Maria Szurek-Wisti
Maria Szurek-Wisti (1914-1980), enseignante spécialiste de langue et littérature polonaise, a fait sa carrière à l'Institut national des langues et civilisations orientales où elle a été successivement répétitrice, assistante, maître-assistante et professeur[1].
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Maria Szurek |
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Linguiste, journaliste d'opinion, spécialiste en littérature, pédagogue, érudit littéraire |
Conjoint |
A travaillé pour |
Institut national des langues et civilisations orientales École nationale des langues orientales vivantes Université de Montpellier (d) |
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Distinctions |
Biographie
Née le à Cracovie (Pologne autrichienne), elle a publié à Cracovie en 1937 un livre sur les traductions sous le titre Miriam le traducteur, monographie traitant des traductions poétiques de différentes littératures. Dans les revues littéraires polonaises, elle a aussi publié avant la guerre des essais sur l'influence d'écrivains français sur la littérature polonaise (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud). Sous l'impulsion de son mari d'alors, le slaviste Folmer Wisti (1908-2000), un institut danois a été officiellement fondé à Varsovie en 1937[2].
Arrivée à Paris en , dans le dessein d'y poursuivre ses études - une thèse sur le roman historique contemporain -, elle s'engage dans l'Association des femmes diplômées de l'université (AFDU) qui délivre aide matérielle et soutien aux réfugiées. Nommée lectrice de polonais à l'université de Montpellier en , elle y enseignera jusqu'à la suppression de ce poste en . Arrêtée le par la Gestapo avec tout le bureau grenoblois de la Croix-Rouge polonaise, elle est transportée à Romainville et ensuite déportée à Ravensbrück le . Elle s'évade du camp de Ravensbrück le . « La voix des femmes doit être mieux entendue et respectée qu'avant pour que tous les sacrifices et toutes les souffrances ne soient pas vains et pour que l'avenir soit plus juste et plus humain » (lettre à Marie-Louise Puech du )[3].
Maria Szurek-Wisti décide alors de rester en France et accepte un poste de professeur au lycée polonais de Houilles en . Elle entre à l'École des langues orientales en 1952 et y reste jusqu'à sa retraite, qui précède sa disparition le de quelques semaines : elle y forme des générations entières d'étudiants[1].
Son dynamisme, son humour et son Ă©nergie ont fait beaucoup pour la diffusion des Ă©tudes polonaises en France[1].
Distinctions[1]
- chevalier de la Légion d’honneur,
- médaille militaire,
- croix de guerre,
- croix du combattant volontaire de la RĂ©sistance,
- médaille des déportés,
- médaille des évadés.
Bibliographie
- Miriam-tłumacz. 1937. Cracovie, Drukarnia W. L. Anczyca i Spółki. 192 p.
- Le paysan dans la littérature polonaise du XVIe siècle au XXe siècle, premier prix de l'Université d'Aarhus.
- Quelques remarques sur les problèmes théoriques de la traduction en Pologne à l'époque romantique, in Communications de la délégation française au Congrès international des slavistes, Institut d'études slaves. 1973[4]
- Jean Lajarrige, « In memoriam Maria Szurek-Wisti ( -) », in Les cahiers franco-polonais, 1982, pp. 5-9.
Notes et références
- http://www.academie-polonaise.org/pl/images/stories/pliki/PDF/Roczniki/R10/90inalco.pdf
- Folmer Wisti sera ensuite le fondateur du réseau mondial des institut culturels damois cf. https://biografiskleksikon.lex.dk/Folmer_Wisti
- Rémy Cazals, Lettres de réfugiées. Le réseau de Borieblanque. Des étrangères dans la France de Vichy, Tallandier, 2004, 471 p. (préface de Michelle Perrot).
- Szurek-Wisti, Maria, « Quelques remarques sur les problèmes théoriques de la traduction en Pologne à l'époque romantique », Revue des Études Slaves, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 49, no 1,‎ , p. 341–343 (DOI 10.3406/slave.1973.2026, lire en ligne , consulté le ).