Marc de Cacqueray-Valménier
Marc de Cacqueray-Valménier est un militant néonazi français né en 1997 ou 1998. Il est considéré comme le fondateur et le meneur du groupuscule d'extrême droite Zouaves Paris de sa création en 2018 à sa dissolution en 2022. Il a fait l'objet de plusieurs condamnations pénales pour faits de violence.
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Action française‎‎ (jusqu'en ) Groupe union défense (- Zouaves Paris (- |
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Centre pénitentiaire de Paris-La Santé (depuis ) |
Biographie
Origines familiales et jeunesse
Issu de la famille de Cacqueray, famille catholique traditionaliste militante[1], qui appartient à la noblesse française, Marc de Cacqueray-Valménier naît en 1997 ou 1998[2]. Il est le fils d'un ancien militant de l'Action française (AF) et de Myriam de Cacqueray-Valménier[3].
Son cousin milite au sein de La Manif pour tous et est tête de liste Rassemblement national lors des élections municipales de 2020 au Mans. Il est également le neveu du prêtre intégriste traditionaliste Régis de Cacqueray-Valménier[1] - [4].
Formation et parcours professionnel
Il effectue deux années de classes préparatoires littéraires puis étudie au sein de la Neoma Business School dont il sort diplômé en management et ressources humaines en 2021. Il enchaîne ensuite plusieurs missions de travail intérimaire dans des domaines variés, puis se retrouve au chômage en raison de son engagement au sein de l'extrême droite violente[3].
Parcours politique
Durant un temps, il est membre d'une « bande skinheadisante confidentielle », Les Archanges[5]. En 2016, il rejoint l'Action française, dont il devient rapidement le leader de la section lycéenne parisienne[3]. Alors que la section marseillaise de l'AF est la cible de militants antifascistes, Marc de Cacqueray-Valménier organise des renforts afin de lui venir en aide, en faisant se déplacer des militants parisiens de l'AF, mais également des membres du Groupe union défense et du Blood and Honor Hexagone. Il sympathise avec des membres du GUD à cette occasion, et en vient à revendiquer une double-appartenance au GUD et à l'AF en juin 2016. D'après le chercheur en sociologie Emmanuel Casajus, il rêve alors « d’une coopération interpartisane débarrassée de préjugés et de luttes intestines »[5] - [1].
En octobre 2016, en vue d'une manifestation contre le mariage homosexuel et l'homoparentalité, Cacqueray-Valménier se fait au sein de l'AF le relais de la stratégie du GUD, partisan de la confrontation avec les contre-manifestants antifascistes ; tandis que le leader de la section étudiante de l'AF s'exprime en faveur d'« une démonstration qui bénéficierait à l’image de l’Action française contre celle du GUD ». Les deux parties n'arrivent pas à trouver de consensus, et une partie des militants lycéens de l'AF désobéissent finalement au leader de la section étudiante de l'AF pour rejoindre la charge du GUD contre les militants antifascistes. À la suite de ces événements, les cadres plus âgés rappellent à l'ordre le leader de la section étudiante et Cacqueray-Valménier, leur reprochant « d’avoir cédé à des logiques de bandes alors que l’heure était à la politique ». Cacqueray-Valménier quitte l'AF peu de temps après et se consacre pleinement au militantisme au sein du GUD[5].
Durant ses années d'études à Reims, il rejoint le groupe hooligan néonazi local Mes os, au sein du quel il participe à des combats organisés entre groupes de hooligans. Par la suite, il rejoint également un autre groupe hooligan néonazi, Jeunesse Boulogne, basé à Paris[3] - [6].
En 2018, il fonde et mène sous le pseudonyme de « Marc Hassin » le groupuscule néonazi violent Zouaves Paris[2] - [7]. Durant les années d'activité du groupuscule, il étoffe son réseau en prêtant main forte à différents groupes d'extrême droite et en participant à divers événements organisés par le Bastion social[3]. Il étend également son réseau à l'international. En décembre 2019, il participe à un championnat de kick-boxing en Ukraine. Il rencontre des membres de l'extrême droite ukrainienne lors de ce voyage, comme Olena Semenyaka, secrétaire internationale du Corps national, à qui il accorde une interview ; et des membres d'un groupuscule néonazi. Il se rend également dans les camps d'entraînement du régiment Azov et participe au festival de national socialist black metal Asgardsrei (en)[8] - [9] - [10].
En 2020, il participe à la fondation du Swastiklan, un groupuscule néonazi violent franco-suisse, décrit par les renseignements suisses comme ayant une expertise militaire « profonde » et « robuste »[3]. Pendant l'automne 2020, il part combattre dans la guerre au Haut-Karabagh aux côtés des Forces armées arméniennes[8]. Il envisage alors la création d'une brigade de volontaires étrangers et est suspecté par les renseignements suisses d'avoir fait venir cinq militants suisses du Swastiklan. Son implication au sein du conflit est cependant courte, un cessez-le-feu étant proclamé 15 jours après son arrivée[3]. Le bureau du procureur général de la république d'Azerbaïdjan dépose en novembre une plainte contre lui pour ses actions alléguées sur place[11].
Zouaves Paris est dissous en janvier 2022 par décret gouvernemental[2] - [7]. Libération le considère comme « guide de la renaissance du Groupe union défense », réactivé en novembre 2022[12] - [13].
Marc de Caqueray-Valménier est fiché S[7]. En 2023, les services de renseignement français considèrent qu'il a une importance de premier plan au sein de la mouvance de l'extrême droite violente[3].
Affaires de violences
Violences en marge des manifestations des Gilets jaunes
Le un groupe de 70 à 80 militants ultranationalistes se livrent à des actions particulièrement violentes en marge d'une manifestation hebdomadaire des Gilets jaunes, dans le secteur de l'Arc de Triomphe à Paris[14].
Le rôle central de Cacqueray-Valménier dans ces événements est établi. Lors de son interrogatoire, il nie être membre des Zouaves, mais reconnaît son appartenance au GUD. Il est condamné à six mois de prison avec sursis assortis de 105 heures de travail d'intérêt général[15] - [16].
Le , à nouveau dans un contexte de manifestations des Gilets jaunes, une trentaine de militants ultranationalistes attaquent à coup de pavés un groupe de militants du Nouveau Parti anticapitaliste dans le secteur de Bercy. Cacqueray-Valménier est photographié sans cagoule, occupé à lancer une barrière de chantier[15].
Violences dans un bar lié à la mouvance antifasciste
Le il participe à une agression dans un bar du 20° arrondissement de Paris fréquenté par la mouvance antifasciste[17], Le Saint-Sauveur[18]. Il est condamné le à un an de prison ferme pour violences et dégradations (peine appliquée sous forme de bracelet électronique)[19].
Violences lors d'un meeting d'Éric Zemmour
À Villepinte en décembre 2021, un groupe de militants de SOS-Racisme s'infiltre dans un meeting du candidat à l'élection présidentielle Éric Zemmour pour manifester leur opposition au racisme. Cacqueray-Valménier est au nombre des individus qui les tabassent à coups de poing et de chaises[20]. Après ces faits il est mis en examen pour violences volontaires aggravées et violences volontaires en réunion et placé sous contrôle judiciaire[20] avec interdiction d'aller à Paris[2].
En janvier 2022 il participe en dépit de son contrôle judiciaire à un rassemblement en marge d'une manifestation contre le pass vaccinal : il est interpellé et incarcéré le 20 janvier[19]. Il est remis en liberté le 22 mars 2022[21].
Préparation présumée de violences après le match de football France-Maroc
Lors de la coupe du monde de football 2022, les équipes de France et du Maroc s'affrontent en demi-finale. Après la rencontre, Cacqueray est arrêté par la police alors qu'il se dirige vers les Champs-Élysées pour, censément, s'attaquer aux supporters de l'équipe du Maroc, avec un groupe porteur de cagoules militaires, des matraques, des bombes de gaz lacrymogène et des fumigènes[2] - [7]. L'audience où il comparaît avec six co-prévenus, programmée le 13 janvier 2023, est renvoyée au 8 septembre[22].
Positionnement politique
Il se réclame ouvertement du fascisme[18] - [17]. Ultranationaliste, il défend une prétendue « supériorité de la race blanche »[2]. Il a des symboles nazis tatoués sur le corps, dont une Totenkopf[12] et un chevalier en armure auquel est accolée la mention « Samouraï d’Occident », en référence à Dominique Venner[3].
Références
- Sébastien Bourdon et Marine Turchi, « Violences au meeting de Zemmour : deux militants d’ultradroite mis en examen » , sur Mediapart, (consulté le )
- « Le profil inquiétant du leader d'ultra-droite Marc de Cacqueray-Valmenier, arrêté après France-Maroc », sur RMC (consulté le )
- « Marc de Cacqueray-Valménier, l’étudiant en école de commerce devenu l’icône de l’ultradroite française » , sur Mediapart, (consulté le )
- « Violences au meeting de Zemmour: qui est Marc de Cacqueray-Valménier, leader des "Zouaves Paris" interpellé ce mardi? », sur BFMTV (consulté le )
- Emmanuel Casajus, « Jeunes d’Action française en mouvement », La Vie des idées,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Christophe-Cécil Garnier, « Néo-nazis au Parc des Princes : le Kop of Boulogne est-il en train de se reformer ? » , sur StreetPress, (consulté le )
- « Violences après le match France-Maroc : le procès de sept proches de l'ultradroite s'ouvre à Paris », sur France 24, (consulté le )
- Pierre Plottu et Maxime Macé, « Extrême droite : le patron des Zouaves Paris part combattre au Haut-Karabakh », sur Libération (consulté le )
- Florian Loisy, Gwenael Bourdon et Jean-Michel Décugis, « Enquête sur Marc de Cacqueray-Valmenier, le sulfureux chef présumé des Zouaves Paris » , sur leparisien.fr, (consulté le )
- (en-GB) Sébastien Bourdon, « At Ukraine's Asgardsrei, A French Connection » , sur Bellingcat, (consulté le )
- « Dağlıq Qarabağ ərazisində Azərbaycan Ordusuna qarşı döyüş əməliyyatlarında iştirak edən "Zouaves Paris" qruplaşmasının lideri barəsində cinayət işi başlanmışdır », sur genprosecutor.gov.az
- Willy Le Devin, « Le soir de France-Maroc, la descente avortée de «nazis des temps modernes» », sur Libération (consulté le )
- Pierre Plottu et Maxime Macé, « Des militants d’extrême droite réactivent le GUD à Paris » , sur Libération, (consulté le )
- Christophe-Cécil Garnier, « À l'ombre des « gilets jaunes », l'ultra droite », sur Vice, (consulté le )
- Thierry Vincent, « Ces "Zouaves" d'extrême droite qui multiplient les rixes dans les rues de Paris », sur Marianne, (consulté le )
- « Acte III des Gilets jaunes : trois mois de prison et du sursis pour six jeunes d'extrême droite », sur Le Parisien, (consulté le )
- Je suis Charlie et Charlie, « Extrême droite : des Zouaves devant la justice », sur Charlie Hebdo, (consulté le )
- Marine Turchi, Sébastien Bourdon, « Un groupe héritier du GUD multiplie les attaques en plein Paris », sur Mediapart (consulté le )
- « Marc de Cacqueray-Valmenier, le responsable du groupe d’ultradroite les Zouaves, a été incarcéré », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Violences de Villepinte : deux membres du groupe d’ultradroite les Zouaves Paris mis en examen », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Jérémie Pham-Lê et Florian Loisy, « Marc de Cacqueray-Valmenier, chef du groupe d’ultradroite Les Zouaves Paris, remis en liberté. » , sur Le Parisien, (consulté le ).
- « Le procès des sept mis en examen à la suite de France-Maroc à nouveau reporté », sur L'Équipe (consulté le )