Manifestations de 2023 au Sénégal
Les manifestations de 2023 au Sénégal sont une série de manifestations antigouvernementales et de troubles civils survenus dans tout le Sénégal en 2023. Suite à la condamnation du chef de l'opposition Ousmane Sonko pour corruption de jeunes, ce qui pourrait le disqualifier pour se présenter à l'élection présidentielle sénégalaise de 2024, les manifestations ont éclaté le 1er juin 2023[1] - [2].
Date |
Depuis le (1 mois et 3 jours) |
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Localisation | Sénégal |
Types de manifestations | Manifestations, troubles civils, violence |
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Morts | 15 |
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Partisans d'Ousmane Sonko | Gouvernement du Sénégal |
Ousmane Sonko | Macky Sall |
Contexte
Un chef de l'opposition au Sénégal, Ousmane Sonko, s'est fait connaître, en particulier parmi les jeunes du pays, lorsqu'il est arrivé à la troisième place lors de l'élection présidentielle sénégalaise de 2019. Les partisans de Sonko soutiennent que ses problèmes juridiques et sa condamnation étaient des tentatives politiquement motivées pour contrecarrer sa candidature à la présidence en 2024. Sonko a été jugé par contumace. Il a été reconnu coupable de corruption de jeunes, mais innocenté des accusations de viol et de menaces de mort. Il a été condamné à deux ans de prison, bien qu'il n'y ait pas eu de mandat d'arrêt contre lui au moment des manifestations[3].
Le 3 juillet 2023, Macky Sall annonce qu'il n'est pas candidat à l'élection présidentielle de 2024[4] - [5].
Manifestations
Après la condamnation de Sonko, des manifestations ont commencé dans plusieurs villes le 1er juin 2023. Le parti PASTEF de Sonko a exhorté la population à résister jusqu'à la démission du président Macky Sall[6]. Les manifestations dans les districts d'Ouakam et de Ngor à Dakar sont devenues violentes, ce qui a submergé la police locale et des pillages ont eu lieu. En réponse à la violence, l'armée sénégalaise a été déployée. Neuf personnes étaient décédées au 2 juin 2023. Au 3 juin 2023, 15 personnes étaient décédées, ce qui a dépassé le nombre de morts lors des manifestations sénégalaises de 2021, les premières manifestations liées au procès de Sonko.
Le 2 juin, le gouvernement sénégalais avait restreint l'accès à des sites Web tels que Facebook, WhatsApp et Twitter[7].
Réactions
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné les violences et "exhorté toutes les personnes impliquées à [...] faire preuve de retenue". Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'Union africaine, a fermement condamné la violence et exhorté les dirigeants à éviter les actes qui "ternissent le visage de la démocratie sénégalaise, dont l'Afrique a toujours été fière". La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a déclaré que toutes les parties devraient "défendre la réputation louable du pays en tant que bastion de paix et de stabilité". L'Union européenne et la France ont également exprimé leur inquiétude face à la violence.
En , une plainte pour « crimes contre l'humanité » est déposée en France par Juan Branco, un des avocats d'Ousmane Sonko, contre le président Macky Sall, le ministre de l'Intérieur Antoine Diome, le commandant de la gendarmerie Moussa Fall et 112 autres personnes. La plainte parle du « meurtre » de 50 personnes entre et . Une demande d'enquête est aussi soumise à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre Macky Sall[8].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 2023 Senegal protests » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Death toll climbs in Senegal after two days of violent protests », sur Arab News,
- (en) « UN, AU urge calm after deadly clashes in Senegal », sur Arab News,
- (en) « Death toll mounts as unrest flares in Senegal », sur Al Jazeera,
- « Au Sénégal, Macky Sall ne sera pas candidat à la présidentielle de 2024 – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- Le Point Afrique, « Sénégal : Macky Sall ne sera pas candidat à sa réélection en 2024 », sur Le Point, (consulté le )
- (en) « Death toll climbs in Senegal after two days of violence », sur Dawn,
- « Sénégal : les réseaux sociaux coupés, Amnesty International inquiète », sur tf1info.fr, (consulté le )
- « Plainte en France et demande d'enquête à la CPI contre le président sénégalais pour «crimes contre l'humanité» », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )