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Mammoth (film, 2009)

Mammoth est film germano-dano-suédois réalisé par Lukas Moodysson, sorti en 2009.

Mammoth

RĂ©alisation Lukas Moodysson
Scénario Lukas Moodysson
Acteurs principaux

Gael GarcĂ­a Bernal
Michelle Williams
Marife Necesito
Sophie Nyweide

Pays de production Drapeau de la Suède Suède
Drapeau du Danemark Danemark
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Durée 125 minutes
Sortie 2009

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Le film suit durant plusieurs jours le quotidien des membres de deux familles, l'une vivant à New York et l'autre aux Philippines. Ellen (Michelle Williams) et Leo Vidales (Gael García Bernal) vivent à New York avec leur fille de sept ans Jackie (Sophie Nyweide) et Gloria (Marife Necesito), leur gouvernante philippine. Le titre du film fait référence au stylo en ivoire de mammouth que Leo reçoit en cadeau.

Résumé détaillé

Leo (Gael García Bernal) possède une entreprise informatique mais n'est pas un homme d'affaires : sa femme le décrit comme un nerd passionné par les jeux vidéo. Il part avec son collègue en Thaïlande pour signer un important contrat avec un investisseur : sa présence physique est requise uniquement pour la signature puisqu'il ne s'occupe pas des négociations (déléguées à son collègue). Il aimerait d'ailleurs signer le contrat tout de suite malgré l'ultime négociation des investisseurs concernant le montant final mais son collègue veut négocier. Leo accepte de le laisser faire et reste inactif à s'ennuyer dans sa chambre d'hôtel luxueuse dans un premier temps puis décidera d'aller en bord de plage dans un cabanon bon marché pour prendre de vraies vacances. Il se questionnera sur son existence au fur et à mesure des rencontres qu'il fera.

Ellen (Michelle Williams) est chirurgienne de nuit au service des urgences. Son travail la stresse beaucoup et elle voit peu sa fille, en effet, elle part travailler alors que sa fille se prépare à dormir et revient alors qu'elle se prépare pour l'école. Elle vit mal sa solitude à la suite du voyage d'affaire de Léo ; elle regarde la télévision en zappant, court sur son tapis mécanique en terrasse et a beaucoup de difficultés à dormir durant la journée. Elle se pose des questions sur elle-même et notamment sur son rôle de mère. Se sentant inutile, elle propose même à la gouvernante de lui préparer un repas pour lui faire plaisir.

Gloria (Marife Necesito) est éloignée de sa famille restée aux Philippines et le vit très mal, tout comme ses enfants : son fils cadet demandant fréquemment à Salvador (son frère ainé) quand elle reviendra et ce dernier, pleurant son absence au téléphone lors de chaque appel. L'argent qu'elle gagne en tant que gouvernante à New York permet toutefois à sa famille de vivre relativement bien par rapport aux familles coincées dans les bidonvilles : nourriture, accès aux soins, accès à l'éducation pour les enfants, leur propre maison est en cours de construction. C'est que la grand-mère de Gloria explique à ses enfants : l'absence de leur mère leur permet de vivre décemment. Salvador comprenant que c'est à cause de cet argent nécessaire que sa mère est éloignée, cherchera à gagner de l'argent par lui-même malgré ses dix ans.

Fiche technique

Distribution

Musique

La chanson que Leo Ă©coute dans l'avion sur son lecteur portable et qui conclut le film est The Greatest de Cat Power. Il n'existe pas de bande-originale commercialisĂ©e mais la liste des chansons du film est la suivante[1] :

No TitreInterprète(s) Durée
1. Destroy Everything You TouchLadytron
2. The GreatestCat Power
3. Motherless ChildBoney M.
4. International DatelineLadytron
5. Beatus vir, Op. 38Nikita Storojew (Nikita Storojev)[alpha 1]
6. BogaAmiina
7. SoggAmiina
8. VersusLadytron
9. House Of CardsRadiohead
10. Only UAshanti
11. LupiinaAmiina
12. Seventh HeavenUrban Raw
13. (Catalogue Music)Gabriel Flies
  1. Chœur : Prazsky Filharmonicky Sbor (chœur philharmonique de Prague), orchestre : Ceská Filharmonie (orchestre philharmonique tchèque), chef d'orchestre : John Nelson

Analyse

Le film illustre plusieurs aspects de la mondialisation :

  • Gloria a quittĂ© sa famille aux Philippines pour l'aider financièrement et vit donc sĂ©parĂ©e de ses enfants qui en souffrent Ă©normĂ©ment, tout comme elle[2]. Alors que ces derniers lui demandent au tĂ©lĂ©phone un ballon de basket comme cadeau d'anniversaire, elle va dans une boutique de New York leur en envoyer un : alors qu'elle le prend dans le rayon, elle le retourne et voit qu'il a Ă©tĂ© fabriquĂ© aux Philippines[3] - [4] ;
  • le tourisme sexuel est sagement montrĂ© (aussi bien en ThaĂŻlande qu'aux Philippines) mais crĂ»ment dĂ©crit, notamment dans la conversation des trois prostituĂ©es Ă  propos des nationalitĂ©s de leurs clients[5] ;
  • Leo rencontre Cookie, une prostituĂ©e dont on apprend Ă  la fin du film qu'elle a un bĂ©bĂ© qui vit Ă©loignĂ© d'elle, et qui est contrainte de se prostituer pour faire vivre sa famille[3] ;
  • Leo, espĂ©rant aider Cookie, lui laissera en cadeau le très luxueux stylo d'ivoire de mammouth (3 000 dollars) qu'on lui avait offert auparavant ; malheureusement il ne sera finalement revendu que trente dollars (avec deux montres dont une copie) puisque ni Cookie, ni l'acheteur n'ont connaissance du composant principal de ce stylo et de sa raretĂ©[3].

Il aborde également la consommation de biens matériels[6] :

  • Ellen court sur son tapis roulant installĂ© sur le toit (privĂ©) de son immeuble[2], achète tous les ingrĂ©dients nĂ©cessaires pour cuisiner une pizza mais dĂ©cide finalement d'en commander une par tĂ©lĂ©phone[4]. Sentant sa relation s'affaiblir avec sa fille passionnĂ©e d'astronomie, elle lui achète un tĂ©lescope mais cette dernière prend plus de plaisir Ă  apprendre des mots tagalog avec Gloria[6] - [7] ;
  • dès le dĂ©collage de l'avion, LĂ©o installe sur sa tablette son ordinateur portable, ses DVD, son tĂ©lĂ©phone portable, sa console portable et son lecteur de musique. Dans la limousine venue les chercher Ă  l'aĂ©roport, lui et son collègue discutent avec le reprĂ©sentant des investisseurs tout en tapotant tous les deux sur leurs tĂ©lĂ©phones portables. HĂ©sitant sur la couleur de l'Ă©charpe Ă  offrir en cadeau Ă  sa femme, il les achète toutes (plus d'une dizaine).

Enfin, il est également question de la difficile conciliation de la vie privée avec la vie professionnelle :

  • le titre du film peut ĂŞtre vu comme l'attention que les parents doivent porter Ă  leurs enfants (« mammouth » est très proche de « maman » en suĂ©dois comme en français, respectivement « mammut » et « mamma » )[8]. Le titre peut Ă©galement vu comme « mam out » illustrant l'investissement total d'Ellen dans son travail la sĂ©parant de sa fille avec qui elle ne passe que peu de temps, tout comme la distance physique Ă©loignant Gloria et Cookie de leurs enfants respectifs[9] ;
  • les tĂ©lĂ©phones portables permettent certes une communication longue distance entre Ellen et Leo durant son voyage, Gloria et ses enfants, Cookie et sa famille mais ils leur rappellent surtout Ă  chaque fois qu'ils sont sĂ©parĂ©s et n'attĂ©nuent en rien leur tristesse[9] - [10] ;
  • Ellen et Leo prennent conscience d'ĂŞtre droguĂ© au travail Ă  la fin du film[6] et d'ĂŞtre heureux lorsqu'ils sont simplement rĂ©unis Ă  jouer avec leur fille mais ils dĂ©cident tout de mĂŞme de chercher une nouvelle gouvernante[3].

Notes et références

  1. Imbd, « Love away (2009) » (consulté le )
  2. (en) Manohla Dargis, « Michelle Williams as Bourgeois Bohemian (and Exploiter) - NYTimes.com », (consulté le )
  3. (en) Tom Jennings, « Mammoth, directed by Lukas Moodysson », (consulté le )
  4. (de) Julian Hanich, « Mammoth (Lukas Moodysson, 2009) » (consulté le )
  5. Olivier Bachelard, « MAMMOTH - critique du film réalisé par Luka Moodysson » (consulté le )
  6. (en) Frederic et Mary Ann Brussat, « Spirituality & Practice: Film Review: Mammoth, directed by Lukas Moodysson » (consulté le )
  7. « Lukas Moodysson: Mammoth - Dossiers actualité Cinema - Reviewer.fr », (consulté le )
  8. (en) Gail Tolley, « Lukas Moodysson: Mammoth », (consulté le )
  9. (en) Contributor, « Lukas Moodysson’s “Mammoth” (2009): Globalization & Alienation – Super Peachy », (consulté le )
  10. (en) Eric Hynes, « REVIEW - Distant Voices, Shrill Lives: Lukas Moodysson's », (consulté le )

Liens externes

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