrlĂ©ans et comtesse de Paris. Elle quitte la France avec sa famille après le vote de la loi du 22 juin 1886, dite « loi d'exil ». Après la mort de son Ă©poux, elle retourne sur les domaines de son père, le duc de Galliera et de Montpensier, et meurt Ă SĂ©ville Ă l'âge de 70 ans.
Titre
Épouse du prétendant orléaniste au trône de France
–
(30 ans, 3 mois et 9 jours)
Prédécesseur | Marie-Amélie de Bourbon-Siciles |
---|---|
Successeur | Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine |
Titulature |
Infante d’Espagne Comtesse de Paris |
---|---|
Dynastie | Maison d’Orléans |
Nom de naissance | MarĂa Isabel Francisca de AsĂs de Orleans y BorbĂłn |
Naissance |
SĂ©ville |
Décès |
Villamanrique de la Condesa, SĂ©ville |
Père | Antoine d'Orléans, duc de Montpensier |
Mère | Louise-Fernande de Bourbon, infante d'Espagne |
Conjoint | Philippe d'Orléans, comte de Paris |
Enfants |
Amélie d'Orléans Philippe d'Orléans, duc d'Orléans Hélène d'Orléans Isabelle d'Orléans Jacques Antoine Marie d'Orléans Louise d'Orléans Ferdinand d'Orléans, duc de Montpensier |
Signature
Biographie
Famille
Fille aînée d'Antoine d'Orléans, duc de Montpensier puis duc de Galliera et infant d'Espagne, et de son épouse l'infante d'Espagne Louise-Fernande de Bourbon, ce qui fait de Marie-Isabelle une infante d'Espagne petite-fille de deux souverains. Par son père, elle descend en effet du roi des Français Louis-Philippe Ier et, par sa mère, du roi d'Espagne Ferdinand VII. De 1833 à 1851, sa mère fut l'héritière de sa sœur la reine Isabelle II, ce qui faisait de Marie-Isabelle la seconde dans l'ordre de succession au trône jusqu'à la naissance de sa cousine l'infante Isabelle, premier enfant de la reine.
Mariage et descendance
Le , l'infante Marie-Isabelle épouse son cousin germain, Philippe d'Orléans, comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Louis-Philippe II » puis de « Philippe VII ». De cette union naissent plusieurs enfants :
- Marie Amélie d'Orléans (1865-1951) qui se marie au roi Charles Ier de Portugal (1863-1908) ;
- Philippe d'Orléans (1869-1926), duc d'Orléans et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Philippe VIII », qui s'unit à l'archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine (1867-1932) ;
- Hélène d'Orléans (1871-1951) qui épouse Emmanuel-Philibert de Savoie (1869-1931), duc d'Aoste ;
- Charles Philippe d'Orléans (-) ;
- Isabelle d'Orléans (1878-1961), qui se marie à son cousin germain Jean d'Orléans (1874-1940), duc de Guise et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Jean III » ;
- Jacques Antoine Marie d'Orléans (-)[1] ;
- Louise d'Orléans (1882-1958), qui s'unit au prince Charles des Deux-Siciles, infant d'Espagne ;
- Ferdinand d'Orléans (1884-1924) duc de Montpensier, qui épouse Marie-Isabelle Gonzalez de Olaneta e Ibarreta (1897-1958), marquise de Valdeterrazzo et grande d'Espagne ;
Marie-Isabelle d'Orléans est l'arrière-grand-mère d'Henri d'Orléans (1933-2019), comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Henri VII ».
Retour en France
En vertu d'un décret du , qui interdit le territoire français aux Orléans, le comte et la comtesse de Paris vivent de 1864 à 1871 en Angleterre, où le dernier roi des Français Louis-Philippe Ier a choisi de s'exiler après 1848.
En 1871, à la suite de l'abrogation de ce décret, le prétendant et son épouse rentrent en France et résident alternativement à l'hôtel Galliera (futur hôtel Matignon), dont le rez-de-chaussée est mis à leur disposition par leur amie la duchesse de Galliera, et dans leur domaine du château d'Eu. Le comte de Chambord est alors reconnu par les légitimistes et les orléanistes comme candidat unique au trône de France lors du projet de restauration de la monarchie, les orléanistes espérant que celui-ci n'ayant pas d'enfants, il désignerait son cousin Philippe d'Orléans, comte de Paris, comme potentiel héritier. Après l'échec de la restauration du comte de Chambord et son exil, les orléanistes, qui sont majoritaires à l'assemblée, votent pour un président monarchiste, Patrice de Mac-Mahon, qui dirigerait l'exécutif jusqu'à la mort du comte de Chambord en exil, après quoi le comte de Paris pourrait devenir le nouveau « roi » sous le nom de « Philippe VII ». Ce projet ferait ainsi de Marie-Isabelle une potentielle reine de France. Mais après le renversement de la majorité royaliste au profit d'une majorité républicaine, le président Mac-Mahon est contraint à la démission en 1879. Malgré cette nouvelle majorité républicaine, les Orléans restent en France et espèrent toujours une restauration orléaniste. En 1885, lors des élections législatives d'octobre, les royalistes obtiennent 73 sièges, soit 31 de plus par rapport aux législatives de 1881. Cependant, le , une nouvelle loi d'exil est votée en France, à la suite de la réception fastueuse que le comte et la comtesse de Paris offrent à l'hôtel Galliera pour les fiançailles de leur fille Amélie d'Orléans, avec le prince héritier du Portugal. Les Orléans s'exilent alors au Royaume-Uni.
Exil et fin
En 1894, le prétendant Philippe VII décède en exil au château de Stowe House, dans le Buckinghamshire, en Angleterre, et sa veuve lui survit 24 ans. Pendant les dernières années de sa vie, l'infante séjourne régulièrement dans sa propriété andalouse de Villamanrique ou dans son domaine auvergnat du château de Randan. En 1915, elle organise d'ailleurs dans cette propriété un hôpital militaire pour soigner les soldats blessés.
En 1919, elle meurt dans la résidence des Orléans d'Espagne, au palais de Villamanrique de la Condesa, près de Séville.
Inhumée dans la chapelle Saint-Charles-Borromée de Weybridge, Surrey, sa dépouille ainsi que celle de son époux ont été transférées en 1958 à la chapelle royale de Dreux (déambulatoire côté nord).
Titulature et décorations
Titulature
- — : Son Altesse Royale la princesse Marie-Isabelle d'Orléans y Borbón (naissance)
- — : Son Altesse Royale Marie-Isabelle d'Orléans y Borbón, infante d'Espagne, princesse d'Orléans[2] ;
- — : Son Altesse Royale la comtesse de Paris, infante d'Espagne.
DĂ©corations dynastiques
Grand-croix honoraire de l'ordre de Sainte-Isabelle ()[5] |
Ascendance
Bibliographie
- Philippe de Montjouvent, Le Comte de Paris et ses ancĂŞtres, Du Chaney Eds, Paris, 2000 (ISBN 291321102X)
- Georges Poisson, Les Orléans, une famille en quête d'un trône, Perrin, Paris, 1999 (ISBN 2-26-201583-X).
- Jean-Charles Volkmann, Généalogie des rois et des princes, Edit. Jean-Paul Gisserot, Paris, 1998.
Références
- « Etat-Civil de la Mairie d'Eu, année 1880 », sur Archives départementales de la Seine-Maritime, (consulté le )
- « Infantes de España », sur www.heraldica.org (consulté le )
- « Almanach de Gotha : contenant diverses connaissances curieuses et utiles pour l'année ... », sur Gallica, (consulté le )
- (es) « Hemeroteca Digital. Biblioteca Nacional de España », sur hemerotecadigital.bne.es, (consulté le ) : « 1848 : S.A.R. la Serma. Sra. Infanta Da. Maria Isabel Francisca de Asis de Orleans y Borbon, Condesa de Paris, 14 Agosto. », p. 221
- Marquis de Flers, Le comte de Paris, cité dans Moi Amélie, dernière reine de Portugal par Stéphane Bern, éd. Succès du livre, pp. 112-113
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Le château d'Eu musée Louis-Philippe qui fut la résidence de campagne de l'infante Marie-Isabelle et de son époux, Philippe d'Orléans, comte de Paris, de 1872 à 1886. Le musée Louis-Philippe retrace l'histoire de la famille d'Orléans.