Marc-Marie de Bombelles
Marc Marie de Bombelles, marquis de Bombelles, né le à Bitche, en Lorraine ducale, et mort le à Paris, est un officier, diplomate et ecclésiastique français.
Marc Marie de Bombelles | |
Biographie | |
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Naissance | Bitche (Lorraine) |
Décès | (à 77 ans) Paris (France) |
Évêque de l'Église catholique | |
Évêque d'Amiens | |
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Biographie
Famille
Marc Marie de Bombelles est le fils du comte Henri François de Bombelles, lieutenant général des armées du roi, gouverneur de Bitche, cordon rouge de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, et de sa seconde épouse, Geneviève Charlotte de Badains et le frère de Joseph-Henri de Bombelles[1].
Mariage et descendance
Le , il épouse à Versailles, Marie Angélique de Mackau (1762-1800), dame d'honneur, mais aussi amie de Madame Élisabeth, sœur du roi Louis XVI. Tous deux ont pour enfants :
- Louis-Philippe surnommé "Bonbom", comte de Bombelles (1780-1843), chambellan de l'empereur d'Autriche et son ambassadeur à Copenhague, à Dresde, puis à Florence, marié avec Ida Brun ;
- Bitche François de Bombelles, officier dans les armées autrichiennes, (1783-1805) ;
- Charles René, comte de Bombelles, chambellan de l'empereur romain germanique, lieutenant-colonel de ses armées, gentilhomme de la Chambre des rois Louis XVIII et Charles X (1784-1856), marié en 1814 avec Caroline Sabine Victoire de Poulhiarez-Cavanagh, puis en 1834 avec S.A.I.R. Marie-Louise d'Autriche (1791-1847), veuve de Napoléon Ier, duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla ;
- Henri François de Bombelles (1789-1850), marié en 1827 avec Sophia Maria Jane Fraser (1804-1884) ;
- Caroline Antoinette de Bombelles, dame d'honneur de la duchesse de Berry (1794-1861), mariée en 1819 avec François de Biaudos de Casteja, officier, député de la Somme, chevalier de Saint Louis, officier de la Légion d'honneur (1781-1862) ;
- Victor de Bombelles (1796-1815) ;
- Armand de Bombelles (1800-1800).
Officier et diplomate
Marc Marie de Bombelles commence sa carrière en , à 12 ans, comme mousquetaire à la deuxième compagnie de la Garde du Roi. Il fait ses premières armes pendant la guerre de Sept Ans.
En , il devient lieutenant réformé au régiment, lieutenant colonel général de cavalerie, puis lieutenant en octobre suivant. En , il devient capitaine commandant au régiment des hussards de Bercheny.
En 1768, il entre au service diplomatique, comme conseiller d'ambassade en Hollande, attaché près le baron de Breteuil, ambassadeur, qui le protège.
En , il a rang de mestre de camp de cavalerie. En , il est nommé conseiller d'ambassade à Naples.
À la mort du roi Louis XV, en 1774, il conserve sa faveur à la Cour. En 1775, il devient ministre de Louis XVI près la Diète de l'Empire, à Ratisbonne, jusqu'en 1779.
En 1780, il est nommé chevalier de Saint Louis, en 1784, il est promu brigadier de cavalerie. Il est aussi chevalier de l'ordre de Saint Lazare.
En , il devient ambassadeur du roi de France près la Cour du Portugal et le demeure jusqu'en .
En 1788, il est promu maréchal de camp, puis en , Marc Marie de Bombelles est nommé ambassadeur à Venise. L'évolution des événements en France le pousse à présenter sa démission le . Sa démission tardant à être acceptée, il reste en poste jusqu'en . Il continue alors à faire office d'émissaire officieux de Louis XVI et de son frère le comte d'Artois auprès des différentes cours d'Europe[2], en lien avec la reine de Naples, sœur de la reine Marie-Antoinette.
Noble émigré pendant la Révolution, le Consulat et l'Empire
Fidèle au roi Louis XVI, il n'émigre qu'après la chute de la monarchie, en Suisse en 1792 après la bataille de Valmy. Il loge alors au château de Wartegg à Rorschach dans le canton de Saint-Gall.
Il s'installe à Ratisbonne avec sa sœur Jeanne, marquise de Louvois (mariée à Louis Le Tellier, marquis de Souvré et de Louvois, fils de François-Louis Le Tellier, marquis de Souvré et de Louvois)[3].
En 1796, il est en Bavière, en 1798 en Moravie, à Brünn. C'est là que son épouse meurt en couches, en 1800.
Prêtre émigré
Devenu veuf, il se fait ordonner prêtre en 1803 et devient en 1806 curé d'Oberglogau (aujourd'hui Głogówek), en Silésie. En 1807-1808, il y côtoie le général Vandamme lorsque celui-ci envahit la Silésie pour le compte de Napoléon Ier [4] . Sous la protection du roi de Prusse, son ministère en Silésie se poursuit jusqu'en 1814.
Il rentre en France avec la famille royale, au printemps 1814, à la Première Restauration. Il en repart pendant les Cent-Jours, où il séjourne à nouveau en Silésie, et y revient définitivement à la Seconde Restauration, en .
Aumonier de la duchesse de Berry
Dès le mariage du duc de Berry, en , avec la princesse Marie-Caroline de Naples, il est nommé premier aumônier de celle-ci.
En , il est amené, en tant qu'aumônier de la duchesse de Berry, à convoyer jusqu'à Lille les entrailles du duc de Berry, assassiné par Louvel. Le , le convoi fait étape à Amiens, où a lieu une cérémonie solennelle, à la cathédrale [5].
Le , il ondoie aux Tuileries, le duc de Bordeaux, dont la duchesse de Berry vient d'accoucher.
Le , il pose, dans le parc du château de Rosny, la première pierre de la chapelle destinée à recevoir le cœur du duc de Berry.
Du 22 au 24 mai 1821, il participe au pèlerinage que fait la duchesse de Berry à Notre-Dame de Liesse, pour y remercier la Vierge de la naissance du duc de Bordeaux[6].
Evêque d'Amiens
À la mort de Mgr Demandolx, évêque d'Amiens, le , il est pressenti pour lui succéder. Les négociations nécessitées par le concordat retardent son sacre jusqu'en .
Son sacre a lieu le dimanche à Paris, dans la chapelle des Sœurs de la Charité, rue du Bac, en présence notamment de l'archevêque de Reims, de l'évêque de Soissons, de la duchesse douairière d'Orléans, de la duchesse de Bourbon [7].
Son épiscopat à Amiens est marqué, malgré un âge déjà avancé, par une intense activité apostolique, qui l'amène à sillonner sans cesse son diocèse, afin, en particulier, d'y célébrer, par centaines, des confirmations ou d'y régulariser religieusement des mariages civils[8].
Le , il prononce en chaire, à la cathédrale d'Amiens, l'éloge de Mgr de Machault, dernier évêque d'Amiens avant la Révolution, récemment décédé.
Le , il pose la première pierre de la nouvelle église abbatiale de l'abbaye du Gard.
Il meurt le à Paris, à l'Élysée-Bourbon, résidence de la duchesse de Berry. Son corps est alors transporté à l'archevêché de Paris, puis à Amiens, où son inhumation a lieu, dans le chœur de la cathédrale, le .
Il a pour successeur comme évêque d'Amiens et comme premier aumônier de la duchesse de Berry, Jean-Pierre de Gallien de Chabons.
Notes et références
Notes
Références
- Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français: depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, L'auteur, (lire en ligne), p. 387
- Abbé Duneufgermain, Mémoires sur Mgr de Bombelles évêque d'Amiens, Amiens, Delattre-Lenoël, , 221 p. (lire en ligne), p. 23-66
- Le marquis de Bombelles
- Abbé Duneufgermain, Mémoires sur Mgr de Bombelles évêque d'Amiens, Amiens, Delattre-Lenoël, , 221 p. (lire en ligne), p. 99-118
- Abbé Duneufgermain, Mémoires sur Mgr de Bombelles évêque d'Amiens, Amiens, Delattre-Lenoël, , 221 p. (lire en ligne), p. 187-195
- Comte Maxime de Sars, Le Laonnois féodal, tome 3, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, , p. 249-250
- Abbé Duneufgermain, Mémoires sur Mgr de Bombelles évêque d'Amiens, Amiens, Delattre-Lenoël, , 221 p. (lire en ligne), p. 141-184
- Abbé Jean Desobry, « Monseigneur Marc Marie de Bombelles, Evêque d'amiens de 1819 à 1822 », Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 1971, tome 54, p. 9 à 24
Annexes
Bibliographie
- Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français: depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, L'auteur, (lire en ligne), p. 387 ;
- Abbé Duneufgermain, Mémoires sur Mgr de Bombelles, évêque d'Amiens, Amiens, Delattre-Lenoël, , 221 p. (lire en ligne) ;
- ;Léon Germain de Maidy, La famille de Bombelles en Lorraine, Sidot frères, 1890, 16 p. (extrait du Journal de Montmédy, numéros des 9 et ) ;
- Correspondance du marquis et de la marquise de Raigecourt avec le marquis et la marquise de Bombelles pendant l'émigration 1790-1800, publiée par Maxime de La Rocheterie, 1892, Paris, Société d'Histoire contemporaine, XXXII+445 ppMaxime de La Rocheterie, « Correspondance du marquis et de la marquise de Raigecourt avec le marquis et la marquise de Bombelles pendant l'émigration 1790-1800 », sur gallica.bnf.fr (consulté le ) ;
- Marc-Marie, marquis de Bombelles, (1744-1822), Journal du marquis de Bombelles, publié par Jean Grassion et Frans Durif, sous la direction de son arrière-petit-fils, Georges, comte Clam Martinic, Genève, Éditions Droz, 8 tomes parus de 1978 à 2013, Couvrent la période 1780-1822 ;
- Marquis de Bombelles, Journal d'un Ambassadeur de France au Portugal 1786-1788, publié par Roger Kahn, 1979, Paris, Presses Universitaires de France, 398 p. [Fondation Calouste Gulbenkian, publications du Centre culturel portugais] ;
- Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot... et l'avènement du libéralisme, Presses de l'Université du Québec, 1987, 816 pages.Etexte (ISBN 2-7605-0461-1).
- Marc-Marie, marquis de Bombelles (1744-1822), et Angélique, marquise de Bombelles (1762-1800), Que je suis heureuse d'être ta femme: Lettres intimes, Evelyne Lever, Paris: Editions Tallandier, 2009